Fils de Gonzo de Juan Fitzgerald Thompson

Quatrième de couverture :

Inventeur d’un genre littéraire nouveau, le Gonzo, Hunter S. Thompson était le wild man de la presse américaine, mais aussi et surtout l’un des grands auteurs du XXe siècle. Il se mettait en scène comme élément principal de ses reportages, écrivait sur les gangs de motards et la contre-culture des années 1960, sur les élections présidentielles et les drogues psychédéliques. Et vivait une vie sulfureuse animée par un cocktail d’alcool et de cocaïne… jusqu’à son suicide, en 2005.

Dans Fils de Gonzo, Juan F. Thompson raconte l’histoire de ce père pas comme les autres et se confie sur son enfance, forcément compliquée quand on est élevé par l’auteur génial mais fou de Las Vegas Parano.

Juan F. Thompson est né en 1964 du côté de San Francisco, en Californie, et a grandi à Woody Creek, Colorado. Il vit à Denver avec sa femme, Jennifer, et leur fils, Will.

« Mais ce qui importe d’avantage pour moi, c’est qu’il était mon père et que j’étais son fils. Et aucun fils ne peut échapper à ce qu’implique cette relation. Bons ou mauvais, faibles ou forts, vivants ou morts, proches ou distants, nos père sont avec nous. » – Juan F. Thompson

Extraits :

À un moment, durant la soirée, les Hell’s Angels ont violé une femme, dans une petite cabane, évènement qui a longtemps hanté Hunter. Au milieu de cette folie, j’étais là, âge d’un an et quelque mois, endormi dans un coin de cabane, bombardé de sensations et d’impressions, sans doute relativement en sécurité, mais dans une situation qui ne cadre pas avec ma conception d’une éducation parentale responsable visant avant tout à protéger sa progéniture.

En 1970, Hunter a couvert le Kentucky Derby pour un magasine éphémère intitulé Scanlan’s, rédigeant le premier article de ce qu’on appellerait le « journalisme Gonzo », terme inventé par un de ses collègues écrivains pour décrire une combinaison unique, propre à Hunter, de subjectivité à la première personne, de rapport factuel et d’hyperbole, rédigée en une prose brute et puissante. Le terme « Gonzo » a fini par qualifier à la fois l’écriture de Thompson et son mode de vie.

[…] Alcoolique, drogué, menant assurément une vie débridée, il était aussi un écrivain brillant, un joaillier de la langue, ce que son aura de personnage incontrôlable semble avoir relégué au second plan. Lorsque les gens entendent le nom de Hunter S. Thompson, s’ils le connaissent, c’est cette image outrancière qui leur vient en premier à l’esprit. Et c’est dommage. Il a toujours été d’abord un écrivain qui au sens le plus exigeant et le plus noble du terme : pour lui, écrire était une vocation, pas un simple métier. Tout le reste était secondaire. La drogue, la famille, les maîtresse, les amis, le sexe, l’aventure, tout cela venait après l’écriture. Et moi je suis arrivé dans son monde en 1964. Il avait alors 27 ans, il était pauvre et vivait dans une cabane non chauffée avec sa jeune épouse.

Bien sur, ce n’est pas un secret et pas besoin d’être Sherlock Holmes pour savoir qu’être l’enfant unique de Thompson ne serait pas une partie de plaisir.

Tous le long de cette biographie, Juan, tout en détestant son père d’un côté et de l’autre l’aimé tendrement, semble chercher à être respecté, à rentrer dans son cercle, à l’assister pour bénéficier de l’attention de son père. Quand on n’y pense, ne serait-ce pas plutôt l’inverse ? Ne serait-ce pas plutôt le père qui devrait être au petit soins pour son enfant, sans bien sûr en faire un enfant roi ?

Il a fallu des décennies à Juan pour enfin recoller (certains) morceaux avec son père, mais c’était toujours le fils qui faisait le premier pas. L’apothéose de leurs relation, le point où ils ont été le plus proche, restera le jour précédant le suicide de Hunter. Juan savait, sans oser le dire que son père n’accepterai jamais la maladie, l’infirmité, la dépendance.

J’ai découvert un aspect que je ne connaissait pas, celui d’être un « fils/fille de ». Loin d’être forcément l’idylle, la vie rêvée, la célébrité d’un ou des parents faits que leurs enfances et leurs vies n’est pas dénué d’embûche, de soucis, de drame.

Se trouver soi-même en essayant de se détacher de la notoriété des parents est une tâche qui semble loin d’être facile. Je ne lis pas forcément les tabloïds, mais on remarque souvent des enfants de stars partirent à la dérive. Riche ou pas, la vie n’épargne personne.

Mais ce qui est intéressant dans se livre, ces que s’est LE FILS de HUNTER S. THOMPSON. Le personnage Thompson est difficilement dissociable du vrai être humain.

La preuve en, c’est Juan qui a du lui même faire les efforts pour construire quelque chose avec lui. Et ce n’était pas forcément une mince affaire. Juan se sentant souvent mise à l’épreuve par son père, notamment au niveau de sa virilité.

L’ouvrage tape aussi dans les cordes sensibles que son les relations parents/enfants quand ces premiers sont addictes. Avec Hunter, accro à l’alcool, à la cocaine et ne crachant que très rarement sur le LSD et autre paradis artificiels , la tâche pour Juan a été de comprendre et d’accepter. Hunter n’a JAMAIS voulu arrêter. Le fiston a dû vivre avec. Voir son père s’autodétruire en quelque sorte en ne pouvant rien faire.

L’ouvrage contient énormément de photographies personnelles de Hunter, Juan et leurs vie de famille, qui bien que compliquée, a résisté jusqu’à la fin pour être présente.

C’est ainsi que ce termine notre série de lecture sur Hunter S. Thompson. Il y a bien sûr encore beaucoup d’ouvrage à lire sur l’homme, mais pour l’instant, ma soif de Gonzo est étanchée et il est tant de passer à d’autres auteurs, d’autres vie et d’autres aventures !

Jaskiers

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Gonzo The Life of Hunter S. Thompson par Jann Wenner & Corey Seymour (english version book)

Quatrième de couverture :

-> Sandy Thompson <-

Hunter was born different – very different. He was angry. He was charming. He was a lot of trouble. And what I always used to say was that he shot out of the womb angry. And then he left the same way.

-> Tom Wolfe <-

Hunter was the only twentieth-century equivalent of Mark Twain. Twain would take dignified things and show their idiocy with few changes. It was very subtle compared to Hunter. Instead of saying ‘Let’s put this thing up against the wall,’ Hunter would say, ‘Let’s just go through the wall.’

Born a rebel in Louisville, Kentucky, Hunter S. Thompson spent a lifetime channeling his energy and genius into landmark works that revolutionised the art of journalism. From his first book, Hell’s Angels – wich chronicled a year spend with the notorious motorcycle gang – to his legendary work for Rolling Stone, he wrote with a voice unlike anything the world had ever heard before.

In this unique biography, the memories of over a hundred people – family, friends, colleagues and contemporaries – combine to tell the full story : his early days in Louisville; raising hell in New Yorks; his campaign to become the sheriff of Aspen; the guns, the drugs, the rants and the roar – all the brilliance and the madness that was uniquely Hunter S. Thompson. Gonzo is a superbly vivid biography of a life writ large, with no excuses.

– Un livre contenant le témoignage de plus de 100 personnes ayant côtoyées Hunter S. Thompson ? Ça promettait et je ne pouvais passer à côté. Et je sais encore un livre sur Thompson. Encore un arrive, le dernier de la fournée !

Ce livre est une biographie audio, ce qui signifie qu’elle ne contient que des souvenirs et témoignages de personnes ayant côtoyés le Dr Gonzo. Avec des témoignages de Nicholson, Johnny Depp, Sean Penn, Marilyn Monson, ses nombreuses ex-femmes et conquêtes, son unique fils Juan, Jann Wenner, des voisins, des proches ect…

Bien sur, voici 2 pépites du Dr Gonzo présent dans le livre, je vous faire un court résumé de ces deux histoire.

Hunter Thompson est chez un voisin à lui. Ce voisin a un enfant. Cet enfant possède une tarentule. Bien sûr Thompson veut la voir ! Il demande donc au gamin de sortir la tarentule de son aquarium, mais avant, Hunter décide que tous 3 doivent se mettre du rouge à lèvre avant de laisser se promener l’araignée sur leurs mains. La femme du voisin entre dans la pièce, elle voit donc son mari, son fils et Hunter, tous peinturlurés de rouge à lèvre jouer avec une tarentule.

Une petite deuxième ? Je vous l’a fais courte.

Hunter décide de mettre un énorme haut-parleur sur sa voiture. Se dirige devant la maison de Jack Nicholson, mets en marche son haut-parleur qui crache des bruits d’animaux tués ou à l’agonie. Il mets des cœurs d’Elans sur le palier de Jack et s’amuse à tiré 2 coups de feu sur sa toiture. Il s’enfuit s’en être vu…

Heureusement car Nicholson avait appelé le Sheriff et le FBI qui se sont précipité chez Jack armés jusqu’aux dents car le massacre perpétué par la famille Manson était encore dans toutes les têtes. Jack ne devinera que plus tard que le Dr Gonzo était l’homme derrière cette mise en scène complètement folle.

Le fait avec Thompson est que je n’arrive pas à dissocier l’homme, l’écrivain et le drogué. Le personnage que c’est crée Thompson, personnage de drogué, alcoolique, incontrôlable, violent, manipulateur, jaloux, manipulateur est en fait lui même. Bien sur l’homme peut se montrer loyal, généreux, aimant, amical mais l’homme a fusionné avec la caricature. La caricature est l’homme, l’addiction à la drogue et à l’alcool l’empêche de sortir de cet camisole. J’ai cherché dans ses écrits une protestation, une révolte contre cette caricature, il y en as, mais tout ce qu’il écrit l’enferme dans cette image, il est resté, pour le grand public le camé de Rolling Stone qui écrit sur les événements perché à l’acide, LSD et alcool. Son rêve d’être reconnu comme un Hemingway ou un F. Scott. Fitzgerald ne sait jamais réalisé. Mais il a inventé son propre style journalistique et marqué l’histoire des lettres américaines.

L’homme est le mythe. Jusqu’au bout.

Jaskiers

Hunter S. Thompson Journaliste & hors la loi de William McKeen

Quatrième de couverture :

Hunter S. Thompson (1937-2005) est devenu un mythe de son vivant, comme d’autres écrivains américains avant lui – Twain, Hemingway, Mailer, Kerouac, Burroughs, Capote – avec lesquels il avait en commun cette propension peut-être typiquement américaine : transformer la littérature en spectacle et le spectacle en littérature.

Poussant cette logique jusqu’au délire, chargé d’alcool et de drogues, ne respectant que ses propres règles, se mettant lui même en scène dans des reportages épiques et férocement drôles, notamment pour le magazine Rolling Stone, il a inventé une sorte de journalisme hors-la-loi : le Gonzo.

En trois livres – le récit de sa vie avec un gang de motards (Hell’s Angels), une virée à Las Vegas à la poursuite du Rêve Américain (Las Vegas Parano) et son compte rendu au jour le jour de la campagne de réélection de Richard Nixon (Fear and Loathing : on the campaign trail ‘72) – il a donné voix et sens à l’effondrement des idéaux de la jeunesse des années 1960. Son influence sur les générations suivantes d’écrivains et de journalistes est colossale.

Une biographie de grande ampleur s’imposait, capable de faire la part entre l’homme, l’écrivain et le personnage. C’est le défi qu’a relevé William McKeen. Comme l’écrit Philippe Manœuvre dans sa préface : « Le livre que vous allez lire est captivant, fascinant, bien documenté et surtout relativement détaché. Pas facile de le rester en écrivant sur ce Hunter Thompson qui continue d’exercer une destructrice fascinante sur sa descendance. »

Et oui, ENCORE un livre sur le Dr (oui, le monsieur s’était autoproclamé Docteur en journalisme) Hunter S. Thompson. Et cette fois, nous avons le droit à une biographie !

Une biographie faite avec des mots simples, des témoignages parfois crus, dur, vrais. Pas de langage extravagant. Ce livre parle avant tout et surtout de l’homme, l’être humain, plutôt que de l’artiste. Même si les deux sont liés.

Mais me voilà encore face à un dilemme pour écrire cette article. Essayer de ne pas trop en dévoiler sur l’œuvre et sur l’homme pour vous laisser le plaisir de lire cette biographie qui s’avère être une des plus intéressante sur une personnalité de la littérature américaine. Je ne voudrai pas, en aucun cas, vous gâcher le plaisir que j’ai pris à le lire.

Mais voilà ce que j’ai appris, en faisant large.

L’homme était un « gentlemen du sud » avec ses proches, et un personnage avec le publique. Ce personnage était censé être un rebelle bourré à la cocaïne, au whisky et tirant avec son revolver à n’importe qu’elle heure du jour et de la nuit. L’homme quand à lui était très lunatique, parfois violent mais plus souvent agréable, érudit, ouvert d’esprit fidèle et directe. L’homme s’est parfois, et surtout à la fin de sa vie, fait manger par son propre personnage. Coureur de jupons invétéré. Il était un père souvent distant, un frère tout aussi distant et un fils… distant.

Hunter S. Thompson, journaliste & hors la loi… mais toujours à la recherche de ce quelque chose, du rêve américain ? De l’amour parfait et inconditionnel d’une femme ? Torturé et enfermé par le personnage qu’il s’est lui même créé et laissé enfermer avec ? À vous de vous faire votre avis. Mais ce qui est sur c’est que vous découvrirez l’homme derrière la cigarette.

Extrait :

[La première visite de Thompson dans les locaux de Rolling Stone]

Puis Hunter fit son apparition, vêtu d’une chemise hawaïenne, coiffée d’une perruque de femme blonde, mâchoires crispées sur son fume-cigarette : on aurait dit une sorte de Franklin Roosevelt pris de folie. Il portait une sacoche contenant des chapeaux, d’autres perruques, des sirènes de polices, des couteaux, des fusées éclairantes, quelque manuscrits, et maintint sur ses genoux deux cartons de bières en se vautrant sur le sofa. […]

Hunter parlait comme il écrivait. Il se mit à cracher son venin sur les avocats, les promoteurs cupides d’Aspen, les agents immobiliers, les développeurs, les stars de ciné bidon… Toute la création ou presque. […] Personne d’autre n’eut la chance de parler. « Du rock oral » dira Lombardi. […]

Jaskiers

Gonzo Highway de Hunter S. Thompson

Quatrième de couverture :

Le 21 février 2005, Hunter S. Thompson se tirait une balle dans la tête. Une mort en accord avec la vie qu’il avait choisie – et un point final mis à l’œuvre la plus délirante et la plus féroce de la littérature américaine. Inventeur du journalisme « Gonzo », ou le reporter est à la fois l’auteur et le héros de ses articles, Thompson était alors reconnu depuis peu comme un véritable écrivain. Gonzo Highway, recueil de lettres et de papiers divers, apparaît comme la quintessence de son univers : explosif et comique, sur fond d’autodérision et de saine colère. « J’ai l’impression que les gens préfèrent mes lettres à mes articles », écrivait Thompson. Une chose est sûre : il s’y montre à son meilleur, trublion politique et voyageur lucide, portant haut sa fascination teintée de haine pour le rêve américain – qu’il perpétue en s’acharnant à la détruire.

« Découvrir la littérature sauvage [de Hunter S. Thompson], c’était comme se faire gifler d’un coup par les Stones ou les Clash après des années d’écoute de Georges Brassens : une sensation physique, électrique, sexuelle, le sentiment de coller au plus près à l’urgence du monde et du moment. »

Serge Kaganski, Les Inrockuptibles

Allez, on continus avec les œuvres de la tête brûlée du journalisme américain ! Cette fois, on s’attaque à la correspondance de Thompson avec son entourage. Thompson peut être un petit romantique, un magicien des mots et du style, mais de l’autre côté, il peut être un homme dont les tourments qui l’ont forgés (et, il faut le dire que ces tourments, il l’ai cherchés !) ont fait de lui un épistolier au langage cru et directe. Un petit peu comme Hemingway. Ernest était même moins violent que Thompson… C’est dire quel genre de bonhomme était Hunter.

Ce livre regroupe des lettres de Thompson envoyé à ses ami(e)s, collègues et « ennemis ». Autant dire que les échanges épistolaire des écrivains est un truc que j’adore lire. Ils contiennent parfois de petites perles, des compléments, une nouvelle perspective sur l’auteur. C’est toujours intéressant, on a l’impression de rentrer dans leurs intimités. Bien sur, si toutes les lettres et courriers que vous aviez envoyé durant toute votre vie se retrouver dans les mains du public, cela ne vous plairez sûrement pas. Je me suis toujours demandé si partager, et lire, ses lettres privées, ne posaient pas un problème éthique, de respect tout simplement. Mais c’est comme tomber sur un magasine people dans la salle d’attente d’un médecin (ou en magasin), on ne résiste pas à jeter juste un petit coup d’œil… Juste pour voir, n’est-ce pas ?

Mais avec Thompson, n’ayez aucun scrupule, il a gardé des copies carbones de toutes ses lettres, pour la postérité.

J’ai souvent considéré Thompson comme un écrivain hurluberlu, accro à l’alcool et à la drogue et aux sensations fortes. Il l’est, en quelque sorte, mais son écriture, ses lettres, ses romans et articles m’on montré une autre facette de l’homme. Très intelligent, sensible, timide et passionné de lettres américaines. Un homme de son siècle ? Non, je dirai en dehors de la courbe, dans le « turfu » comme diraient les jeunes d’aujourd’hui.

Extrait :

Au mois de juin, Hunter était complètement fauché, il s’était fait tabasser par la police, et coffrer pour troubles sur la voie publique et refus d’obtempérer. Il en était réduit à boire de l’eau de pluie, exposé aux piqûres des puces d’eau. Pressentant qu’il risquait un an dans une prison portoricaine, il s’échappa en voilier, cap sur les Caraïbes.

Il m’écrivît des Bermudes : « Cher Monsieur, je m’appelle H.S. Thompson et je souhaiterai travailler pour le San Juan Star… J’ai cru comprendre que Porto Rico était une endroit formidable… Je tiens cette information de trois types rencontrés à l’asile, dans le nord de l’État de New York… C’étaient des gars bien, et j’ai pu comprendre pratiquement tout ce qu’ils disaient. » […]

Sa vie obéi à des desseins inconnus de la plupart des mortels.

Les outils que Hunter allait utiliser par la suite […] dans le bouillonnement de son imagination : un esprit vif et tordu, un sens inné de la moquerie gratuite, le goût de l’excès, une suprême confiance en soi, un sens de la narration puisant à la source d’un ego blessé, et la colère caractéristique du hors-la-loi vertueux.

« Je n’ai pas encore trouvé de drogue qui défonce autant que de s’asseoir à sa table de travail pour écrire » –

Hunter S. Thompson

Jaskiers

Fear and Loathing at Rolling Stone de Hunter S. Thompson (English version book)

Quatrième de couverture (en anglais) :

Edited with an Introduction by Jann S. Wenner

Glorious… wave upon wave of wild, ferocious, perfectly rendered prose… Thompson changed the meaning of journalism’ – Wall Street Journal

This is the king of Gonzo journalism’s most scorching, original and inspired work for Rolling Stone, showing a writer’s evolution at the magazine that he helped put on the map. From Thompson’s first piece – on his infamous run for sherif of Aspen in 1970 on the freak party plateform – to his last essay on the Kerry/Bush showdown in 2004, via portraits of Nixon, Watergate, Vietnam and Muhammad Ali, this volume also includes some articles not previously collected, as well as correspondence between Thompson and his friend and editor, Jann S. Wenner. The result is a vital portrait of a writer as he pursues his lifelong obsession : The Death Of the American Dream.

‘The great comic writer of the twentieth century’ Tom Wolfe

Un dilemme s’est imposé à moi pour écrire cette article. Je comprend l’anglais, mais l’écrire est une autre pair de manche ! J’ai donc décidé d’écrire mon article sur ce livre en français. Sachant que la plupart de mes abonné(e)s sont français, et sachant que mon anglais écrit est horrible.

Hunter S. Thompson est le créateur d’un genre de journalisme appelé Gonzo.

Le journalisme Gonzo, c’est quoi ?

Un journaliste Gonzo est un journaliste qui s’infiltre, voir se fond dans son sujet d’écriture avec comme particularité une subjectivité assumée et de l’humour. Le journaliste DEVIENT le sujet.

Qu’est ce qu’on apprend à lire ce livre de Thompson ?

Déjà, que Las Vegas Parano est tiré d’une histoire plus ou moins vraie. Hunter S. Thomson, s’étant présenté à l’élection de Shérif de Aspen (Colorado). Il a perdu, mais de très peu ! S’appuyant sur une politique réunissant les « Deglinguosses » (c’est moi qui traduit, à ma sauce), c’est à dire les laissés pour compte, les drogués, les types qui « écoutent du rock », ont appellerais cela la « Sub-Culture » aujourd’hui.

Grâce à cette presque victoire, il réussis à se faire inviter à Las Vegas à… Une convention pour policier et procureurs sur la drogue. Lui, et son avocat Acosta se rendent donc à cette conférence, défoncés à la marijuana, aux Quualudes (somnifère moyennement puissant, mais qui mélangé à d’autres drogues peut faire l’effet d’un LSD) et à l’acide.

La scène où les deux lurons défoncés racontent à un policier accoudé à un bar que des « drogués à la marijuana devenez des vampires. Qu’ils coupaient les têtes de vendeurs de fast-food pour sucer leurs sang et qu’ils les démembraient pour faire des rites sataniques sur les parkings ». Bien sur, tout cela est faux, mais les voir se payer la tête d’un pauvre policier venant d’un patelin perdu d’Amériques est hilarant. Moins pour le policier c’est sur, mais quel toupet.

Ce livre est aussi un énorme complètement à la lecture du livre de Thompson sur l’élection présidentielle américaine de 1972.

Chose que l’on apprends aussi, c’est que Hunter déteste suivre la politique mais va quand même devenir un grand journaliste politique.

Aussi, vous apprendrez comment il a construit son alter-égo Raoul Duke… et se s’autoproclame chef de la rédaction des sports. Raoul est le type qui aime faire sa loi. Il « menace » la rédaction de Rolling Stone, alors à ses tout débuts, que si il voit de la drogue ou des personnes shootées a la rédaction, il leurs cassera la gueule et démissionneras. Le truc, c’est que Raoul Duke est aussi un gros Junkie lui même. Thompson s’amuse donc à utiliser son alter-égo pour faire rire son lecteur (et la toute jeune rédaction de Rolling Stone).

Vous pensez que c’était finis ? Lisez l’oraison funèbre écrit à la disparition, toujours mystérieuse, de son avocat Acosta avec lequel il a eu beaucoup de problème pour publier son roman « Las Vegas Parano ». Je vous laisse découvrir cet article délirant dans le livre.

Aussi, lisez l’article sur le jour où il secoure un juge et ses prostitués au bords d’une route. Le sauvetage finit avec des échanges de coups de feux avec la police.

Lisez le jour ou, défoncé à la coke, il décide de réciter des passages de la bible en plein hôtel jusqu’à provoquer l’intervention de la sécurité.

Ou le jour où le trésorier de Rolling Stone a reçu une facture de 7 000 $ parce que Hunter avait décidé, pour une raison encore inconnue, de brûler les canapés de l’hôtel. Il était censé écrire un article… qu’il n’écriera finalement pas pour des raisons tout aussi mystérieuses.

Il l’avoue et le revendique, depuis tous jeune, il est un hors-la-loi. Il connaît ces derniers, sait comment les gérer et écrire des articles à ce propos.

Mais absolument rien ne vaut sa haine ténue envers Nixon et Bush Jr.

Des pépites d’humour saupoudre tout ses articles. Le journalisme Gonzo, s’est ça aussi !

Le journalisme de Hunter ne plait pas forcément à tous le monde. Mais l’homme et l’écrivain sont indissociables. Ses articles sont lui, SON expérience. À vous de découvrir pour voir si le Gonzo est pour vous !

Jaskiers

C’est dimanche, voici un peu de Hunter S. Thompson, le journaliste Gonzo et tête brûlée de l’Amérique!

La paranoïa, ça n’existe pas. Vos pire cauchemars peuvent devenirs réalités à tout moment
Sur ma tombe, ils graveront, ÇA NE VA JAMAIS ASSEZ VITE POUR MOI.
Un Homme qui procrastine par choix va inévitablement voir ses choix choisi pour lui par les circonstances.
Je déteste me faire l’avocat de la drogue, l’alcool, la violence ou la folie pour tous le monde, mais ça a toujours fonctionner pour moi.
Si vous voulez jouez au fou, vous devez être payer pour le faire, sinon vous allez finir derrière les barreaux.
« C’est notre pays. Ce n’est pas le leurs (les néo-nazis). C’est pas un paquet de vendeurs de voitures d’occasions de Californie du sud (qui feront leurs lois). Dans une démocratie, vous devez être acteur ». Le contexte de ce gif : Hunter S. Thompson tire sur la maison de son voisin fasciste avec un Luger, arme de prédilection des Nazis pendant la Seconde Guerre Mondiale. Hunter la tête brûlée était farouchement anti-nazi.

Voilà quelques citations, qui je pense résument bien l’homme et sa mentalité. Je n’endosse pas forcément tout ce qu’il dit, ou tous ce qu’il a fait. Mais je lis actuellement un livre qui regroupe ses articles dans Rolling Stone, et une de ses phrases m’a marquée, il dit qu’il ne se voyait pas faire autre chose dans sa vie que d’écrire. Il a donc écrit sur ce qu’il connaissait le plus, tout en combattant la société américaine encore un peu puritaine et borderline fasciste des années 70. Voir son livre « Fear and Loathing on the Campaign Trail ´72 » où il suit, tant bien que mal, la campagne de Nixon, l’homme qu’il déteste par dessus tout.

Bon dimanche à vous !

Jaskier

Rhum express de Hunter S. Thompson

Quatrième de couverture :

Dans les années cinquante, Kemp, jeune journaliste globe-trotter, buveur de rhum confirmé et alter égo de l’auteur, quitte Greenwich Village pour Porte Rico où il a décroché un boulot de reporter au San Juan Daily News. Toutes sortes d’individus y travaillent : misanthropes désabusés, ratés, ambitieux prêt à refaire le monde, tous parias en quête d’une existence meilleure sous les tropiques.

Mais la paradisiaque triade rum, sex, sun vire aux cuites prolongées, aux fêtes débraillées, à la sexualité sauvage. Et en même temps qu’il bute contre la dérisoire liberté de l’ennui, Kemp assiste à la longue agonie d’une île rongée par l’argent, les ambitions de l’Amérique et la compromission hypocrite des journalistes.

Premier roman d’un écrivain qui deviendra célèbre, Rhum express, chronique mordante d’une désillusion, tranche avec tout ce que l’on connaît de Hunter S. Thompson.

Une petite rédaction de journalistes américains en plein Porte Rico dans les années suivant la Deuxième guerre mondiale… Imaginez ! Des tous jeunes trentenaires alcooliques, dépressifs, névrosés, violents dans une partie du globe qui ne tient pas forcément à la présence de ces Yankees insolents.

Hunter nous offres pour notre plus grand bonheur le bordel total dans lequel ces journalistes, perdues dans une époque de questionnement et de recherches intenses de sens et de sécurité, qui se saoul à grands coups de rhum et de bières.

Il partage avec nous des personnages loufoques, d’autres au bout de la corde et d’autres aux ambitions douteuses qui s’entremêlent sur l’île de Porto Rico. Nous partons avec eux dans des péripéties et des petites aventures souvent stupides, pathétiques avec un arrière goût de politique et de philosophie.

Jaskiers

Hell’s Angels de Hunter S. Thompson

Quatrième de couverture :

« Nous, mon pote, on est des irréductibles. Dans une Amérique conditionnée à quatre-vingt-dix-neuf pour cent, on est les un pour cents d’irréductibles inconditionnels, et on crache dans leur soupe. Alors, mon pote, viens pas me parler Sécu et contredanses – parce que, laisse-moi te dire, tu prends ta femme, ton banjo, ta bécane et tu te tires. On a eu cent fois à se battre, et on s’en est toujours tirés à coups de poing et de botte. Laisse moi te dire, mon pote, que sur la route, on est les rois. »

Année 1960. Hunter S. Thompson passe un an avec les Hell’s Angels, des bikers qui se considèrent comme « la plus redoutable horde motorisée de toute l’histoire de la chrétienté ». En retraçant leur histoire, en décrivant leurs beuveries et leurs bagarres, le futur auteur de Las Vegas Parano aura façonné l’un des principaux mythes de la contre-culture américaine.

Le fameux journalisme Gonzo de Hunter S. Thompson, le « journaliste hors-la-loi », la tête brûlée, ne pouvait être que la seule personne à s’aventurer 1 ans avec les Hell’s Angels, un gang de motard qui connu ses heures de gloire peu après 1960 grâce à leurs comportements, leurs looks et surtout leur Harley Davidson.

Il suit ses cavaliers hors-la-loi des temps modernes pendant une année. Entre beuverie, bastons, sexe, drogue et déboires avec la police et la justice. Thompson est au milieu des déboires de ces bikers, il écrit ses articles, débats et parlent avec eux.

Ils sont jeunes, se sentent reclus de la société et se veulent les derniers hommes libres. Sauf que la police et la justice les talonnent. Entre accusation d’agression envers des agents de polices, de civiles, de bars et stations services misent à sac, violes collectifs, agressions sexuelles, les Angels se font une réputation… Grâce aux médias de masses qui s’en mêlent.

Hunter étudie l’influence de ce médias sur le gang, ils gagnent une immense notoriété, partout où ils passent, ils deviennent un objets de curiosité, une attraction. Pendant que certains les détestent, d’autres les admires. Mais les Angels se retrouvent perdus, voir diviser devant le fait qu’ils sont maintenant des stars et non des marginaux.

Hunter S. Thompson est l’un des écrivains qui le fascinent le plus, avec Hemingway.

Je conseil si vous êtes intéressés par se genre de sujet mais certains passages sont difficiles à encaisser

Jaskiers