Abercrombie Writing prompt 5 : Mauvais bluff en boîte de nuit.

Des histoires qui se sont passées en boîte de nuit, j’en ai plein ma besace.

J’ai un jour essayé d’avoir une place assise (ou une table comme on dit dans le jargon) dans une boîte de nuit bondée à M.

On était 5, moi et un pote de beuverie et 3 filles, deux célibataires et une en couple. Cette dernière était plutôt prompte à s’amuser avec d’autres filles plutôt que d’être fidèle au père de son enfant mais, ne jugeons pas, elle avait 22 ans. Pas simple de tenir en place à cet âge.

Donc nous étions dans cette boîte de nuit, plutôt petite en fin de compte. Un miroir immense placé derrière le DJ donnait une impression de grandeur mais il n’en était rien.

Les places assises dans une boîte de nuit sont un Graal, une vraie lutte, car après avoir dansé et surtout, après avoir bu tout son soûl, on a grandement besoin d’une banquette pour se reposer. Certain vomiront dessus, ça arrive.

Une table, c’est aussi important pour poser verres et bouteilles et allez danser sur la piste tranquillement.

Nous avions « réservé » une table à l’avance, mais quelle ne fut pas notre surprise de découvrir que, étant arrivé un peu en « retard », nous nous vîmes refuser notre table.

Déjà, nous ne savions pas que nous avions une heure à laquelle nous devions être à notre table et que, si on arrivait en retard, la table était donnée aux premiers venues.

Étant déjà grandement dévergondé par l’alcool bu durant le before (before : avant d’aller en boîte de nuit, se réunir pour boire) et ayant dépensé 20 € pour juste rentrer, je fus déterminé à embobiner la serveuse, très belle, une brune avec des tatouages au bras, des habits en cuir moulant un corps très avantageux, pour essayer de reprendre possession de notre table.

Pour cela, je ne fis pas preuve de subtilité.

« -Excusez-moi, on avait une table mais on vient de nous dire qu’on ne nous la donnerait pas car nous étions en retard.

  • Oui et ?
  • Bah franchement, je trouve ça abusé. On voudrait prendre deux bouteilles en plus.
  • Vous voulez quoi ?
  • Une table !
  • Non ! Mais comme bouteille.
  • Ah ! Bah je sais pas si on va en prendre car nous n’avons aucune table !
  • Ce n’est pas moi qui fais les règles malheureusement. »

Bon, là, j’étais dans une impasse. Je ne faisais pas ça pour gagner les bonnes grâces d’une des deux demoiselles célibataires qui nous accompagnaient. Peut-être un petit peu. Si en faite, un petit peu.

J’allais jouer la carte du séducteur. Voyez-vous, certains hommes ont cette carte et la jouent très bien. Moi, je ne l’a joue pas vraiment, je me contente de rester « mystérieux » mais là, il allait falloir essayer de « séduire » une serveuse qui était déjà surmenée de travail et qui n’avait sûrement rien à foutre d’un jeune de 20 ans imberbe et loin d’être un Play-boy.

« -S’il vous plaît, regardez, on est 5, vous n’allez pas nous laisser debout toute la soirée ?

  • Je suis désolé, quand vous arrivez en retard on ne donne pas la table.
  • Mais on ne savait pas, regardez, je vais pas laisser ces demoiselles debout avec leurs talons toute la soirée !
  • Je ne peux rien y faire.
  • Un petit geste de votre part. Pour moi au moins.
  • J’aimerai vraiment mais je ne m’occupe pas de ça désolé. »

En faite, en guise de séduction, comme vous avez pu le lire, j’ai utilisé la pitié. Et cela n’a pas fais flancher la dame du tout.

Essayons la colère, une colère douce, enfin calme, je ne veux pas avoir de problème avec les videurs.

« -Sérieusement, pour quelques minutes de retard, on nous prends notre table ? On a téléphoné avant et nous allions même prendre deux bouteilles, c’est injuste !

  • Écoutez, je ne peux rien y faire, c’est comme ça !
  • Mettez-vous à notre place, avouez que c’est injuste !
  • Peut-être mais encore une fois, je ne peux rien faire pour vous à part vous servir. »

Donc là, il ne me reste que le bluff. Le bluff, ça passe ou ça casse. Et quand on est saoul, ça casse plus souvent que ça passe car nous manquons cruellement de crédibilité. Voyez ce que je produisis en guise de bluff :

« -Bon, je connais le patron, vous pouvez allez me le chercher ?

  • Comment ?
  • J’ai dis : je connais votre patron, allez le chercher et il me trouvera une table !
  • Ah ! Et c’est quoi son prénom ? »

Là, elle m’a eu avec une telle facilité que deux options s’offrent à moi. Abandonner ou tenter. Bien sûr je ne connais pas le patron, je ne sais même pas vraiment dans quelle boîte de nuit nous sommes, n’ayant fais que suivre les filles.

« -Merde, il est pote avec mon père, il collectionne les voitures anciennes comme votre boss… »

Là, j’ai utilisé mon expérience de fêtard, qui m’a appris que beaucoup de gérants de boîtes de nuit possèdent des voitures très coûteuses. Mon père ne collectionnait pas les voitures anciennes.

« -Et vous l’avez vu où ?

  • J’me rappel plus. Honnêtement je suis saoul mais on parlait voiture et il m’a dis un jour de passer dans sa boîte et que si j’avais besoin j’avais qu’à le demander.
  • Ah. C’est marrant car le patron ici est une patronne.
  • Son mari p’tetre !
  • M’étonnerai beaucoup car c’est une lesbienne. »

Tada ! Du bon bluff de merde !

Alcoolisé comme j’étais et énervé, je lui ai dis qu’elle faisait chier, on nous avait volé notre table, on n’allait pas dépenser d’argent pour une seule bouteille. J’allais continuer à insulter cette pauvre femme qui faisait juste son job si une des fille avec qui j’étais venus ne s’était pas interposée et me demanda de lâcher l’affaire. Ce que je fis.

En fin de compte, nous ne prîmes qu’une seule bouteille, que nous avons bu debout, comme des glands. J’ai essayé toute la soirée d’interpeller la serveuse pour m’excuser mais elle dédaigna ne serait-ce que me regarder.

En guise de consolation, un couple d’échangiste, un homme dans la quarantaine avec sa jeune copine de 20 ans tout au plus avec une pair de faux sein, me proposèrent un « plan à trois », que je refusais. Deux hommes pour une femme, ce n’était pas du tout mon truc. Et encore moins quand j’avais deux femmes que j’essayais de draguer à ma porté. Sur ce point aussi d’ailleurs j’ai échoué, mon jeu du « brun ténébreux » n’a pas tout le temps fonctionné.

Si vous avez lu jusqu’ici, je me demande bien ce que vous avez pu trouver d’intéressant dans cette histoire. Mais en tous cas, merci de m’avoir lu !

Jaskiers

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Une histoire vraie personnelle #4 – Le jour où je me suis perdu aux milieux des champs, complètement saoul.

Crédit photo – Trip Advisor

Avant de rentrer dans le vif du sujet, je tiens, cher lecteur et lectrice, à vous avertir que j’ai changé le début de l’histoire pour raison d’anonymat. La partie où je sors de la voiture et le point de l’histoire ou rien n’a été modifié ou inventé. L’alcool, les ami(e)s, avec modération.

Je devais avoir 20-21 ans, il y a quelques années de ça. C’était un samedi soir, bien sur, un ami fêtard m’appelle pour me demander si je veux sortir en boîte. BIEN SUR lui ai-je répondu. Allez danser et surtout boire pour oublier un peu les problèmes, c’était notre truc avec mon ami fêtard.

Étant de gros buveur, en soirée je précise, nous ne conduisions JAMAIS alcoolisé. Il nous fallait un chauffeur, un SAM comme disait la publicité pour la sécurité routière de l’époque.

SAM, CELUI QUI CONDUIT, C’EST CELUI QUI NE BOIT PAS

Alors si possible un SAM et pourquoi pas décuver chez quelqu’un. Nous avions en vu d’être hébergé par une amie qui habitait pas loin de la boîte de nuit où nous voulions aller. Elle avait la trentaine, nous laisser dormir dans sa maison puis repartir le lendemain.

Avec bonheur, nous trouvons notre SAM et la femme qui nous hébergeait a accepté que nous « crashions » chez elle après la beuverie.

Tous ce déroule comme prévu, nous arrivons en boîte, buvons beaucoup (trop), dansons, flirtons maladroitement (enfin si je me rappel bien). Nous étions dans la « vibe » voyez vous. Quand une personne est dans la vibe cela signifie être assez saoul pour mettre le feu au danse floor (enfin c’est ce que la personne croit), assez désinhibé pour flirter aussi, malheureusement, il est très dur de sortir cette personne de la boîte de nuit. Elle a envie de continuer jusqu’au bout de la nuit. Sortir ? Déjà ? Hors de question !

Eh bien… Cette fois là, j’étais en plein dans cette vibe quand la femme qui nous hébergeait nous déclara que c’était le moment de partir. Elle avait des choses à faire.

Bien sur, je refuse, je suis dans mon truc, j’y reste jusqu’à l’aube !

C’était sans compter sur notre chauffeur et notre amie logeuse, qui avec mains efforts m’on traînés jusqu’à la voiture avec mon camarade de beuverie.

Dans la voiture, je commence à me plaindre, sérieusement, si c’était pour rentrer à 2h30 du matin, c’était pas la peine de nous héberger ni de nous amener. J’aurai pu rester chez moi à bouquiner. Et puis de toute façon, vous êtes plus comme avant. Et puis-

Je m’arrête dans mon monologue de soûlard avec une superbe idée en tête, faire arrêter la voiture et m’enfuir.

« – Hey l’ami, faut que tu t’arrête je vais gerber »

Le SAM arrête la voiture dans un petit chemin champêtre menant nul ne sait où. Je sors avec mon complice de beuverie et lui dit avec le ton qu’on les gens bourrés quand ils parlent :

« – Mec, ils me cassent les couilles sévère !

– Ouai moi aussi.

– J’m’en fou, j’ai pas b’soin d’eux pour me ramener !

– Mec, le village doit être encore à… genre… 11, 12 km !

– Par les champs mecs, j’vais rentrer par les champs !

– Arrête tes conneries ! T’es bourré tu sais pas c’que tu fais ! »

Trop tard, je passe à travers la haie d’un champ, tant bien quel mal, racines, ronces et fils barbelés ne m’ont pas arrêté. Quand on est saoul, on ne sens rien à par le lendemain… J’entends mon collègue gueuler à notre SAM :

« – Putain les gars ils se cassent par les champs ! »

SAM m’interpella :

« – Putain Jaskiers ! REVIENS ! J’te préviens si tu reviens pas je te défonce ! »

C’est exactement ce qu’il ne faut pas dire à un mec bourré. Ne provoquez pas un mec saoul pour essayer de le ramener à la raison. Ça a en faite l’effet inverse… J’ai pris ces paroles comme un défi.

« – Bah viens puceau ! Viens me chercher alors ! »

J’étais déjà loin, je ne sais pas si il m’a entendu, dans tous les cas, je marchais dans la terre humide d’un champ dans une direction complètement aléatoire. « J’l’ai emmerde ! » pensais-je tout en passant encore à travers une autre haie de ronce et de barbelé.

Je ne me souviens pas combien de temps je suis rester à marcher dans les champs. Il faisait littéralement nuit noir ! Les étoiles étaient cachés par des nuages, et je commençais vite fais à dessoûler au fur et à mesure de ma petite escapade.

Puis viens la sacro-sainte question de tous les personnes qui dessoûle : POURQUOI J’AI FAIS ÇA ?

Dieu merci, j’avais mon téléphone. J’essayas d’appeler mon camarade de beuverie, je tomba directement sur la messagerie. Il fallait que je ravale ma fierté. Il me fallait appeler mon SAM à la rescousse. Ce que je fis.

« – Jaskiers putain t’es où ?

– Je sais pas ce qui m’as pris putain j’suis désolé ! J’suis dans un champ, vers une haie, il y a trop de boue pour que je puisse passer. Je dois pas être loin de la route j’entends des voitures !

– Ok on va klaxonner et faire des appels de phares et dis nous si tu entends.

– Je crois vaguement entendre un klaxon mais pas de phare.

– Essaie de te rapprocher de la route et je vais rouler, si ça se trouve t’a pas trop dévier de la route. »

C’est ce que je fis, tant bien que mal, chaque pas m’enfonçant dans la boue jusqu’à la cheville.

« – Je suis au bord de la route, je vous attends. »

Tout en restant au téléphone et avec mon SAM qui utilisait son klaxon et ses phares, je vis enfin mon carrosse arriver !

« – C’est bon je vous vois ! »

Mon SAM bienfaisant s’arrêta, m’aida a traverser le fossé qu’il y a au bord de chaque route de campagne en France.

« – Ou est mon camarade de beuverie ?

– il t’a suivis, ont pensé qu’il était avec toi !

– Je ne l’ai pas vu, et son téléphone donne directement sur son répondeur ! »

Nous voilà terriblement paniqués. Je m’imagine les pires scénarios. Il était bourré, comme moi, il s’est noyé dans la boue, il est tombé dans un fossé et s’est brisé la nuque !

Avec panique et précipitation, nous refaisons tant bien que mal le chemin inverse, l’aube commence à ce pointer. Nous crions son prénom, marchons, encore, dans la boue et à travers les ronces.

Un fermier se pointe. Je le vois arriver. Je constate qu’il n’a pas sorti le fusil, c’est déjà ça. Il nous interpelle, nous demande ce que nous faisons ici à cette heure à crier comme des perdus. Nous lui expliquons la situation. Il nous dit qu’il n’a rien vu. Qu’il faut qu’on parte. Ce que nous faisons avec une énorme appréhension. Peut-être le retrouverons nous sur la route…

Bien sur, personne sur la route. Arrivé dans la rue de ma maison, je vois la voiture de mon collègue de beuverie. Il était chez moi !

« – Hey merde compagnon de beuverie ! Ça fais 2 heures qu’on te cherche dans les champs !

– Bah bravo ! Je t’ai suivis mais dans le noir je t’ai perdu ! J’ai continué mon chemin jusqu’au premier village que j’ai trouvé, je suis rentré dans une boulangerie tout crotté et j’ai demandé le téléphone pour que mon père vienne me chercher, car devine quoi, mon téléphone ne marche plus ! Mon père m’as ramené, je lui ai expliqué ce qui c’était passé et on a décidé de venir voir ton père pour l’avertir. »

Après une explication plus ou moins confuse donnée à mon père, nous décidâmes de descendre au bar du village pour nous détendre et refaire la soirée. Avec de l’eau bien sur…

Merci d’avoir lu jusqu’ici mon aventure de beuverie. Jamais quelque chose comme ça ne s’est répété, d’ailleurs depuis ce jour, je fais très attention à l’alcool.

Jaskiers