Nous sommes dans la nuit du 09/09/2022, je regarde un documentaire sur Diana et la famille royale avec ma mère car hier, la reine Elisabeth II est décédée.
J’avais lu un article en début d’après-midi midi, je crois, annonçant que la reine était hospitalisée. Pas le premier genre d’article que j’ai pu lire sur la santé de la reine mais, comme beaucoup, j’ai senti que quelque chose de grave allait arriver.
Après que ma mère et ma sœur soient revenues de faire quelques courses, ma mère ayant repris le volant pour la première fois depuis son opération à son pied, j’ai annoncé à ma mère l’hospitalisation de la reine et que, cette fois, ça avait l’air sérieux, car beaucoup de ses proches allaient rejoindre l’altesse à son chevet.
Peut-être dix minutes après, ma mère lit un titre d’article en anglais disant « The Queen is dead ». Elle ne sait pas ce que ça veut dire, ma sœur me demande de regarder, j’étais en train de lire, mais j’ai ouvert l’application de l’AP et l’information était située dans un bandeau rouge en haut de l’écran ; la reine est morte.
Sensation étrange. La reine d’Angleterre m’a toujours fait penser à ma grand-mère, dont je n’ai toujours pas beaucoup de nouvelles d’ailleurs. Elle est gravement malade. Mais au téléphone, elle fait tout pour ne pas m’alarmer.
Nous avons allumé la télé. Les infos ne parlaient que de ça, normal, c’était historique.
J’ai regardé le mariage de William à l’époque, par curiosité et car c’était l’Histoire. J’ai aussi été impressionné par la série Netflix « The Crown », ce qui m’a aidé à comprendre la vie derrière les joyaux de la couronne.
Il y a quelques heures, j’ai l’impression d’avoir vécu une chose presque similaire aux premiers pas de l’Homme sur la Lune. D’ailleurs plus proche de cet événement, la mort du pape Jean-Paul II. Je m’en rappelle, j’étais là encore devant la télévision, mais j’étais un enfant. Et je comprenais que c’était important.
Et avec ma mère, fascinée par Lady Diana, nous sommes restés toute la soirée devant la télévision, encore maintenant où j’écris ces lignes. J’apprends beaucoup sur Diana, une vie plus complexe et difficile que je ne le pensais. J’ai encore plus de respect pour cette femme mais aussi pour ses deux fils, qui ont dû supporter de faire le deuil de leur mère sous les yeux du monde.
On croit encore, inconsciemment et cela est normal, que la vie royale est un conte de fées. Non, c’est une prison d’orée, une asphyxie de la personne, de l’ego, de la personnalité qui mène à, parfois, de terribles événements.
La vie est étrange et difficile, et la reine Elisabeth, bien qu’elle n’est jamais manquée de rien matériellement, s’est retrouvé la reine d’un pays très jeune et a dû dédier sa vie à son pays.
Je n’oublie pas le passé colonialiste, le racisme de la royauté et les crimes odieux d’un des princes dont je tairais le nom ici. (Son prénom commence par un A.)
Pour en revenir sur la réflexion de la royauté, de la richesse à outrance : On a beau avoir tout, en fait, c’est ce qu’on en fait qui est important, nos actes, nos mots et notre présence.
Rien n’est simple dans cette vie, pour n’importe qui. Avec certaines réserves évidemment.
Mais comme toujours, qui vit voit et vivra verra. Et l’on fait plus comme on peut que comme on veut. C’est comme ça. C’est la vie.
Accoudés au bars, les trois joyeux lurons étaient déjà bougrement pintés bien que l’horloge a cou-cou n’indiquait que 22h.
« – Hey O’culer ton tour de payer ta tournée plait-il hein !
La blonde va gueuler. Dommage qu’elle n’aiment pas se mettre une pété de temps en temps, dit O’cullaigh.
C’moi qui lui met la fessé à ta donze ! Dit Dedlumrgh.
Hey Bloom, on refais un tour. C’moi qui passe à la caisse.
Prendrez quoi m’ssieurs ?
Guinnes, répondit Dedlumrgh
Patriote le Catho ! Remarqua Kolvalsk. J’prends un baby !
Moi pareil. Répondit O’Cullaigh. »
O’cullaigh piocha tant bien que mal dans sa poche, approcha les shillings à quelques centimètres de ses yeux, ses deux yeux verts louchants.
« – Hey p’tain les gars j’suis riche !
Tu vois double surtout !
Tu veux j’t’aide à compter ?
Ah surtout pas toi Dedlumrgh !
Bah demerde toi alors !
Hey Bloom, tiens. Il tendit ses pièces et les fit tomber sur la table. Avec ça y’a sûrement assez vas-y donne.
Vas y Bloom on commence a rouiller t’es vraiment pas fais pour servir, donne moi l’pub tu va voir c’mment je vais l’gerer ton café ! Proposa Kolvalsk.
Autant le donner aux Anglais !
Ah ! Breton de l’Ouest de mes couilles j’savais bien que t’était un des leur ! Cria Kolvalsk.
Moi j’dis, hoquetât O’Cullaigh, qu’un bon Albion, c’est un Albion mort !
Putain ouai mon con ! »
Bloom déposa les verres, ramassa les pièces éparpillées sur le comptoir, fit un rapide compte puis déposa les shillings et pièces en trop.
« – Fortune les gars ! C’est le barman qui me paie pour boire ! »
Tous trois rigolaient quand Antoine entra.
« – Manquait plus que le petit français ! Cria le dockers Kolvalsk
Un français ! Sacre Bleu ! Hey prépare la prochaine tournée Bloom c’est La Marianne qui paît !
Toi tu perd rien pour attendre sale radin !
Voyez vous ça messieurs, hurla Kolvalsk debout, les bras écartés ! Le français qui dit au Catho qu’il est radin !
Si c’est pas du foutage de gueule ça mon con !
Toujours à s’plaindre ces maudits français ! Aller ‘monsieur Cock’ corico ! vient donc boire un godet ! »
Le français s’avança, serra les fortes mains calleuses du dockers Kolvalsk, les mains douces du botaniste O’Cullaigh et celle bien manucurées du comptable Dedlumrgh.
« – C’est quoi s’t’histoire de catho ? Demanda Antoine.
J’en sais rien c’est Kolvalsk qui sort sa d’nul part !
C’est qu’mon père s’est un converti, l’était Juifs avant !
Ah bah d’accord.
C’tais pour rester ici !
C’est pas plutôt un protestant ?
Ah nous les français on sait protester nous ! Dreyfus oui laisser-le tranquille !
C’est triste quand même moi j’dis, hoqueta O’Cullaigh, la religion la vraie, c’est la boisson ! Plus d’bois t’vois bah plus t’es heureux !
On s’en fou du type au Calvaire on préfère le Calva ! Éructa le dockers.
Moi j’dis, la religion c’est pour éviter de dormir avec la femme du voisin c’tout. Et pour nous casser les couilles avec la boisson ! Dit le français.
Bien dit Antoine ! Mais Sacre bleu ça m’empêche pas de baiser la tienne de femme ! Dis le comptable.
J’en ai pas donc comme ça t’es bien avancé.
Ta mère alors.
Pas les mères ça c’est pas Irlandais ! Hurla Kolvalsk, les yeux révulsés ouvrant grand la bouche à chaque syllabe. On accueille bien les étrangers NOUS !
L’a pas inventé l’eau chaude le français ! Dit O’cullaigh.
C’est qui d’ailleurs qu’la inventé, demanda Dedlumrgh.
C’est Prométhée ! Répondit Antoine.
Ephaïstos ! Beugla Kolvalsk.
Mais non ! C’est…
À cet instant résonna un bruit régulier, les quatre poivreaux se retournèrent pour jeter leurs yeux sur la porte d’entrée du pub.
Y rentra Félix, l’aveugle, qui devait changer de canne plusieurs fois par an à force de la frapper avec force sur sols et obstacles pour tâter son chemin.
« – Hey salut bigleu !
Hey j’suis peut-être aveugle mais pas con ! Bloom, y’a une lettre pour moi ?
C’est pas la poste ici Félix. Non t’a rien.
Bah j’reviendrai demain p’tetre y’aura.
Nan je te dis ici c’est un pub ! Pas de lettre, jamais, nada !
Attend c’est qui croit que c’est la poste ici ? Demanda O’Cullaigh.
Vient tous les jours. Répondit Bloom
Fel’ ! T’es con en plus d’être aveugle.
Le con de ta mère, répliqua Félix.
L’est aveugle depuis qu’il a vu le minou de la reine Victoria, dit Dedlumrgh. Acide sa minette !
Broute minou ! Cria Kolvalsk.
Dis t’utilise t’a canne pour aut’ chose que marcher pour la casser si souvent ! Pour ça que tu t’assois jamais ! Hurla Dedlumrgh, rouge comme une pivoine. L’était bonne celle-là hein mes cons !
Aussi bonne que ta femme à la cuisine, rétorqua l’aveugle.
Broute minou t’va brouter le gazon dans pas long !
T’es comptable et t’sais meme pas compter !
Heureusement que t’a pas à voir ta tronche dans un miroir t’ferai des cauchemars !
Enculé !
Ordure !
Escroc !
Poivreau !
Pignouf ! »
Dedlumrgh s’avança brusquement, portant difficilement une chaise sur l’épaule, les yeux injecté de sang.
« –Arretez vos connerie, commanda Bloom. Pose cette chaise – tu casse tu paie – et tu va me faire avoir des emmerdes ! Et Félix y’a pas de lettre taille ta route maintenant ! »
Kolvalsk, de loin le plus costaud des alcoolos ramenait le comptable, éructant d’un rire gras. « – Faut être sacrément siphonné pour vouloir frapper un aveugle » dit le français à O’Cullaigh. Ce dernier était affalé la tête posée dans ses bras. Le français dit triomphant :
« –C’est une première Bloom ! Un français qui couche un irlandais à la beuverie ! T’as jamais vu ça dans ton pub j’paris !
Il a commencé avant toi faut dire ! Et j’en vois pas beaucoup des froggies par ici.
Ta ta ta pas d’excuses ! Sert m’en don’ une peinte t’va voir c’que le français il taquine du gosier !
Les français hein ? Monsieur Antoine ! Brailla le comptablequisavaitpascompter, bon à rien à part baiser !
Mais tu sais ce qu’ils te disent les François ?
M’en fou, bon a rien ! On vous donnes tout pour casser de l’anglois et vous arrivez à perdre ! Et Dreyfus hein ?! Z’etes que des mauvais italiens !
Mais qu’est-ce que j’ai à voir dans tous ça moi merde j’suis marchant !
Va bouffer tes cuisses de grenouilles !
Trop occuper à manger celles de ta donzelle ! »
Puis, c’est à ce moment on ne peut plus poétique que le garde civile se pointa.
« – Messieurs !
Oui c’est ceux là oui j’les reconnais !
Mais vous êtes aveugle cher monsieur !
J’suis p’tetre aveugle mais pô’ sourd !
Silence ! Tonna la voix de stentor du garde.
Désolé monsieur, ils sont agités se soir. Dit Bloom
Comme tous les soirs dans votre gargotes on en ramasse toujours quelque pingres !
C’pas nous m’sieur, c’est l’aveugle qu’a commencé, plaida O’Cullaigh.
Ouai c’est lui, il pense que c’est un guichet de poste ici ! Comment vous pouvez le croire après ça ?! Dit le français.
Dans tous les cas, messieurs, vous nous offrez un magnifique tintamarre. Je crois que vous avez le droit à une loge en cellule !
• Hey il peut dire des choses intelligentes parfois lui ! Dit Dedlumrgh, se laissant trainé par le garde.
• Je proteste en Protestant ! Cria Antoine.
• Par Saint-Barthélémy ! » Cria O’cullaigh
Les trois mousquetaires de la Guiness furent jetés dans la berline. Cette dernière démarrât àfonddetrainlesgrelôts, les chevaux frigorifiés ne se faisaient pas prier pour galoper et la berline de faire des bonds stratosphériques à chaque mauvais tronçon de route, c’est à dire tout les 10 secondeshorlogeenmain. Cou-cou. Oiseau de malheur, plus tu l’entend, moins longtemps que tu as à vivre.
Des Icares ennivrés sarcophagés, carambolages encagés, ces têtes bosselées n’apprendront donc jamais. Ils s’envolent ces artistes de l’ivrogne Bacchus. Peut-être un Pan au tournant. Et ce manger un pin.
Il était exquis d’entendre les passagers gémirent et pour certains, vomirent, pour Félix qui annonça à Bloomlefacteurquestpasvraimentfacteur qu’il reviendrai bah… demain !
« – On va en entendre parler dans tous L’village demain à la première heure… C’est foutrement petit Dublin. Hey James, grattepapier, j’paie ma tournée, tous va bien j’espère ? Pas taché ton beau papier ? Dit Bloom.
• Tutto è perfetto ! » Répondit Joyce.
– Cette nouvelle est inspirée de mes lectures de Ulysse et Dubliners de James Joyce. Je me suis inspiré de son style, j’ai pioché ces mots et son style parfois atypique principalement dans son Ulysse.
Choix d’articles et de dépêches de quarante années
Journaliste et romancier, Hemingway a su mener les deux activités de front avec un égal talent, utilisant l’une au profit de l’autre et vice versa. Le jeune Ernest n’a pas dix-huit ans lorsqu’il publie son premier article. Pêche, chasse, descriptions de paysages et de mœurs, anecdotes de voyage, exotisme et reportage de guerre : il aborde tous les genres avec aisance et impose immédiatement ce style sans fioritures qui n’a pas pris une ride. Plus de quarante années d’articles et de dépêches écrites aux quatre coins de la planète sont réunies dans ce recueil qui se divise en cinq parties. La première représente les débuts d’Hemingway journaliste. D’emblée, le jeune homme porte un regard original, avisé et plein d’humour sur ce qui l’entoure. Après quelques années exclusivement consacrées à là littératures, Hemingway, devenu écrivain célèbre, renoue avec le reportage. Il couvre la guerre d’Espagne, qui lui inspirera Pour qui sonne le glas, puis la Deuxième Guerre mondiale. Le livre se termine sur l’après-guerre vu par un homme de plus en plus fasciné par la mort.
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Le recueil d’article commence par son travail au Toronto Star Weekly, voguant entre l’Amérique, la France, la Suisse, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne.
En Europe, il vivra à Paris. Le Paris d’après guerre était un véritable vivier d’artiste américain. Son travail au journal de Toronto lui permettra de nourrir sa femme et son fils.
Hemingway écrit pour The Toronto Star Weekly :
Si vous voulez vous procurez des repas gratis, un logement gratis et des soins gratuits, il existe un moyen infaillible. Approchez-vous du plus gros agent de police que vous pouvez trouver et frappez-le au visage.
La durée de votre temps de repas et de logement gratis dépendra de l’humeur du colonel (George Taylor) Denison (juge de tribunal de simple police). Et l’importance de vos soins médicaux gratis dépendra de la taille de l’agent de police.
Voici un autre extrait d’un de ses article au Toronto Star Weekly, ou le jeune Hemingway devine déjà le drame que la dictature de Mussolini va provoquer en Europe :
Quand nous entrâmes dans la pièce, le dictateur [Mussolini] à la chemise noire ne leva pas les yeux du livre qu’il lisait, tant était intense sa concentration, ect…
Je m’approchai discrètement derrière lui pour voir quel livre il lisait avec tant d’intérêt. C’était un dictionnaire français-anglais — tenu à l’envers.
Ernest Hemingway jeune, à l’époque où il travaillait au Toronto Star Weekly.
Après le Toronto Star Weekly et une longue pose journalistique de 9 ans, Ernest décide de se consacrer à ses ambitions de romancier. Ambitions qui se concrétiseront avec l’énorme succès, de son roman Le soleil se lève aussi. Ernest est engagé par Esquire, où il écrira beaucoup d’article sur la chasse, la pêche, les safaris, l’écriture, le voyage et sur la situation politique en Europe, qu’il juge menaçante, surtout avec l’avènement de Mussolini en Italie et celui d’Hitler en Allemagne.
À noter le superbe article écrit sur un vieux marin qui revient de la pêche avec son énorme prise mangée par les requins donne des frissons… Pour des raisons évidentes pour ceux qui ont eux la chance de lire l’un de ses plus grand livre. D’ailleurs, comme noté précédemment, l’écriture fait parti intégrante de ses articles, comme si il voulait distiller un peu de son talent aux lecteurs.
Voici d’ailleurs un extrait d’un de ses articles pour Esquire :
La chose la plus difficile au monde est d’écrire une prose parfaitement sincère sur les êtres humains. D’abord il faut connaître le sujet ; et puis il faut savoir écrire. Apprendre ces deux choses nécessite une vie entière […] Écrivez sur ce que vous connaissez et avec sincérité et envoyé tous le monde au diable.
Vous devez être toujours prêt à travailler sans encouragement. C’est lorsque vous êtes inspiré par quelque chose que se fait la première rédaction. Mais personne ne peut la voir avant que vous l’ayez reprise encore et encore, avant que vous ayez communiqué l’émotion, les décors et les sons au lecteur. Et lorsque vous aurez accompli cela, les mots, parfois, n’auront plus de sens pour vous, tellement vous les aurez relus de fois.
Puis, il sera engagé par la North American Newspaper Alliance pour couvrir la guerre d’Espagne, pays dont il est follement amoureux. Il choisira le camps des Républicains dans la lutte fratricide qu’était la guerre espagnole.
Ces articles sont une mine d’or. Preuve qu’Hemingway était un aussi bon reporter qu’un excellent écrivain. J’ai beaucoup lu de récit de guerre mais les articles d’Hemingway nous plonge dans l’enfer de la guerre civile Espagnole. Tantôt avec les civiles, les collègues journalistes et avec les soldats républicains. La prose est dur, ferme, franche et je dirais presque romanesque à la vue des descriptions, vous avez l’impression d’y être. Oui. Confortablement installé, vous êtes plongé dans l’horreur grâce à son talent. Son expérience de la guerre civile espagnole lui inspirera Pour qui sonne le glas, l’œuvre sera dédié à Martha Gellhorn.
Extrait d’une dépêche pour la North American Newspaper Alliance ayant pour titre : Le bombardement de Madrid 11 Avril 1937
Mais en ville, où toutes les rues étaient pleines des foules du dimanche, les obus arrivèrent avec le brusque éclair que fait un court-circuit et puis il y eut le fracas assourdissant de la poussière de granit. Au cours de la matinée, vingt-deux obus tombèrent sur Madrid.
Ils tuèrent une vielle dame qui revenait du marché, la jetant à terre comme un ballot de vêtement noirs, une jambe, soudain détachée, allant frapper en tournoyant le mur de la maison voisine.
Ils tuèrent sur une autre place trois personnes, qui s’étalèrent comme autant de paquets éventrés de vieux chiffons dans la poussière et les gravats quand les éclats de 155 eurent explosé contre le bord du trottoir.
Une automobile arrivant dans la rue stoppa brusquement, fit une embardée après l’éclair lumineux et le fracas et le conducteur sortit en titubant, son cuir chevelu pendant sur ses yeux, pour aller s’asseoir sur le trottoir, la main sur le visage, le sang lui mettant un vernis brillant sur le menton.
[…] mais le bombardement qui s’abattît sur les rues à la recherche des promeneurs du dimanche n’était pas militaire.
Ernest Hemingway, au milieu avec le bonnet, se réchauffant avec des soldats républicains durant la guerre civile Espagnole.
Durant la Seconde Guerre Mondiale il couvrira pour le magazine PM. Du conflit sino-japonais, au débarquement de Normandie, de la Libération de Paris jusqu’à la percée de la ligne Ziegfried.
Hemingway sera d’abord envoyé en Chine pour couvrir la guerre Sino-Japonaise, afin de renseigner le public occidental sur se conflit qui était pour beaucoup de personnes, un conflit oublié, l’Allemagne Nazie et le conflit en Europe, la guerre pour la suprématie aérienne au-dessus de l’Angleterre étant plus importante à leurs yeux.
En analysant le conflit, Hemingway émet des théories sur une possible attaque japonaise dans le Pacifique, dans leurs quêtes d’extension et soumet l’idée qu’une attaque japonaise sur la flotte américaine était très probable, ce qui déclencherai l’entrée de l’Amérique dans la guerre. L’Histoire lui prouvera qu’il avait raison car l’attaque japonaise de Pearl Harbor entraînera l’entrée de l’Amérique dans la guerre totale.
Hemingway (troisième en partant de la gauche) et Martha Gellhorn, je crois, (première à gauche) en Chine durant la guerre Sino-Japonaise.
Vient ensuite, le récit d’Hemingway sur le débarquement de Normandie dont-il participa avec la septième vague d’assaut.
Le bond dans le temps, les articles sur la guerre en Chine dataient 1941, est dû aux autres activités qu’Ernest avait pendant la guerre. Écrire bien sur, mais aussi, la chasse au sous-marins allemand à bord de son bateau de pêche le long des côtes de Cuba. Selon certains experts, cette mission de chasse n’était qu’un prétexte pour boire entre ami, selon d’autres, ces missions ont permit de couler 2 ou 3 navires allemands.
L’article d’Ernest sur le débarquement est angoissant, car Hemingway et ses compatriotes n’arrive pas à trouver la plage sur laquelle ils devaient débarquer les soldats et la TNT qu’ils transportaient.
Ernest Hemingway avec des soldats américains avant le débarquement.
En lisant cette article, je me suis rappelé cette introduction dans le livre de Martha Gellhorn, La guerre de face disant qu’Hemingway n’aurait pas assisté au débarquement et qu’il aurait écrit cette article grâce aux témoignages des soldats revenus du front. Maintenant, à nous de nous faire notre propre avis. Je sais par contre que Robert Capa a participé au débarquement, sur la plage d’Omaha Beach, surnommé Omaha la Sanglante à cause du carnage infligé aux soldats américains par les allemands défendant la plage. ( C’est cette plate qu’à choisis Spielberg pour filmer Qui veut sauver le soldat Ryan.) Capa faisait parti de la première vague, la légende dit que la plupart des clichés qu’il a prit pendant le débarquement ont été perdu car les négatifs seraient tombés dans la mer. Des soldats diront qu’ils avaient beaucoup trop peur et qu’une fois arrivé sur la plage, il demanda d’être rapatrié illico-presto vers l’Angleterre. Encore une fois, qui dit vrai ?
Extrait de la traversée de la victoire pour Radio Londres :
À ce moment, nous entrâmes dans la zone balayée par le feu des mitrailleuses et je baissai la tête pour échapper au crépitement des balles. Puis je descendis dans la cavité à l’arrière, là où le canonnier aurait pris place si nous avions eu des canons. Le feu des mitrailleuses faisait jaillir l’eau tout autour du bateau et un obus antichar fit lever une gerbe d’eau qui passa par-dessus nous.
« Vire et sors le bateau d’ici, Patron ! » cria Andy. « Sors le bateau d’ici ! »
Le lieutenant parlait, mais je n’entendais pas ce qu’il disait. Andy pouvait l’entendre : il s’était penché, la tête tout près de ses lèvres.
Pendant que nous pivotions sur place et nous en allions, le feu des mitrailleuses s’arrêta. Mais les balles de tireurs individuels continuèrent à siffler au-dessus de nos têtes et à frapper l’eau autour de nous. J’avais relevé lentement la tête et regardai le rivage.
Vient ensuite un article sur les bombes allemande V1 et V2, les premiers missiles longues portées inventé par les nazis et provoquant d’énorme dégâts humains et matériels dans Londres. Hemingway interview des pilotes de chasses chargés d’éliminer ses missiles, exercices périlleux et difficiles.
Missile V1 quelque seconde avec d’exploser dans une banlieue de Londres.
Ensuite, Hemingway s’embarque avec dans des bombardiers, l’article et court, se concentre sur la drôle de façon de parler des anglais. Je dirai que cet article est le plus anecdotique de se recueil, même si il reste bon et bourré d’humour.
Puis arrive bien sur la libération de Paris, la ville qu’il aime le plus. Avec moult détails, tout en glissant dans son article qu’en tant que reporter de guerre, il n’a pas le droit de commander de soldats, il décrit les manœuvres entre soldats américains et les F.F.I, les Forces Françaises Libres, pour mener à bien l’assaut sur Paris. L’article est mythique, les Résistants le nomme capitaine puis colonel, il se dédouane constamment, disant qu’il n’a aucune influence sur les soldats, mais se contredit plusieurs fois, et je crois intentionnellement, en écrivant qu’il servait juste de « traducteur » entre Résistants et l’armée U.S.
Saviez que Ernest Hemingway était à la tête d’un groupe de franc-tireur français et qu’il a mené se groupe jusqu’à durant la bataille pour la libération de Paris jusqu’à la terrible bataille de la forêt d’Hurtgen ? Bien sur, il a mené se groupe officieusement, ce qui n’a pas manqué d’attirer l’attention de l’état major américain. Interrogé par ce dernier, Ernest niera évidemment tous et sera lavé de cette accusation. Bien sur, Ernest ne parle pas de son implication, totalement illégale aux vues des conventions de Genève, dans ses articles, c’était juste pour la petite histoire. La légende dit même qu’il aurait libéré le Ritz ! (Une autre légende dit qu’il aurait sorti un lion qui s’était échappé d’un cirque, à main nu du Ritz. Le Ritz a d’ailleurs un bar nommé au nom d’Hemingway et plusieurs boisson nommé en son nom à Cuba, comme le Papa Doble.)
Aaron E. Hotchner, journaliste américain et grand ami de Hemingway jusqu’au suicide de se dernier écrira dans son livre Papa Hemingway cette petite rencontre a un hippodrome de Paris (je ne me rappel plus lequel) : Avant la course qui s’annonçait, quelqu’un appela Ernest, les deux amis tournèrent la tête pour se retrouver devant un petit homme mal habillé. Hemingway le reconnus. C’était un des francs-tireurs qu’il avait commandé lors de la Seconde Guerre Mondiale. Après un banal échange de politesse ils se quittèrent. Hemingway dit à Aaron : « – Avec ce petit français, pendant la guerre, on as fait du sale. On en a vu aussi, mais on as fait du sale. » Hemingway ne parlait que très peu de la guerre, c’est le seul passage du livre de Hotchner, si je me rappel bien, qui parle de la guerre.
Pendant la Seconde Guerre Mondiale. De gauche à droite : Robert Capa, le chauffeur de la Jeep et Hemingway.
Puis vient l’avancé et la percée de la ligne Ziegfried, dernière ligne de défense allemande. Les retranscriptions de batailles et de discutions entre soldats (incluant des résistants français, qui comme de par hasard, se retrouvent avec Hemingway aux frontière du Reich). Ces articles sont de loins les meilleurs reportages de guerres que j’ai lu. Captivants, effrayants, parfois même drôles.
A noté aussi que son premier fils Jack, surnommé Bumby, était parachutiste durant la guerre et fut fait prisonnier par les allemands ! Il fut libéré, sain et sauf. Il n’en parlera que très peu, ce que j’ai pu lire de la réaction d’Hemingway sur l’emprisonnement de son fils était un petit passage dans une de ses correspondances.
Ernest Hemingway durant la Seconde Guerre Mondiale. Remarquer sa ceinture ? C’est une ceinture de soldat S.S., sur la boucle est marqué Gott Mit Uns, Dieu est avec nous.
Son expérience de la Seconde Guerre Mondiale le poussera à écrire Par delà le fleuve et sous les arbres.
Puis vient les articles d’après guerres. Là aussi se produit un bon dans le temps entre les articles sur la Seconde Guerre Mondiale et ces articles. Car Hemingway décide de repartir chasser, pêcher et écrire. Il partira en safari, safari qui faillit lui coûter la vie, à lui et à sa femme, à cause de deux accidents d’avions consécutifs, qui le marqueront physiquement et mentalement. Les médias pensèrent qu’Ernest et sa femme étaient morts. Hemingway adora lire les oraisons funèbres et les articles nécrologiques.
Ernest Hemingway sur son bateau de pêche le Pilar. Ce nom vous dis peut-être quelque chose ?
Les articles d’après guerres se concentrent sur la pêche en haute-mer, près des côtes de Cuba, sur le Golf Stream, à bord de son fameux bateau de pêche, le Pilar, sur les techniques et équipements de pêche, sur la chasse et sur son grand voyage en Afrique et bien sur, un peu de Corrida. Dans ses articles, Hemingway place souvent des références à la guerre, prouvant à quel point les conflits auxquels il a assisté auront marqués son psyché.
Ernest Hemingway (avec barbe et casquette) assistant à une corrida avec son ami toréador Dominguin (à droite, cheveux brun).
Extrait de l’article Le cadeau de Noël publié dans le magazine Look entre le 20 mai et le 4 avril 1965. La scène se passe après le premier crash de son avion :
[…] Notre conversation au sujet du bidon d’eau fut interrompue par un éléphant mâle aux défenses impressionnantes, qui apparut à vingt yards de nous. Il suivait manifestement la piste des éléphants, pour aller paître le long de la crête, lorsqu’il s’arrêta pour voir notre feu de plus près. Il écarta largement les oreilles. Elles me parurent avoir soixante pieds de largeurs, mais pour avoir vu des éléphants en plein jour je sais qu’elles n’atteignent pas de telles dimensions.
Il leva sa trompe qui me parut longue de plusieurs centaines de pieds, mais je sais aussi que de telles dimensions sont impossibles. Il poussa ensuite un cri aigu très curieux et donna tous les signes de vouloir se joindre à notre groupe. Roy et moi gardâmes une immobilité silencieuse, retenant même notre souffle, et nous espérâmes sincèrement que l’éléphant se déciderait à retourner à ses affaires personnelles. […]
Extrait du même article sur son deuxième crash d’avion consécutif :
J’ouvris la portière par un coup de ma tête et de mon épaule gauche. Une fois la porte ouverte, je montai sur l’aile gauche de l’avion, aile qui n’avait pas encore pris feu, et dénombrai Miss Mary, Roy et le pilote qui étaient sortis de l’avion par une ouverture où je n’aurais pas pu passer.
Hemingway se reposant après son double accident d’avion en Afrique.
À la fin de sa vie, accablé par les problèmes physique et mentale, il se pensait surveillé par le FBI. Personne ne l’a cru. Et pourtant il avait raison.
Après plusieurs tentatives de suicides, des hospitalisions en hôpital psychiatrique, de séances d’électrochocs qu’il jugeait responsable de ses pertes de mémoires et de son incapacité à écrire comme il le voulait, il se tira une balle dans la tête.
Ses dernières paroles seront à sa femme Mary Welsh Hemingway : Bonne nuit mon petit chaton.
Hemingway posant avec le fusil avec lequel il se suicidera.
Ainsi se termine ma dernière lecture d’Hemingway et cet article très long. J’ai ajouté des photographies pour aérer l’article. Certaines choses sont peut-être hors-sujet mais j’avais tellement envie de partager ce que je savais de lui avec vous.
Le prochain livre qui arrive s’intitule How It Was, de Mary Welsh Hemingway, livre, qui comme le mentionne le titre, parle de sa vie avec Ernest Hemingway.