Une année à plus de 500 mots par jour. (Un bilan ?)

C’est fait, écrire plus de (ou au minimum) 500 mots par jour est un défi réussi.

Ce n’était pas facile, des jours avec, des jours sans. Des jours avec un besoin d’écrire, de l’inspiration… et d’autres où l’envie n’était pas là, l’inspiration aux abonnés absents, le moral dans les chaussettes, fatigué, pas envie. Mais je l’ai fait.

Je ne dirais pas que je suis fier, il n’y a rien d’incroyable là-dedans, mais je suis content. J’ai progressé.

J’ai beaucoup appris, mais surtout, j’ai découvert que j’avais encore énormément à apprendre. Des remises en question, des erreurs, un « travail » qui demande beaucoup d’intentions, peaufiner, relire, dépasser la peur de publier certains textes, écrire en anglais, faire des erreurs, les accepter, y remédier et essayer de ne pas les répéter. J’ai aussi réalisé à quel point l’écriture était un art (pour moi, écrire est un art, on peut en débattre mais je me considère comme un artiste avant tout) qui était exigeant.

Il y a eu des moments où je me suis demandé « et puis, à quoi bon, au final, pourquoi m’emmerder à écrire cinq cents mots par jour pendant toute une année ? » mais c’est dans ces moments de doutes intenses qu’il ne faut pas lâcher. Si j’avais abandonné, je n’aurais pas appris toutes ces choses.

Je remercie tous mes lecteurs, fidèles ou de passages. Merci pour vos conseils, vos critiques constructives, vos encouragements et ces mots qui me faisaient chaud au cœur dans les moments de doutes (c’est-à-dire à chaque nouveau texte publié).

Ma vie personnelle a été un peu bousculée, surtout en fin d’année. Ma santé physique se dégrade, ma santé psychique, au contraire, semble prendre un chemin plus rassurant. Même si elle reste fragile.

Voir mon corps changer, vieillir, subir, se dégrader, n’est pas une chose simple à accepter. Vieillir… dans un an et demi, j’aurai trente ans… Je n’arrive pas à réaliser, je n’assume pas. Bizarrement, j’avais l’impression que je ne serai jamais trentenaire, que je vivrais jeune toute ma vie. Bon, trente ans ce n’est pas très vieux, mais ce n’est pas rien non plus. Il va falloir accepter.

J’espère que mon corps ne me lâchera pas. J’ai peur pour lui, et je ne peux pas faire grand-chose pour l’aider. Je sens, au fond de moi, que quelque chose de mauvais se trame pour mon être physique.

Côté psychique, j’attends un potentiel diagnostique qui pourrait expliquer beaucoup de chose concernant mon passé, mon comportement, et peut-être trouver une aide dont j’ai désespérément besoin. Mais rien n’est sûr, je sais qu’une sorte de parcours du combattant m’attend de ce côté-là, et qu’il risque de n’apporter aucune réponse à mes maux. Mais il faut tenter.

Tout ça sombre n’est-ce pas ? Oui, mais j’ai l’écriture et les livres avec moi. Je ne veux pas tomber dans une sorte de délire mégalomane, mais je me dois d’être franc ; je ne crois pas que je serai encore en vie sans la littérature et l’écriture. Ça sonne un peu cliché, borderline pathos, mais c’est comme ça.

J’ai beaucoup de matériel, et je ne sais pas encore si je posterai tout. J’aviserai le moment venu, comme je le fais souvent.

Je clos ce dernier article pour remercier tout ceux qui m’ont lu, même ceux qui n’oublie pas de critiquer mon orthographe ! C’est une chose incroyable, une chance, quelque chose de magique que d’être lu. Je m’excuse pour les fautes d’orthographe, j’essaie de faire de mon mieux. J’ai été très blessé par un commentaire qui me disait que je ne respectais pas mes lecteurs à cause de mes coquilles. Je refuse cette prérogative. Je veux donner à mon lecteur une expérience, et je veux prendre du plaisir (et j’en prends) à écrire et à partager mes écrits. J’espère que vous ne vous êtes jamais senti « blessé » ou pensez que je vous manquez de respect à cause de mes fautes de Français. Je fais de mon mieux, ce n’est pas parfait, loin de là, je le sais, mais je ne peux faire autrement.

Fermons cette parenthèse. J’ai rencontré de merveilleuses personnes, j’ai une chance incroyable de vous avoir. Internet est une chance, un endroit qui ressemble souvent au Far West, mais jamais publier des écrits n’avait été aussi simple et rapide. Et heureusement, ici, j’ai la chance d’être suivis par des personnes que j’apprécie, admire et respecte.

À ceux qui me lisent sans laisser de commentaires, ni de « j’aime », c’est un honneur d’être lu, simplement, et je vous remercie aussi !

Je vous souhaite un bon réveillon de jour de l’an, une pensée à ceux qui seront seuls (comme moi !) et aux plus démunis. Cette année a encore été difficile pour beaucoup. La prochaine le sera tout autant, mais nous nous devons de rester debout. Toujours et encore.

Je ne sais pas encore si je vais m’imposer un défi ou un projet pour l’année qui arrive. Toujours est-il que je garde en tête que j’ai tellement à apprendre, et cela me donne de l’espoir.

Encore merci.

Votre Jaskiers.

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Dante’s Dusty Road – Chapitre 1

Le réveil a été dur ce matin, mais ça reste un plaisir. Dante Rand pensait tout haut dans sa nouvelle berline de luxe.

Direction : liberté et solitude !

Dante Rand avait enfin sa vie de rêve, écrivain. Avec le succès de son roman d’épouvante « Personne n’est en danger », il s’était fait connaître du grand public et avait assuré sa place dans le milieu littéraire américain. Le New-York Time l’avait proclamé le nouveau Stephen King, ses séances de dédicaces étaient interminables, les gens faisaient la queue pendant des heures pour avoir leur livre signé par le nouveau roi de l’épouvante.

L’argent coulait enfin, et pas qu’un peu. Il venait de vendre les droits cinématographiques de son roman à Universal pour 5 millions de dollars.

Il avait investi dans un ranch abandonné dans le PanHandle de l’Oklahoma. La maison, bien que vieille restait solide sur ses assises. En plus de la maison, il y avait une immense grange qu’il avait remanié selon ses désires, pour travailler dans le calme. Il n’y avait personne à 20 miles à la ronde, il serait seul, sans distraction. Il n’avait pas fait installer internet et le réseau cellulaire restait à désirer. Toute la ferme avait était rénovée selon ses goûts sans qu’il n’ai à y mettre une seule fois les pieds.

C’était là qu’il se dirigeait. Bruce Springsteen chantait qu’il était née dans un trou perdu à tue-tête dans la radio. Il souriait car enfin, l’obsession d’avoir assez d’argent pour manger et payer loyer et factures était loin derrière lui. Tout ce dont il avait à s’inquiéter était d’écrire son prochain roman dans les temps, si possible.

Jaskiers

Abercrombie’s Writing Prompt 1 – Methaphore

C’est au pied du glacier que les questions ont commencé à trotter dans sa tête, plus même, une remise en question s’annonçait, impromptue. Était-ce la peur ?

Après tous, pourquoi l’escalader, ce glacier ? Il n’y gagnera pas d’argent, pire il en a perdu avec l’achat de ses équipements, le voyage et les frais qui vont avec. Il s’avère à ce moment-là se sentir plus perdant qu’autre chose.

Il pourrait sortir ces phrases incroyablement niaises et pseudo-philosophiques que l’on trouve partout sur internet censées vous motivez, vous inspirez, pour étayer son envie de grimper. Mais à quoi bon ? Les raisons sont enfouies au fond de son âme. C’est tellement personnel.

C’est en se retrouvant face-à-face avec le glacier, immense, immuable, reflétant les rayons du soleil, suintant, qu’il a compris. Le réel est terrifiant.

Compris que c’est qu’une fois en face de l’épreuve, au tout début, que l’on pense qu’il est insurmontable. Écrasé par l’obstacle. Mais dans ce cas, pour lui, le mur de glace ne semblait pas forcément indomptable, il a surtout réalisé à quelle point ce sera difficile d’atteindre le sommet.

Il y a une certaine technique à connaître, il pense savoir, ou il pensait savoir, mais la théorie n’était pas si importante pour lui durant son apprentissage. Mais sans la théorie, la pratique risquait de lui faire réaliser qu’il aurait dû faire un peu plus attention lors de ses cours d’escalades.

Il mets cette réflexion en perspective. C’est avant qu’il réalise à quel point le glacier était imposant qu’il découvrit que non seulement il n’avait pas assez suivis les cours, il pensait aussi que c’était un peu inutile à l’époque car après tout, tous le monde pouvaient le faire. Des piolets, des crampons et grimper, un piquet à la fois, un pied à la fois et ainsi de suite. Maintenant il doit essayer de se rappeler comment positionner ses piolets sans risques, analyser la glace, son état, sa réaction, la surface, choisir l’itinéraire, comment bien planter ses crampons, économiser sa force, faire attention à la surface, vérifier la pression exercée, supination – pronation des jambes, des bras. L’équilibre. Le vent. La réaction du corps pendant l’effort sous très basses températures, l’altitude, la respiration, l’oxygène, les effets de ces derniers sur le moral, le cerveau et sur les muscles, le corps et l’esprit. Pire, il constate à cette instant qu’il a oublié la moitié de ses cours sur le cordage. Élément essentiel et important d’une ascensions. Arrivera le moment où il faudra boucler, nouer, enfoncer les pieux, les placer exactement là où il faut, bien organiser ses cordes, les nouées et utiliser avec tout autant de dextérité les mousquetons.

Bien qu’il aimait ça à cette époque lointaine, mais sans penser que l’escalade deviendrait une obsession dans le futur, il ne c’était jamais vraiment intéressé aux cours d’alpinisme. Pensant là encore que c’était simple, car tous le monde pouvait le faire. Il avait parfois de bon résultats dans ses épreuves d’apprenti alpiniste, mais il n’y était pas assez assidus, ni assez discipliné. Et maintenant, les regrets venaient l’assaillir. Et puis le doute.

Que va-t-il faire maintenant ? Redescendre, retourner chez lui et continuer à vivre comme il l’a fais pendant plusieurs années. Ne rien, ou presque, s’imposer ? Éviter les responsabilités au maximum ? Ne se donner aucun but car sans but, aucune chance d’être déçus par l’échec ? Vivre sans savoir la vue qu’il aurait eu au sommet du glacier ? Ce qu’il y a derrière, aux alentours ? L’opportunité peut-être de rencontrer des gens qui avaient le même but ? D’apprendre, d’emmagasiner de l’expérience ? De raconter son histoire, son aventure, comme les grands maîtres de l’alpinisme ?
Ne pas avoir l’opportunité d’être vraiment fier de lui ? Car personnes, dans son entourage, ne s’intéressent à l’escalade de glacier, c’est son truc à lui. Sa propre victoire à lui. Si il y a réussite, comblerait-elle ce vide intérieur tout en lui donnant plus de confiance dans le futur ? Est-ce que tous cela vaut le risque qu’il s’apprête à prendre ?

Ou bien va-t-il commencer l’ascension ? Il n’y a pas vraiment de demie-mesure de son point de vue. Moins de questions, moins de cogitation si il réussit. Même si il tente et échoue. Une sorte de paix en lui même, miracle, s’installera peut-être confortablement en lui, jusqu’à ce qu’il ressente l’envie d’affronter un glacier plus difficile ou de réévaluer ses ambition.

Il le sait, il le sent. Son corps et ses muscles se raidissent. C’est les premiers coups dans la glace, les premiers mètres qui sont difficiles puis le rythme vient, et si aléas il y a, il avisera. Comme tous le monde fait. Et si il chute, au moins sa vie aura eu un sens pour lui et uniquement lui.

Le vent cinglant lui donne les idées claires, trop claires. Il pense trop. Il le sait, c’est mauvais. C’est une mauvaise habitude qu’il a. Trop penser l’a déjà amené à refuser l’obstacle.

Il enfonce son piolet, le coup est rude, c’est tout une habitude, un art, le fruit de l’expérience, qu’il n’a pas encore, de savoir doser la force des coups dans le glacier. Il a tant à apprendre et il désir apprendre. L’envie, a elle seule, suffira t’elle ?

L’avenir nous le dira, pour l’instant, il grimpe.

Jaskiers