Tout perdre – Chapitre 11

Nous avons tout de suite compris la situation, le Gouvernement nous avait bel et bien berné. Comment avions-nous pu être si naïfs ? Nous savions que ces gens franchiraient un jour les limites de l’acceptable. Les belles promesses d’union, de symbiose qu’avait fait naître cette nouvelle ère pour l’humanité n’avait été que pure désillusion. Nous savions, au fond de nous, qu’une poignée de personnes allait recommencer à vouloir dominer la majorité. C’est dans notre nature. Nous avons besoin de leader, et soit nous en faisons partie, soit nous somme ceux qui les serve. Et même si vous êtes en dehors de leur système, d’une manière ou d’une autre, vous contribuez à nourrir leur pouvoir sur la masse. On n’échappe pas à notre vraie nature.

La colère est la première réaction que nous avons eut. Fini les gangs, fini les dissensions, en l’espace d’une nuit, l’Uni nous avait… uni. Elle avait unifié ses ennemis. Voici l’erreur qu’ils ont faite.

Diviser pour mieux régner, une des bases pour gouverner, et doctrine qu’ils avaient su utiliser à leur avantage jusqu’ici, était tombé à l’eau.

Notre colère était doublée de peur. Qu’était-il advenu de nos amis ? Et en filigrane, nous nous identifions tous aux disparues. Et si ça avait été nous ?

Notre rage éclata, partout dans le pays. Dans les rues des grandes villes comme dans les campagnes et trous perdus.

Nous brisions tout ce qui pouvait nous passer sous la main. Voiture, vitrine de magasin, lampadaire, bennes à ordure, monuments, mairie et tout ce qui appartenait au Gouvernement. Les braves gens, les gens-utiles, qui avaient la malchance de nous croiser finissaient en sang, à terre. Nous en avons tué, je ne le démentirai pas. Je ne pourrai pas dire qui, parce que notre folie meurtrière ne nous a pas laissé de souvenirs précis.

Une foule en colère, quand on la voit de l’extérieur, ça doit faire peur, ça doit aussi être un peu pathétique. Mais quand vous êtes à l’intérieur de cette foule, quand vous faites partie de cette foule, quand vous êtes en symbiose avec elle, c’est une expérience puissante. Vous avez l’impression d’être en symbiose avec tous ceux qui vous entourent, vos corps ne font plus qu’un. Vous êtes une sorte de monstre lovecraftien, vous suivez mais aussi créez le mouvement. Votre cerveau est connecté aux autres, c’est quelque chose de très troublant quand on y repense plus tard, mais sur le moment, la foule, c’est vous.

J’ai frappé, cassé, brisé, crié, pleuré, insulté et cogné encore et encore avec des centaines, voir des milliers de personnes.

Ce n’est pas quelque chose que les honnêtes citoyens connaîtront. Pour avoir cette expérience, il faut avoir souffert, avoir perdu quelqu’un et, ou, quelque chose. Il faut avoir l’impression que vous n’avez plus rien à perdre, que vous êtes dos au mur et que vos opposants ne pourront vous arrêtez que s’ils vous passent sur le corps.

Les cochons sont arrivés après une bonne demie heure de carnage de notre part. Ils nous ont ordonné de nous disperser, cet ordre a été reçu par des lancés de pierre et d’objet en tout genre, la riposte a été rapide et douloureuse. Une charge de flic ressemblant, et agissant, comme des robots et quelque chose qui doit être fascinant et morbide à voir de l’extérieur. Mais dans la foule en colère, nous n’attendions que ça. Nous n’attendions que ce contact brutal, ancestral et sauvage de l’ennemi.

Jaskiers

Publicité

Tout perdre – Chapitre 9

Un beau jour, à la place des bancs que vous pouviez trouver dans les squares, les parcs, les rues, à tous les endroits où un banc avait été placé, une sorte de caisson, long d’environ deux mètres cinquante et large de deux mètres les avaient remplacés.

Nous avons été surpris. Notre premier réflexe a été de voir ce que ces caissons étaient.

Ils s’ouvraient sur le côté, sur la longueur, d’un seul côté. À l’intérieur, tout était matelassé. Des systèmes de ventilation étaient installés sur les côtés. Un gros oreiller dans un coin, des couvertures bleues, un petit caisson de rangement du côté opposé de l’oreiller, un Thermos, des gourdes, des gobelets et un tout petit réfrigérateur encastré à l’intérieur de la grande portière.

Incroyable, le Gouvernement avait peut-être enfin réalisé que nous étions des êtres humains, et que c’était en nous tendant la main de ce genre de façon que nous pourrions re-basculer dans une vie bien rangée.

Sauf que…

Je suis persuadé que nos leaders avaient pensé que ces caissons pour Sans-Rien n’étaient pas ici pour nous aider, mais pour créer des tensions et dissensions entre nous.

En effet, nous étions des milliers, voir quelques centaines de milliers et même un bon million, à travers le monde, à vivre dans la rue. Et il n’y avait qu’une poignée de caissons par rapport à nos effectifs.

En premier lieux, les bancs étaient déjà occupés par des personnes s’étant battues, au sens littéral du terme, pour pouvoir occuper et garder un banc. Certains bancs appartenaient même à des gangs, qui les louaient pour de l’argent, de la nourriture, de la drogue ou du sexe.

Maintenant, les gangs et autres propriétaires d’un banc se retrouvaient avec un caisson.

Toute la hiérarchie des démunies était chamboulée.

Si vous étiez propriétaire d’un banc, deveniez-vous de facto propriétaire d’un caisson ? Fallait-il procéder à un vote ? Se battre à nouveau pour savoir qui serait le nouveau prophète ? Était-ce juste ou injuste de considérer le caisson comme votre, posséder un luxe que n’était pas le vulgaire objet de ferraille et de bois ? N’était-il pas légitime que ce changement drastique soit suivi d’une nouvelle lutte de pouvoir ?

Qu’importe votre avis, vos réponses, pour nous, la réponse s’imposait d’elle-même ; personne n’était plus propriétaire de rien, il allait falloir se battre, parfois en formant des clans, jouer de la diplomatie, de coup bas, pour devenir propriétaire d’un caisson.

Je n’ai pas participé à ces combats fratricides. Je n’avais jamais dormi sur un banc. Pourquoi ? Parce que je n’avais pas la volonté, ni nécessairement l’envie, de me retrouver mêlé dans une baston à coup de tessons de bouteille, de battes de baseball, de canifs, pour pouvoir dormir dans ce qui semblait être une bénédiction, un luxe, dont je n’avais pas besoin.

Les squats, les cartons empilés, les immeubles et magasins désaffectés, à même le sol, j’étais habitué à vivre sans rien. Je me serai senti mal à l’aise dans ces tubes, ce n’était pas naturel pour moi. Et mon instinct, que j’ai réappris à écouter, me disait que ce petit havre de confort était dangereux. Pas seulement à cause de la nouvelle guerre qu’ils avaient engendrée, mais parce qu’ils venaient du Gouvernement Unis.

Rien n’était gratuit, il fallait apporter quelque chose à la société pour pouvoir bénéficier de la moindre chose vitale. Et ces caissons n’avaient rien d’anodin, ni de charitables, ce n’était pas un acte de compassion envers nous, mais quelque chose de sombre, de sinistre.

Jaskiers

Tout perdre – Chapitre 5

Est-ce que je regrette d’avoir agressé des gens, des jeunes, des vieux ? Non. La nouvelle société ne m’a pas donné le choix. Je n’aime pas que les gens disent que la vie est une question de choix. Est-ce vraiment un choix si l’autre option est la mort ? Le suicide allait à l’encontre de mes prérogatives sur la vie, je ne considérais pas que m’ôter la vie était quelque chose de normal, d’acceptable. Je n’ai pas eu le choix. Même si au final, j’ai trouvé une porte de sortie, qui m’a fait reconsidérer le suicide. Mais les gens qui n’ont pas la force de mettre en perspective le fait de s’ôter la vie, pas la force ou simplement parce qu’ils veulent vivre, eux, n’ont pas de choix.

Je n’ai pas tué, ou du moins pas que je le sache. J’ai laissé pas mal de personne en sang dans mon parcours de Sans-Riens. J’ai bastoné, tailladé, poignardé, assommé pour rester vivant. Enlevé un peu de l’espérance de vie d’autre pour en ajouter à la mienne.
La faim, la soif, le froid, la chaleur, les tempêtes et ouragans, les autres truands, tout cela a poussé mon instinct de survie à un point de non-retour. J’avais dit adieu à la vie normale, j’allai vivre, comme je le voulais et comme je le pouvais,un point c’est tout.

Le Gouvernement Mondial, pour contrer la montée de violence des Sans-Riens, nous n’étions pas désignés comme sans-abris mais des Sans-Riens, devenait un problème important pour l’avenir et les projets grandioses de conquêtes de l’Espace. Des unités de police spécialement formées ont commencé à essayer de faire régner l’ordre. ‘Spécialement formée’ était le terme appliqué à ces unités, mais encore aujourd’hui, ce terme reste vague. Ont-ils été entraînés spécialement pour réprimer les Sans-Riens ? Et si oui, quel type de formation ont-ils dû passer ?

En-tous-cas, ces officiers ont dû apprendre à manier la tonfa électrique et le flashball électrisé dans leur cours.

Ils arrivaient souvent en retard après une agression. Nous, les voleurs, connaissions la ville et ses rues, ses égouts, ses ponts, ses planques. Eux non. Leurs véhicules blindés, car oui, il leur fallait des véhicules blindés pour mater les désœuvrés, étaient bien trop lents pour arriver à temps après une de nos aggression.

Là où ces Messieurs Dames étaient les meilleurs, c’était quand il s’agissait de repérer nos attroupements, car nous nous réunissions parfois pour s’échanger des tuyaux, des bons coups, et même, pour partager et échanger un peu nos maigres possessions.

Durant ces moments, ils nous tombaient dessus par surprise.

D’abord, nous recevions les projectiles de leur flashball, qui non seulement nous percutaient violemment mais lâchaient des décharges électriques. Si vous étiez touché, vous ne pouviez presque plus bouger. La douleur était terrible, mais sentir son corps ne plus réagir vous mettez dans un état de panique terrible.

Durant ces rassemblements, nous étions parfois plusieurs centaines. Parfois dans un parc, dans des étages de buildings inoccupés, dans des quartiers mal famés, dans de vieux quartiers résidentiels abandonnés car devenu dangereux à cause des catastrophes naturelles, voilà où se passaient nos réunions de Sans-Riens.

Nous avons vite compris qu’il y avait des mouchards et des balances parmi nous, mais nous ne faisions rien tant que nous n’avions pas de preuves concrètes de la collaboration d’un individu avec ces Cochons, le nouveau surnom des flics. Nous ne voulions pas recréer ce système où un simple doute pouvait mener un homme ou une femme à perdre la vie. Car oui, quand nous avions des, ou une, preuves concrètes de la trahison d’un des nôtres, la mort était la sentence. Mais pas une belle mort, nous devions faire passer un message à tous ceux qui voulaient se retourner contre-nous ou nous infiltrer. La torture, l’humiliation, la mise à mort, tout était planifié pour terroriser ces lâches. Je n’exposerai aucun exemple de ce que nous faisions subir à ces personnes. Là aussi, j’ai participé. Je n’en suis pas fier, là non plus, mais c’était quelque chose qu’il fallait faire pour le bien de tous, pour survivre.

Jaskiers

Tout perdre – Chapitre 2

Une dernière lueur d’espoir est apparue quand l’Afrique est devenue le continent le plus sûr. Pas de catastrophes écologiques notables, faune et flore intactes. Ainsi la population mondiale s’est dirigé vers ce continent, là où l’Homme est née, un exode. Assez important pour réaliser, un peu tard, que l’humanité avait laissé l’Afrique de côté depuis tout ce temps, et maintenant, des gens de tout pays y affluaient pour avoir une place dans le dernier Eden de la planète Terre.

Cela bouscula le continent Africain, des tensions amenèrent à des conflits armées, les africains, délaissés depuis des siècles, se voyaient maintenant envahir par toute la planète.

L’économie s’effondra également. L’Afrique eut à subir le choc, le sursaut de désespoir de l’humanité.

Mais, chose improbable, il fallait y être pour le croire, nous nous sommes arrêté de nous entretuer, quelque chose de fort était apparue en nous, comme une sorte d’instinct. Ce dernier a surgit pour éviter notre autodestruction. Si nous continuions à nous entretuer, aucune chance de vivre, de survivre, était en perspective. La planète était déjà en révolution, pas besoin d’amener le grain de sel humain pour réduire à néant nos espoirs.

Nous étions tous dans le même bateau. Et ce fut cette prise de conscience qui changea tout. Peut-être est-elle arrivée tard, mais elle est arrivée à un moment charnière de l’humanité. La chose était simple : soit on s’unissait malgré nos différences, soit on continuait sur la voie de la dissonance qui nous mènerait à une extinction pure et simple.

Nos regards se sont posés sur les étoiles, avec un, voir des, espoirs que nous pourrions recommencer à zéro sur une autre planète.

Mais pour cela, pour mener à bien un projet spatial solide, il nous fallait déjà regarder à nos pieds, essayer de réparer, de rattraper les dommages faits à notre planète.

Il a fallu de l’abnégation, des leaders, pour essayer de limiter les dégâts et réparer ce qui pouvait l’être.

Il serait trop long d’expliquer chaque changement, chaque petite révolution, positive et non-violente, qui nous a permis de pouvoir rester sur Terre. Nous avons apaisé notre terre.

Certaines catastrophes se reproduisaient, beaucoup de mal avait été déjà fait, il nous a fallu nous adapter. Notre espèce a une capacité incroyable d’adaptation, nous avons des ressources en nous qui ressortent aux moments les plus cruciaux. Et bien sûr, nous avions l’espoir.

Les changements, prit d’un commun accord avec chaque pays, chaque gouvernement, ont permis à notre espèce de survivre, et de renaître rapidement de ses cendres.

Et puis, nous avons mis les bouchées doubles en matière de technologie. Tout le monde travaillait dans ce domaine. Nous en avions besoin. Nous sommes des créateurs géniaux. Et quand nous nous concentrons sur une tâche, collectivement, des choses incroyables arrivent. C’en est presque magique tellement le changement peut-être rapide quand nous sommes tous sur la même longueur d’onde.

La robotique a fait une avancée incroyable. C’est simple, les robots ont été utilisés pour les tâches les plus difficiles, rébarbatives, épuisantes, donnant ainsi plus de mains d’œuvre pour notre projet : soigner du mieux possible la planète Terre et conquérir l’Espace.

Avant que la Terre ne se rebelle contre nous, j’étais simple commercial pour une société produisant des applications pour smartphone. Je gagnais très bien ma vie. San Francisco, la Silicon Valley, était l’endroit idéal pour ma carrière. Mais c’était aussi, et reste encore, l’endroit où la fameuse faille de San Andreas pouvait réduire en miettes la côte Ouest. De terribles tremblements de terre nous ont touchés.

Ce n’est que par un concours de circonstances que ma famille et moi avons trouvé refuge dans un de ces bunkers spécialisés « doomsday » appartenant à un milliardaire ayant fait fortune en Californie durant le grand déluge.

L’ami d’un ami de travail connaissait quelqu’un qui pouvait nous trouver une place dans ces bunkers sous-terrains ultra sophistiqués.

Quand l’humanité a décidé de s’unir, nous appelons cette époque La Grande Union, il me fallait trouver ma place dans ce nouveau monde. Que faire quand on est un simple commercial dans un monde où les ingénieurs de tout bord, les scientifiques, les programmateurs, les physiciens et astrophysiciens étaient les piliers indispensables à notre redemption ?

Jaskiers

La loterie nucléaire – Chapitre 4

Les nerfs souffraient dans les deux pays. L’alcoolisme gagnait les populations. Si ce n’était pas l’alcool, on se faisait prescrire des anxiolytiques, des antidépresseurs et le tour était joué. L’abrutissement psychique semblait un des remèdes les plus efficaces pour les civils pour supporter la guerre moderne.

L’ingénieur alcoolique savait qu’il partait pour travailler sur un chantier militaire. La lettre ne le précisait pas mais les conditions évoquées ne lui laissent guère de doute, la clause de non-disclosure et le « chantier » situé dans la zone ouest.

« – Qu’importe ce qu’ils veulent de moi, je ne ferai pas mon boulot, du moins, par correctement. Je vais salement saboter l’ouvrage, tirer au flanc, rien à foutre de leurs sbires, on sait comment tout cela va terminer… »

Mais cette affirmation, Thomas la regrettait d’emblée. Non, personne ne savait exactement comment cela finirait. Enfin si, ceux en costard cravate. Eux savaient, eux avaient planifié. Il n’était même pas étonnant que les deux côtés furent en fait de très bon amis derrière le théâtre de guerre. Il n’y avait peut-être même pas de côté, ils s’enrichissaient à souhait, sans vergogne ni regret, tout en étant portés aux nues par leur peuple respectif.

« – Et puis, si je crève dans ce train, personne ne me regrettera. »

En effet, Thomas n’avait pas de femme, ni de mari. Pas peine d’avoir essayé pourtant mais l’alcool faisant son effet, il évitait de trop creuser sur ce côté de sa vie. Un échec.

Pas d’enfant non plus. Grand Dieux ! Qui oserait mettre au monde un enfant dans ces conditions ?

Qui ? Beaucoup en fait. De n’importe quel branche de métier, de situations diverses et variées, d’âges également. On trouvait toujours à mettre au monde un enfant même si les conditions de vie étaient exécrables. Peut-être était-ce dû à l’instinct. Perpétuer l’existence (et la subsistance mais Thomas arrête sa pensée là) de la race humaine.

Au sommet de la chaîne alimentaire, au summum de la connerie vivante. Numéro un pour s’entretuer et entraîner les autres espèces dans leur chute. En fait, même sur une planète aux conditions de vie incroyables, réunissant tout ce qui était primordial (et plus ? Trop peut-être ?) pour la vie, l’Homme semblait exceller à entraîner cette immense sphère dans sa chute. Parce que l’être humain a un ego. S’il échoue, tout le monde doit échouer, c’est comme ça. La loi du plus fort. Ou du plus idiot, du plus égocentrique, voir tout ça à la fois.

Le train de Thomas arrivait en gare. L’ingénieur prenait souvent son temps avant d’entrer dans le train, pendant que des passagers descendaient que d’autres montaient, il attendait presque le moment du départ pour admirer la machine qui allait le transporter à une vitesse impressionnante. Le génie humain, quand il est dirigé pour le bien de tous, est une bonne chose. Enfin, tout est relatif…

« – Tout n’est pas à jeter chez l’être humain, il faut chercher, mais on trouve parfois les bons côtés de notre espèce, les bonnes personnes. »

Thomas pensait tout haut, il avait cette habitude depuis tout gamin de laisser s’exprimer sa pensée à haute voix. C’était pour cela que les passagers le regardaient curieusement, le temps d’un instant. Certains s’arrêtaient parfois parce qu’ils pensaient qu’il leur parlait directement. Mais souvent, ils accéléraient le pas quand ils sentaient l’alcool émanent des pores de la peau de l’ingénieur, quand ils voyaient sa démarche titubante. Comme si être saoul était contagieux, comme si, jamais de leur vie ils n’avaient vu quelqu’un alcoolisé. Certains semblaient presque outrés, mais l’ingénieur se fichait du regard des autres depuis longtemps.

Il monta dans le train.

Sabine vit arriver le sien, et elle se demandait si elle devait annoncer la grande nouvelle à son mari.

Non, pas tout de suite. Ce n’est pas le genre d’annonce que l’on fait à la veille d’un enterrement. Quoique…

Benjamin ne desserrait pas la mâchoire, elle était crispée. Son mari était tendu. Quel serait sa réaction ? Quand serait le bon moment pour l’annoncer ?

Jaskiers

An Ode To A Fast Car (Tracy Chapman Inspired Text.)

I was just a boy before I’ve met you.

I remember our first day as lover. In you flat, with your friend, I often felt out of place many times in my life but you made me fell welcome. This wasn’t easy for me to spend the day with you, at first I thought it would be. I was wrong, simply wrong. There is thing in life that doesn’t need explaining, like that feeling I had with you. If I could describe it, I would say that your love was my home. I haven’t had to force myself into playing a role, I was just myself. In fact, a better self, you had this effect on me, the only thing in the world that cured me from my mental illness, my demons, my fears, my sins. No need of pills or chemical treatment with you… well no, in fact, love do a weird chemical thing in our brain, that lead to happiness.

So there I was, with you and your friends, that were about to leave and all I could think about, is the night, our first night we would spend together. I was anxious for the night, but also looking forward to seeing another side of your love. I hoped I would enough for you.

We both talked about living with each other, so early in a relationship. The wise men say « fools rush in » and we were fools, but full of hope and of love.

That first day, we managed to visit some flat to live together. We hadn’t had much money, being together under a roof was already luxury for us.

Remember, that dusty old flat that we visited. With those creepy neighbors, telling us about how awful it was to leave there. We knew we wouldn’t leave there, but that feeling of a maybe, a future, together was so strong that we visited another flat. Same as before, we couldn’t say it was a roof that we would have above our head.

Then, a friend of yours wanted to see you, you and your new boyfriend. I was fine with it, as long as I was with you.

She started looking for trouble in the thrift shop we were in and we decided to leave her alone, in her mess.

We ran like fools, you with your high heels, your arm tucked under mine. I let you decide our escape route, we couldn’t stop laughing at the simple thought of your friend finding out we left her alone, with a pissed off shopkeeper.

And then, two straits dogs came toward us. They just looked at us and ran away. It was a sign to me, you, a dog, a home and that all I needed.

How could have we thought life would have kept us together? Happiness, some say, come at a cost. What do we had to pay?

I was in the light with you, I was ready to get up, no, better, rise up for you.

How could have I known that the car would not stop? How could I have known that somehow, this random car would take you away from me forever?

How can I live with your scream of agony, for mercy, for help, forever roaming in my mind?

I don’t thing about retaliation nor justice.

My soul wanders in the dark now, until we meet again.

Sorry wouldn’t be a word that you would have like for me to say to you.

I will hold on to your memory, your love, your light that I will search all my life.

Never, ever, I’m sure, I will meet someone like you.

But I know, deep down or high up, there is a place waiting for us both, and not a miserable flat.

We could call it heaven, if being with you is what’s waiting for me at the end of my road.

Jaskiers

À la recherche d’un nouveau défi. Ou peut-être pas.

On continue sur les articles personnels où je ne fais que me plaindre et exprimer mes doutes.

J’écris cet article quelques minutes après le passage du nouvel an. Des voisins saouls ont essayé d’entrer dans mon appartement, rien de méchant, ils se sont juste perdus dans les couloirs.

Ils ont bien plus de 30 ans, je ne sais pas si à cet âge on peut autant s’amuser qu’à 20. En-tout-cas, on m’a dit que les gueules de bois étaient beaucoup plus dures à digérer…

Maintenant, un feu d’artifice éclate quelque part. Le temps est exécrable, un vent fort, une grosse pluie, un temps normand quoi. Je l’aime ce temps. J’aime la pluie qui frappe dans les carreaux, et le vent qui chante. J’ai un problème.

Les voisins ont réussi à trouver la sortie. L’un d’eux a crié et fait rimer « bonne année » avec « beaux nénés »… Magnifique.

J’ai fait un peu de réflexion sur mes lectures cette année (presque une centaine de livres, je ne compte pas, j’estime). J’ai lu tout « À la recherche du temps perdu », je me suis pris une claque magistrale. Proust réussit à décrire à la perfection des sentiments que je pensais, inconsciemment, indescriptibles. Il est même un peu flippant ce Proust.

Une autre lecture, cette fois, qui m’a laissé dubitatif, « Ulysse » de James Joyce. J’avais une bonne édition, bourrée de notes explicatives, je pense avoir compris le gros de son œuvre, mais le plus subtil m’est passé par-dessus la tête, je n’avais pas la culture générale pour comprendre.

« La comédie humaine » de Dante. Un classique. J’avais beaucoup entendu parler de « L’Enfer », j’ai décidé de lire les deux autres parties, « Le Purgatoire » et « Le Paradis », de ce long poème. Une bonne expérience.

Au début de l’année, j’ai voulu relire les classiques antiques, les débuts du « Story Telling », Homère, Hésiode et autres Ovide.

Cela m’a ramené à mes années collèges et latiniste (que j’ai laissé tomber au lycée, j’étais nul, je ne voulais pas apprendre à parler latin, mais apprendre la culture et la mythologie gréco-romaine… Education nationale, petite fouine !).

Ce fût des relectures plaisantes, je suis plus âgé, j’ai compris et découvert d’autres points de vue, d’autre sens à ces lectures qui m’ont appris que les histoires des anciens pouvaient délivrer tout au long de ma (et notre ?) vie.

Je me suis tourné vers la Science-Fiction. Genre que je pensais découvrir… avant de réaliser que j’avais lu la plupart des classiques de ce dernier. J’ai aussi pris beaucoup de plaisir à en écrire.

En toute fin d’année, un vieil amour est revenu reprendre un peu de place dans mon cœur, la littérature de guerre.

J’ai commencé mon épopée littéraire avec des livres sur la Shoah, notamment Primo Levi et Elie Wiesel. Puis, sur des mémoires de soldat, tel que « Le grand cirque » de Pierre Clostermann. Je me rappelle encore de ces lectures, de ces livres, ce furent les premiers que j’achetais avec mon propre argent. Depuis tout gamin, la guerre me fascinait, oui, fascinait. Ça peut paraître stupide, voire irrespectueux, mais c’était comme ça. Une passion qui me vient de mon grand-père paternel que je n’ai pas connu.

J’ai eu un nouveau cauchemar au milieu de l’année, où j’étais dans un camp de concentration nazi. Le premier cauchemar que j’ai fait sur ces camps remonte à mon adolescence. Depuis, je veux lire tous les témoignages, regarder tous les documentaires, sur les camps (incluant les goulags). J’ai lu et vu les principaux films et documentaires (notamment le monumental « Shoah » de Claude Lanzmann), mais j’en ai encore à lire, encore à voir.

Ce cauchemar qui m’est revenu est comme une sorte de message pour moi, je ne parle pas de Dieu, mais de mon inconscient : « Rappelle-toi pourquoi tu as commencé à lire, ce qui t’a poussé à ouvrir les portes de l’enfer humain pour voir ce dont nous sommes capables. Nous oublions, les survivants ne sont plus qu’une poignée, l’antisémitisme grimpe en flèche, ainsi que le nationalisme et toutes les horreurs qu’elle apporte. Des choses contre lesquelles tu t’es toujours juré de lutter. Tu ne veux plus de ces horreurs dans ton monde. »

Puis, mon vieux rêve de devenir journaliste est, lui aussi, réapparut. Depuis le collège… mais… ne parlons pas de ma scolarité.

Le journalisme depuis l’élection de l’Agent Orange, comme l’appelle Spike Lee, à la gouvernance du Monde Libre a été piétiné. De nouveaux mots (maux ?) sont apparus, tels que « Fake News » ou « Alternative Facts » ont envahit l’espace informatif mondiale. (Novlangue much anyone ?) Je ressens le besoin d’apporter quelque chose contre ces dangers qui restent présent, et prolifèrent encore, malgré l’élection d’un autre président.

Et puis, ce projet mêlant le journalisme (enfin je crois que ça pourrait en être) et le travail de mémoire que nous nous devons de faire envers la Shoah, est, lui aussi, revenu s’installer dans mon esprit.

Projet qui, de mon point de vue, est réalisable. Bien sûr, il manque le financement, mais ceci peut être réglé. Suffit d’être débrouillard, je ne le suis pas, ou plutôt plus. Il faut que je m’occupe un peu de ma santé avant.

Mais, chaque chose en son temps. Il me faut progresser encore dans mon écriture, apprendre et lire. Et vivre. Vivre.

Un carnet « reporter » Moleskine, peut-être un nouveau stylo, et oser écrire et lire dehors. Qu’importe, ce n’est peut-être rien, mais il faut que je trouve quelque chose pour continuer à écrire.

Comme vous l’avez remarqué, mes derniers articles sont un peu plus « incisifs », directs et, surtout francs du collier. Cela fait du bien de ne pas mentir, de ne pas se mettre de barrières inutiles, de ne pas s’autocensurer. La vérité peut être autant subjective qu’objective. Mais sur mon blog, je dis la mienne. Et si je découvre que j’ai tort, je l’admettrai.

Merci d’avoir lu jusqu’ici.

Jaskiers

L’épreuve et la peine (et bonne année !)

Cinq cents fichus mots par jour. Qu’est-ce que j’ai essayé de me prouver ?

Pourquoi cinq cents mots ? Car je pense avoir lu quelque part que Neil Gaiman a écrit un de ses romans en n’écrivant que cinq cents mots par jour. Je n’ai jamais lu Neil Gaiman, mais je connais, en gros, ce qu’il a créé. Il est un écrivain respecté, il a eu un certain succès qui continue à faire son bonhomme de chemin.

Est-ce que je veux devenir un écrivain ? Ce serait mentir que de dire non, et un peu trop prétentieux et ambitieux de dire oui.

Je suis loin de maîtriser l’art de l’écriture. Je suis à la recherche de quelque chose en rapport avec l’art, en accord avec moi-même : écrire, simplement écrire sans penser au futur.

Mes sessions dépassées souvent les cinq cents mots. En y portant un regard critique, je pense à ces récits que j’ai écrit, je pense que les trois-quarts ne sont pas bons. Le dernier quart sont ces récits qui ont découlé simplement, qui s’enchaînaient avec une certaine logique, un sens, un message, parfois inattendu. Ce quart m’apportait le bonheur d’une écriture où j’étais complètement déconnecté du monde. Ce quart est celui que j’aspire à pouvoir écrire à chaque fois.

Vais-je publier tous ces textes ici ? Je me tâte. Je poste ici les textes les plus anciens, je publie actuellement ceux de la moitié de l’année dernière. Cela permet de reprendre un récit qui a reposé pendant quelques mois et ce temps me permet de poser un œil neuf sur eux. (Méthode prise à Stephen King.)

J’ai écrit un très long récit de science-fiction en anglais. Mais je sais qu’il est loin d’être bien écrit, si j’entreprends de le publier, le travail de correction sera important et éprouvant.

J’ai écrit une suite pour « Bienvenue à la Cure de Rien », et j’en suis déçu, je trouve que mon histoire se répète, tourne en rond pour finir sur une fin qui appelle à une autre suite.

Et écrire sur un foutu smartphone… écrire n’est pas le plus difficile, mais c’est la mise en page qui pose problème, surtout pour le blog, pour vous. Je blâme certaines fautes sur mon outil de travail, et un mauvais ouvrier blâme ses outils n’est-ce pas ? Mais c’est vraiment pas l’idéal.

Je n’ai aucune idée de quel genre de défi ou d’épreuve, m’imposer pour cette année. Mais pour être franc, j’ai envie et surtout besoin d’une pause. Et en même temps, j’ai l’impression que m’arrêter après une année à écrire, à travers vents et marais, et Dieu sait que cette fin d’année m’a apporté une belle tempête, pourrait arrêter un élan qui ne devrait pas s’arrêter.

Je dois penser à ma santé aussi, mais écrire influence ma santé. En bien et en mal. Mais il faut que je prenne une pause.

Au fond de moi, je sais aussi, je sens qu’il me faut passer à un autre niveau. Quelque chose de plus sérieux. Le temps presse, j’ai faim, faim d’apprendre et de vivre.

Je ne vis que grâce à mes bouquins et mes écrits. Je me serai fait sauter la cervelle il y a longtemps sans eux. J’ai vécu une vie avant la maladie, une vie que je ne regrette pas. J’ai profité de ma prime jeunesse à fond, ou presque, sans m’en rendre compte. La maladie était là, tapie dans l’ombre. Elle s’était montrée en pleine adolescence, s’est fait dompter par l’alcool. Et a éclaté avec force à partir de mes vingt ans. Le combat continue. Seul, mais pas vraiment, j’ai la littérature avec moi.

Je me taraude l’esprit. Est-ce que je claque mes quelques économies sur un ordinateur portable juste pour écrire ? Mon téléphone me permet d’écrire, il fait le travail. Le problème c’est la mise en page, et le clavier. Celui de mon smartphone est beaucoup trop petit pour mes gros pouces.

Mais j’ai une immense liste de livres que j’aimerais me procurer…

« Ahhh si j’étais riche ! »

Ne me dites pas que l’argent ne fait pas le bonheur. Il tient une partie importante dans notre société. Après tout, nous devons « gagner notre vie », travailler, trimer, pour l’argent, notre dieu, notre Veau d’or.

Et si cette année, je demandais à ma bonne étoile, ou à je ne sais quoi, qui, peut-être, nous influence et nous offre faveur et malheur, un simple coup de pouce ? Et si j’osais demander à l’Univers ? À cette (ou ces ?) dimension que nous ne voyons pas ? Car l’année dernière (je parle bien de 2022) a été une année où la spiritualité a commencé à me tarauder. Mais je pars sûrement un peu loin pour vous.

Cette année, j’aurai faim. Et j’attendrai une opportunité qui ne se présentera sûrement jamais. Les gens comme moi n’en ont pas le droit. La plupart en fait. Seule une poignée bénéficie de cette chance. Et je ne la mérite peut-être pas. Mais j’ai faim. J’ai grandi après cette épreuve, souffert. Mais qui ne souffre pas à notre époque ? Et je sais qu’au fond de moi, ma plume peut être acérée… cela ne tient qu’à moi de la passer sur la pierre d’affûtage et ne pas hésiter à présenter ce dont elle est capable ici.

Sinon, je vous souhaite une bonne année, pour ce que ça vaut. La santé, surtout, surtout ! Je tiens beaucoup à vous, je vous souhaite sincèrement le meilleur, montrez les dents pour obtenir ce que vous voulez. Si vous ne le faites pas pour vous, faites-le pour moi. Merci d’être là !

Votre Jaskiers

Une année à plus de 500 mots par jour. (Un bilan ?)

C’est fait, écrire plus de (ou au minimum) 500 mots par jour est un défi réussi.

Ce n’était pas facile, des jours avec, des jours sans. Des jours avec un besoin d’écrire, de l’inspiration… et d’autres où l’envie n’était pas là, l’inspiration aux abonnés absents, le moral dans les chaussettes, fatigué, pas envie. Mais je l’ai fait.

Je ne dirais pas que je suis fier, il n’y a rien d’incroyable là-dedans, mais je suis content. J’ai progressé.

J’ai beaucoup appris, mais surtout, j’ai découvert que j’avais encore énormément à apprendre. Des remises en question, des erreurs, un « travail » qui demande beaucoup d’intentions, peaufiner, relire, dépasser la peur de publier certains textes, écrire en anglais, faire des erreurs, les accepter, y remédier et essayer de ne pas les répéter. J’ai aussi réalisé à quel point l’écriture était un art (pour moi, écrire est un art, on peut en débattre mais je me considère comme un artiste avant tout) qui était exigeant.

Il y a eu des moments où je me suis demandé « et puis, à quoi bon, au final, pourquoi m’emmerder à écrire cinq cents mots par jour pendant toute une année ? » mais c’est dans ces moments de doutes intenses qu’il ne faut pas lâcher. Si j’avais abandonné, je n’aurais pas appris toutes ces choses.

Je remercie tous mes lecteurs, fidèles ou de passages. Merci pour vos conseils, vos critiques constructives, vos encouragements et ces mots qui me faisaient chaud au cœur dans les moments de doutes (c’est-à-dire à chaque nouveau texte publié).

Ma vie personnelle a été un peu bousculée, surtout en fin d’année. Ma santé physique se dégrade, ma santé psychique, au contraire, semble prendre un chemin plus rassurant. Même si elle reste fragile.

Voir mon corps changer, vieillir, subir, se dégrader, n’est pas une chose simple à accepter. Vieillir… dans un an et demi, j’aurai trente ans… Je n’arrive pas à réaliser, je n’assume pas. Bizarrement, j’avais l’impression que je ne serai jamais trentenaire, que je vivrais jeune toute ma vie. Bon, trente ans ce n’est pas très vieux, mais ce n’est pas rien non plus. Il va falloir accepter.

J’espère que mon corps ne me lâchera pas. J’ai peur pour lui, et je ne peux pas faire grand-chose pour l’aider. Je sens, au fond de moi, que quelque chose de mauvais se trame pour mon être physique.

Côté psychique, j’attends un potentiel diagnostique qui pourrait expliquer beaucoup de chose concernant mon passé, mon comportement, et peut-être trouver une aide dont j’ai désespérément besoin. Mais rien n’est sûr, je sais qu’une sorte de parcours du combattant m’attend de ce côté-là, et qu’il risque de n’apporter aucune réponse à mes maux. Mais il faut tenter.

Tout ça sombre n’est-ce pas ? Oui, mais j’ai l’écriture et les livres avec moi. Je ne veux pas tomber dans une sorte de délire mégalomane, mais je me dois d’être franc ; je ne crois pas que je serai encore en vie sans la littérature et l’écriture. Ça sonne un peu cliché, borderline pathos, mais c’est comme ça.

J’ai beaucoup de matériel, et je ne sais pas encore si je posterai tout. J’aviserai le moment venu, comme je le fais souvent.

Je clos ce dernier article pour remercier tout ceux qui m’ont lu, même ceux qui n’oublie pas de critiquer mon orthographe ! C’est une chose incroyable, une chance, quelque chose de magique que d’être lu. Je m’excuse pour les fautes d’orthographe, j’essaie de faire de mon mieux. J’ai été très blessé par un commentaire qui me disait que je ne respectais pas mes lecteurs à cause de mes coquilles. Je refuse cette prérogative. Je veux donner à mon lecteur une expérience, et je veux prendre du plaisir (et j’en prends) à écrire et à partager mes écrits. J’espère que vous ne vous êtes jamais senti « blessé » ou pensez que je vous manquez de respect à cause de mes fautes de Français. Je fais de mon mieux, ce n’est pas parfait, loin de là, je le sais, mais je ne peux faire autrement.

Fermons cette parenthèse. J’ai rencontré de merveilleuses personnes, j’ai une chance incroyable de vous avoir. Internet est une chance, un endroit qui ressemble souvent au Far West, mais jamais publier des écrits n’avait été aussi simple et rapide. Et heureusement, ici, j’ai la chance d’être suivis par des personnes que j’apprécie, admire et respecte.

À ceux qui me lisent sans laisser de commentaires, ni de « j’aime », c’est un honneur d’être lu, simplement, et je vous remercie aussi !

Je vous souhaite un bon réveillon de jour de l’an, une pensée à ceux qui seront seuls (comme moi !) et aux plus démunis. Cette année a encore été difficile pour beaucoup. La prochaine le sera tout autant, mais nous nous devons de rester debout. Toujours et encore.

Je ne sais pas encore si je vais m’imposer un défi ou un projet pour l’année qui arrive. Toujours est-il que je garde en tête que j’ai tellement à apprendre, et cela me donne de l’espoir.

Encore merci.

Votre Jaskiers.

This someone in the mirror (A short story/reflexion)

FYI: I am not fluent in English, I’m trying to be at least. Sorry for the potentials mistakes. Feel free to correct me in the comment section.

Have you ever had this curious sensation, when you look at yourself in the mirror and wonder who is it that the glass is reflecting?

Of course, it’s you. Here you are, this is you, physically at least.

You move your head, you realize that you’ll never have the possibility to see yourself with your own eyes, you need a mirror or a photography.

This is a curious and powerful moment. Everything that is happening, everything you lived through, every damned second of you life have been happening in that head, that head reflected by the mirror. This is you, your physical entity.

While thinking about this curious feeling, your thoughts lead you to the infinite of space, the universe.

You realize how futile the human body is compared to the apparent endlessness of our world.

After this weird feeling, which started to become an overwhelming one, you are confronted with death.

Am I really alive? Is this really my reflexion in that mirror or what I think I look like? Is it someone else? Am I really alive? What does « alive » mean? Living? I can see my face, it’s physical, my existence take it’s form in that body of mine.

And what if I die? Am I already dead? What if it was all a lie? What if this life I’m living is just my imagination? Do I really understand that I am real?

As you asking yourself those hypotheticals questions, imagine you see the reflexion in the mirror moving, reflecting you, but it’s start to move on it’s own, it is not reciprocating your movement but live and act on it’s own accord.

Imagine that you follow the movement of that reflexion.

You are becoming the mirror.

You are the reflexion now.

You’re in the wrong side of the glass, if there ever was a wrong side.

What are you really when your one true self is looking at the mirror?

Other than that, when your independent reflexion leave, you are nowhere, in a place where existence isn’t real, imagine space but you can’t move and at the same time you’re drifting slowly. You can see but you see nothing. You only really exist when the other you present itself in front of the mirror.

But let’s go back, you are yourself now. The reflexion in the mirror is living its life.

It’s something frightening to see your body living a life of its own. A feeling of loosing control slowly overwhelm you. What does your body do? What’s life in this reflexion for the other you? How do you think you’ll feel? Like this is not really you? This other body that look exactly like yours live a life that is completely different from the real one. Yet it’s your body that you can see. Is that other physical life completely at the opposite of what your current existence is? Are you the same entity?

What if that reflexion start noticing you and realize that you are his reflexion? Do you think you would talk to each other? What kind of questions would you ask to that other you? What kind of question will he ask you?

Imagine seeing this reflexion of you passing through the mirror, touching your face.

You can join them or let them join you.

What will be you decision?

What if life was nothing but a very long and painful hallucination? A farce? A joke? A simulation?

A simple, yet sophisticated, reflexion of you own thoughts?

What if since the beginning, you don’t exist? Never was and never will be?

Your physical being is just a reflexion. From a mirror, a photography, someone eyes. You only really exist inside your mind. So, should we really put this much importance towards apparence? Shouldn’t we trust what we feel instead of what we see?

Our world is inside our minds. Individually and collectively.

Jaskiers