This world is ultra violence (It’s personal)

Nothing new in the title of this article.

The world is ultra-violent.

And the more I think about it, the more I think that’s society is violent because it profits, financially, to the extra-rich.

« They’re busy fighting each others for crumbs, they don’t have time for fighting us. »

Our entertainment, musics, tv shows/News, movies, the internet, is fueled by blood. So we get depressed, low-key violent, and when a white guy in a suit and tie ask us to vote for him so this hell will stop, what do we do? We vote! And nothing really change culture wise, deep down, the mainstream culture have been infiltrated by violence. You need to dig out, by your owns, the artist who would show you, sing, write about something else than bloody murders, violence and sex.

And we’re so tired of all this hell affecting our brains that we just say « That’s how the world works. Can’t feel sorry for everyone if you want to live ».

As you’re reading those lines, there’s a famine going on in Ethiopia, we’re speaking about 22 million peoples, women, children and men of all ages dying of hunger. No doubt that this touch you, but you’ll move on with your life because there’s a certain violence in you own life that you have to deal with. Therefore, we all alone, fighting not with others for others, but for ourselves.

We, humans, have the unbelievable capacity to adapt to every situation. Today, we live in a ultra-violence one. The Corona brings some good things for humanity, solidarity for the essentials worker and medical staff. Today, as the virus seems to have lose it’s grip, we have forgotten about the essentials workers and the nurses and doctors on the frontlines. Hell, even our politicians, in France at least, seems to have forgotten all theirs promises. Nothing new there either.

In all that violence, we’ve learned that CEO earned and pocketed billions in theirs pockets while their worker didn’t saw a single penny added to their paycheck.

If we were mentally well, fit, first of all, the ultra-rich wouldn’t have taken this money in their pocket in the first place. But they did, if we weren’t mentally exhausted by the ultra-violence that occupy our consciousness and unconsciousness, those rich folks wouldn’t act like they do right now.

Just look at the 2008 financial crisis. Who paid for the trader’s greed ? You. The banks took your hard earned money to save themselves. They don’t care about you on a human level, you’re only a statistic, you are « how much money you earn ».

Money is becoming more and more digital. Credit card will soon become the only method of payment, therefore, the bank and their associates will have an eye on everything you’re buying. Along with tracking were, when, and how much.

Soon, the Chinese social credit will make it’s way in our democracy. It’s already starting with the carbon footprint. Carbon footprint is a term created by the biggest corporations to reject the responsibility of pollution and global warming to the individuals instead of them. Big corporations are responsible for more than 70% of emissions of carbon dioxide in the atmosphere. Global warming is caused mainly by those big corporations, but somehow, it is our fault…

But no, you are the problem. And you accept it because you’re tired and dazed.

The change could come, with real democracy, but we only vote a couple of time in a four or five years span. And we are ok with that apparently.

Shut up and work, obey, pay for the rich, die.

Jaskiers

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Hier, ce fut loin. (Nouvelle)

Mon casque me tombait sur le nez, c’était chiant, avec le mouvement et la sueur, ça m’irritait le pif. J’ai l’air d’un con avec le nez tout rouge, déjà que j’ai l’air con sans rien.

Mais c’était la nouvelle drogue, la nouvelle hype ! On aimait ça, putain !

J’me rappelle plus où était le bouton pour l’allumer, devant sûrement, parce que quand t’es partie loin dans ta tête, vaut mieux que ça soit placé pas loin. Parce que c’est bien gentil de descendre mais faut remonter… malheureusement.

Souvent, je le faisais seul, c’est un truc d’addict, enfin, à ce qu’il parait. Mais j’imagine une planque de camé du casque, des types se grimpant dessus, grattant les murs, lavant les vitres avec la langue, d’autre essayant de creuser un tunnel jusqu’à Katmandou en creusant avec leurs épaules… et tout ça avec la gueule recouvert d’un casque. Mince, les autres camés ils sont calmes quand ils se sont piqués, nous, on été juste agités, heureux hein !, mais agités… intenables. Putain, combien de casqués se sont défenestrés ? Combien se sont foutus en travers des rails de trains ou de métros ? Combien se sont jetés sous les roues d’une voiture ? Combien se sont noyés ? Attends, d’autres se sont enterrés vivants !

Je peux pas t’expliquer ce qu’était vraiment le casque. En fait, si je peux, mais je ne veux pas. Car je m’en suis sortie, mais j’y suis rentré à cause d’histoires et de sensations que je voulais, et dont j’avais besoin, de ressentir. Parce que pour dire la vérité, c’était incroyable. Chaque session c’était partir quelque part, du Japon à la ceinture d’astéroïde de Saturne, du sommet de la Tour Eiffel aux Piliers de la Création ! Tu peux pas comprendre. Impossible. T’as déjà entendu parler du LSD ? De l’ayahuasca ? Et bien imagine ça, mais puissance cent… non… rajoute quelques zéros, puissance mille l’ami(e).

Même des personnes bien rangées, on en connaît tous qui fument un peu de marijuana hein ? Voir même un peu de coke par-ci par-là… et bien ces types tombaient comme des mouches sous l’effet du casque. Riches, pauvres, blancs, noirs, pauvres, riches, sur-diplômés, cancres, pilotes de chasse ou caissiers, ça prenait tout le monde, pareil. Pas de prise de tête, enfin, si, c’était un casque quoi… et puis ça te l’amener quelque part, très loin, ta pauvre tête. Une fois posé, allumé, tout le monde était logé à la même enseigne. Tiens, c’était comme un rêve lucide mais t’es réveillé. Tu comprends ?

Au début, t’écris sur tes voyages, sur tes expériences, mais ça dure pas longtemps, car tu veux y retourner le plus vite possible. Tu tiens encore un boulot, mais tu manges plus, tu dors plus, tu veux juste être en toi-même, vivre cette vie impossible et incroyable. Plus de femme, de mari, d’enfant. Il n’y avait que ce casque, ce truc mixant technologie de pointe et drogue dure, qui comptait.

Ça te détruisait ta vie physique, mais mentalement, c’était l’extase ! Les hippies ils auraient pas rêvé mieux. Et les gens tombaient comme des dominos.

Des gens sont morts de faim, de déshydratation, crises cardiaques… d’autres sont restés dans un état catatonique jusqu’à leur mort. Je vais pas vous faire la liste, ça serait trop long.

Nous, on était défoncés, mais ceux autour, ça les tuaient de nous voir comme ça. L’addiction sa touche les proches autant que le malade. Mais tout ça a dû prendre fin, heureusement. Mais, ça sera peut-être une histoire pour autrefois.

Car la vérité, c’est que je t’écris ce texte vingt ans avant ta naissance, je suis sous mon casque. Je ne connais pas vraiment la fin, pas entièrement du moins. Mais j’essaie de trouver une issue, comme je peux.

Jaskiers

La Der-des-Der – Partie Finale

Klaus maintenant debout, fixe le français. Ce dernier a peur. Non pas qu’il pense que l’allemand va l’attaquer, mais cette boue sèche, blanche et craquelé qui recouvre son visage le mets mal à l’aise. Cet homme est devenu un animal, ou plutôt, il ressemble à un mort-vivant.

Mais le sourire qui s’affiche doucement sur ce visage fatigué, juvénile et encrassé fait naître un sourire en lui.

Les deux hommes sont debout, se sourissent et ils éclatent de rire en même temps. Les nerfs se sont détendus, et, surtout, ce sont deux êtres humains qui découvrent que l’autre n’est pas un monstre. Ils sont censés s’entretuer, arracher à l’autre la vie de n’importe quelle manière, mais leur humanité a repris le dessus. Ils ont gagné la guerre, la vraie, celle qui compte vraiment. Ils ne se sont pas laissé influencer par ces réflexes d’assassins qu’ils ont acquis depuis trois années de tranchées.

Les larmes coulent sur les deux visages. Celles de l’allemand forment un sillon sur la terre sèche de son visage. Le français enlève son casque et le lance dans l’eau croupie, l’allemand sort une pipe, le français du tabac. Ils se rapprochent, le français prend la pipe de Klaus et y introduit le tabac. Il tend la pipe à l’allemand qui la refuse.

Gérald comprend, il doit l’allumer. Ce qu’il fait. Une volute de fumée s’échappe doucement de la pipe, le français exhale la fumée et regarde le ciel gris. Il tend une nouvelle fois la pipe à Klaus qui, cette fois, la récupère et la fume.

Le français décroche sa gourde, il se souvient maintenant de ce qu’elle contient. Il l’ouvre et la tend à Klaus. Ce dernier ne se fait pas prier, mais dès qu’il porte la gourde à sa bouche, le français lui tapote légèrement le bras.

« – Vin ! Wine ! Camarade ! »

Klaus éclate d’un rire franc, brandit la gourde, penche sa tête et prend de généreuses gorgées. Il fait quelques gargarismes et déclenche le rire gras du français.

« – Danke ! Kamarad Vin ! 

  • Camarade tabac ! »

Klaus rend la gourde à Gérald. Ils vont pour se donner une franche poignée de main.

Leurs corps viennent de disparaître. Il ne reste rien d’eux, seulement des morceaux de chair qui brûlent éparpillés dans un nouveau cratère d’obus fumant.

(Plus jamais ça ?)

FIN

Jaskiers

Johnny sur la route – Chapitre Final

Johnny a cette irrépressible envie de juste jeter un coup d’œil. Non qu’il aime voir des femmes uriner, mais juste parce qu’elle lui a interdit. Il se dit qu’il devrait peut-être relire Freud lui aussi.

Deux minutes passèrent avant qu’une SupraVoiture passe, ralentisse et klaxonne.

Robyn rentra rapidement dans la voiture, Johnny fut surpris et aussi, énervé par ce que le chauffeur venait de faire. Le type dans sa voiture ne s’est pas gêné et s’est même arrêté pour avoir l’opportunité d’en voir un peu plus.

« – Non, mais il est sérieux ce connard ?

  • Ah ! Celle-là s’est la meilleure ! C’est toi qui es offusqué à ma place Johnny Boy !
  • Attends… ça te fait rien ?! Cette… enflure s’est rincé l’œil sur toi, il a même le toupet de s’arrêter pour avoir une meilleure vue du spectacle !
  • J’ai jamais dit que je n’étais pas offusqué.
  • Fais quelque chose ?
  • Quoi ? Tu veux que je sorte mon calibre et que je le vide sur sa suprabagnole ?!
  • Ouai… ouai fais ça ! Je serais toi… mais comment tu peux être si calme ?! »

Robyn fouille sous son siège, sort un Glock 9 mm, et se tourne vers Johnny.

« – Tu l’aura voulu Johnny ! »

Johnny fouille dans une poche intérieure de son manteau et sort l’exacte réplique du pistolet de Robyn.

« – Si tu le fais Robyn, je le fais avoir toi. »

La jeune femme cache son calibre derrière son dos et sort de la voiture.

« – Hey chérie ! Sors, tu veux sûrement voir plus ? »

L’homme descend de la voiture et répond :

« – J’en étais sûr ! T’es une putain, c’est ça ? Vue ta bagnole, ouai… tu dois avoir des problèmes de trésorerie ma belle. Je peux te filer un coup de main. »

Robyn sort son pistolet et tire sur la voiture. Les 12 balles de son chargeur haute-capacité éclatent les vitres, les pneus et la carrosserie de la SupraVoiture.

L’homme, au premier coup de feu, s’était jeté à terre. Il tempête :

« – Mais t’es malade espèce de sa… »

Il n’a pas le temps de finir sa phrase. Johnny est sorti d’une traite de la voiture et canarde de la même manière que son amie la voiture.

L’homme est abasourdi.

« – Finis ta phrase pendant que je recharge l’ami. »

Les mots de Johnny font paniquer l’homme qui essaie de rentrer dans sa voiture mais Robyn et John tirent presque simultanément une balle dans la portière.

« – Ca va ! Ça va je suis désolé ok ? Je… j’oublie… on oublie tout ce qu’il s’est passé d’accord ? Je vais reprendre ma route tranquille. Vraiment désolé. Je… je suis pas comme ça normalement.

  • Tu dois sûrement être pire que ça ! Je crois que ta souillé ton pantalon l’ami, ça va pas faire bonne impression au bureau ! Rétorque John.
  • Ah… ça donne un air plutôt… original je trouve moi Johnny Boy ! J’veux dire, hey, pas tous les jours que t’as l’opportunité de travailler avec un mec incontinent. Je suis sûr que ça va faire tomber les filles à ses pieds !
  • Avec l’odeur, oui ça c’est sur !
  • Écoutez, je veux pas d’ennuis. J’ai vraiment été… irrespectueux et je… c’est pas simple en ce moment pour…
  • Écoute l’ami, on n’est pas des psys. Je dirai qu’on est plus des philosophes. D’accord avec ça Robyn ?
  • Oui… oui. J’aime bien, philosophe calibré. C’est une nouvelle doctrine mon bon monsieur. On canarde puis après, et seulement après avoir vidé au moins un chargeur, on philosophie.
  • D’acc… ok. Je comprends. C’est… cool. Mais je dois vraiment y aller.
  • Tu restes pas pour le débat ? C’est le moment le plus important pourtant ! N’est-ce pas John ?
  • Évidemment !
  • J’apprécie… j’y vais. Laissez-moi partir par pitié.
  • On ne vous retient pas ! Vous être libre de circuler citoyen. »

Aux dernières paroles de la jeune femme, le voyeur rentre précipitamment dans sa voiture, son pied dérape sur le bas de caisse et il finit par terre.

« – Trop d’émotion mon bon monsieur ?

  • C’est un point de vue Johnny, moi je dirai plutôt le Karma.
  • Tu crois en ça toi ?
  • Pas toi ? »

L’homme réussit cette fois à remonter dans sa voiture et repart très rapidement.

C’est ici que nous laissons nos deux nouveaux amis. Ils remontent dans la voiture tout en débattant sur le principe du Karma.

La veille voiture démarre et s’éloigne.

Le coucher de soleil enveloppé le désert d’une couleur jaune, penchant sur l’or. Après tout, le Far-West, c’est la ruée vers l’or qui lui a donné naissance. Encore aujourd’hui, l’Homme chasse l’or, de multiples formes d’or.

(À suivre ?)

Jaskiers

Johnny sur la route – Chapitre 4

« – Garfunkel… on dirait le nom d’un meuble IKEA non ?

  • Ne me vole pas mes blagues !
  • Tu fais quoi dans la vie Robyn ? Tu chantes vraiment ?
  • Si je te dis oui, tu me croiras ?
  • Oui. Enfin, mens si tu en as envie, mais je pense qu’entre nous, la franchise s’est imposée d’elle-même.
  • Oui, je chante.
  • Bien… genre dans les bars ? Comme Bob Dylan à ses débuts ? Tu vadrouilles dans Greenwich Village avec ta guitare et tout ça ?
  • Cette image te plaît ?
  • C’est… cliché mais tu dois admettre que c’est romantique.
  • Hey bien va pour ça. Oui, je vadrouille dans Greenwich Village, je joue dans les bars et c’est pour cette raison que je me dirige actuellement vers la Californie dans mon tacot avec un… Français bien curieux et remplis d’imagination.
  • Cette histoire que je ne te connaisse pas t’embête hein ? Ton égo a pris un coup ? Pas l’habitude je paris ? J’veux dire, je connais rien de ta carrière de musicienne, tu est… belle… Ça doit pas être souvent que ton égo en prend un coup… tu devrais lire Freud tiens. Ça te changera de l’instagramable Nietzsche.
  • Quelle condescendance !
  • Je suis Français je te rappelle.
  • Vous êtes vraiment casse-couilles.
  • Comme je te l’ai dit, ça dépend d’avec qui on discute.
  • J’avoue être une casse couille.
  • Bien. Tu veux t’arrêter au bord de la route, t’allonger sur la banquette arrière et me parler de tes problèmes avec ton père ? »

Le véhicule s’arrêta abruptement, le corps de Johnny est ramené sèchement sur le siège à cause de la ceinture.

« – Doux Jesus ! C’est quoi ton problème. Putain, mon cœur va pas faire long feu avec toi !

  • Tu veux continuer à pied ? Reprendre ton stop ?
  • C’est pour ça que tu t’es arrêtée ?
  • Non, j’ai juste envie de pisser. Pas toi ?
  • Non… attend pisser , au milieu de la route ? Au bord ? Merde, tu vas être à la vue de tout le monde !
  • Et qu’est-ce que ça peut me foutre ? Si j’ai envie de pisser, c’est pas d’ma faute ! Et surtout, venant d’un mec qui peut, et ne se gêne sûrement pas, sortir sa saucisse pour pisser sur le trottoir après une soirée de beuverie, j’en ai un peu rien à foutre.
  • J’disais ça pour toi… je connais pas beaucoup de femmes qui pisseraient en pleins milieu d’une route.
  • Et bien maintenant, tu en connais une ! Prépare-moi une clope quand je reviens. Et évite de regarder, j’arrive pas à pisser quand on me regarde.
  • Ok, moi pareil.
  • Et tu sais que les SupraVoit’ ne me verront pas à la vitesse où ils vont.
  • Je suis d’accord avec toi. Mais y’a une sorte de loi dans ce monde où dès que tu penses être à l’abri de quelque chose, bam !, cette chose se présente à ta porte.
  • Un peu comme la loi de Murphy ? Hey bien qu’ils se rincent l’œil.
  • C’est le cas de le dire.
  • Vous avez le fétichisme bizarre vous les hommes.
  • J’ai… maintenant que tu me le dis, je n’ai jamais vraiment entendu de truc tordu, de fétichisme venant d’une femme. Non pas que je connaisse toutes les femmes de la Terre, je sais que je suis un Frenchy mais quand même.
  • C’est parce que tu n’en as connu que des gentilles demoiselles, Johnny Boy. Bon, assez déblatéré, j’y vais. J’espère que t’es pas un de ces adeptes de douches dorées.
  • Moi ? La pisse c’est pas mon truc.
  • J’adore la manière dont j’apprends à te connaître.
  • De même. »

Robyn claque la portière, s’installe à côté de la SupraRoute, et s’accroupît.

Jaskiers

Johnny sur la route – Chapitre 2

« – Désolé !

  • C’est moi qui suis désolé cette fois. J’ai pas encore la boîte manuelle en main. Et puis, démarrer avec un diesel, faut s’y habituer.
  • J’comprends, c’est… on voit pas beaucoup de vieilles voitures comme la vôtre.
  • Sûrement parce que c’est illégal de circuler avec sur la SupraRoute.
  • Les flics vont tellement vite qu’ils ne doivent même pas avoir le temps de vous… de te voir.
  • Ouai, sûrement pour ça que j’ai jamais été arrêté !
  • La technologie !
  • Tu parles d’un progrès oui ! Mon tacot est lent mais, hey, il arrive à destination !
  • Ça me rappelle une fable française.
  • Ah ! J’me disais bien que vous aviez un petit accent !
  • Un socialo de français… vous allez pas me laisser sur le bord de la route ?
  • Pourquoi je ferai ça ?
  • Quand je suis ramassé par des camionneurs, ça arrive souvent.
  • Quand ils apprennent que t’es français ?
  • Ouai.
  • L’Amérique, terre d’accueil.
  • Ah, tu sais, en France les gens peuvent se montrer aussi chiant que les américains quand ils rencontrent des étrangers.
  • Pas d’offenses hein, mais vous avez une réputation de merde.
  • Est-ce qu’on a vraiment une réputation de merde ou bien c’est parce que vous pensez que nous sommes des connards que vous agissez avec nous comme des connards, ce qui fait que nous passons pour des connards en réaction à votre comportement de merde avec nous ?
  • Hey, t’as peut-être pas tort.
  • Je suis français, on a jamais tort !
  • Étonnant que tu n’est pas allumé une cigarette.
  • J’allai te demander si je pouvais m’en griller une.
  • Ok, mais tu m’en passes une aussi. »

Johnny sort un paquet de cigarette de la poche de son blouson et un briquet de l’autre. Il tend son paquet vers la conductrice.

« – Allume-la moi, c’est pas évident en conduisant. »

Il sort deux cigarettes, les met à sa bouche et les allume. Il en tends une à la jeune femme.

« – Merci bien mon ami.

  • De rien… et c’est quoi ton nom ?
  • Robyn.
  • Putain, ça m’fait penser à Batman.
  • Quelle originalité, on n’me l’avait jamais sorti celle-là !
  • Désolé.
  • Arrête avec tes ‘désolé’, tu commences à me faire chier !
  • Réflexe.
  • Et toi, tu t’appelles comment ?
  • Johnny.
  • C’est pas vraiment français comme prénom.
  • Tu préférerais que je m’appelle Pierre ?
  • Louis, ou Charles, comme vos rois.
  • Charles ? C’est mon deuxième prénom !
  • Sérieux ?
  • Non. J’en ai pas. »

Un léger silence s’installe. Ces petits silences entre inconnus qui se rencontrent pour la première fois sont, certes, gênants, mais ils font partie du processus de socialisation. Enfin, c’est ce que Johnny pense actuellement, pour se rassurer.

« – La Californie ?

  • C’est ça… d’ailleurs c’est bizarre la manière dont tu fais du stop.
  • Comment ça ?
  • Quand je t’ai demandé où tu allais tu m’a répondu en me demandant où moi j’allais.
  • Je m’en fou d’où je vais.
  • T’es pas un criminel au moins ?
  • Si, un gros.
  • T’es d’la french connection ? T’a pas de la coke Chinoise importée par nos amis de la CIA par hasard ?
  • Non ! Enfin, je peux te choper ça si tu t’arrêtes chez mon pote Hunter Thompson, il doit avoir quelque chose dans le genre.
  • C’est un parano !
  • De Las Vegas !
  • Foutu tordu que ce type.
  • Sacré écrivain aussi.
  • Ça se défend.
  • Pas d’accord ?
  • C’est que j’écris moi aussi.
  • Tiens donc !
  • Des chansons.
  • Super, donc c’est ça ton boulot, pas étonnant que tu conduises un tacot pareil.
  • Sérieux, tu me connais pas ?
  • Non.
  • Regarde-moi bien ! »

Jaskiers

Johnny sur la route – Chapitre 1

Johnny tend le pousse au bord de la SupraRoute, en attendant patiemment qu’une SupraMobile carburant à l’essence de fusée daigne s’arrêter. Mais à la vitesse où ces voitures vont, il y a peu de chance qu’un chauffard le voit. En fait, il risquerait plutôt de se faire atomiser.

Une vielle voiture Ford, Johnny ne saurait dire la série, car il n’est pas connaisseur et cette voiture est tellement rouillée qu’il serait difficile à un aficionado des vielles voitures de l’identifier, ralentit a quelques pas de lui. Seul le logo sur le capot, dressé fièrement sur l’amas de rouille, indique sa marque.

Une femme dans la trentaine la conduit. Noire, les yeux verts, c’est cette jeune femme qui va prendre Johnny en stop.

La voiture s’arrête enfin un peu avant lui, la vitre côté passager s’ouvre avec un violent et long bruit de grincement qui fait mal aux dents.

« – Tu vas où comme ça ? Lui demande la jeune femme.

  • Vous allez où vous ?
  • En Californie.
  • Ça me va !
  • Super… hey bien monte. »

Johnny appuie sur la poignée de la portière mais elle ne s’ouvre pas. Il regarde la conductrice avec un air surpris.

« – Ah merde, j’oublie tout le temps, elle s’ouvre pas, faut que tu passes par la portière de derrière, enfin de derrière moi. »

Johnny fait donc le tour de la voiture. Ouvre la portière arrière qui s’ouvre en laissant s’échapper un couinement digne d’une sirène de bateau. 

« – Viens à côté de moi, j’suis pas ton chauffeur non plus ! »

Johnny ne se fait pas prier, il n’a jamais vraiment compris pourquoi les gens ne voulaient pas qu’il s’assoie à l’arrière. Ils « ne veulent pas être mon chauffeur », c’est ce qu’ils disent tous quand il monte dans une voiture. Peut-être qu’ils ont en fait peur de laisser un inconnu s’asseoir derrière eux pendant qu’ils conduisent. Ça, ça se tient. Mais pourquoi ne pas le dire franchement ? Enfin, on ne se plaint pas à quelqu’un qui vous tend la main.

Notre ami John peine à se faufiler entre les deux sièges avant, le passage est étroit. Le levier de vitesse et le frein à main sont sur son chemin.

Son blouson frotte sur tout ce qu’il l’entoure et il s’affale légèrement sur la jeune femme avant de vite se rattraper et basculer sur le siège passager avant.

« – Désolé m’dame.

  • C’est rien, ça arrive souvent. Pas évident de passer devant. Faut vraiment que je pense à faire réparer cette portière. Et ne m’appelle pas madame !
  • Ok désolé. Pour votre voiture… ah… je sais pas si ça existe encore les garagistes.
  • J’dois avoir une pote dans mes contacts qui doit pouvoir bidouiller ça… mais faudrait déjà que je me rappelle son nom… son adresse… enfin. Donc direction la Californie.
  • C’est vous le chauffeur.
  • Si vous le dites. Et arrête de me vouvoyer ! On a le même âge, enfin je pense.
  • Désolé. Tu as quel âge ?
  • On ne demande pas ça à une femme !
  • Désolé…
  • Arrête d’être désolé. Tu as que ce mot dans la bouche !
  • Des… oh et puis merde.
  • C’est ça ! Faut se lâcher un peu ! »

La voiture démarra en trombe, Johnny ne s’y attendait pas et se cogne brutalement contre la boîte à gants.

Jaskiers

Tout perdre – Chapitre 1

J’ai tout perdu, tout, en quelques minutes, il y a de cela une dizaine de mois.

Mon travail, simple agent de liaison avec l’Appolo 100, travail sur lequel ma vie était basée, m’a été retiré.

Il n’a fallu que quelques secondes après l’annonce de mon licenciement pour que tout me lâche.

Ma banque, mon propriétaire, mes enfants, ma femme, ma famille… plus rien.

Évincé car mon rôle était devenu obsolète; selon mes supérieurs, un agent de liaison humain n’était plus utile. Une Intelligence Artificiel, sortie de je ne sais où, a simplement prit ma place. Pas besoin de bureau, d’espace, ni de salaire pour cette intelligence immatériel.

L’Appolo 100 est la la nouvelle structure de l’ISS, l’Internal Space Station, ou Station Spacial International. Le 100, comme on le surnomme, est une extension très importante de l’ISS, de par sa dimension, plus de 2 km de long et 1,5 de large, de sa technologie de pointe. Imaginer une sonde Hubble pouvant être propulsée à des milliers d’années-lumières, construite directement et manipulé à distance par les plus de 100 astronautes vivants sur l’ISS. Voici l’importance de l’Appolo 100 en quelques exemples. Il y a beaucoup plus que cela, mais c’était pour donner un ordre d’idée à qui lira ceci.

Les communications avec le 100, d’ici, la Terre, jusqu’à la station Appolo s’est avéré un aspect encore plus important qu’à l’époque du petit ISS.

Plus que communiquer, il fallait aider, conseiller, planifier et organiser le travail de ces 100 hommes et femmes en orbite autour de notre planète.

Le Conseil Spatial International, une fusion de la NASA, du CERN, de Space X (même si cette dernière société restait privée, bien qu’ayant des astronautes et du matériel sur l’Appolo) et d’autre organisation spatiale de tout pays (Tous pays, Russie, Chine, Corée Unifié, État Arabes Unies ect…) ce sont entendues pour donner un but à l’espèce humaine. C’était une époque, et ça le reste toujours, heureusement, où l’humanité, confronté à de graves problèmes environnementaux irréversibles, tremblement de terre multiplié par deux dans certains secteurs, notamment l’Ouest de l’Amérique, chaleur extrême dans toute l’Europe entraînant des sécheresses terribles provoquant des pénuries importantes d’eau potable, ruinant les récoltes, des feux de forêts devenues incontrôlable, l’Amazonie étant détruite à 80 %, les inondations devenues incontrôlables, la Nouvelle-Orleans, Cuba et la Floride ont été balayée par des tempêtes intempestives et violentes, la fonte des des grands glaciers et des Pôles a entraînée une montée des hauts spectaculaires, engloutissant avec une rapidité terrifiante des kilomètres entiers de pays, comme la Bretagne, dans l’Ouest de la France, l’Island, et la cote Est américaine faisant face à des catastrophes qui ont provoqué des dégâts irréversibles, tous ces événements ont mis le monde au bord de l’implosion.

Des émeutes ont éclaté partout. Le manque d’eau, l’insalubrité, maladies, virus, la famine ont poussé des peuples à l’anarchie la plus totale. Des scènes de guérilla urbaine ont éclaté entre civils et militaire, dans le sud-est de l’Amérique, par exemple, et tout ce que l’humanité peut faire de pire quand elle a un pied dans le vide s’est produit. Ou presque.

Jaskiers

La loterie atomique – Chapitre 3

Les chaînes d’informations, avec leurs présentateurs vedettes, qui ressemblaient à des mannequins de publicité pour shampoing hors de prix, récitaient leur texte, les mêmes pour chacun à peu de mots prêts, fournis par le gouvernement, n’existaient que pour faire peur à la population, tout en les rassurants. Étrange dichotomie.

« – Tout va bien, on reçoit quelques bombes sur la gueule ? Et bien nous leur en envoyons le double ! L’ennemi cri famine ! L’adversaire demande pitié ! Ces salauds ont demandé des pourparlers de paix ! Ils faiblissent de minutes en minutes ! Leur air est irrespirable (peut-être faudrait-il leur dire que ‘l’air’ ne connaît pas les frontières, à moins que ce soit le même nuage toxique que Tchernobyl, lui, il avait le respect des frontières !) Nous sommes les meilleurs ! Nos soldats sont tous surentraînés et l’armée possède encore beaucoup d’armes secrètes qui pourraient mettre un terme définitif à ce conflit ! (Pourquoi ne l’utilisent-ils pas ? C’est sûrement secret ça aussi.) Nos dirigeants ont toujours un temps d’avance sur l’ennemi trop idiot ! Notre économie n’a jamais été si florissante ! L’ennemi n’a même plus de maison où aller se réfugier, ils mangent par terre, sucent des cailloux ! Sur le champ de bataille (il n’y en a pas, rappelez-vous), l’adversaire tremble et s’enfuit face à nos braves ! Le monde entier nous soutient, beaucoup nous admirent, nous demandent le secret de nos incroyables succès guerrier ! Voyez comme nous sommes grands, voyez comme ils sont petits ! Portez vos masques ! Réfugiez-vous dans un abris à chaque alerte ! »

Et de l’autre côté de la frontière de l’Est, la télévision émettait les mêmes propos sur le pays de l’ingénieur.

Thomas aurait aimé dire au gens que ce n’est que purs mensonges. d’ouvrir les yeux. Mais à quoi bon ? Dans la vie, souvent, il ne fait pas bon de dire la Vérité. Toute vérité n’est pas bonne à dire. Surtout que si l’on s’exprime trop ouvertement, le gouvernement à ses sbires, l’unité de protection de la population, ou plutôt l’unité « fermes ta gueule ou bien creuses ta tombe » comme aimait à l’appeler l’ingénieur.

Pour lui, ‘plus le mensonge est gros, plus il passe facilement’ n’était pas un poncif efficace. Thomas dirait plutôt que le mensonge devait être répété, encore et encore jusqu’à ce que les voix qui s’élèvent pour le démentir se fatiguent et abandonnent. Et des mensonges, matraqués tous les soirs à des millions de personnes rivés derrière leurs écrans de télévision, il y en a tous les jours et de toute sorte.

Peut-être qu’au final, boire est exactement ce que son gouvernement voulait qu’il fasse. Tellement plus facile d’endurer quand l’esprit est saoulé. Tellement plus malléable est le cerveau quand il est imbibé de poison. Mais les leaders du pays de Thomas, les mêmes que ceux de Benjamin et Sabine, ne s’inquiétaient pas des pessimistes, des nerveux, des érudits, des intellectuels ou des personnes qui comprenaient le manège qui se tramait derrière ce soit disant conflit.

Ils avaient leur machine à laver le cerveau et les agents pour détruire le corps si besoin.

Pour ces personnes clairvoyantes, ou plutôt avec un esprit critique et une intelligence légèrement supérieure à la moyenne, et à cette époque, il n’était pas difficile de l’être, la vie était un mauvais spectacle mis en scène par des régisseurs richissimes et joué par des acteurs invisible pour un public névrosé et aliéné à souhait.

Peut-être était-ce dû à la frustration, à voir les gens sourire, rigoler, s’aimer, se disputer, se chamailler, faire la fête. C’est peut-être ça la vraie raison de l’alcoolisme de l’ingénieur Thomas. Effet secondaire de l’ignorance : affecte l’entourage. Comme l’alcoolisme.

L’ingénieur faisait partie de ces gens qui réfléchissaient trop. Une mauvaise chose, une maladie psychique qui ne dit pas son nom où ne montre pas sa gravité. Donc Thomas buvait pour éteindre son cerveau, pour l’empoisonner pour devenir lui aussi, le temps que l’alcool se dissolve dans son sang, un ignorant.

Et puis, il était plus facile de prendre un train saoul. En tenant compte de la situation cependant : une fois dans le train en marche, si une bombe nucléaire décidait que c’est sur votre wagon qu’il décide de finir sa sale besogne, il n’y avait pas de fuite possible. Même en dehors d’un train cela dit. Non, en fait, Thomas buvait car à tout moment sa vie pouvait s’arrêter à cause d’un mini engin apocalyptique.

Jaskiers

La loterie nucléaire – Chapitre 2

Benjamin avait beau jouer le dur, faire mine de ne pas être inquiet, elle voyait dans ses traits l’inquiétude. Plus que les traits, l’attitude, les coups d’œil vifs vers le ciel d’un bleu azur vif, les crispations brèves des lèvres, les mains moites dévoilaient la tension nerveuse de son mari.

« – Benny, tout se passera bien, arrête de t’inquiéter.

  • Je peux pas m’en empêcher… désolé. Ça aurait été plus simple si j’avais pu t’accompagner.
  • Tu n’as jamais vu ma grand-mère et puis, ton boulot passe avant. C’est un peu rustre de la dire mais tu le sais, on ne peut pas se permettre un jour de congé tous les deux en même temps.
  • Oui, je sais. Mais c’est comme ça, tu serais sûrement pareil à ma place non ?
  • Oui, mais regarde, les risques sont minimes !
  • C’est toujours quand on s’y attend le moins que le malheur nous tombe sur la tronche.
  • J’ai marié un éternel pessimiste !
  • Et moi une éternelle optimiste !
  • Les opposés s’attirent… enfin je crois que c’est comme ça qu’on le dit.
  • Et un philosophe en plus !
  • Et une comique en plus ! »

Pendant ce temps-là, dans la même gare mais sur un autre quai, Thomas, ingénieur, célibataire et alcoolique invétéré attendait son train pour Bradpost. Une certaine mission de vérification des armements, ou quelque chose comme cela, il ne se rappelle plus vraiment ce que disait le courrier qu’il avait reçu du ministère de la guerre hier matin. Il avait ouvert l’enveloppe avec une gueule de bois terrible, qu’il atténua avec deux bons verres de whisky. Tout ce qu’il avait retenu, c’était qu’il était attendu à l’Ouest, dans une base arrière. Un militaire gradé l’attendrait sur le quai pour l’emmener au site en question.

Thomas n’était pas un militaire, juste un ingénieur civil dans l’aéronautique qui avait atteint doucement mais sûrement la cinquantaine. D’ailleurs, c’était peut-être pour cela qu’il buvait tant. Il regrettait cette jeunesse et cette vie passée trop vite, pourrie par la guerre mais remplie d’histoires de cuite et de soirées délirante dans la capitales. La même chose lui était arrivée à quarante ans. La fameuse crise de la quarantaine, celle qui vous fait regarder en arrière plutôt qu’en avant. Qui vous montre les choses que vous avez manqué et que vous avez raté. Le futur ? Dans le cas de Thomas, il le voyait sombre. Cette guerre stupide, dont tout le monde semblait avoir oublié la raison pour laquelle elle avait commencé, continuait, elle semblait sans fin.

La planète suffoquait, en temps de paix, elle était déjà très mal en point, mais, avec les retombées radioactives, il n’y avait maintenant plus de retour en arrière possible, aucune possibilité de minimiser les dégâts. Tout le monde suffoquait, la faune et la flore dépérissaient à un rythme terrifiant.

D’ailleurs, depuis quelques années, le gouvernement avait commencé à fournir gratuitement des masques à gaz à tous les citoyens. Aucune obligation de le porter, après tout, aux infos, on signalait que le pays de Thomas gagnait, c’est que les attaques ennemis étaient moins puissantes et moins destructives que celle de ses leaders. Mais Thomas avait beau avoir les idées embrouillées, il a compris là que c’était le début de la fin. Les masques à gaz pouvaient être fournis avec des petites bonbonnes d’oxygène. C’étaient aussi des masques à oxygen. Cela se passe de mot. Respirer l’air pur était devenu dangereux, mais tout le monde s’en fichaient. Si le gouvernement avait décrété que les masques et bonbonnes n’étaient pas obligatoires, c’était pour une raison, celle évoquée plus haut ; on gagnait.

Jaskiers