Génocidé de Révérien Rurangwa

Quatrième de couverture :

Le témoignage insoutenable et nécessaire d’un homme qui, le 20 avril 1994, a vu sa vie basculer dans l’horreur en assistant au massacre de quarante-trois personnes de sa famille par des gens qu’il croyait ses amis.

Révérien Rurangwa raconte l’atrocité du génocide des Tutsi au Rwanda mais surtout la douleur insurmontable de se souvenir et de survivre malgré la mort des siens, la haine, et le sentiment d’une injustice que rien ne pourra réparer.

« Dans un récit émouvant, ce « génocidé » revient sobrement et sans fausse pudeur sur son expérience traumatisante. » – Le Point

Révérien Rurangwa vit aujourd’hui en Suisse où il tente de se reconstruire en perpétuant le souvenir des victimes et en se battant pour que justice soit faite.

Après avoir lu le témoignage d’un casque bleu français, Guillaume Ancel, intervenu dans le cadre de l’opération Turquoise lors du génocide Tutsi au Rwanda, je trouvais important de lire le témoignage d’un survivant.

Ce que j’attendais donc de ce livre, c’était le récit d’un rwandais, d’un survivant, pour savoir ce qu’il c’était passé, avoir un « ressenti » de ce génocide du point de vue d’une victime.

J’ai ouvert le livre, dès le prologue, je savais que ce témoignage serai vrai, sans fard, cru. Rurangwa écrira les horreurs qu’il a vu et vécus sans nous épargner. Les détails sont présents, on n’est jamais prêt à lire ce genre de récit, mais on est encore moins prêt de se rappeler que les êtres humains sont encore capables du pire. Que l’Homme dans sa volonté d’anéantir ne tari pas d’effort.

Il m’est impossible de partager avec vous les details sordides du livre, je ne crois pas que leurs présences ici soient justifiés. Il n’empêche que l’auteur a dû replonger dans cet enfer pour raconter, pour que quelqu’un, vous et moi, le lisions, pour savoir et ne pas oublier. Pour la justice aussi.

Dès le déclenchement du carnage, l’auteur et sa famille se cache sur une colline appelée Mugina avec comme dernier refuge une église, déserté par ses ecclésiastiques européens qui prirent la fuite sans essayer de raisonner la horde meurtrière hutu, cette dernière étant pourtant réceptive et influençable du point de vue religieux.

Les hordes de hutu assoiffés de sang et déterminées à violer (plus de la moitié des femmes violées pendant le génocide et qui ont survécues seraient atteintes du sida), torturer, tuer, et massacrer méthodiquement leurs anciens voisins, collègues et ami(e)s, galvanisés dans leurs horribles projets par les horreurs propagée par Radio Mille Collines, assaillent les 43 membres de la famille de Révérien ainsi que ce derniers. Il sera le seul survivant. Le récit est un cauchemar.

Laissez moi vous donner un extrait, représentatif de la lecture du livre :

Ce qui pèse, c’est le sang d’un Tutsi. Chaque raid hutu fait des victimes dans nos rangs et laisse dans l’herbe des dizaines de corps abattus. C’est si facile de tailler dans une foule aux mains nues ! Mais voir des femmes éventrées, des amis fracassés à coups de gourdins cloutés, des voisins tailladés se vider de leurs sangs en gémissants […]

C’est ce qui vous attends pour cette lecture, je ne posterai pas les passages plus détaillés des massacres et de l’assassinats de la famille de l’auteur.

Rurangwa écrit aussi sur son peuple, l’arrivée des allemands catholiques puis des belges, qui pour contrôler les rwandais ont décidé de diviser pour mieux régner. « Toi tu es un Tutsi et toi un hutu ». Puis deux puissances colonialistes s’en mêlent. Les Hutu, supportés par les français, et les Tutsi, par les anglais. Ce passage du livre est fait pour éduquer le lecteur, comprendre l’origine du mal, pourquoi tout a basculer si rapidement (et facilement) dans l’horreur.

Après le récit effroyable du massacre dont Révérand a été témoin ET victime, il y a le retour à la vie, lui qui a cherché à mourrir pour que son supplice s’achève.

Des enfants, des femmes et des hommes massacrés par des enfants, des femmes et des hommes, avec une violence, une haine et une terreur telle que j’ose la comparaison avec celle subie par les Juifs dans les pogromes, les camps de concentration et d’exterminations. Guillaume Ancel dit vrai quant il parle compare dans son ouvrage, Rwanda, la fin du silence, les hutu et leurs alliés comme des nazis. Rurangwa ira d’ailleurs visiter Auswichtz avec d’autres rescapés de différents genocides, il ne pourra s’empêcher de faire la comparaison avec son enfer à lui, à la place des Blocks et des chambres à gaz, des collines verdoyantes, entachées de cadavres et de sangs.

Mais être un survivant du génocide Tutsi, c’est de souffrir physiquement et mentalement mais aussi, risquer la mort, encore, car les hutus sont rentrés au Rwanda sans aucuns problèmes, ou presque, et un rescapé Tutsi voulant retourner au pays peut amener avec lui l’envie, l’espoir et surtout le besoin de justice. Et cela, les hutu ne le veulent pas, poussé et réconforté dans leur position par la politique de réconciliation bancale de Paul Kagame. Même en Belgique, l’auteur sera passé a tabac par des hutu venus étudier en Belgique.

Extrait : Comme le dira mon amie Esther Mujawayo : « Un rescapé qui ose demander des comptes est un rescapé de trop . »

Extrait : Un génocide est une machine infernale, une horreur qui ne veut pas cesser, une destruction qui se poursuit dans la tête des victimes lorsque leurs bourreaux ont interrompu leurs tueries et sont retournés chez eux boire une bière.

Pardonner ? Pour Révérien, le mot n’a pas, plus, de sens. Sa famille d’accueil en Suisse essaie par le biais de la Bible et de l’histoire de Caïn de trouver un échappatoire, une aide, pour guider l’auteur vers un sacro-saint pardon. En effet dans le livre de la Genèse, Caïn tue son frère Abel par jalousie. C’est le premier meurtre de la Bible (et selon les croyances, le premier de l’humanité). Fratricide. Comme les meurtres durant le génocide du Rwanda ? Il est certain qu’un hutu est tué un Tutsi de sa famille, la jalousie d’un Caïn peut être comparé à la haine, et à une certaine jalousie, d’un hutu, poussé et endoctriné a tué par la propagande qui lui susurre à l’oreille que son « frère » Tutsi est la cause de ses malheurs. Les tensions entre les deux peuples sont beaucoup plus complexes et profonds que cette histoire mais on peux remarquer une « similarité », en dehors de l’aspect religieux et avec un certains degré, un certain recul, avec une certaine distance, entre l’histoire du premier meurtre de la Bible et le calvaire Tutsi du Rwanda. Un génocide fratricide. Histoire que la famille d’accueil conte à Révérien dans l’espoir qu’elle puisse le faire avancer dans sa quête du pardon, que ce dernier n’acceptera d’effleurer que quand la justice sera rendu.

Extrait : Ah, le pardon… Le mot qui tue ! Je vois rouge dès que je l’entends. Il a été biffé de ma vie à coups de machette et je l’ai vomi de mon vocabulaire.

L’écrivain n’écrit pas beaucoup sur l’influence des pays étrangers notamment Occidentaux dans le massacre, mais il ne les oublies pas pour autant et leur dédie quelques lignes, puissantes.

Jusque dans les hôpitaux de campagnes de la Croix-Rouge, les convalescents, soignés ou du moins pansés, étaient exécutés par les hutu sous les yeux des docteurs et infirmiers sans moyens de défense. Les « patients » étaient allongés dehors, fautes de places et de moyens, les hutu purent « finirent le travail » comme le leur demandait Radio Mille Collines, outil de propagande des hutu extrêmement efficace dans un pays où la radio était la principale source d’information pour les acteurs du massacre.

Extrait : Abandonné par les miens – ils n’y peuvent rien -, par ceux qui auraient dû me défendre et me protéger, par les instances internationales, par la justice de mon pays…

Extrait : Cet abattage de neuf Tutsi sur dix – soit un Rwandais sur sept – s’est déroulé dans un silence assourdissant, au moment même où le musée de l’Holocauste était inauguré à Washington et où les chefs des grandes puissances occidentales célébraient le cinquantième anniversaire du Débarquement allié en Normandie en s’adjurant unanimement : « Plus jamais ça ! »

Extrait : Nous [les survivants] gênons les Occidentaux qui préfèreraient enterrer une bonne fois pour toutes ce génocide qui les couvre de honte, et le dissimuler derrière des « massacres interethniques » ou des « guerres tribales » – quand ils ne nient pas, purement et simplement, leur implication. Tout génocide s’accompagne de sa négation.

Les médias couvrant l’exode des hutu (le FPR, armée Tutsi ayant libéré le pays, les hutu s’enfuirent) poussèrent le public à penser que les hutu étaient les victimes et les Tutsi les génocidaires. Quelques caméras, quelques journalistes, placés à un certains endroits et à un certains moments influencèrent la communauté internationale à supporter les vrais génocidaires et à incriminer les victimes.

Extrait : L’arbre de l’exode hutu cacha la forêt du génocide tutsi. Et nous, les survivants, que toutes les grandes puissances avaient laissés tomber, nous avons vu ces mêmes nations se pencher sur nos tueurs pour les cajoler, les nourrir, les soigner, les assurer de la compassion internationale. Et nous aurions hurlé si nous n’avions pas été sidérés par l’horreur de ce que nous venions de vivre : « Mais ce sont des assassins ! Pourquoi aidez-vous nos assassins alors que vous n’avez rien fait pour nous ! »

L’ouvrage se finit avec l’auteur, demandant des comptes à Dieu. Un moment personnel qu’il partage avec nous, exprimant une tristesse, une détresse inouïe. Un fantôme vivant, demandant des comptes à un Dieu muet.

L’annexe du livre contient un rapport psychologique sur Révérien Rurangwa, apportant une preuve scientifique de l’horreur vécue par l’auteur.

Le livre est éprouvant à lire, ce n’est rien comparé à l’horreur qu’a vécu l’auteur et son combat pour continuer à vivre malgré les cicatrices, physiques et mentales qui le hantent jours et nuits.

Il a écrit se livre, taché de son sang et de celui des 43 membres de sa famille, il est le seul survivant. Écrit pour la mémoire. Pour ne pas oublier. Pour la première fois dans ma vie de « lecteur », j’ai eu cette terrifiante sensation de lire les mots d’un fantôme… vivant.

Il est de notre devoir à nous, français, de le lire. Il vous faut passer par se témoignage, par se cri de justice cerné de terreur, pour demander justice aux criminels ayant apporté assistance aux génocidaires : l’armée française, et surtout les politiciens à la manœuvres, faisant partie des coupables.

Voici ce que le président français a dis à propos de cette horreur à l’époque même où se déroulé le massacre : « Dans ces pays-là, un génocide c’est pas trop important. » François Mitterand, été 1994.

Cette année, le président Emmanuel Macron a présenté ses excuses au peuple Rwandais. C’est un (petit) début, place maintenant à la justice, à mettre en avant cette dernière les cadres politiques impliqués, débloquer toute les archives, aux coupables français de dire la vérité. Je pense que la justice aura besoin de la collaboration d’ex-membres du gouvernement et de l’entourage de François Mitterand, des personnalités des plus hautes strates de la république française de l’époque, dont les agissements sont plus que suspects et demandent des éclaircissements. Des réponses sur qui a tiré sur l’avion du président hutu Habyarimana, qui a déclenché un bain de sang. Ces « acteurs français » profondément impliqués parleront, à force de demander des comptes et des réponses, car plus que le politiciens, c’est l’homme qui, responsable, se regarde tous les matins devant le miroir et entends sa conscience le juger, comme Révérien Rurangwa se regarde dans le miroir pour voir son visage marqué éternellement par la haine qui s’est déchaînée grâce à l’aide de ces hommes politiques français. J’ai appris que tôt ou tard, dans la vie, tout fini par se savoir, et les jeunes générations, la mienne et les plus jeunes encore demanderont des comptes. Grâce au travail de mémoire d’un Rurangwa, grâce à la recherche frénétique de vérité d’un Exupery, grâce au témoignage d’un Ancel, la vérité se force un chemin.

Nous apprenons à l’école ce qu’était la Résistance française mais aussi la Collaboration, peut-être apprendrons un jour à nos enfants l’influence négative française dans le génocide d’un millions d’innocents grâce à ces nombreux combats que mènent survivants, témoins, victimes,« observateurs » et coupables.

Ces secrets enfouis en Bosnie dans les ruines de Sarajevo, sous le chaud soleil d’Algérie, dans les collines du Rwanda, ces secrets sortiront un jour. Tout fini par se savoir, je le répète, j’en suis sûr. Le temps fera son travail de mémoire lui aussi. Impitoyable est le temps et la justice qui l’accompagne.

Maintenant que la vérité semble vouloir se montrer, en tant que français, je pense qu’il faut allumer les projecteurs, et mettre les acteurs criminels en pleine lumière.

Si les militaires français et politiques ne veulent pas parler, à nous de leurs faire entendre que la justice doit-être rendu aux victimes et survivants du génocide Tutsi au Rwanda.

Ne passer pas à côté de se livre, ne chercher pas d’excuses, vous vous devez de le lire. Il le faut. C’est un fait compréhensible de ne pas vouloir lire d’horreurs, c’est aussi un fait que Révérien a vécu et vit un calvaire tout ça à cause de démons qu’aucunes mythologies ni religions n’ont contés dans leurs histoires. Si lire un livre comme celui-ci est difficile pour vous, que penser de l’auteur qui a vu et subit les pires choses que l’être humain peut faire à son voisin et ami(e), qui a non seulement vécut, survécut et survit encore mais qui a décidé d’écrire, de replonger dans l’indicible, la cruelle réalité de ce qu’il a vécu ? Injustice que de laisser le témoignage de cet homme de côté.

Sur le confort de votre canapé, lit, ou fauteuil, vous lirez se livre, ne serait-ce que pour savoir que la France a apporté assistance au massacre d’un millions d’innocents, que les criminels, eux aussi probablement confortablement installés vont devoir un jour se lever et rendre des comptes. Car ses crimes ont été assistés par les politiques français, en notre nom, nous refusons qu’ils passent leurs restants de leurs jours sans payer et les forcer à dévoiler la vérité pour, du moins nous l’espérons, donner un semblant de repos à ce millions d’âmes perdues et aux survivants, fantômes parmi les vivants. Ne sommes-nous pas le pays des Droits de l’Homme ? Ne devons nous pas agir ? Nous regarder en face ? Ne pas nous contenter de bons mots mais d’actions ? C’est au peuple français de décider si il veut la vérité. Et trop peu d’entre nous semble vouloir essayer de chercher cette justice. Certains même la nie.

Commandez le livre sur internet, dans votre librairie ou votre bibliothèque, française, français, vous n’avez aucune excuse. Lisez le, éduquez vous pour qu’aucun autre de ces crimes ne puissent se dérouler ainsi impunément encore une fois. Car le savoir est une arme, amenons donc les coupables à parler, ils ne pourront plus se cacher, car vous le savez, et la justice, la vraie, est le point de départ pour qu’un Révérien Rurangwa puisse un jour ne serait-ce que considérer la possibilité de pardonner.

Peuple français, communauté internationale, il est temps de demander aux coupables de parler. Sinon l’Histoire s’en chargera, et les prochaines générations demanderont des comptes.

Comme le dit le proverbe : Qui ne dit mots consent, Révérien Rurangwa le cite dans son livre, c’est à nous d’aider, de lire, d’écouter les survivants pour briser le silence.

L’auteur, Révérien Rurangwa.

Voici une liste d’association portant aide et assistance aux survivants et à leurs famille : https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Liste_d%27associations_rwandaises

Jaskiers

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Rwanda, la fin du silence par Guillaume Ancel

Quatrième de couverture :

Au lourd secret qui entoure le véritable rôle de la France et de son armée lors du génocide des Tutsi au Rwanda, Guillaume Ancel oppose la vérité de ses carnets de terrain, témoignage des missions auxquelles il a participé durant l’opération Turquoise. La fin du silence est aussi le récit du combat mené par cet ancien officier pour faire savoir ce qui s’est réellement passé durant cet été 1994 et « rendre hommage, dignement, aux centaines de milliers de victimes rwandaises que nous n’avons pas su empêcher. »

Officier de la Force d’action rapide, détaché au sein d’une unité de la Légion étrangère, le capitaine Ancel mène avec ses hommes des opérations d’extractions de personnes menacées. Sous couvert d’une opération humanitaire destinée à mettre fin aux massacres, cet officier comprend vite que la France soutient le gouvernement génocidaire rwandais dont elle a formé l’armée. Il décrit les errements de l’armée française, ballottée au gré de décisions politiques dont les motivations sont toujours tenues secrètes, les archives officielles restent inaccessible. Ce témoignage dévoile également certains épisodes méconnus de cette opération « humanitaire » durant laquelle l’armée française a tué. Parfois pour se défendre, parfois pour des raisons moins avouables.

Je préfère vous informez avant que que vous commenciez à lire cet article. Je communique avec l’auteur, Guillaume Ancel, via son blog et par mail. Nous avons beaucoup échangé. J’ai lu Vent glacial sur Sarajevo il y a presque un an, et après une recherche internet plutôt sommaire, j’ai trouvé le blog d’Ancel.

Et je dois aussi avouer que j’ai commencé à bloguer à cause de lui.

J’admets avoir eu peur d’entamer cet ouvrage, et surtout d’écrire cet article. J’ai déjà lu 2 – 3 ouvrages concernant le génocide Tutsi au Rwanda, j’ai eu un aperçus de cette horreur par le biais de ces livres, tous écrits soit par un journaliste ou un historien, des personnes qui étaient certes très bien renseignées, mais pas sur le terrain comme Guillaume.

J’ai été surpris par l’ouvrage d’Ancel.

Il faut dire que Guillaume n’est pas journaliste ni historien, mais un ancien soldat, casque bleu, qui a été sur le terrain. Ce point de vue est unique et important, car si vous lisez le blog d’Ancel, se dernier dévoile que les soldats français sont priés de Fermez leurs gueules, d’où le peu d’ouvrage écrit, ou de témoignage, d’ancien soldat du rang français. À l’inverse, les gros bonnets de l’armée, eux, ne se gêne pas pour écrire leurs « mémoires » et autres ouvrages. Édulcorant, se justifiant, se trouvant des excuses, ces mémoires de hauts gradés sont peu intéressants. Les récits de ceux qui décident dans leurs bureaux, loins de la réalité du terrain et de l’horreur n’apportent rien. Du moins de mon point de vue.

J’ai toujours préféré la lecture des récits des soldats sur le terrain, aux contact du danger et loin des commodités, au contraire des généraux. Cette proximité de l’auteur avec le théâtre d’opération permet aussi une meilleure compréhension des raisons d’un conflit. Les livres de Guillaume en sont un exemple probant.

Ce qu’il me fallait pour bien comprendre le génocide au Rwanda et l’influence de l’armée française se trouvait bien dans se livre. Le récit d’un témoin oculaire, d’un soldat français.

Écrit comme un « journal » personnel, nous suivons Guillaume dans l’opération Turquoise. À ses côtés, nous comprenons mieux la situation, les belligérants et la politique menée par la France. Il est extrêmement intéressant de voir le basculement de Turquoise, à la base une mission « offensive », chargé d’aider le FAR (les forces gouvernementales ET génocidaire du Rwanda, bien qu’à l’époque de l’intervention de Guillaume, le FAR, les Hutu, n’étaient PAS reconnus comme les génocidaires, Ancel ne le découvrira que plus tard) pour devenir, brusquement, une mission « humanitaire ». Mission humanitaire étant ici un terme trompeur, étant devenu une assistance au génocidaire. Appelée Mission Humanitaire pour camoufler « l’aide » des français envers les assassins, pour aveugler les observateurs extérieurs et le public. Un excellent usage de la sémantique.

Mais que peut bien faire Guillaume Ancel, opérateur TACP, c’est à dire qu’il guide du sol les avions de combats, leurs indiquants les cibles à détruire, sur le terrain, dans une mission humanitaire ? Vous plongerez avec lui dans la confusion. Et dans l’action.

Guillaume fera face à des situations qui le mettent dans la plus grande des confusions, il commence à réaliser de quel côté la France penche dans le conflit.

Amené à visiter un « havre de paix », en plein génocide, un petit village accueil Guillaume. Le « maire » se félicite d’avoir « éliminé » tous les Tutsi, et pire, il est heureux de montrer à Guillaume sa cache d’arme au cas où un Tutsi repasserai. Problème, le village se situe dans la Zone Humanitaire Sûre. Toutes les armes y sont confisquées. Ahurissement quand leader de se petit village indique qu’un officier français l’a autorisé à garder ses armes.

Ce n’est qu’une situation, assez significative, déjà, de l’influence française au Rwanda. Le massacre qui s’est déroulé à Bisero est le symbole de cette intervention française, massacre stoppé par quelques soldats français d’une manière peu conventionnelle, mais malgré tout tardive. Le récit de cette horreur est présent dans le livre.

Guillaume, d’opérateur TACP donc, devient un « simple » officier, s’occupant de l’extraction de civile, de personnalité étrangère pour la plupart européen et/ou ayant des contacts avec avec l’Europe.

Ces extractions ne sont pas des promenades de santé, le danger, l’angoisse et l’horreur sont omniprésents. La manière dont Guillaume écrit me fait penser à un film d’action. Exactement comme il l’a fais pour son intervention à Sarajevo, et même mieux. Le même ressentiment m’a assailli lors de cette lecture que lors de la lecture de Vent glacial sur Sarajevo, la frustration, l’incompréhension et la confusion de l’action des français dans ces conflits. Lien que j’ai aussi découvert, celui de la négociation avec l’ennemi. Dans les deux livres, les négociations, toujours tendues pouvant se finir dans un bain de sang, sont présentes et nombreuses. La tension des opérations d’exfiltrations est incroyable, avec ses lots de rebondissements.

Ancel aurait pu ajouter négociateur à son CV. On découvre une autre facette du travail de militaire, la négociation. Je ne sais pas si il a appris cet art à St-Cyr, sûrement que oui, car comme noté précédemment, ces négociations peuvent tourner au drame juste à cause d’un regard ou d’un mauvais mouvement. Ce sont des moments d’extrêmes tensions. Je ne savais pas qu’un soldat devait faire avec sur le terrain. Les casques bleues semblent être négociateurs autant que soldats.

Guillaume parle avec émotion du racket que les forces Zaïroises (maintenant la République Démocratique du Congo) useront sur les pauvres rescapés épuisés et démunis du génocide fuyant les massacres à la frontière. Les militaires français ne pouvaient pas les aider. L’impuissance, la frustration, confusion, mensonge, secret. il semble que ce soit le lot des soldats français durant ces interventions.

Ce n’est pas un exercice facile de parler de la qualité de la plume d’un auteur quand se dernier écrit sur des événements terribles. Il doit être tout autant difficile d’écrire sur ces moments horribles. Choisir les bons mots, le ton adéquate. Guillaume, lui, a réussis. Tout en n’oubliant pas d’exprimer son propre ressenti, durant et même des années après cette mission.

L’humour y est présent, de façon subtile, car oui, Guillaume use d’ironie et partage des moments cocasses, le lieutenant-colonel a de la répartie. Jamais au dépend des victimes du génocide et du terrible drame, je tiens à le préciser.

Guillaume Ancel finira par rentrer en France, et c’est une partie des plus intéressante du livre. Le retour dans la société, la famille, après avoir vu l’horreur d’un génocide fratricide. Et les questionnements incessants sur le rôle de la France au Rwanda qu’il ne cesse de ressasser. Qu’à t’il vraiment fait au Rwanda ?

J’ai très apprécié le lien subtile que Guillaume a créé entre son ouvrage sur Sarajevo et le Rwanda. Deux opérations françaises où l’hexagone a pris des positions plus que douteuses en faveur des criminels. Ce qui fait de la France une complice ? Pour Guillaume définitivement. Pour le lecteur, les faits sont sous ses yeux, à lui de creuser et de faire sa propre opinion.

Il est intéressant aussi de faire le lien avec la guerre d’Algérie, que Guillaume fait d’ailleurs allusion dans son livre. Le silence des vétérans sur cette guerre est une preuve de plus que les soldats sont priés de se taire. Même à Saint-Cyr, les instructeurs ne parlent pas de se conflit. Pourquoi ?

L’opération Turquoise s’est déroulée en 1994, année de ma naissance. J’aurai pu apprendre à l’école à propos de ces conflits, mais ils n’ont jamais été mentionné dans aucun de mes cours d’histoires. Si ils l’étaient, je sais pertinemment qu’ils auraient été édulcorés, minimisant ou glorifiant l’intervention d’une France, gardienne des valeurs du pays des droits de l’Homme. Droits dont elle se proclame la garante, en tous cas c’est comme cela que je le ressentais. Comment pouvait-il en être autrement, quand les militaires sont priés de « fermez leurs gueules » ? Le mythe d’une France exempte de tout reproches s’effondre pour moi. La remise en question est nécessaire, brutale mais nécessaire.

Est-ce la fin du silence sur l’aide apportée au génocidaire par la France au Rwanda ?

C’est un début, le président Macron ayant commencé, doucement et presque discrètement, à ouvrir cette boîte de Pandore bien française. [À l’heure où j’écris cet article, le président est allé au Rwanda, pas pour s’excuser, semble-t-il, mais pour apaiser les tensions et admettre qu’il y a peut-être eux des fautes commises.] La « Francafrique » recèle bien des secrets que les vieux de la vielle semblent vouloir garder… à tous prix ? Saurons nous un jour, une bonne fois pour toute qui a tiré sur l’avion du président Habyarimana, attentat qui marquera le début d’un génocide faisant 1 millions de victimes en une poignée de jours ? En tous cas, des français, surtout des jeunes, veulent des réponses. Autant pour eux que pour les victimes. Le massacre des Tutsi a flirté avec le million de mort, dans se tout petit pays au milieux de l’Afrique des Grands Lacs. Hommes, femmes, enfants, aucun Tutsi n’étaient épargnés. Une folie meurtrière fratricide, entre voisin. Le Rwanda a besoin de réponse pour continuer à panser ses plaies, et nous savons où les réponses se cachent après la lecture de se livre. Comme me l’a dit Guillaume, « l’Histoire est un puzzle. » Je lui demanderai qui à la tache de le rassembler ? En espérant que le président Macron continu ses efforts pour révéler les secrets bien enfouis d’une intervention qui aujourd’hui ne fais presque plus de doute, la France a aider des génocidaires.

Pour en savoir plus sur le combat (car il s’agit d’un combat, avec menace physique et autres joyeusetés) de Guillaume Ancel et ses ami(e)s, dont Stéphane Audoin-Rouzeau qui signe une excellente préface dans se livre, laissez moi vous donnez le lien menant sur les articles du Rwanda que l’ancien lieutenant-colonel tient, avec ténacité et brio sur son blog : https://nepassubir.home.blog/category/democratie-politique-et-defense/rwanda-genocide-des-tutsi/

Voici deux extraits extrêmement importants que je partage, avec l’autorisation de l’auteur (pour une fois) :

Extrait 1 :

[…]Je suis sidéré.

– Attendez, on les désarmes et ensuite on va leur livrer des armes, dans des camps de réfugiés, alors que ce sont des unités en déroute, sans doute liées aux milices et, pire encore, au ravage de ce pays ?

Garoh me répond avec son calme imperturbable,

– Oui, parce que les FAR sont à deux doigts d’imploser et d’alimenter effectivement les bandes de pillards. En donnant ces armes à leurs chefs, nous espérons affermir leur autorité. De plus, nous ne sommes que quelques centaines de combattants sur le terrain et nous ne pouvons pas nous permettre le risque qu’ils se retournent contre nous, alors que le FPR nous menace déjà.

Lemoine, son adjoint, ajoute pour l’aider,

– Ancel, nous payons aussi leur solde, en liquide, pour éviter qu’ils ne deviennent incontrôlables, ce que nous sommes souvent obligés de faire dans ces situations.

Je trouve le raisonnement court-termiste et indéfendable : comment avaler qu’en livrant des armes à ces militaires, nous améliorons notre propre sécurité ? Je leur rappelle que nous n’avons plus vraiment de doute sur l’implication des FAR dans les Massacres de grande ampleur qu’aucun d’entre nous ne nomme encore génocide. […]

Extrait 2 :

Pour résumer, nous avons reçus l’ordre de livrer des armes à des génocidaires dans des camps de réfugiés pendant une opération humanitaire et alors que nous étions sous embargo de l’ONU.

Nous avons ainsi transformé ces camps de réfugiés en bases militaires qui allaient ensanglanter l’est du Zaïre pour des décennies. Je ne l’avais pas compris à l’époque parce que je n’osais même pas l’imaginer.

Petite note : le Zaïre est actuellement connu sous le nom de République Démocratique du Congo.

Quelques photos issues du blog de Guillaume, avec l’autorisation de se dernier.

Camp de rescapés Nyarushishi, 1994. Crédit : Guillaume Ancel.
Guillaume Ancel, au centre, opération d’extraction de la famille Correa, juillet 1994. Crédit : Guillaume Ancel.

Je précise que malgré mes contacts avec Guillaume, je vous direz la vérité. Si le livre ne m’avait pas plu, je vous l’aurai dit. Je fais beaucoup d’erreurs (d’orthographes, de grammaires, de conjugaisons je sais…) mais je ne mentirai pas si l’ouvrage m’avait déplu, je le dirais. Mentir dans mes écrits est une chose que je trouve injuste, envers moi-même déjà, et envers le lecteur ensuite. Même si l’auteur de cet (excellent) ouvrage est un ancien lieutenant-colonel de l’armée de terre qui pourrait facilement venir m’influencer en venant frapper à la porte de mon petit appartement avec quelque vieux amis à lui. Dommage pour lui, mon chihuahua, petit mais teigneux ne négocie pas, lui.

Pour finir, j’ai trouvé que Rwanda : la fin du silence aussi bon et intéressant que Vent glacial sur Sarajevo, même, je dirai que Guillaume s’est amélioré dans son écriture et dans le partage de son expérience. Se dévoilant plus, mais toujours aussi clair et « ludique », le conflit, autant de Bosnie que le génocide Tutsi au Rwanda me sont devenus bien plus clairs, plus compréhensibles grâce aux livres de Ancel. Lui qui ne se voyait pas être écrivain. Lui qui semble hanté par sa mission au Rwanda, au point de ne pas lâcher les hauts responsables français, des décennies après, du massacre d’innocents, hommes, femmes et enfants, que la France aurait pu sauver, semble avoir trouver un nouveau combat, car l’écriture est un combat. Et un soldat reste un soldat, du moins mentalement. Ou peut-être pas, c’est à lui de nous le dire, mais son esprit combatif ne semble pas s’être atténué après sa sortie de l’armée. Guillaume ne lâchera pas avant que justice pour les victimes du génocide du Rwanda ne soie rendue. Du moins, c’est mon avis.

Sur ces dernier mots, Guillaume Ancel a sorti sont dernier ouvrage : Un casque bleu chez les Khmers rouges : Journal d’un soldat de la paix, Cambodge 1992.

Impatient de voir dans quelles situations Guillaume va nous mener cette fois. Car c’est à ses côté que nous nous sentons quand on le lis. Impatient de comprendre encore un pan de l’histoire française que je ne connaissais absolument pas.

Je vous laisse, on cogne de manière assez martiale à ma porte et mon Chihuahua se fait nerveux…

Jaskiers

L’histoire de la Shoah | La grande histoire de la Seconde guerre mondiale (article interdit aux moins de 18 ans et aux personnes sensibles)

Quatrième de couverture :

En janvier dernier, le monde commémorait les 75 ans de la libération d’Auschwitz, symbole de la vaste organisation d’extermination perpétrée par les nazis.

Des structures nazies du génocide jusqu’à l’effroyable bilan, en passant par la Nuit de Cristal, et la conférence de Wannsee, découvrez les mécanismes de cet engrenage qui coûta la vie à près de 6 millions de personnes.

Les juifs européens à la veille de la guerre

L’antisémitisme Hitlérien

La Nuit de Cristal

Naissance et essor du système concentrationnaire

La tragédie des ghettos

La Shoah par balles

La logique mortifère du IIIe Reich

La conférence de Wannsee

Les centres de mises à mort (1942-1945)

La logistique de la Shoah

Les camps de la mort

Le journal d’Anne Frank

Un bilan effroyable

Justice et mémoire

Avertissement : mon article contient des photographies et des récits pouvant choquer les plus sensibles.

Le magasine contient une histoire condensée mais avec les faits essentiels pour apprendre, « comprendre » ce qui a amené des hommes et femmes à commettre des horreurs innommables.

Le magasine propose des livres, des exposition, des musées pour approfondir le sujet. Il propose aussi des photographies (celles présentent dans l’article ne sont pas dedans) et de petites biographies des principaux criminels impliqués dans la Shoah.

Nuit de Cristal : Magasin juif saccagé à Magdebourg. (Source Wikipedia)

De l’arrivé au pouvoir d’Adolf Hitler et de son obsession pour les Juifs, jusqu’à sa mort et après. Le magasine explique l’escalade antisémite, de la Nuit de Crystal, pillages des magasins appartenant aux Juifs, incendies criminels des Synagogues en Allemagne, pogromes, jusqu’aux procès de Nuremberg.

Jugement de Nuremberg des plus hauts dignitaires nazis capturés par les Alliés.
(De gauche à droite)
Premier rang : Göring, Hess, Ribbentrop, Keitel ;
Second rang : Dönitz, Raeder, Schirach, Sauckel. (Source : Wikipedia)

Entre ces deux événements. La création des camps de concentrations pour interner les opposants politiques, les «asociaux », les alcooliques, chômeurs de longue durée, les homosexuels. Suivra les exécutions d’handicapés mentaux, arrêtées car critiqué par le pape Pie XII, aux expérimentations de mises à mort par les gaz d’échappements dans des camionnettes, de la Shoah par balle, des ghettos juifs de Lodz, Varsovie ect… jusqu’aux camps de la mort d’Auswchitz, de Treblinka, Sobibor…

Prisonniers affamés du camp de concentration d’Ebensee (7 mai 1945). (Source : Wikipedia)

On n’oublie trop la Shoah par balle. L’assassinat des juifs par les Einsatzgruppen, sections chargées des exécutions des Juifs par balles. Ces sections de « combats » suivaient l’avancée de l’armée allemande dans l’est, réunissaient les juifs des petits villages Ukrainiens, Polonais et Russes pour les exécuter au bord de fosses. Le site le plus connus de ces massacres et le symbole de cette Shoah par balle s’appel Babi Yar.

Shoah par balle : Assassinat de Juifs dans la région d’Ivanhorod en 1942 : une mère protège son enfant avant d’être abattue d’une balle dans la nuque. (Source : Wikipedia)
Shoah par balle : Le 5 juillet 1941 à Zboriv (Ukraine), dénommée Zborów à l’époque, un jeune adolescent est amené sur les lieux du meurtre de sa famille. Il va ensuite être abattu d’une balle dans la nuque par l’officier nazi qui se trouve derrière lui. (Source : Wikipedia)

Je vous conseil très vivement ces livres si le sujet vous intéresse :

La Shoah par balle du père Patrick des bois.

Un livre émouvant et dur à lire sur le combat du Père Desbois pour la recherche des charniers et les restes des victimes de cette Shoah oubliée.

Des hommes ordinaires: le 101e bataillon de réserve de la police allemande et la solution finale en Pologne de Christopher Browning

Le titre dit déjà tout sur le sujet du livre. Comment des hommes d’apparence ordinaire ont-ils perpétrés l’exécution de femmes, d’enfants, de vieillards et d’hommes sans défense.

J’aimerai ajouter à votre liste de lecture tellement de livres, de témoignages, d’ouvrages historiques ect… Je vous conseil pour commencer « Si c’est un homme » de Primo Levi ; « La Nuit » d’Elie Wiesel et « Le grand voyage » de Georges Semprun. Si vous voulez d’autres conseils de lectures, contactez moi en commentaire.

Je crois qu’il est extrêmement important de lire ces témoignages, de ne pas oublier, de continuer à écouté les survivants encore présents, qui malheureusement ne sont plus nombreux. La vue de la jeune génération (dont je fais parti) qui ne connaît rien ou très peu des horreurs de l’Holocauste et surtout la montée en flèche de l’antisémitisme ces dernières années m’inquiète. Cette montée des actes antisémites devrait vous inquiétez aussi. Ce qui s’est passé aux USA récemment, la parole de certains « politiques » prouve que l’humanité et à l’aube de retourner dans ces horreurs.

Ghetto de Varsovie, enfants (1940 –1943). (Source Wikipedia)

La vie est un éternel recommencement. Mais nous pouvons évitez les violences, les horreurs que nous nous infligeons sans raisons. Juste parce que vous avez perdus le contrôle de votre vie, que tout n’est pas rose (elle n’est rose pour personne), ce n’est pas une excuse pour rejeter votre mal-être sur les autres. N’écoutez aucun homme ou femme de pouvoir qui rejette nos malheurs sur une « catégorie » de personne. Tous le monde souffre. Restez humain.

Jaskiers

Le procès de Nuremberg de Annette Wierviorka

Quatrième de couverture :

Allemagne, octobre 1945. Les puissances victorieuses de la Seconde Guerre mondiale s’apprêtent à juger les crimes commis par les nazis. Durant un an défileront devant une cour internationale des responsables de l’Allemagne hitlérienne, sous les yeux attentifs de la presse du monde entier. S’appuyant sur de nombreux documents et témoignages consignés au moment du procès, Annette Wieviorka présente une vision d’ensemble de cet événement majeur du XXe siècle, depuis sa genèse – problématique – jusqu’aux répercussions considérables qu’il eut sur le conception d’une justice internationale.

Annette Wieviorka, historienne, directrice de recherche émérite au CNRS, fut membre de la Mission d’étude sur la spoliation des biens des juifs de France. Elle est l’auteur de nombreux ouvrages, notamment Déportation et génocide : entre la mémoire et l’oublie (Hachette, 1992) et Auschwitz, soixante ans après (Robert Laffont, 2006). Elle a codirigé aux éditions Liana Levi les ouvrages Les juifs de France et Mille ans de cultures ashkénazes.

« Un ouvrage incontournable pour comprendre et expliquer. » Actualité Juive

Il y a pléthore de livre sur le procès de Nuremberg mais j’ai choisi celui de Annette Wieviorka car, lisant beaucoup d’ouvrages sur la Shoah, j’ai vu son nom et son travail plusieurs fois cité.

Wieviorka a écrit ici un petit livre, qui se lit rapidement, elle « vulgarise » et mets sur la table les documents les plus concrets et les plus importants dont ce sont servis les juges (français, américains, russes et anglais) pour juger les personnalités du troisième Reich les plus importants. Hitler et Himmler et Goebbels s’étant suicider, il ne restent qu’à juger Goring, Hess, Ribbentrop, , Donitz, Kaltenbrunner, Speer, Jodl, Rosenberg et Bormann (par contumace).

Il semble facile aujourd’hui de juger des criminels de guerres mais à la capitulation de l’Allemagne Nazi, le terme « génocide » n’est même pas dans le dictionnaire. Il faut aux juges préparer des chefs d’accusations nouveaux, qui devront marquer, pour l’Histoire, les procès contre les criminels de guerre.

Wieviorka signale les dissensions entre les juges, surtout avec les russes, car ils sont compromis à cause du pacte Germano-sovietique signé en 1939 entre les deux puissance pour l’agression et le partage de la Pologne. Les russes sont aussi partisans du « Tous pendus », alors que les juges des autres puissance s’appuie sur un jugement plus partial.

Nous avons aussi le droit à des réactions et des résumés d’entretiens psychologiques des accusés. Le comportement de Goring durant cette année de procès changera. Tout d’abord imbus de lui même et la tête haute, son attitude change quand des films enregistrés après la libération des camps par les Alliés est diffusé en plein procès. Arrivé à la fin, c’est un Goring pensif, amaigris et silencieux qui écoutera sa sentence, mort par pendaison, sans sourciller. Il se suicidera avec une capsule de cyanure dans sa cellule. Personne ne sait comment il s’est procuré cette capsule encore aujourd’hui.

Je laisse au futur lecteur de découvrir comment les autres accusés se sont comportés durant le procès et découvrir comment les juges ont fait de ce procès historique une base pour les prochains criminels de guerre.

Bien sur, je conseil vivement la lecture de ce livre très important pour comprendre le poids de ces jugements et la place qu’ils portent dans l’Histoire, encore aujourd’hui.

Jaskiers

Rwanda ; Ils parlent. Témoignages pour l’histoire.

Quatrième de couverture : Le 6 avril 1994, l’attentat contre l’avion du président Habyarimana marque le début du génocide perpétré contre les Tutsi et le massacre des Hutu de l’opposition. En cent jours, 800 000 personnes sont exterminées. Vingt-cinq ans après, Laurent Larcher a rencontré ceux qui étaient au Rwanda, des soldats de l’opération Turquoise et des responsables politiques, des hauts fonctionnaires qui décidaient depuis Paris de l’action de la France et de son intervention. Pour les interroger : « Qu’avez-vous vu ? Qu’avez-vous fait ? ». Confronté, notamment, aux témoignages de journalistes et d’humanitaires sur le terrain à l’époque, mais aussi à ceux d’anciens soldats de l’opération Turquoise, qui affirment que l’armée française a organisé des opérations offensives, après le début du génocide, contre le FPR de Kagame, le discours officiel se lézarde. Ces entretiens sont des documents pour l’histoire. Ils éclairent de façon nouvelle l’implication de la France, son aveuglement, la faillite morale et politique de nos autorités. Historien de formation, journaliste à La Croix, Laurent Larcher est reporter de guerre, spécialiste de l’Afrique subsaharienne, et auteur de plusieurs livres dont Au nom de la France ? Les non-dits de notre diplomatie (2018).

-La pierre angulaire de ce livre est l’entretien que Mr Larcher à eu avec Guillaume Ancel ( son blog :http://nepassubir.home.blog) après que ce premier ai lu son ouvrage « Rwanda, la fin du silence: Témoignage d’un officier français ». Ancel accuse. notamment la France d’avoir livré des armes aux FAR, les génocidaires, les Hutu, et d’avoir laissé tomber les Tutsis, les laisser se faire massacrer. Larcher, choqué par son témoignage et son entretien avec Ancel, remettant en cause sa vision de l’intervention de la France au Rwanda et sa foi dans la religion Catholique et l’influence de l’Eglise dans le génocide se lance dans une série d’entretiens à la recherche de réponses. J’ai personnellement découvert l’influence de la France sur certain pays du continent Africain, souvent, ou toujours pour l’argent. N’oublions pas que l’armée française est engagée au Sahel actuellement. C’est l’opération Barkhane. Au Mali, l’opération Serval. Et d’autres encore moins connues. Toujours cette présence française qui semble vouloir s’emparer des ressources africaine, tel un vautour survolant ses proies. La Francafrique, la honte pour un pays qui se proclame être la terre des Droits de l’Hommes. Je n’accuse pas les militaires français qui n’ont pas commis de crime de guerre au Rwanda, certains soldats ont même été indignés de ne pas pouvoir intervenir et faire plus. Mais, il y a eu, et c’est important de le signaler, des accusations de viols qui ont pesées sur des soldats Français au Rwanda.

Au final, et c’est rare, je ne conseille pas ce livre. Les différents intervenants se contredisent les uns les autres, le livre fait 700 pages et au final, il n’y a AUCUNE réponse. Les pièces du puzzle, semblent éparpillés et certaines pièces perdues. Ont en sort encore plus confus et frustré…

Rappelons que le génocide des Tutsi au Rwanda à fait 800 000 morts. Les Rwandais ont le droit à la vérité.

Jaskiers

Les Ouïghours, génocide silencieux du XXIème siècle ?

Chaque week end, Combat décrypte le sujet que VOUS avez choisi en début de semaine. Cette fois-ci, vous avez sélectionné le sujet sur le massacre des…

Les Ouïghours, génocide silencieux du XXIème siècle ?

Les élections américaines sont terminées, oui la Covid est toujours là, mais des crimes contre l’humanité sont toujours en cours, en Chine, en Corée du Nord ect… PARTAGEZ – Jaskiers

Source : Combat