Klaus maintenant debout, fixe le français. Ce dernier a peur. Non pas qu’il pense que l’allemand va l’attaquer, mais cette boue sèche, blanche et craquelé qui recouvre son visage le mets mal à l’aise. Cet homme est devenu un animal, ou plutôt, il ressemble à un mort-vivant.
Mais le sourire qui s’affiche doucement sur ce visage fatigué, juvénile et encrassé fait naître un sourire en lui.
Les deux hommes sont debout, se sourissent et ils éclatent de rire en même temps. Les nerfs se sont détendus, et, surtout, ce sont deux êtres humains qui découvrent que l’autre n’est pas un monstre. Ils sont censés s’entretuer, arracher à l’autre la vie de n’importe quelle manière, mais leur humanité a repris le dessus. Ils ont gagné la guerre, la vraie, celle qui compte vraiment. Ils ne se sont pas laissé influencer par ces réflexes d’assassins qu’ils ont acquis depuis trois années de tranchées.
Les larmes coulent sur les deux visages. Celles de l’allemand forment un sillon sur la terre sèche de son visage. Le français enlève son casque et le lance dans l’eau croupie, l’allemand sort une pipe, le français du tabac. Ils se rapprochent, le français prend la pipe de Klaus et y introduit le tabac. Il tend la pipe à l’allemand qui la refuse.
Gérald comprend, il doit l’allumer. Ce qu’il fait. Une volute de fumée s’échappe doucement de la pipe, le français exhale la fumée et regarde le ciel gris. Il tend une nouvelle fois la pipe à Klaus qui, cette fois, la récupère et la fume.
Le français décroche sa gourde, il se souvient maintenant de ce qu’elle contient. Il l’ouvre et la tend à Klaus. Ce dernier ne se fait pas prier, mais dès qu’il porte la gourde à sa bouche, le français lui tapote légèrement le bras.
« – Vin ! Wine ! Camarade ! »
Klaus éclate d’un rire franc, brandit la gourde, penche sa tête et prend de généreuses gorgées. Il fait quelques gargarismes et déclenche le rire gras du français.
« – Danke ! Kamarad Vin !
Camarade tabac ! »
Klaus rend la gourde à Gérald. Ils vont pour se donner une franche poignée de main.
Leurs corps viennent de disparaître. Il ne reste rien d’eux, seulement des morceaux de chair qui brûlent éparpillés dans un nouveau cratère d’obus fumant.
Mars 1943. Le Reich vient de perdre Stalingrad. Pour Joseph Goebbels, il faut absolument redonner le moral à l’armée allemande et porter un coup aux Alliés. Or sur le territoire soviétique, près de la frontière biélorusse, à Smolensk, ville occupée par les Allemands depuis 1941, la rumeur enfle. Des milliers de soldats polonais auraient été assassinés et enterrés dans des fosses communes. L’armée Rouge serait responsable de ce massacre. Goebbels, qui voit là l’occasion de discréditer les Russes et d’affaiblir les Alliés, décide l’ouverture d’une enquête. Le capitaine Bernie Gunther, du Bureau des crimes de guerre, organisme réputé antinazi, est la personne idéale pour accomplir cette mission.
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Fini les bd sur le blog, du moins pour l’instant, on repasse au format original pour ce plonger en pleine Seconde Guerre Mondiale.
Partons dans un roman historique policier basé durant la période de la Seconde Guerre Mondiale, plus précisément après la défaite allemande à Stalingrad.
Bernie Gunther, capitaine du Bureau des crimes de guerre est chargé par Goebbels en personne d’enquêter sur un potentiel massacre commis par les Russes envers des officiers et sous-officiers Polonais durant l’occupation orientale de la Pologne par l’URSS, une Pologne divisée en deux, la partie occidentale étant occupée par l’Allemagne nazie et orientale par l’U.R.S.S., avant le déclenchement de la guerre, grâce au traité Molotov-Ribentrop.
Gunther, antinazi qui ne s’en cache pas vraiment part pour Smolensk pour commencer son enquête. Mais c’est sans compter sur les habituelles rivalités entre les différentes branches de l’Armée, les exigences et les projets de certains haut-gradés. Bernie se retrouve avec plusieurs meurtres qu’il doit résoudre, dans un pays qui le terrorise et entouré d’ennemis, même dans son propre camps. Et avec ceci, des généraux allemands essayant d’assassiner Hitler.
C’est un vrai roman policier en milieu militaire. Plusieurs enquêtes et péripéties s’entremêlent, incluant des personnalités allemandes ayant vraiment existé.
Le scénario est bien fixé et semble crédible. La tension et le suspens sont omniprésent. Ne devinant que sur la fin le dénouement de l’histoire. Le détective Gunther est plutôt brute de décoffrage, n’a pas sa langue dans sa poche et est un véritable séducteur même si il est un peu bizarre de voir un détective allemand avec un humour anglais (l’auteur est British !) on reste toutefois inquiet pour son futur. Histoire très bien maniée de la part de l’auteur.
Bien sûr, certains passages sont assez dures et glauques, certains personnages détestables et certaines scènes crues. Exactement l’atmosphère dans laquelle devait baigner la région de Smolensk et la forêt de Katyn durant cette période terriblement sombre de l’histoire.
J’ai apprécié cette lecture d’une enquête policière d’un détective anti-nazi sur un massacre commis par l’armée Rouge. Si le détective trouve les preuves, Goebbels utilisera ce massacre pour sa propagande tout en omettant, évidement, de divulguer le massacres de millions de Juifs et de Russes par les nazis et leurs alliés.
Ce massacre pourrait provoquer des dissensions au sein des Alliés. Ce qui en fait, s’est vraiment passé.
L’auteur semble s’être très bien renseigné sur le massacre de Katyn et les personnes impliquées dans ce massacre. Vérité et crédibilité dans un roman policier historique, l’exercice semble très difficiles mais est relevé haut la main par Kerr.
Je conseil ce livre si l’Histoire de Katyn vous intéresse et que les romans policiers avec une dimension historique (ici la Seconde guerre mondiale) vous intéresse.
Le massacre de Katyn s’est vraiment déroulé. Un massacre oublié de cette guerre immonde. Quelle guerre n’est pas immonde d’ailleurs ?
Comme d’habitude, quelques extraits sans spoilers bien sûr.
Extraits :
– Laissez-moi vérifier ma sténographie mentale, messieurs, dis-je. À propos de ce que voulez que je fasse. Que je ne commette pas d’erreur. Si cette fosse commune est remplie de Juifs, alors je dois l’oublier. Mais si elle est remplie d’officier polonais, cela fera le bonheur du Bureau.
— Ce n’est pas une manière très élégante de résumer la chose. Mais oui, voilà exactement ce que nous attendons de vous, capitaine Gunther.
–
Je n’étais guère enclin à retourner à Smolensk, ni nulle part en Russie, d’ailleurs. Le pays tout entier me remplissait d’un mélange de peur et de honte, car il ne faisait aucun doute que, quels que soient les crimes que l’armée Rouge avait commis au nom de communisme, la SS en avait commis de non moins atroces au nom du nazisme. Les nôtres étaient probablement encore plus atroces. Exécuter des officiers ennemis était une chose – je possédais moi-même une certaine expérience en la matière -, mais assassiner des femmes et des enfants en était une tout autre.
« Oui. J’irai. Bien entendu.
— Merci, dit le juge. Comme je vous l’ai déjà expliqué, s’il existe. Le moindre indice que c’est l’œuvre de ces brutes de la SS, ne faites rien. Quittez Smolensk le plus vite possible, rentrez tout de suite et faites comme si vous n’étiez pas au courant.
–
L’horreur n’a pas besoin des ténèbres, et il arrive qu’une action foncièrement mauvaise fuie l’ombre.
–
Ce sont toujours les femmes qui reconstruisent les civilisations que les hommes se sont appliqués à détruire.
–
Parce que la vie est de la merde, mais que la solution de rechange est toujours pire. Du moins, c’est mon avis. Je suis dans un endroit sombre, mais l’autre cote du rideau m’a l’air encore plus ombres. Et ça me fait peur.
–
Nous faisons semblant de vivre car mourrir dépasse de loin la dose de réalité que nous sommes capables d’assumer.
–
Ils souhaitent se livrer à une petite comédie de l’horreur pendant qu’on mettra au jour les cadavres de centaines d’officiers polonais, tout en évitant soigneusement les fosses communes dont ils [les allemands] sont eux même responsables.
–
De quoi sont capables les êtres humains. Hallucinant.
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Une écriture brute mais aussi, parfois, fine. Beaucoup d’action et d’émotion. Le sujet est terrible, il est traité du point de vue d’un détective qui ne se fait plus d’illusion (il ne s’en ai jamais fais je pense) et dont l’anti nazisme ne fait pas de doute. Entre rendre justice, donner ou non satisfaction à ses supérieurs, les pièges tendus sur sa route, la peur et la mort omniprésente, l’ouvrage réserve quelques surprises et nous aide de manière surprenante à mieux saisir les événements qui ont eu lieux dans l’Est de l’Europe à feu et à sang durant le second conflit mondial.
Les Carnets de guerre 1914-1918 constituent la face cachée d’Orage d’acier, qui pour André Gide, était « incontestablement le plus beau livre de guerre » qu’il ait jamais lu. Écrits directement dans le feu de l’action, ces quinze petits carnets d’écolier nous révèlent la matière brute sur laquelle Jünger se livra, une fois la paix revenue, à un savant travail de réécriture.
Fort peu de témoins sont restés autant d’années que lui en première ligne des combats, sans jamais cesser de prendre des notes d’une acuité stupéfiante. Sept fois blessé, Jünger a pu relater avec une objectivité volontaire glaciale les souffrances du fantassin.
Ce témoignage sans fard d’un engagé volontaire de dix-neuf ans ne cache rien des horreurs de la guerre. Mais il ne dissimule pas non plus l’enthousiasme de départ, la joie de se battre et le délire meurtrier qui s’empare des hommes au moment de l’assaut. D’où l’incontestable intérêt historique et documentaire de ces carnets qui révèlent également des aspects inconnus de la personnalité complexe d’Ernst Jünger.
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J’ai lu Orage d’acier il y a de ça longtemps, j’avoue ne pas me rappeler de ce livre, enfin, il ne me rest en tête que de courtes bribes de l’ouvrage. Je me suis donc lancé dans la lecture de ce journal de guerre plus pour lire l’expérience d’un soldat allemand dans les tranchées en 14-18 que pour l’ouvrage que Jünger en sortira pour écrire Orage d’acier.
De tous les journaux personnels de guerre que j’ai eu la chance de lire, celui-ci est le plus brutal, le plus effrayant et réaliste que j’ai lu.
Ernst Jünger veut de l’aventure, il s’engage à 17 ans seulement dans la légion étrangère française. Son père le ramènera au bercail grâce à un avocat. L’entrée en guerre de l’Allemagne est pour lui l’opportunité de partir à « l’aventure ». Il voudrait même être un héros. Il s’engage dans l’armée allemande, paré à rentrer couronner de médaille et adulé.
Il écrira son journal dans les tranchées même, dans des cratères d’obus à 20 mètres des anglais. Au milieu des cadavres et de leurs restes, sous les balles et sous les innombrables types d’obus qui pleuvent autour de lui.
Soldat courageux et volontaire, il gagne en grade mais aussi en blessures. Et les amis disparaissent.
Il mène ses soldats à l’attaque, tue et voit ses hommes et amis se faire tuer. Le carnage et la terreur des bombardements de jour et de nuit. La folie de certains camarades dont les nerfs lâchent.
Plus surprenant, quelques conquêtes amoureuses avec les maladies vénériennes qui vont avec. Une honte, à cette époque, surtout quand on veut être un héros.
Ce qui est fascinant dans ce journal, c’est qu’il est écrit au jour le jour, comme noté plus haut, dans la boue, le sang, les balles et les bombes. Et du côté allemand, ce qui est intéressant pour moi, français, qui n’ai lu des récits de la guerre 14-18 que du côté de nos chers Poilus. En omettant Jünger et Erich Maria Remarque.
Certains passages sont surprenants, voir émouvants, comme ce jour ou les soldats allemands et anglais décident de sortir de leurs tranchées et de discuter, de boire, de plaisanter et d’échanger. Ils fraternisent ! La reprise du combat sera difficile car ils réaliseront qu’en face, les soldats sont des êtres humains comme eux et non des monstres.
L’ouvrage contient des extraits extrêmement violents et glauques. Jünger fera toute la guerre en première ligne (en omettant les nombreux séjours à l’hôpital et les permissions), témoignage extrêmement rare et de qualité.
Son corp, meurtri de cicatrices, c’est la guerre qui a marqué son passage comme lui l’a marqué et écrit sur ses petits carnets de notes. Survivre en première ligne durant toute cette guerre tient du miracle, son témoignage en est encore plus important.
Je vous ai choisi quelques extraits, certains montre la violence dont il est témoin et acteur :
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L’indifférence envers les morts est massive, à peine les infirmiers en ont-ils traîné un derrière le parapet suivant qu’on recommence à plaisanter et à rire.
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Les interpellations réciproques avec les tranchées adverses ne sont pas rares et souvent d’un certain comique. Par exemple : « Wilhlelm, est-ce que t’es encore là ? » « Oui ! » « Alors planque ta tête, j’vais tirer. » BOUMS ! « Ouais, trop haut ! » « Pas si vite, faut d’abord que je recharge! »
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Disparus ! Disparus, et peut-être à jamais. Sur le front, les villages détruits, les arbres déchiquetés, les puits effondrés, les champs tout retournés par les obus […]
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Lorsque j’ai quitté l’abri ce matin, un étonnant spectacle s’est offert dehors à mes yeux. Nos hommes avaient grimpés sur les parapets et parlaient avec les Anglais par-dessus les barbelés.
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Il y a ici toute une jeunesse déjà vouée à la mort, aujourd’hui ou demain.
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Dans les jardins, j’ai trouvé un os du bassin auquel étaient encore collés des lambeaux d’étoffe rouge française. Peu à peu, on acquiert ici des connaissances anatomiques.
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En y mettant la meilleure volonté du monde, nous ne pouvions pas creuser un trou sans tomber sur des monceaux de cadavres. Une tête émerge ici, là un postérieur, plus loin un bras sort de la terre, là-bas gît une tête de mort.
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Le lieutenant Pape me raconta qu’il avait trouvé dans une maison une toute petite fille morte. Certains civils devaient être encore couchés dans leur lit.
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Chaque millimètre du sol a été retourné encore et encore, les arbres sont attachés, déchiquetés et pulvérisés comme sciure. Les maisons rasées par les obus, les pierres broyées en poussière. Les rails du chemin de fer tordus en spirales, les collines déplacées, bref, tout a été transformé en désert.
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L’un des deux avait eu la tête arrachée, et le cou surmontait le tronc comme une grosse éponge sanguinolente. Le deuxième avait un bras fracassé d’où sortait des esquilles d’os, et une grande blessure à la poitrine. Le troisième avait été éventré, ses intestins et des organes internes s’étaient répandus sur le sol.
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Au final, si vous avez lu Orage d’acier, je ne pense pas que ce livre vous apporte énormément car les faits relatés dans le journal sont présent dans le roman. A part si le roman vous a tellement happé que vous voulez en savoir plus. Ou vous pouvez choisir de lire ce journal à la place du roman. Qu’importe, les deux ouvrages sont puissants et importants pour la mémoire collective.
Une vraie et terrible expérience de la guerre, la lire et la ressentir dans vos tripes. Grâce à l’écriture.
L’extraordinaire destin d’un musicien juif dans le ghetto de Varsovie (1939-1945)
Quatrième de couverture :
Septembre 1939 : Varsovie est écrasées sous les bombes allemandes. Avant d’être réduite au silence, la radio nationale réalise sa dernière émission. Les accords du ‘Nocturne en ut dièse mineur’ de Chopin s’élèvent. L’interprète s’appelle Wladyslaw Szpilman. Il est juif. Pour lui, c’est une longue nuit qui commence…
Quand, gelé et affamé, errant de cachette en cachette, il est à un pouce de la mort, apparaît le plus improbable des sauveteurs : un officier allemand, un Juste nommé Wilm Hosenfeld. Hanté par l’atrocité des crimes de son peuple, il protègera et sauvera le pianiste.
Après avoir été directeur de la radio nationale polonaise, Wladyslaw Szpilman a eu une carrière internationale de compositeur et de pianiste. Il est mort à Varsovie en juillet 2000. Il aura fallu plus de cinquante ans pour que l’on redécouvre enfin ce texte étrangement distancié, à la fois sobre et émouvant.
« Wladyslaw Szpilman restitue à chaud et sans fard, comme pour les exorciser, ses souvenirs hallucinés de rescapé. » – Libérations
« Un témoignage bouleversant venu du froid et de l’horreur. » – Annie Coppermann – Les Echos
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Est-il utile de parler du pianiste, du livre plus précisément, quand vous avez sûrement tous visionnés le film éponyme de Roman Polanski avec Adrien Brody dans le rôle principal, rôle qui d’ailleurs lui vaudra l’Oscar du meilleur acteur ?
Je ne sais comment écrire cet article. Dois-je comparer le livre au film ? Parler uniquement du contenu de l’ouvrage littéraire, bien que nous savons, probablement, tous ce qu’a vécu Wladyslaw Spizlman grâce au film ?
Le dilemme est là. J’essaierai tant bien que mal de gérer les deux composants pour cet article en me concentrant plus sur le livre.
Il est important de noter que des extraits du journal intime de l’officier allemand, Wilm Hosenfeld, qui a sauvé la vie du pianiste, est présenté en fin d’ouvrage. Ajout extrêmement important et intéressant sur le sauveur du Pianiste.
L’ouvrage de Szpilman a été écrit en 1945, à la toute fin de la guerre, l’auteur ayant décidé de consigner son témoignage immédiatement, donnant ainsi au texte la force qu’apporte l’immédiateté d’écrire ce qu’il a vécu sans les potentiels pièges, failles, inventions et atermoiements de la mémoire.
Ce que je retiens du début du récit de Szpilman, c’est l’enfer se déchaînant sur Varsovie, et l’espoir, vite anéanti, de l’intervention de la France et de la Grande Bretagne, laissant les polonais sans défenses, à la merci des bourreaux nazis.
Le carnage dans Varsovie bombardée sans pitié. Des cadavres dans les rues et sous les décombres. L’odeur de la mort et la vision cauchemardesque d’une ville détruite et en flamme.
Le système nazi qui s’impose, les privations, les humiliations, la manipulation. Le début dès l’occupation des mesures de répressions contre les Juifs. L’appréhension de la communauté Juive ainsi que leurs fausses espérances entretenues par les nazis pour mieux réaliser leur horrible projet.
Puis le ghetto. Son horreur connu de tous. Ces tortures physiques et morales incessantes, ces femmes, enfants et vieillards affamés, mourants de faim et de maladies sur les trottoirs. Les rafles et les exécutions sommaires. Survivre en volant, en risquant sa vie à chaque minute. La mort qui plane jour et nuit, des âmes sans repos et tourmentées attendant la prochaine rafle.
Puis la déportation, à laquelle Szpilman évitera grâce à un inconnu qui le sortira in-extrémis de la file de déporté se dirigeant vers les trains de la mort.
Viendra l’errance, l’aide apporté par des résistants, une trahison, la mort qui rôde à chaque seconde, là aussi. L’auteur est dans l’angoisse perpétuelle, à la merci de ses sauveurs. Chaque pas, même dans son refuge, peut lui être fatale. Aucun bruit. Il doit être fantôme. Aucun son ne doit être émis pour le musicien. Silence total.
Après moult péripéties pour Szpilman, la guerre reprendra ses droits. L’armée Rouge est lancée dans une offensive que les allemands ne peuvent stopper. Le ghetto de Varsovie se soulève pour être exterminer quelques semaines plus tard malgré un résistance héroïque. Puis, c’est toute la ville qui se soulève. Lâché par l’armée Rouge, le soulèvement échoue même si les combattants, femmes, hommes et mème enfants se sont battus courageusement et vaillamment.
Dans l’enfer de Varsovie en ruine, Szpilman survit comme il le peut. Traqué par les allemands, les ukrainiens et les lituaniens qui, malgré la défaite, continuent à traquer les Juifs.
De cachettes en cachettes, de taudis en taudis, de décombres en décombres. le froid qui ronge. La faim qui épuise. Le désespoir qui mine. Mais malgré tout une envie et une force insoupçonnée de survivre à l’horreur. Le pianiste, durant tout le livre, est obsédé par ses mains, il ne veut pas les abîmer, espérant survivre à la guerre et continuer à jouer du piano. L’espoir et l’instinct de survie, la peur de l’artiste de perdre les moyens de continuer son art malgré la désolations et la mort qui rôde.
Puis l’aide invraisemblable d’un officier allemand, Wilm Hosenfeld, qui lui trouvera un abris, une cachette, de la nourriture et de quoi se tenir relativement chaud quand tout semble perdu. Wilm Hosenfeld est horrifié par le régime nazi et ses crimes sur des innocents sans défenses. Hosenfeld décidera de sauver le plus de ces innocents possible.
Et viens la libération, en passant encore à deux doigts de la mort, presque tué par les russes. Szpilman retrouve la liberté… sans les siens, morts dans un camp d’extermination.
Si je devais comparer avec le film, je dirai que certains passages du livre ont été supprimés et que le film en a ajouté (inventé ?) d’autres. Je crois que le film n’en reste pas moins fidèle au livre, à un niveau décent.
Il est intéressant de lire le journal du soldat allemand Wilm Hosenfeld en fin d’ouvrage. Un allemand qui dès le début refuse le nazisme. Fervent catholique, il aidera plusieurs Juifs durant son service à Varsovie et dans l’Est.
Szpilman demandera plusieurs fois sa libération du camp soviétique dont son sauveur est prisonnier, mais le régime stalinien refusera. Hosenfeld y mourra.
Szpilman, lui, continuera sa vie, en travaillant comme pianiste, compositeur. Il deviendra un immense artiste dont le travail est aimé et respecté dans la Pologne et l’Europe de l’Est d’après-guerre.
Il ne parlera jamais de ce qu’il a vécu à ses proches. Seul se livre, écrit à la toute fin de la guerre, fera forme de témoignage.
Puissant témoignage de la survie d’un homme contre le monde entier. Le climat et surtout, la folie des Hommes. Nous dévoilant au passage, ce que l’Homme a de pire ET de meilleur en lui. On découvre ainsi avec quel facilité l’Homme se mets à faire le pire, et le courage, l’effort, le risque, nécessaire pour faire le bien.
À gauche, Wilm Hosenfeld. À droite Wladyslaw Szpilman.
La vie quotidienne de l’armée des ombres dans la capitale.
Dès l’été 1940, refusant l’armistice, quelques poignées de Parisiens se cherchent, désireux de « faire quelque chose ». Un premier groupe se forme, au musée de l’Homme ; d’autres suivront.
Résister à Paris de 1940 à 1944, c’est recopier un tract, imprimer une feuille qu’on hésite à qualifier de journal, tracer à la va-vite un graffiti sur un mur, glaner des renseignements dans l’espoir de les retransmettre à Londres… plus tard cacher des prisonniers évadés, des réfractaires au STO, trouver des faux papiers… L’action quotidienne est humble et obstinée plus que spectaculaire, même si elle expose à de grands dangers. C’est cet ordinaire qui transparaît dans l’évocation des lieux de la résistance parisienne : où dormir, où tenir une réunion, où imprimer un journal, où trouver des camarades… Une géographie se dessine d’un Paris clandestin, dérisoire par le nombre, immense par sa foie inébranlable dans la victoire.
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J’ai eu se livre en cadeau. Je n’aurai pas choisi se livre, parce que je ne connais pas du tout la géographie de Paris. J’aurai pu lire se livre avec Google map ouvert à mes côtés mais les lieux ont changées. Certains bâtiments ont été démolis.
Je me suis plus focalisé sur les individus et leurs actions. Il y a tellement de chose à raconter, de personnes à citer, de lieux, d’actions clandestines que je me suis perdu dans se livre, perdu dans Paris. Je n’ai pas su par quel bout prendre cette œuvre. Nous passons d’un article (car le texte, dans son ensemble, ressemble à des regroupements d’articles), d’une action se passant en 1940 pour passer à un tout autre article, sur un autre groupe de Résistant se passant en 1943. J’ai lu l’ouvrage jusqu’au bout malgré tous. Hey c’était un cadeau !
J’ai quand même trouvé, en comparaison avec la quatrième de couverture, que beaucoup de parisiens se sont mobilisés. Des femmes autant que des hommes, parfois très jeunes. Les photographies illustrant le livre sont parfois un peu « légères », il y en a de très intéressantes, comme celle d’un gestapiste guettant sa cible à la sortie d’une bouche de métro, où les lieux où se sont déroulé des événements importants. Le livre contient beaucoup de photographies des résistants en états d’arrestations.
La collaboration de la police et de la gendarmerie française avec les forces allemande est omniprésente dans l’ouvrage. Une honte de lire de telles choses. Bien qu’il faut noter qu’il y avait des résistants dans les forces de l’ordre française.
La Résistance était aussi (et surtout ?) le fait de petites gens dont les actes anonymes, les petits coups de mains, faisaient une grande différence.
Il est intéressant de voir où a été imprimer Le silence de la mer de Vercors.
Un reproche que je ferais au livre, il n’y a aucune carte de Paris ! Je ne connais pas Paris, à part les grands monuments et bâtiments mais c’est tout. Une carte complète et légendée aurait beaucoup aidé ma lecture.
Je vous le conseil uniquement si vous connaissez Paris comme votre poche et/ou que la Résistance vous passionne. Car on vous balance les noms, les lieux, comme si vous étiez déjà un fin connaisseur de l’histoire, de la géographie de la ville et de la Résistance. Malheureusement je ne le suis pas. Le travail d’historienne fournie par l’auteure est impressionnant. Le travail de documentation est monumental.
Ne pas oublier les actes de sacrifices et de résilience de gens lambdas qui se sont battus et exposés à leurs risques et périls, je crois que c’est le but de cet ouvrage. Et c’est réussi sur se point.
Ce n’est donc pas vraiment une review du livre en profondeur, je voulais juste avertir un potentiel lecteur/lectrice. Pour appréciez pleinement, il vous faut connaître Paris comme si vous l’aviez construite.
Yves, élève de terminale, est arrêté en cours d’anglais dans son collège par la Gestapo de Caen.
Ce résistant de 19 ans est placé dans une cellule d’une prison. Il est gardé « au secret » pendant trois semaines. Chaque jour, il subit un brutal interrogatoire.
Le 16 avril 1943, il est transféré au camp de Mauthausen, en Autriche.
Septs mois plus tard, il est réduit à l’état de squelette, suite aux coups et aux 11 heures de travail de nuit, avec une pelle cassée.
Un dimanche soir de décembre, épuisé, il se présente de lui-même à l’infirmerie. Un médecin polonais, francophile et francophone l’accepte au vu de son état.
Trente-six heures plus tard, il sort de son coma.
Le Professeur polonais lui apprend l’anatomie, la pathologie concentrationnaire, l’art de l’osculation mais aussi l’écoute et la compréhension des multiples langues de ses malades. Adroits, c’est pendant 14 heures par jour, qu’il réalise ses travaux pratique.
Son professeur est appelé dans un camp plus important. Yves reste seul, avec toute la responsabilité médicale de ses 400 compagnons et pendant l’hiver, de la santé de la troupe SS.
Dans cette usine secrète des paramétrages des réacteurs dès fusées V2 et de productions et du comburant à base d’oxygène liquide mélangé à de l’alcool méthylique, deux explosions se produisent, les ingénieurs civiles prennent peur de cette usine du diable.
Le 3 mai 1945, le camp est évacué, Yves part à pied vers un autre camp déjà surchargé. Ayant emporté sur lui, les cahiers des morts et divers documents, il ne peut entrer dans un autre camp, il décide de s’évader.
Avec lui, cinq compagnons – qui ne sont pas informés de son trésor – grimpent dans la montagne. Ces documents seront sa raison de vivre à la recherche des assassins connus de lui seul, par leurs noms.
Les cahiers des morts sont déposés aux Archives Nationales, ainsi que d’autres documents.
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Cet ouvrage et ma dernière lecture sur le camp de concentration de Mauthausen. Après avoir lu le livre Le photographe de Mauthausen, puis la bande-dessinée éponyme et le film Netflix, avec le même titre encore une fois (j’ai écrit un article pour chaque œuvre sur le blog si vous voulez approfondir le sujet), je me suis plongé maintenant dans l’expérience du docteur Le Caer à Mauthausen. Après celui de photographe.
Yves et Le Breton sont le nom de code de l’auteur, Paul Le Caer. Paul décide de raconter son histoire à la troisième personne du singulier. Plusieurs auteurs choisissent ce mode de narration leurs permettant de mettre une certaine distance entre eux et leurs expériences traumatisantes.
La première partie du livre est dédié à son enfance, ses passions, ses amis, ses écoles et son entrée dans la Résistance. Viendra malheureusement l’arrestation, les passages à tabac, les transfers.
Puis le transport en wagon à bestiaux vers Mauthausen, ou l’enfer l’attend.
De la carrière Wienergraben, il sera transféré dans un camp annexe, camp de Schlier près de Redl-Zipf pour creuser des galeries souterraines dans le but de construire des éléments des fusées V2 tout en étant à l’abris des bombardements alliés.
Vue d’une partie du camp de Schlier.
Son été physique se détériore gravement. L’infirmerie, anti-chambre de la mort, et sa seule option, mais la chance lui sourira.
Un médecin polonais francophone et francophile lui vient en aide, le guérit et lui apprend les rudiments du métier tout comme les langues parlées dans le camp.
Du travail, il y en a. Dans se camp dédié à la construction, secrète, de fusée V2, les détenus sont voué à la mort par l’épuisement au travail, la malnutrition, les violences des SS et des Kapos.
Gif du décollage d’un missile V2.
Yves, aussi surnommé Le Breton, a ainsi une place plus « privilégiée » que celle des autres détenus.
Il soigne tout autant les déportés que les détenus. Mais soigner, ce n’est pas tous ce qu’il fait.
Dans se livre, Yves, ou Docteur Le Caer nous dévoile les crimes commit par les SS avec un précision extrême. Il possède les noms de ces derniers, les noms de leurs victimes, leurs dates, il est contacté par les familles d’anciens déportés et des déportés eux même !
Fusée V2 sur sa rampe de lancement.
Un des crimes sordides et celui d’un détenu français, tombé dans une coulée de ciment dans l’immense abris de construction souterraine de fusée V2. Le français appel à l’aide, mais le SS en charge laisse le ciment le recouvrir entièrement. Son cadavre est encore dans un des murs de l’usine.
Intérieur d’un tunnel à Schlier.
Le Breton décrit de nombreux crimes comme celui-ci, mais ce qui différencie cette ouvrage concentrationnaire des autres? C’est que Le Breton a toute la documentation, ou presque, pour permettre d’incriminer les SS ayant échappé à la justice.
Intérieur d’un tunnel où travaillaient les déportés à Schlier.
Ainsi, grâce à son travail, un SS s’étant tranquillement installé après la guerre aux U.S. se voit extrader vers l’Allemagne et l’Autriche pour répondre de ses crimes.
Intérieur d’une usine de missile V2 sous-terrain à Dora – Mittlebau/Nordhausen.
Il relate aussi les nombreux sabotages et incidents se déroulant dans les souterrains.
Tunnel à Schlier.
Puis arrive la défaite allemande sur les deux fronts, le camp est évacué. Certains détenus restent pour brûler le camp.
Reste du camp de Schlier- Redl-Zipf, aujourd’hui.
Durant la marche, Paul s’enfuit avec d’autres français et un belge. Il rencontrera une unité de l’armée américaine, grâce à leurs aide, il aidera à évacuer un groupe de femme détenu dans un camp annexe de Ravensbruck, à arrêter un SS caché en autre.
Entrée d’un tunnel amenant aux sous-terrains des usines de missile V2 aujourd’hui.
Puis s’est le retour. Difficile. Difficile de se réhabituer à un monde civilisé, impossible pour lui de dormir dans un lit confortable.
Ayant pris le maximum qu’il pouvait, il met en fin d’ouvrage des dessins faits par un prisonnier de l’infirmerie avant sa mort. Émouvant.
Je n’ai jamais lu un ouvrage pareil. Paul Le Caer n’a jamais rien lâché, même après sa libération, il traquera autant qu’il le peut les anciens bourreaux. Il sera couronné de succès plusieurs fois. Sans jamais rien attendre en retour que la justice.
Après être devenu dentiste, le Dr Le Caer s’engage dans un devoir de mémoire grâce à l’amical des déportés de Mauthausen, témoigne dans les écoles, voyage en Autriche avec ses anciens compagnons d’infortunes et continu de d’amasser des preuves. Les autrichiens doivent aussi connaître la vérité.
Entre voyage scolaire et rencontre avec d’anciens détenus, Le Caer ne tarit par d’effort pour ne pas que les prochaines générations oublient.
La fin du livre contient les fac-similés du Livre des morts, carnets où sont marqué les décès, les causes, la date, la nationalité… Ces noms sont marquant, et vous mets en face d’une réalité qui a existé et qui continue à exister, sous d’autres formes.
Paul Le Caer, alias Le Breton, alias Yves. Deux mois après sa libération.
Petite note de fin : L’ouvrage contient une photographie prise par Boix. Je vois cela comme un bel hommage au Photographe de Mauthausen.
Voici commencé se termine ma lecture des 3 ouvrages sur Mauthausen avec un film pour compléter le tout. Ces lectures sont épuisantes moralement. Pourquoi je continue à lire se genre de livre ? Pour ne pas oublier, essayer d’informer et surtout réagir quand se genre d’horreur se reproduisent. Je vous remercie si vous avez suivi lu les articles sur ce sujet difficile. J’ai parfois peiné à trouver les mots, me suis creusé la tête pour savoir que mettre, quoi omettre, quoi raconter, quoi dévoiler. J’espère avoir réussis tant bien que mal à vous aidez à apprendre un peu plus sur le camp. Dans le cas contraire, j’en suis désolé.
Et si le vole du siècle avait eu lieu… dans un camp de concentration nazi ?
En 1941, Francisco Boix, matricule 5385, du camp de concentration de Mauthausen, échafaude avec ses camarades un plan pour voler des photographies témoignant dans crimes commis dans le camp et incriminant les plus hauts dignitaires nazis. Ce plan risqué n’est que le début de son périple pour révéler la vérité.
Une histoire vraie, basée sur des faits réels.
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Après avoir lu le livre dont j’ai déjà rédigé l’article et se trouve sur le blog, je devais m’attaquer à la BD.
Je ne suis pas le plus grand connaisseur de bandes dessinés même si je pense avoir lu quelques classiques.
Le scénario prends quelques « liberté » avec la réalité, mais l’auteur, Salva Rubio le mentionne. La réalité a été modifié pour le bien du scénario. Au moins c’est sincère, et cela apporte pas mal de perspectives sur la vie dans le camp de Francisco.
Les photographies de Boix sont inséré en dessin dans la BD, et rends le récit encore plus réel, les manières et les raisons dont celle-ci ont été prises est parfaitement incluse dans l’histoire.
Les dessins sont bons et ressemblent au vrai camp. Je pense que le dessinateur Pedro J. Colombo a dû être influencé par le manga, car par moment, je retrouve l’esthétisme propre à cet art japonais. Ayant lu ma dose de manga dans la jeunesse, je ne pense pas me tromper, en tous cas c’est comme cela que je l’ai ressenti. Cela ne nie en rien à la qualité de la BD. Les transitions sont subtiles, intelligentes et s’harmonisent bien avec le récit.
Le travail sur la couleur est excellente. Sans trop spoiler, les scènes se passant dans le camp sont sombres, grises, oppressantes tandis que les scènes dehors sont colorées pleines de vies et de lumières.
Partie documentaire :
Cette partie est extrêmement intéressante, vraiment un ajout important pour l’œuvre.
Une biographie simple avec beaucoup de photos de Boix, petit, des anecdotes, les vraies photographies que l’ont peux trouver en dessin dans la BD qui apportent énormément à l’ensemble de votre lecture et à la compréhension de celle-ci ainsi que de l’épopée de Bloix.
À la fin, les mots très intimes et pleins de courage des auteurs espagnols de cette ouvrage, mettant en avant leurs jeunesses et leurs quêtes de vérités.
Un atout majeure après la BD, une vraie bonne addition.
J’aimerai ajouter que, personnellement, l’école ne m’avait jamais appris le sort des réfugiés républicains, et encore moins de leurs traitements inhumains de certains français à leurs égards.
Je vous laisse avec un extrait de la partie documentaire :
[…] Boix a lui même affirmé possède plus de 20 000 négatifs, […] et qui sont peut-être reste à Paris. Si tel est le cas, il se peut qu’un jour ils soient retrouvés, comme la célèbre « valise mexicaine » de Robert Capa.
Une telle découverte ne serait pas une première : en 2013, un nouveau lot 706 photos de la guerre civile espagnole a été retrouvé. Les photos ont été identifiées par l’association Fotoconnexio comment ayant été prise par un tout jeune Boix. Les autres photos de Mauthausen ainsi que le livre que Boix a écrit en captivité, intitulé Spaniaker, seront-ils un jour retrouvés ?
— Dedico este artículo a los refugiados españoles de la Segunda Guerra Mundial a quienes Francia traicionó. —
L’histoire de Francisco Boix et des photos dérobées aux S.S. avec les préfaces de Anne Hidalgo et Daniel Simon.
Quatrième de couverture :
Témoignage unique au monde sur le camp d’extermination nazi de Mauthausen : des centaines de photos nous montrent, de l’intérieur, toute la cruauté du système concentrationnaire nazi. Ces images furent prises par les S.S. eux-mêmes lorsque le camp était en pleine activité, comme tant d’autres détruites par les nazis au moment de leurs défaite. Comment celles-ci ont-elles pu être sauvées ? Grâce à Francisco Bloix, un jeune homme à l’esprit vif, courageux et doté d’un fort caractère. Prisonnier à Mauthausen, employé au laboratoire photographique, il parvint, avec l’aide de ses compagnons, à les soustraire et à les cacher pendant des années.
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ATTENTION ! CONTENUS CHOQUANTS !
Francisco Boix, au milieu, lors du procès de Dachau.
Francisco Boix est née le 31 août 1920 à Barcelone dans une famille de commerçant plutot aisée avec des idéaux politiques penchants vers la gauche. Le petit Francisco est énergique et se trouve une passion pour la photographie.
Lorsque la guerre civile espagnole éclate, il se fait recruter comme photographe reporter dans un magasine pour jeunes de gauche. Malgré son très jeune âge, il suit les Républicains sur le front.
À la défaite des Républicains suit la Retirada, la fuite des réfugiés espagnole en France.
La France les accueillera de manière plus qu’irrespectueuse et indigne d’un pays qui se voulait être le Pays des droits de l’Homme. Beaucoup mourront de malnutrition, de maladie et même de maltraitance avant même le début de la guerre.
La plupart des républicains réfugiés seront recruté dans des CTE, Compagnies de Travails Etrangers, la plupart de force d’autres dans la Légion Étrangère ou d’autres branches de l’armée.
À la défaire de la France, les soldats espagnols sont emprisonnés dans les Stalag, considérés comme prisonniers de guerre, puis peu à peu déportés à Mauthausen car Franco ne voulant pas d’eux, ils laissent ces espagnoles dans les mains des bourreaux nazis. Dans les camps, ils porteront le triangle bleu, couleur des apatrides, avec un ‘S’ cousu dessus pour ‘espagnole’… Paradox.
Ici commence l’enfer de Francisco et ses compatriotes.
Les prisonniers de Mauthausen ne sont pas censé sortirent vivant du camps. « Vous sortirez par la cheminée [du crématorium] », ce sont pas ces paroles que sont accueillis tous les prisonniers.
Les détenus du camp de Mauthausen sont classé NN, Nacht und Nebel, en français, Nuit et Brouillard, c’est à dire qu’ils sont voué à une mort certaine après avoir été soumis à l’esclavage au profit du Reich.
Mauthausen est classé parmi les camps de type III, c’est à dire, la mort par le travail, aucun survivant, la brutalité des SS et surtout des Kapos y était extrême. Pour exemple, Auschwitz était classé type I.
Le jeune Boix arriva au Erkennungsdient, le service d’identification et de photographie du camps en décembre 1941. Après être passé au Kommando (groupe de travail) de la carrière Wienergraben. Il était interné à Mauthausen depuis la fin août 1941. Sa place au sein du service d’identification lui a été trouvé par un camarade communiste. Très vite, il est considéré comme le « leader » du service, place qu’il acquerra grâce à son caractère fort et courageux, surtout parce qu’il deviendra l’assistant du SS Paul Ricken, photographe du camp, chargé de prendre des photographies de la vie quotidienne du camp et des morts. Le SS mettra en scène les cadavres, couvrira les meurtres en suicide, il était obsédé par la mort dans l’Art, au grand dégoût de Francisco.
Boix est celui à qui l’on doit d’avoir sauvé de nombreuses photographies et à témoigner lors du procès de Nuremberg après le témoignage de la grande résistante françaises Vaillant-Couturier. Il témoignera aussi lors du procès de Dachau qui jugera aussi les crimes et criminels de Mauthausen.
Jacinto Cortés Garcia, lui aussi réfugié espagnol déporté à Mauthausen, ayant « l’opportunité » de travailler en dehors du camp, faisant parti du Kommando Poschacher, kommando composé de jeunes espagnoles travaillant pour l’entreprise privée Poschacher, sortira les photos volés aux SS pour les donnés à une dame d’un village à proximité du camps. Boix les retrouvera chez cette dame après la guerre. Il retrouvera aussi d’autres négatifs cachés grâce à l’aide de d’autres détenus dans le camp. Pour la petite information, l’entreprise Poschacher existe encore…
À la libération du camp par les américains, Boix reprendra son métier de reporter de guerre. Il photographiera l’interrogatoire de Ziereis, commandant du camp. Agonisant, car en essayant de fuir, il fut retrouvé par des soldats américains. Il mourra peu après l’interrogatoire.
Francisco Boix après la libération du camp. Il reprendra immédiatement son métier de reporter/photographe de guerre.
À sa sortie de Mauthausen, ne pouvant revenir en Espagne à cause de la dictature de Franco, Boix ira à Paris, vivre avec d’anciens détenus et, comme d’habitude, reprendra son travail de photographe pour des magazines communiste. Il perdra un peu espoir à cause des déclarations de Staline, disant que les détenus communistes auraient dû mourrir dans les camps, les armes à la mains, ceux ayant survécus seront dorénavant considérés comme des traîtres.
Il rencontrera d’autres personnalités espagnoles en France tel que Pablo Picasso, Dolorès Ibarruri Gomez aussi connue sous le nom de La Pasionaria ou l’auteur espagnol Jorge Semprun, lui aussi ancien déporté à Buchenwald.
Francisco Boix, photographiant Pablo Picasso. Picasso dira de Francisco qu’il était un jeune très dynamique et passionné.
Son état de santé est mauvaise, même avec son très jeune âge et sa position dans le camp plutôt « aisée » (on appelais ces détenus des Prominenten. Secrétaires coiffeurs cuisinier, photographes, docteurs, infirmiers étaient des places très prisées par les détenus mais les places étaient extrêmement rares…), son séjour en détention a détruit son corps.
Il décèdera à 30 ans. Enterré dans une banlieue parisienne, sa dépouille sera transférée au cimetière du Père-Lachaise en 2017.
Il ne reverra jamais sa sœur Nuria, seule survivante de sa famille.
Transfère de la dépouille de Francisco Boix au cimetière du Pere-Lachaise en présence de la maire de Paris, Anne Hildago. 16 juin 2017
Il est dur de mettre des mots sur le livre. Déjà parce que le sujet est dur et que le livre est basé sur l’histoire d’un tout jeune espagnol déporté dans l’enfer concentrationnaire. Il est donc difficile de parler de se livre sans trop vous en dévoiler.
L’ouvrage se base principalement sur les témoignages de ceux qui ont connus Francisco Boix, en Espagne durant la guerre civile, au camp et après. L’ouvrage peut paraître un peu confus au vu de son organisation. La traduction peut manquer de panache et contient quelques coquilles (oui, d’accord, là c’est l’hôpital qui se fou de la charité), mais vraiment rien de très dérangeant.
Le livre se concentre principalement sur les détenus espagnols du camp et les différents protagonistes ayant aidés à la sortie des négatifs. Mauthausen est le camp contenant le plus de déporté espagnols. Tous déporté de France après leurs fuites d’Espagne.
Une des parties les plus intéressante et la déposition et le témoignage de Boix au procès de Nuremberg avec les photographies utilisées pour prouver ses dires. S’est aussi la partie la plus dur, car ces photographies sont terrifiantes.
D’autres ouvrages et un film sur Mauthausen sont à venir sur le blog, j’ai donc décidé de poster plusieurs photographies non présenté dans se livre et poster quelques passages du livre pour exposer l’horreur de Mauthausen et de ne plus avoir nécessairement à le faire pour les futurs articles. Ce n’est pas forcément un des articles les plus facile, émotionnellement du moins, à écrire.
Je vous laisse avec des témoignages, extraits (écrits en italique), informations et photographies sur Mauthausen.
Le contenu est EXTRÊMEMENT CHOQUANT !
On peut chiffrer à un peu moins de 200 000 les prisonniers passés par Mauthausen entre 1938 et 1945, dont la moitié y trouva la mort.
Cadavres de détenus découvert au camp de Mauthausen. 1945.
Normalement, lorsqu’on évoque un camp de concentration nazi, on pense à des morts cruelles dans les chambres à gaz. Dans le cas de Mauthausen, les détenus (nous devons inclure ici les espagnols), meurent en général d’épuisement associé à la faim. Il y avait un triangle létal formé de trois éléments : l’alimentation insuffisante, le travail dur sous les intempéries et une série de maladies ; chacun de ces éléments renforçait les deux autres.
Francisco Boix déclara ceci à Nuremberg au sujet de cette photographie : Ceci est une mascarade faite au sujet d’un Autrichien [Bonarewitz] qui s’était évadé. Il était menuisier au garage, il a pu faire une caisse où on pouvait tenir et sortir ainsi du camp. Mais, au bout de quelque temps, il a été repris. On l’a mis sur une brouette [à l’extrême gauche sur la photo] qui servait à transporter chaque jour les morts au crématoire ; il y avait des écriteaux en allemand disant : « Alle Vogel sind schon da », ce qui veut dire « Tout les oiseaux sont de retour ». Il a été condamné, promené devant 10 000 déportés ; il y avait un orchestre de gitans, qui pendant tout ce temps, jouait l’air de J’attendrai. Quand il a été pendu, il se balançait à cause du vent qu’il faisait et on jouait une musique très connue qui s’appelle Bill Black Polka. Photographie prise par le SS Ricken.
La carrière Wienergraben est le principal lieu de travail pour les détenus. Qui consiste à casser des pierres toutes la journées, sous tous les temps. Les SS pouvaient prendre en grippe un ou plusieurs détenus, leur faire transporter des lourds blocs de granits sur une longue distance, et leurs faire faire demi tour pour tous recommencer jusqu’à l’épuisement. Un travail de Sisyphe comme le déclarera Lope Massaguer.
[…]Le camp annexe de Gusen, situé à cinq kilomètres à peine de celui de Mauthausen. […] Le complexe de Gusen qui compta finalement trois camps était situé près des collines où l’on installa deux carrières. […] Mais il possédait une particularité tristement célèbre : un espace pour douche en plein air avec bassin au sol. C’est là que beaucoup de détenus furent soumis au supplice des jets d’eau froide par des températures hivernales extrêmes, jusqu’à mourrir sous les coups ou noyés.
Les camps annexes de Mauthausen-Gosen.
Une logique privilégiait l’extermination des détenus du camp, l’autre visait à utiliser cette main d’oeuvre au profit des entreprises des SS et à la louer à des firmes extérieurs . […] les détenus devaient s’épuiser au travail et c’était leur capacité à exercer un labeur productif avec le moindre coût de maintenance qui déterminait leur espérance de vie. […]
Détenus espagnoles cantonnés aux travaux forcés. Ici, ils traînent un wagon de terre. Le SS Paul Ricken dont Boix était l’assistant, est l’auteur de cette photographie.
La construction d’un terrain de football pour les SS coutera la vie à 1 000 prisonniers selon Francisco Bloix.
Détenus humiliés et forcés à faire du sport jusqu’à épuisement.
L’anarchiste catalan Lope Massaguer témoigne de son sentiment devant les souffrances et le destin tragique des Juifs Hollandais :
« Un jour un Kommando [groupe de travail] de 1 000 hommes arriva à la carrière, parmi lesquels près de 300 Juifs, la plupart portant des chaussures à semelles de bois. Les SS placèrent ces détenus en tête du rang, qu’ils fermaient eux-mêmes accompagnés de quelques chiens policiers. Lorsque la première centaine de Juifs atteignît la moitié de l’escalier, ils reçurent l’ordre de s’arrêter. Ils obéirent en tremblant, devinant probablement l’horreur qui les attendait (…) Les chiens (…) furent lâchés par les soldats sur les Juifs qui, terrorisés, commencèrent à descendre sous les risées des nazis. Pris d’une panique indescriptible, les plus forts écrasaient les plus faibles dans leur course effrénée pour arriver les premiers. Les galoches en bois les faisaient déraper sur les marches tandis que les chiens déchiquetaient leurs chairs ensanglantées. Les victimes lançaient des cris horribles qui provoquaient aussi bien notre effroi que celui des Juifs qui n’avaient pas encore été attrapés par les chiens. Et par-dessus toute cette horreur, les rires et les moqueries des kapos [prisonniers désignés comme gardien par les SS] et des SS. Lorsque tout fut fini, les marches étaient couvertes de cadavres, de blessés agonisant et de morceaux de membres arrachés.
Détenus montant « L’escalier de la mort », chacun portant une lourde charge de granite. Les chutes arrivaient fréquemment, écrasant, blessant grièvement et tuant des détenus. L’escalier avait 186 marches.L’escalier de la mort aujourd’hui.
Le docteur Podhala, éminent chirurgien et doyen de la Faculté de médecine de Brno (Tchécoslovaquie) déclara au procès de Dachau que plusieurs docteurs SS réalisèrent à Mauthausen et à Gusen des interventions chirurgicales (qui pouvaient inclure l’ablation de l’estomac ou d’autres organes) sur des détenus sains, dans le but de fournir des exercices pratiques au personnel médical SS et de satisfaire la curiosité de certains médecins. Un gros pourcentages des détenus soumis à ces expériences trouva la mort à la suite des interventions.
Je me permet d’ajouter qu’ayant lu le livre de Michel Cymes « Hyppocrate aux enfers », aucunes expériences médicales nazies n’ont fais avancer la médecine. C’était juste du pur sadisme.
Détenu décédé en tombant dans la carrière de Wienergraben (chute de 70 mètres). Photographie de Francisco Boix exposée au procès de Nuremberg. Ils y avaient plusieurs chutes par jour. Suicide, meurtre ou accident, la mort à Mauthausen prenait différente forme.
Un détenu, Marcial Mayans raconte la réaction des SS après le suicide d’un détenu et celui de son fils : « Ils [les SS] rigolaient et nous montraient du doigt en disant ‘Alle kaput’, vous crèverez tous. »
Photographie d’un détenu qui s’est suicidé en touchant les barbelés électrifiés du camp. « Un fait du quotidien » diront les rescapés du camps. Boix dira de cette photo : détenu politique autrichien, 1943. Au fond on distingue l’Appellplatz. Le panneau prévient du danger de mort par la haute tension. Photo prise par le SS Ricken.La libération du camp par la 3ème Armée Armée U.S. La photographie a été mise en scène, prise un jour après la véritable libération. La banderole accrochée à l’entrée du camps dit : Les espagnols anti-fasciste saluent les forces de libération.
Des 9 328 Espagnols internés dans les camps, 7 532 le furent à Mauthausen. 4 817 furent assassinés (Il convient de garder à l’esprit que les chiffres sont uniquement ceux qui sont attestés. Il se peut donc que les chiffres réels soient plus élevés.)
— Dedico este artículo a los refugiados españoles de la Segunda Guerra Mundial a quienes Francia traicionó. —
– Le photographe de Mauthausen. L’histoire de Francisco Boix, très jeune combattant républicain espagnol et photographe, et des photos dérobés aux S.S. Ouvrage écrit par l’historien Benito Bermego avec les préfaces de Anne Hidalgo et Daniel Simon.
– Le photographe de Mauthausen (Bande-Dessinée) : l’histoire du photographe de Mauthausen en BD. Par Salva Rubio, Pedro J. Colombo, Aintzane Landa.
– Mauthausen Crimes impunis Quand le livre des mortsparle par le Docteur Paul Le Caer. Récit du jeune Yves, interné à Mauthausen et arrivera à la libération du camp à emporter avec lui la liste des criminels S.S. de Mauthausen.
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Les deux premiers ouvrages se concentrent sur l’histoire du jeune photographe républicain espagnol Francisco Boix et son combat pour témoigner de l’horreur de Mauthausen.
Le dernier ouvrage se concentre sur les crimes impunis qui se sont déroulés à Mauthausen, camp de concentration nazi, ou l’énorme majorité des prisonniers républicains espagnols capturés en France ont été internés. Les deux-tiers ne reviendront pas. L’ouvrage se concentre sur les documents sauvés par le jeune français Yves lors de la libération du camp.
Trois ouvrages qui pèsent leurs poids d’horreurs, de tristesses, d’inhumanité mais aussi, en paradoxe, de courage et d’amitié. Courage et amitié de ces réfugiés espagnols dont beaucoup se sont battu aux côtés de la France. Courage et pugnacité d’un jeune français qui a risqué sa vie avec celle de ses amis pour que le monde n’oubli pas l’horreur des camps.
En janvier dernier, le monde commémorait les 75 ans de la libération d’Auschwitz, symbole de la vaste organisation d’extermination perpétrée par les nazis.
Des structures nazies du génocide jusqu’à l’effroyable bilan, en passant par la Nuit de Cristal, et la conférence de Wannsee, découvrez les mécanismes de cet engrenage qui coûta la vie à près de 6 millions de personnes.
Les juifs européens à la veille de la guerre
L’antisémitisme Hitlérien
La Nuit de Cristal
Naissance et essor du système concentrationnaire
La tragédie des ghettos
La Shoah par balles
La logique mortifère du IIIe Reich
La conférence de Wannsee
Les centres de mises à mort (1942-1945)
La logistique de la Shoah
Les camps de la mort
Le journal d’Anne Frank
Un bilan effroyable
Justice et mémoire
Avertissement : mon article contient des photographies et des récits pouvant choquer les plus sensibles.
– Le magasine contient une histoire condensée mais avec les faits essentiels pour apprendre, « comprendre » ce qui a amené des hommes et femmes à commettre des horreurs innommables.
Le magasine propose des livres, des exposition, des musées pour approfondir le sujet. Il propose aussi des photographies (celles présentent dans l’article ne sont pas dedans) et de petites biographies des principaux criminels impliqués dans la Shoah.
Nuit de Cristal : Magasin juif saccagé à Magdebourg. (Source Wikipedia)
De l’arrivé au pouvoir d’Adolf Hitler et de son obsession pour les Juifs, jusqu’à sa mort et après. Le magasine explique l’escalade antisémite, de la Nuit de Crystal, pillages des magasins appartenant aux Juifs, incendies criminels des Synagogues en Allemagne, pogromes, jusqu’aux procès de Nuremberg.
Jugement de Nuremberg des plus hauts dignitaires nazis capturés par les Alliés. (De gauche à droite) Premier rang : Göring, Hess, Ribbentrop, Keitel ; Second rang : Dönitz, Raeder, Schirach, Sauckel. (Source : Wikipedia)
Entre ces deux événements. La création des camps de concentrations pour interner les opposants politiques, les «asociaux », les alcooliques, chômeurs de longue durée, les homosexuels. Suivra les exécutions d’handicapés mentaux, arrêtées car critiqué par le pape Pie XII, aux expérimentations de mises à mort par les gaz d’échappements dans des camionnettes, de la Shoah par balle, des ghettos juifs de Lodz, Varsovie ect… jusqu’aux camps de la mort d’Auswchitz, de Treblinka, Sobibor…
Prisonniers affamés du camp de concentration d’Ebensee (7 mai 1945). (Source : Wikipedia)
On n’oublie trop la Shoah par balle. L’assassinat des juifs par les Einsatzgruppen, sections chargées des exécutions des Juifs par balles. Ces sections de « combats » suivaient l’avancée de l’armée allemande dans l’est, réunissaient les juifs des petits villages Ukrainiens, Polonais et Russes pour les exécuter au bord de fosses. Le site le plus connus de ces massacres et le symbole de cette Shoah par balle s’appel Babi Yar.
Shoah par balle : Assassinat de Juifs dans la région d’Ivanhorod en 1942 : une mère protège son enfant avant d’être abattue d’une balle dans la nuque. (Source : Wikipedia) Shoah par balle : Le 5 juillet 1941 à Zboriv (Ukraine), dénommée Zborów à l’époque, un jeune adolescent est amené sur les lieux du meurtre de sa famille. Il va ensuite être abattu d’une balle dans la nuque par l’officier nazi qui se trouve derrière lui. (Source : Wikipedia)
Je vous conseil très vivement ces livres si le sujet vous intéresse :
• La Shoah par balle du père Patrick des bois.
Un livre émouvant et dur à lire sur le combat du Père Desbois pour la recherche des charniers et les restes des victimes de cette Shoah oubliée.
• Des hommes ordinaires: le 101e bataillon de réserve de la police allemande et la solution finale en Pologne de Christopher Browning
Le titre dit déjà tout sur le sujet du livre. Comment des hommes d’apparence ordinaire ont-ils perpétrés l’exécution de femmes, d’enfants, de vieillards et d’hommes sans défense.
J’aimerai ajouter à votre liste de lecture tellement de livres, de témoignages, d’ouvrages historiques ect… Je vous conseil pour commencer « Si c’est un homme » de Primo Levi ; « La Nuit » d’Elie Wiesel et « Le grand voyage » de Georges Semprun. Si vous voulez d’autres conseils de lectures, contactez moi en commentaire.
Je crois qu’il est extrêmement important de lire ces témoignages, de ne pas oublier, de continuer à écouté les survivants encore présents, qui malheureusement ne sont plus nombreux. La vue de la jeune génération (dont je fais parti) qui ne connaît rien ou très peu des horreurs de l’Holocauste et surtout la montée en flèche de l’antisémitisme ces dernières années m’inquiète. Cette montée des actes antisémites devrait vous inquiétez aussi. Ce qui s’est passé aux USA récemment, la parole de certains « politiques » prouve que l’humanité et à l’aube de retourner dans ces horreurs.
Ghetto de Varsovie, enfants (1940 –1943). (Source Wikipedia)
La vie est un éternel recommencement. Mais nous pouvons évitez les violences, les horreurs que nous nous infligeons sans raisons. Juste parce que vous avez perdus le contrôle de votre vie, que tout n’est pas rose (elle n’est rose pour personne), ce n’est pas une excuse pour rejeter votre mal-être sur les autres. N’écoutez aucun homme ou femme de pouvoir qui rejette nos malheurs sur une « catégorie » de personne. Tous le monde souffre. Restez humain. –