
Il y a de ça très longtemps. Impossible pour moi de me rappeler l’année, j’avais dans les 12 ou 13 ans peut-être.
Je vivais chez mon père, dont l’une de ses passions était le moto. Quelque fois, il m’emmenait faire des promenades dans la campagne. C’était si je m’en rappel bien une Yamaha 125 CBR. Ces balades étaient l’un de ces rares petits moments père-fils que nous avions.
Un jour en faisant tourner sa moto, il me dit : « – Tu connais Hervé Vilard ? »
J’avais 12 ans Cher lecteur/lectrice. Hervé Vilard était inconnu dans le bataillon de ma playlist.
À ma réponse négative il me dit : « – C’était l’amoureux à ta mère ! Quand on été ensemble elle l’adorait ! »
Ah bon d’accord. Elle ne m’en avait jamais parlée… Et à mon paternel de rajouter : « – Il habite pas loin d’ici, 25 km environ. Ça te dirai d’y aller ?
– Allons-y, ça va faire une belle et longue balade. »
Nous voilà parti dans la campagne. La moto s’est sympa, mais derrière on se fait sacrément… chier pour être honnête.
Nous passâmes sur des petites routes au milieux des champs. J’en déduisais que mon père n’était pas à son premier voyage dans le village de Mr Vilard. Lui aussi était un fan on dirais !
Nous arrivâmes finalement devant une petite église avec à droite, un très long mur avec une porte.
« – Voila, c’est ici qu’il habite. C’est son église ! Il l’a racheté et rénové. Derrière ce long mur il y a sa maison je crois.
– Ah d’accord. »
C’était propre si je m’en rappel bien. La propreté m’a marqué pour une certaine raison.
On entendit un chien japper derrière le mur.
« – Il y a sûrement le jardinier. Je vais aller toquer à la porte on verra bien, dit mon père.
– D’accord, moi je vais visiter la petite église alors. »
Je rentre dans la petite église, elle était petite, belle et vraiment propre. Là, j’entend la voix de mon père et la voix d’un autre homme. Je décide de sortir.
Mon père parlait avec un monsieur avec les cheveux blancs. Le monsieur avait l’air un peu blasé. Mon père était complètement choqué. Ses yeux étaient grands ouverts et il peinait à trouver ses mots. J’ai compris qui était le monsieur aux cheveux blancs. Hervé Vilard.
« – Voici mon fils Monsieur, il a visité l’église…
– Il a bien fait, il a bien fait.
– Il s’appel Jaskiers, il a —
– Laissez le se présenter je crois qu’il est assez grand.
– Bonjour, votre église est très belle et très propres, dis-je.
– Merci. Tu peux te présenter ?
– Je m’appel Jaskiers, j’ai 12 (ou 13) ans. Je viens de Nevers. J’ai déménagé dans l’Allier avec mon père après la mort de mon frère… Et je suis au collège.
– D’accord très bien. C’est bien d’avoir visité l’église. »
Je ne répondis pas. J’avais tout à coup et sans le connaître pris la mesure du monsieur avec qui je parlais. Mais malheureusement, après cette réalisation, c’était déjà la fin de notre discutions.
« – Hey bien messieurs, je vous laisse repartir, faite bonne route au revoir. »
Nous lui serrâmes la main et partîmes. Sous le choc.
Mon père avait un énorme sourire sur le visage.
« – Dés qu’on rentre, tu appel ta mère, elle ne te croire JAMAIS ! »
Nous n’arrêtâmes pas de rigoler tous le long du chemin à la maison. Même derrière les casques et les vibrations de la moto, on s’entendais ricaner. Mon père était comme un gosse.
Arrivé à la maison, je pris mon téléphone et appela ma mère :
« – Maman ! Devine quoi ! J’ai parlé à un certain Hervé Vilard ! »
Bien sur, il a fallu lui raconter notre aventure et comment s’est passé la rencontre. Elle a peiné à me croire mais elle a compris.
Encore aujourd’hui, je lui raconte l’histoire et elle me répond :
« – Quelle chance tu as eu ! Je l’adore tellement ! J’en suis amoureuse ! »
Voici comment se termine la fois où j’ai rencontré Hervé Vilard sans savoir vraiment qui il était. Je garde en tête le toupet de mon défunt père qui a été cogner chez ce Monsieur comme si il était un ami de longue date du chanteur.
Je ne suis jamais retourner dans son village, ni dans son église, encore moins cogner à sa porte.
Hervé Vilard, la première (et dernière ?) fois que j’ai rencontré un grand artiste et une grande célébrité.
Ce sont des êtres humains comme nous au final. Ce qui m’as marqué, c’est la simplicité du monsieur. Même pas rasé, je présume qu’il faisait son jardin. Il avait par contre l’air fatigué mais heureux qu’un adolescent est visité son église. Église, qui, si je me rappel bien a été rénovée par ses soins car elle appartenait au curé qui l’avait recueillit. L’histoire est belle.
Et j’ai aussi appris que des fois, il fallait juste oser.
Jaskiers