
C’est dans le domaine onirique que l’anxiété se déploie dans sa plus forte forme. Cauchemars qui se répètent de nuit en nuit, d’une régularité effrayante, la plupart du temps indescriptibles car au réveil, il ne me reste que des images floues et incohérentes mais surtout, il me reste ces sensations d’angoisses terribles.
J’imagine, quand je suis éveillé, une vapeur de couleur violette très sombre qui est tapit dans mon estomac et dans les moments d’angoisses terribles, cette vapeur se propage dans mes bras, mes jambes et le reste de mon corps. Elle stagne dans mon ventre la plupart du temps, se nourrissant de tout les petits tracas du quotidien, de la douleur physique et des angoisses. Un feu grégeois qui attend les moments opportuns pour enflammer mon esprit et mon corps dans les temps où j’ai le plus besoin d’être serein. Donc serein, je ne l’ai jamais été. « Il ne sert à rien de s’inquiéter » est la phrase que je reçois souvent en guise de conseil. Si seulement c’était si simple !
J’ai essayé, il y a longtemps, de méditer. J’ai lu pas mal de blogueurs ici en parler, de la méditation.
J’essayais de m’installer confortablement, de faire attention à ma respiration. Tout ce que je ressentais, c’était cette vapeur qui languissait tranquillement dans mon ventre. Elle me montait à la tête et mes pensées se mettaient à vagabonder dans mes souvenirs les plus terribles.
Elle m’empoisonne, cette « vapeur » et je dois vivre avec.
Je réalise que je ne peux être totalement détendu. Impossible. Physiquement et mentalement. Rien ne m’apaise à part mon traitement.
Mon corps ne peut pas se détendre, mes muscles et mes nerfs sont constamment en feux, empoisonnés par cette entité colorée mais invisible au yeux et ressenti d’autrui. Je suis toujours crispé. Un kinésithérapeute m’a un jour dit qu’il n’avait jamais vue de personne si nerveuse, si tendue à un si jeune âge.
Mon corps, et je présume, mon psyché, sont toujours sur le qui-vive. Essayer de me relaxer est impossible car mon corps est habitué à cette tension permanente et me relaxer semble un danger pour mon entité physique et, peut-être aussi, psychique. La normalité, ma normalité, c’est la tension permanente.
Je ne peux rester à ne rien faire, il faut que je sois toujours occupé à quelque chose. Lire, écrire, aller sur internet, regarder un film ou une série, jouer à un jeu-vidéo. Je ne peux rester sans rien faire car la vapeur se répand dans mes membres et mes pensées s’affolent et m’angoissent.
Je ne peux rester seul avec moi même qu’avec l’écriture. Mon esprit fonctionne, mon corps bouge pour écrire. C’est une introspection, la seule que je puisse pratiquer ayant un impact positif sur ma vie.
C’est pour cela aussi que mes récits de fictions s’avèrent violents. Je m’adonne à l’exorcisation de mes peurs, angoisses, souvenirs, inspirations du moment.
Je pense parfois que derrière ma dépression aiguë, mon anxiété, mes névroses, se cache une maladie non-diagnostiquée. J’ai ma petite idée sur ce dont je crois pouvoir souffrir mais, pour l’instant, après avoir parlé avec des professionnels, rien n’est sûr. J’espère avoir raison et poser une bonne fois pour toute un nom sur mon mal-être perpétuel.
Est-ce que je vis par procuration avec mes lectures ? Oui. En grande partie même. Et je pense que chaque lecteur, chaque personnes qui prennent le temps de lire un livre vivent par procuration, le temps de leur lecture.
Est-ce un mal ? Je préfère ça plutôt que d’autres méthodes plus violente, tel la drogue ou l’alcool ou tout autre addiction.
Lire, une addiction ? En tous cas un besoin. Je ne m’imagine pas passer une journée sans lire une page d’un livre. Depuis 10 ans, tous les jours, j’ai quelque chose à lire. Je ne dois pas lire, ce n’est pas une obligation, c’est plutôt un plaisir, quelque chose que je m’accorde à moi-même.
Pendant la lecture, le feu grégeois s’évapore, lâche mon corps et ne préoccupe plus mon esprit. Pendant l’écriture aussi parfois mais je l’utilise aussi pour m’aider à créer. Faire d’une tare un atout, ou du moins essayer.
Le futur est incertain, pour moi. Mon corps vieillit, les choses ne sont plus aussi simples qu’avant, elles deviennent parfois même plus difficiles. Parfois, une simple broutille devient une terrible épreuve pour ma petite personne. J’ai réalisé que je n’était pas le seul. Nous sommes tous de grands acteurs et actrices pour cacher nos névroses. Nous avons tellement peur d’être vulnérable, ou de se montrer vulnérable au yeux des autres. Nous sommes humains, je crois, et personne n’est invulnérable, tout le monde a ses faiblesses. Mais l’avis et le regard des autres nous obligent à tout cacher. Et si on a de la chance, parfois, cela arrive, on peut trouver quelqu’un avec qui vous pouvez baisser la garde. SI on a de la chance. Et si nous-même pouvons accepter et comprendre les peurs et les faiblesses d’autrui.
Maintenant, je vis, tant bien que mal. Et tant qu’il y a de la vie… vous connaissez la suite.
Jaskiers
💜💜💜
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Merci Filipa !
Des bisous !
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Sensibilité brute, la plus belle.merci a toi pour ces mots.🙏
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Oh non, merci à vous de m’avoir lu et commenté !
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Le futur est incertain pour tous, c’est une certaine « équité » ou une certaine « justice » que tout le monde doit subir ou du moins apprendre à vivre avec.
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Le futur est-il vraiment incertain pour tous ? Dans un sens oui mais dans un autre… certains sont mieux lotis que d’autres pour savoir que leurs lendemains ne seront pas difficiles.
Mais oui, nous subissons.
Merci !
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Effectivement, la vie est parfois difficile et c’est dans ce temps là que personnellement, je me sens anxieuse sur ce que sera fait mon futur. Mais souvent je me console en me disant que la chance peut tout changer en un instant…. C’est un peu ésotérique, mais à plusieurs occasion dans ma vie c’est arriver et c’est ce qui m’a permis de continuer et de croire que parfois il y a de meilleurs lendemains… Bonne fin de semaine à toi!
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Waouh, j’ai le ventre qui s’est serre à la lecture de ton texte. Je me permets de tutoyer si ça ne t’embête pas?
J’ai écrit un journal de rêve où on sent souvent l atmosphère violant et angoissant. Toi tu l’appelle ta fumée violette, moi, je compare cela à des fourmis.
En tout cas, ton expérience fait pas mal écho à la mienne.
Rassure toi, il y a plein de personnes avec qui il est possible de baisser la garde et là pour t’aider. Quand au reste, ça s’apprivoise, même si on rechute, même si on flanche. Je suis de tout coeur avec toi!
J’ai enregistré un podcast sur mes troubles, et ça m’a aidé à travailler sur moi, en espérant que ça servent à d’autres.
En tout cas la lecture et l’écriture sont des hobbies riches, constructifs qui ne peuvent que t’aider à te tirer de ces maux. Si tu as envie d’échanger je me ferai un plaisir 😉
Porte toi bien.
Mel, team abeilles solidaires et légitimes 🐝
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Merci beaucoup de m’avoir lue et d’avoir pris de votre temps pour me laisser un commentaire !
Je reste… positif… enfin c’est relatif.
Je tcheckerai votre travail car c’est toujours intéressant de voir comment d’autres combattent ces… difficultés .
Merci beaucoup d’avoir partagé votre ressentis !
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Ce à quoi tu résistes persiste. Évidemment méditer que la meilleure solution, seulement elle n’est pas adaptée à ton problème. Plus tu veux oublier plus ça revient en force.
Ça me renvoie ici à tes addictions. Y a-t-il un lien ? Toi seul peut trouver la réponse et la solution.
Ne rien faire t’angoisse. Rester seul avec toi-même t’angoisse et te renvoie à qui tu crois être. Sui tu crois être est peut-être le problème. Qui es-tu vraiment au fond ? Si tu essayais de le savoir en utilisant ton don pour l’écriture , je suis certaine que la/les solutions, réponses, en émergerait, au gré en partie. Pièces de puzzles à trouver puis à assembler.
Un long cheminement mais je suis certaine que tu seras heureux de te (re )trouver enfin.
Je reste persuadée que tu n’es pas la personne que tu crois être. Induction mentale peut-être ? Éducation , environnement sociale, familiale… À creuser.
L’expérience de laruchedemel peut t’aider oui.
On a tous nos démons intérieurs, tu as de la chance toi, il a cette belle couleur spirituelle violette !! Moi c’est rouge feu.
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Oui je crois que c’est un puzzle à assembler. J’essaie de faire de mon mieux, j’utilise cette entité violette pour écrire parfois, mais elle est très violente. Il faut que je l’utilise avec parcimonie. Et que je me découvre, cela prends du temps et parfois des chutes.
J’espère que tu as réussis à dompter ton entité à toi. Pas « annihiler » mais dompté, parce que nous avons tous en nous une sorte de démon. Tous !
Merci de m’avoir lue ! Et de m’avoir laissée un commentaire !
Bise !
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Si tu l’utilises, tu la nourris, tu nourris également sa violence, et ça va empirer avec le temps. Ignore-là, elle se lassera et cherchera une autre « victime » plus intéressante pour s’en nourrir. 😉
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Merci Emmanuelle.
J’ai l’habitude des remarques sur mon orthographe, mais là, c’était désobligeant.
Enfin, désolé si je t’ai manqué de respect avec mes fautes. Faut dire que tu en as lu pas mal, je suis… INCORRIGIBLE !
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ah ok c’est là l’erreur de commentaire ! mdr
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Merde je me suis emmêlé les pinceaux avec les commentaires… désolé.
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ok pas tout compris,mais pas grave ni important.
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