Le livre noir par Ilya Ehrenbourg et Vassili Grossman

Quatrième de couverture :

Le 22 juin 1941, les troupes allemandes envahissent l’Union soviétique. « L’opération Barberousse » est, aux yeux d’Hitler, le début de la guerre d’anéantissement du « judéo-bolchevisme ».

Alors que son armée est obligée de reculer, Staline accepte la création d’un Comité antifasciste juif. Au cours d’une tournée aux États-Unis, une délégation de ce comité rencontre Albert Einstein qui suggère que soient désormais consignées dans un « livre noir » les atrocités commises par les Allemands sur la population juive d’URSS.

Réalisée sous la direction d’Ilya Ehrenbourg et de Vassili Grossman, cette relation « sur l’extermination scélérate des Juifs par les envahisseurs fascistes allemands dans les régions provisoirement occupées de l’URSS et dans les camps d’extermination en Pologne pendant la guerre de 1941-1945 » est assez avancée en 1945 pour être envoyée au procureur soviétique du procès de Nuremberg, puis aux États-Unis où elle est publiée.

L’édition russe du « livre noir », elle, ne verra jamais le jour : d’abord censurée, elle sera définitivement interdite en 1947.

En 1952, les principaux dirigeants du Comité antifasciste Juif sont condamnés à mort et exécutés d’une balle dans la nuque.

Après l’écroulement de l’URSS et grâce à Irina Ehrenbourg, la première édition intégrale en russe du Livre noir a enfin pu être publiée en 1993 à Vilnius.

La présente édition se veut le plus fidèle possible à ce livre retrouvé, terrible page d’histoire directe et témoignage bouleversant.

Cher(e)s lecteurs et lectrices, habitué(e)s du blog, je pense que depuis tous le temps que vous me suivez, vous avez remarqué à quel point la Shoah tient une grande place dans mes lectures. Depuis tout petit, j’essaie de comprendre ce qu’il s’est passé après être tombé par hasard sur un livre de mon grand-père sur l’Holocauste.

Je ne sais pas ce que je recherche. Je me contente de lire, beaucoup, de récit sur cette tragédie et j’emmagasine l’horreur, comme si j’étais une éponge. J’ai l’impression que je le dois, pour les victimes et les survivants. Je ne fais que lire après tous, je n’ai pas vécu de tels horreurs mais quelque chose en moi me pousse à lire ces témoignages pour ne pas oublier. Dans ces temps troublés, je crois qu’il est important de se rappeler comment tout bascule, à une vitesse vertigineuse. Ces lectures permettraient à certaines personnes de relativiser la situation et à faire de notre monde un endroit plus humain.

Ce livre représente l’ouvrage le plus horrible sur le génocide des Juifs par les allemands durant la Seconde Guerre Mondiale sur le front de l’Est. Une véritable entreprise d’extermination des Juifs et des Russes. Aucunes pitiés de la part des bourreaux, allemands, lettons, ukrainiens, roumains ect…

Fort d’avoir lu le journal de guerre et les deux fresques magnifiques de Vassili Grossman sur la mythique bataille de Stalingrad ; Vie et destin et Pour une juste cause, je savais que l’homme, l’écrivain, l’humaniste (?) russe était un homme intègre, talentueux et courageux. Il est le principal collaborateur de ce livre.

Je ne connais que sommairement Ilya Ehrenbourg, journaliste, comme Grossman, bon écrivain, je me suis dis qu’il fallait sauter le pas et le lire, dans cet ouvrage. J’ai découvert le travail de Ehrenbourg. Une plume émouvante mais gorgée de propagande soviétique.

J’ai encore en tête ma lecture de la découverte de Treblinka par Vassili Grossman. Un récit que nous devrions lire à l’école tellement est puissant et émouvant ce texte de la découverte par un russe Juif d’un camp d’extermination nazie. J’ai aussi en tête cette immense fresque qu’il a écris sur la bataille de Stalingrad, , œuvre de toute une vie, Vassili se l’est vu retiré par le KGB. Anéanti par la disparition du travail le plus important de sa vie, il trouvera le papier carbone qu’il a utilisé pour écrire son roman, l’envoya en deux exemplaire au-delà du rideau de fer ou ses deux livres seront publié. Romancier qui a vite découvert les dangers du communisme durant la guerre, son talent est digne de celui des plus grands écrivains russes, courageux et poétique dans ses écrits, cela lui coûtera sa santé et des démêlés avec la terrible justice soviétique. Il échappera de peu à une punition sévère.

Comment vais-je bien pouvoir parler de se livre ?

Ce que je savais sur Ilya Ehrenbourg était éparse. Je savais qu’il était parti en Espagne, couvrir la guerre civile espagnole pour le compte d’un journal russe (par ailleurs, il y rencontrera Hemingway), qu’il était un grand ami de Grossman même si des tensions sont apparu à cause des doutes sur le communisme de ce dernier. Il était aussi bien connu de Staline. Il était le journaliste le plus lu d’URSS. En tous cas, pas besoin de vous dire à quel point il était dangereux d’être lu par Staline. Lui aussi passera à travers les mailles des purges antisemites de Staline. Ce ne sera malheureusement pas le cas de beaucoup de collaborateurs du Livre Noir.

Le publication du livre noir a été un combat, politique surtout. Dans l’URSS de Staline jusqu’a l’effondrement du mur de Berlin.

A cela, il faut ajouter plusieurs points de vues divergeant sur la construction et direction du livre. Ehrenbourg voulant des récits de survivants et de témoins uniquement, Grossman voulant apporter à ces témoignages des réflexions. Ce dernier aura gain de cause.

Bien qu’Ehrenbourg quittera le navire, son travail sur le projet ayant été considérable, il sera crédité aux côtés de Vassili.

Le travail des traducteurs est impressionnant. Ils ont réussis à retrouver les originaux, grâce à la fille d’Ehrenbourg, du Livre Noir, permettant au traducteurs de rajouter les passages censurés par les organes de censures soviétiques. Il est bien sûr à nous de faire attention à la propagande russe, pas vraiment subtile, disséminée dans les récits. Seul les récits écrits par Vassili Grossman semblent omettre cette dimension propagandiste, du moins l’apposer avec plus de tact, de distance et de discrétion. Il est d’ailleurs difficile d’oublier que la majorité des auteurs de ce livre ont été exécutés, ainsi que beaucoup de survivants des horreurs nazies, par les purges staliniennes. Parce que Juifs, parce que fait prisonnier par les allemands au lieu de se battre jusqu’à la mort, parce qu’avoir survécu à l’horreur nazie signifiait, pour Staline, un certain degré de collaboration avec l’ennemi.

La fin du livre contient les portraits de ces auteurs/collaborateurs qui ont aidé à la création de ce livre pour l’Histoire et la mémoire du peuple Juif exterminé en Europe de l’Est. La plupart, hommes et femmes, ont été exécuté par Staline. Hitler mort, Staline a continuer la persécution des Juifs d’Europe de l’Est. (Voir mon article sur l’ouvrage de Timothy Snyder : Terre de sang L’Europe : entre Hitler et Staline.)

Sur le livre maintenant.

J’ai appris que plusieurs centaines (milliers ?) de ghettos ont existé. Dans des villes et des villages et des hameaux perdus de l’Europe de l’Est.

Que les femmes et les enfants étaient souvent enterrés vivants, pour économiser les balles. Les bébés étaient attrapés par les pieds pour être fracassés sur le sol devant leurs mères.

Qu’il existait moult camps de concentrations. De petites tailles mais tout aussi cruels et meurtriers que les plus grands et les plus connus par le grand public.

Que les massacres perpétués à Oradour-sur-Glane et Tulles en France étaient commis quotidiennement sur le front de l’Est. D’ailleurs, je crois que les unités ayant commis ces exactions en France venaient du front russe.

Que la torture et l’humiliation étaient une partie importante du génocide. Tuer n’était pas suffisant, il fallait humilier.

Que les bandes de partisans soviétiques n’étaient pas une légende et que beaucoup de Juifs les ont rejoin et ont combattu les nazis armes à la mains, beaucoup préférant donner chèrement leurs peaux, femmes, enfants et hommes confondus.

J’ai, comme toujours pour ce genre de livre, hésité à partager des extraits de l’ouvrage avec vous. Comme vous en avez sûrement conscience, le livre contient des horreurs perpétrées par l’être humain sur d’autres êtres humains, des humiliations, des meurtres et des tortures que personnes n’auraient imaginé. Une preuve, comme si l’on en avait encore besoin, que l’Homme est le pire des animaux.

Dire que ces exactions font parties du passé n’est malheureusement pas vrai. Les camps de concentrations pour les Ouïgours en Chine en est la preuve. Et si ce n’était que ça…

Tous les jours, des innocents sont opprimé sans que personne ne bouge le petit doigts.

J’ai décidé de partager avec vous une poignée d’extraits extrêmement choquants. Ne les lisez pas si vous ne le sentez pas.

Extraits :

ATTENTION LES EXTRAITS SONT CHOQUANTS

Dans la note du 8 septembre 1944 intitulé « Le projet du Livre noir mentionné par Ehrenbourg et destinée aux ‘instances compétentes’ [Staline], il était dit : ‘Ce livre sera constitué de récits de Juifs rescapés, de témoins des atrocités, d’instructions des autorités allemandes, de journaux intimes et de témoignages de bourreaux, de notes et de journaux de personnes ayant échappé aux massacres. Ce ne sont pas là des actes, des procès verbaux, mais des récits vivants qui doivent faire apparaître la profondeur de la tragédie.

Il est extrêmement important de montrer la solidarité de la population soviétique. (…) Il est indispensable de montrer que les Juifs mouraient courageusement, de s’arrêter sur les actes de résistance. – Ilya Ehrenbourg

Les jours d’orgies, les SS ne tiraient pas. Ils transperçaient la tête des prisonniers avec des pics ou bien la fracassaient à coups de marteau, ils les étranglaient et les crucifiaient en leur enfonçant des clous dans la chair.

On faisait entrer les Juifs dans une immense salle qui pouvaient contenir jusqu’à mille personnes. Les allemands faisaient passer dans les murs des fils électriques qui n’étaient pas isolés. Les mêmes fils passaient dans le sol. Lorsque la salle était plein de gens nus, les allemands branchaient le courant. C’était une gigantesque chaise électrique dont n’imaginait pas qu’elle pu être inventé, même par l’esprit le plus malade.

Il avait construit une cage en verre sur un mirador. On y mettait un Juif qui mourrait à petit feu à la vue de tous.

La nuit, les allemands attaquaient les maisons Juives et en tuaient les habitants. Ces meurtres étaient perpétrés de façon particulièrement cruelle : on crevait les yeux des victimes, on leur arrachait la langue, les oreilles, on leur défonçait le crâne.

Les petits enfants, dès qu’on les avait fait descendre des camions, les policiers les enlevaient à leurs parents et leur brisaient l’échine contre leur genou. Les nourrissons, ils les lançaient en l’air et leur tiraient dessus, ou bien ils les attrapaient sur la pointe de leur baïonnettes, et les jetaient ensuite dans les fosses.

Deux Juifs avaient été découverts dans leurs caches. Les allemands en jetèrent un à terre et lui recouvrirent le dos de morceaux de verre, puis ils ordonnèrent au second de lui marcher dessus.

Les petits enfants, épuisés et faibles, se mirent à pleurer : leurs petits bras se fatiguaient et retombaient tout de suite. Pour la peine, on les leur coupait avec des poignards, ou bien on leur rompait la colonne vertébrale, ou bien encore, élevant l’enfant au-dessus de sa tête, le fasciste le jetait de toutes ses forces sur la chaussée pavée : après un tel choc, la cervelle de l’enfant jaillissait de son crâne éclaté.

Les allemands assassinèrent les Juifs des bourgades de façon horrible, en les jetant vivants dans les flammes. Dans la brigade de Charkovchtchina, on coupait la langue, on crevait les yeux, on arrachait les cheveux des gens, avant de les tuer.

Cher père ! Je te dis adieu avant la mort. Nous avons très envie de vivre, mais inutile d’espérer, on ne nous le permet pas ! J’ai tellement peur de cette mort, parce qu’on jette les petits enfants vivants dans les fosses. Adieu pour toujours. Je t’embrasse fort, fort.

Les enfants se mirent à crier. « Tante, où est-ce qu’on nous emmène ? » Bélénovna leur expliqua calmement : « À la campagne. On va aller travailler. »

On a trouvé dans une fosse près de Morozovsk les cadavres d’Eléna Bélénova et des six enfants Juifs.

Note de bas de page : le docteur Fainberg, sa femme et sa fille t’entêtent de se suicider en s’ouvrant les veines et en prenant de la morphine, mais les allemands les envoyèrent à l’hôpital, les soignèrent, après quoi ils furent fusillés.

Je me suis procuré un morceau de fil électrique, et un jour, à l’aube, je me suis pendu. Mais mon râle d’agonie a été entendu et on m’a décroché. Pour me punir, on m’a battu, on m’a brisé trois côtes. Je n’avais pas le droit de disposer de la vie, ce droit appartenait aux allemands.

J’ai fais mon exercice de mémoire en lisant se livre. Un exercice très difficile, découvrant ce qui est de plus exécrable, d’incroyablement sadique et mortel chez l’être humain.

Pourquoi ai-je lu se livre, ce genre de questions reviennent souvent dans mes articles sur la Shoah et la littérature de guerre/concentrationnaire. Je laisse ces mots de Vassili Grossman, présents dans l’introduction de ce livre, parler pour moi et finir cet article.

Puisse la mémoire des hommes conserver jusqu’à la fin des siècles le souvenir des souffrances et des morts atroces de ces millions d’enfants, de femmes et de vieillards assassinés. Puisse la mémoire sacrée des suppliciés être le gardien formidable du bien, puisse la cendre de ceux qui furent brûlés interpeller le cœurs des vivants pour enjoindre les hommes et les peuples à la fraternité. – Vassili Grossman

Jaskiers

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Le magicien d’Auschwitz de J.R. Dos Santos

Quatrième de couverture :

« Une vision totalement nouvelle de l’Holocauste où J.R. dos Santos donne la parole à ceux qui l’ont perdue à Auschwitz. » – Rabin Schlomo Pereira

Prague, 1939. Les allemands envahissent la Tchécoslovaquie où se sont réfugiés Herbert Levin, sa femme et son fils pour fuir le régime nazi. Le magicien, qui se fait déjà appeler le « Grand Nivelli » est très vite remarqué par les dirigeants SS fascinés par le mysticisme et les sciences occultes.

Leningrad, 1943. Le jeune soldat Francisco Latino combat pour Hitler au sein de la Division bleue espagnole. Ce légionnaire réputé pour sa brutalité se fait remarquer durant le siège russe. Les SS décident de l’envoyer en Pologne où les enjeux sont devenus prioritaires.

Ni Herbert, ni Francisco Latino ne savent encore que leurs destins vont se croiser à Auschwitz. Un destin qui a dépasser leur propre histoire.

Avec son exigence constante de vérité, J.R. Dos Santos aborde ici l’un des sujets les plus douloureux de l’histoire contemporaine. C’est grâce aux très précieux, et encore méconnus, manuscrits retrouvés enterrés près des fours crématoires, qu’il arrive à nous amener au plus près de l’histoire et au cœur de l’enfer.

J.R. DOS SANTOS

Journaliste, reporter de guerre, présentateur du 20 H au Portugal, J.R. dos Santos s’est imposé comme l’un des plus grands auteurs de thrillers scientifiques en Europe et aux États-Unis. Ses romans historiques rencontrent le même succès.

Fiction inspirée de faits réels, sur l’horreur de la Shoah, je trouvais qu’écrire sur ce sujet difficile une histoire, un roman, était un exercice plutôt risqué.

En effet, comment écrire sur l’horreur quand nous n’en n’avons pas été témoin ni victime ?

Que penserait d’ailleurs les victimes, les survivants et leurs familles qu’un auteur écrive sur l’indicible, un roman de fiction ?

Le roman est basé sur deux histoires d’amour.

Me voilà moi aussi dans une position délicate, je n’ai aucune idée de comment écrire sur ce livre. Étant un roman, j’ai peur de trop en dévoiler et de gâcher votre lecture.

Je ne connaissais pas J.R. Dos Santos, bien qu’il semble être une personnalité connue au Portugal.

Cet ouvrage commence d’une manière assez atypique. Il semble que l’auteur ai voulu nous expliquer les principes ésotériques qui influençaient et même potentiellement guidaient Hitler et surtout son bras droit Himmler.

Évoquant des figures du monde du paranormal et ésotérique, comme un certain Alister Crowley, dévoilant des rites, des ouvrages portant sur la magie, la « vraie » qui, selon l’auteur, pour les leaders du IIIe Reich étaient une puissance à contrôler pour dominer le monde. Surprenant. Et semble-t-il bien documenté, en tous cas, l’auteur semble avoir plongé dans les croyances ésotériques nazies et en a ressorti des informations (révélations ?) importantes implantés avec brio dans le roman.

Suivre la descente aux enfer de Herbert Levin et sa famille, Juifs allemands réfugiés en Tchécoslovaquie près de Prague, voir de quelle manière l’Allemagne nazie a pris en grippe ce pays et manipulé la communauté internationale, « politique » qui la mènera jusqu’à la guerre mondiale et les horreurs de la Shoah. Là encore, l’histoire est bien menée par l’écrivain.

Il était intéressant de suivre Francisco Latino, légionnaire portugais dans la légion étrangère espagnole, devenue la légion des volontaires espagnoles, pour combattre sur le front russe. Une histoire qui suit parallèlement celle de Levin, chaque chapitre traitant de l’histoire de l’un puis de l’autre.

Le fonctionnement du camp et sa « politique » est extrêmement bien expliquée. Ceux qui ne connaissent pas le sujet pourront y apprendre avec précision et clarté comment Birkenau et Auschwitz détruisaient les êtres humains. Leurs mécaniques de soumissions et de destructions et la vie dans les camps est exposée de manière claire et efficace.

Le problème avec ce livre, c’est la fin. Car finissant sur un cliffhanger, nous avons droit à une publicité pour le tome 2 de l’ouvrage. Autant dire que je pensais que cet ouvrage était un roman complet, un début, une fin, terminé. Malheureusement, il faudra attendre le prochain ouvrage, et je ne suis pas sur de me le procurer car je n’apprécie ce genre de business, plusieurs tome sans que le lecteur n’en soit averti. Pour moi, cela détruit l’expérience de lecture. C’est dommage. Peut-être suis-je trop têtu mais je n’ai pas aimé la manière d’annoncer que ce n’est pas la fin, que le tome 2 arrive bientôt. J’aurai préféré le savoir avant d’acheter. En faite, c’est de ma faute.

D’un point de vue personnel, il était intéressant de découvrir la culture Tchèque. D’une manière plutôt triste malheureusement. Le roman bien qu’extrêmement émouvant et dur apporte cette lumière culturelle qui amène un semblant de baume apaisant. Le baume de la culture, amenant la compréhension de l’autre, l’amour et le respect qui pourrait éviter de telles horreurs. Comprendre l’autre. Tellement simple, comprendre son prochain. Partager et ouvrir sa culture aux autres. Plus d’ignorance menant à l’ignominie. Ce serait tellement simple.

J’ai choisi de ne pas partager d’extrait avec vous tant l’ouvrage est atypique et même surprenant. Il serait risqué de partager un morceau de texte qui pourrait gâcher une potentielle lecture de votre part.

Je le conseil en prenant en compte qu’il existe 2 tomes (et peut-être plus ?).

Jaskiers

Le serment de Kolvillàg par Elie Wiesel

Quatrième de couverture :

Un jeune homme veut se tuer ; il a vingt ans ; il est Juif. Le vieillard qu’il rencontre l’après-midi de ce qu’il croit devoir être son dernier jour, est juif ; il a quatre fois vingt ans ; il est le seul survivant de Kolvillàg.

Cette petite ville d’Europe centrale ne figure sur aucune carte, dans aucun manuel d’histoire. Elle n’existe plus que dans la mémoire du vieillard ; et dans un livre dont il est dépositaire. Lié par un serment, il assure ne pouvoir en parler. Pourtant il en parlera : « Si je te racontais Kolvillàg ?… Il y a là une leçon dont tu pourrais tirer profit. Kolvillàg : la haine contagieuse, le mal libéré. Les conséquences graves d’un épisode banal et insensé… Brisant les chaînes, l’Ange exterminateur a fait de tout les hommes ses victimes… »

C’est l’histoire d’un pogrom. Histoire absurde à l’origine ; angoissante dans la progression de l’inévitable ; hallucinante par l’Apocalypse finale qui n’épargne pas plus les massacreurs que les massacrés. C’est aussi la peinture d’une communauté juive, avec ses figures pittoresques ou émouvante dominées par celle du hassid Moshe, « le fou ».

C’est enfin l’illustration entre toutes pathétique d’un thème obsédant Elie Wiesel : la fidélité aux morts devenant raison de vivre : « Ayant reçu cette histoire, tu n’as plus le droit de mourrir », dit le vieillard au jeune homme.

C’est impossible, ou presque, de mettre des mots sur ce roman. J’essaye de tourner cette expérience de lecture en article mais je doute que cela soit possible tellement l’expérience était puissante.

Nous connaissons, sûrement, tous le livre La Nuit d’Elie Wiesel. Ouvrage qui avec celui de Primo Levi, Si c’est un homme, ont marqués la littérature concentrationnaire de manière indélébile.

Bien que Le serment de Kolvillàg ne soit pas sur l’univers concentrationnaire, du moins pas entièrement, il traite avec une force, une plume et une philosophie incroyable l’antisémitisme. Le martyre du peuple Juif, spécialement durant le XXe siècle. Il est, de mon point de vue, aussi important que les deux premier ouvrages cités dans ce paragraphe. Une plongée dans l’épouvante d’un pogrom dans un petit village de l’Est européen.

Le livre m’a touché, directement. Parlant de suicide dès la première page (Wiesel voulait-il exorciser le suicide de son ami Primo Levi avec se livre ?), avec une rencontre entre un jeune homme suicidaire et un vieillard, près à lui dévoiler son plus grand secret pour lui sauver la vie.

Le récit est rempli de passage sur la culture Juive, sur les traditions, la vie, des hommes et des femmes qui ont tous une personnalités marquantes et une histoire personnelle. On plonge dans le doute, l’enfer que vie cette communauté innocente tout en étant plongé dans l’immensité et la magnifique culture juive. L’horreur inconsciente opposée à l’immense histoire du peuple Juif.

Ce pogrome se déroule avant la Seconde Guerre Mondiale, avant la Shoah. Un terrifiant rappel du martyr que vivait le peuple Juif avant l’Holocauste.

Bien sur, j’avais sélectionné des passages à partager avec vous. Mais je ne pourrai pas faire justice au livre avec juste des passages. Il faut le lire en entier pour le comprendre. Un extrait ne serait pas assez.

Un livre qui étonnamment ne semble pas avoir marqué beaucoup d’esprits, dans le monde littéraire du moins. Pourtant je pense que sa lecture est importante, aussi importante que la lecture de La Nuit. Pour quelle raison ce livre est-il passé inaperçu ? Pourquoi personne n’en a parlé ? Ou bien est-ce moi qui manque de culture ce qui n’est pas impossible, loin de là.

Dans ces temps difficiles ou l’antisémitismes revient au premier plan, une œuvre comme celle-ci serait la bienvenue. La remettre sur les étagères des librairies et bibliothèques. Une force en émane. Celle de l’horreur, de l’horrible stupidité que l’être humain est capable de commettre et mettre en œuvre sans pitié aucune. Mais aussi de l’espoir, de la jeunesse, du combat contre l’oublie et pour la vie et pour la conservation d’une culture juive martyrisée mais millénaire. Ce livre est une preuve et une épreuve. Avec comme point d’orgue : témoigner peut sauver.

Lisez le et parlez en à votre entourage. Car cet ouvrage est important, beau, triste, même poétique, en lisant entre les lignes, pleins d’espoirs et de leçons pour les générations futurs.

Jaskiers

L’histoire de la Shoah | La grande histoire de la Seconde guerre mondiale (article interdit aux moins de 18 ans et aux personnes sensibles)

Quatrième de couverture :

En janvier dernier, le monde commémorait les 75 ans de la libération d’Auschwitz, symbole de la vaste organisation d’extermination perpétrée par les nazis.

Des structures nazies du génocide jusqu’à l’effroyable bilan, en passant par la Nuit de Cristal, et la conférence de Wannsee, découvrez les mécanismes de cet engrenage qui coûta la vie à près de 6 millions de personnes.

Les juifs européens à la veille de la guerre

L’antisémitisme Hitlérien

La Nuit de Cristal

Naissance et essor du système concentrationnaire

La tragédie des ghettos

La Shoah par balles

La logique mortifère du IIIe Reich

La conférence de Wannsee

Les centres de mises à mort (1942-1945)

La logistique de la Shoah

Les camps de la mort

Le journal d’Anne Frank

Un bilan effroyable

Justice et mémoire

Avertissement : mon article contient des photographies et des récits pouvant choquer les plus sensibles.

Le magasine contient une histoire condensée mais avec les faits essentiels pour apprendre, « comprendre » ce qui a amené des hommes et femmes à commettre des horreurs innommables.

Le magasine propose des livres, des exposition, des musées pour approfondir le sujet. Il propose aussi des photographies (celles présentent dans l’article ne sont pas dedans) et de petites biographies des principaux criminels impliqués dans la Shoah.

Nuit de Cristal : Magasin juif saccagé à Magdebourg. (Source Wikipedia)

De l’arrivé au pouvoir d’Adolf Hitler et de son obsession pour les Juifs, jusqu’à sa mort et après. Le magasine explique l’escalade antisémite, de la Nuit de Crystal, pillages des magasins appartenant aux Juifs, incendies criminels des Synagogues en Allemagne, pogromes, jusqu’aux procès de Nuremberg.

Jugement de Nuremberg des plus hauts dignitaires nazis capturés par les Alliés.
(De gauche à droite)
Premier rang : Göring, Hess, Ribbentrop, Keitel ;
Second rang : Dönitz, Raeder, Schirach, Sauckel. (Source : Wikipedia)

Entre ces deux événements. La création des camps de concentrations pour interner les opposants politiques, les «asociaux », les alcooliques, chômeurs de longue durée, les homosexuels. Suivra les exécutions d’handicapés mentaux, arrêtées car critiqué par le pape Pie XII, aux expérimentations de mises à mort par les gaz d’échappements dans des camionnettes, de la Shoah par balle, des ghettos juifs de Lodz, Varsovie ect… jusqu’aux camps de la mort d’Auswchitz, de Treblinka, Sobibor…

Prisonniers affamés du camp de concentration d’Ebensee (7 mai 1945). (Source : Wikipedia)

On n’oublie trop la Shoah par balle. L’assassinat des juifs par les Einsatzgruppen, sections chargées des exécutions des Juifs par balles. Ces sections de « combats » suivaient l’avancée de l’armée allemande dans l’est, réunissaient les juifs des petits villages Ukrainiens, Polonais et Russes pour les exécuter au bord de fosses. Le site le plus connus de ces massacres et le symbole de cette Shoah par balle s’appel Babi Yar.

Shoah par balle : Assassinat de Juifs dans la région d’Ivanhorod en 1942 : une mère protège son enfant avant d’être abattue d’une balle dans la nuque. (Source : Wikipedia)
Shoah par balle : Le 5 juillet 1941 à Zboriv (Ukraine), dénommée Zborów à l’époque, un jeune adolescent est amené sur les lieux du meurtre de sa famille. Il va ensuite être abattu d’une balle dans la nuque par l’officier nazi qui se trouve derrière lui. (Source : Wikipedia)

Je vous conseil très vivement ces livres si le sujet vous intéresse :

La Shoah par balle du père Patrick des bois.

Un livre émouvant et dur à lire sur le combat du Père Desbois pour la recherche des charniers et les restes des victimes de cette Shoah oubliée.

Des hommes ordinaires: le 101e bataillon de réserve de la police allemande et la solution finale en Pologne de Christopher Browning

Le titre dit déjà tout sur le sujet du livre. Comment des hommes d’apparence ordinaire ont-ils perpétrés l’exécution de femmes, d’enfants, de vieillards et d’hommes sans défense.

J’aimerai ajouter à votre liste de lecture tellement de livres, de témoignages, d’ouvrages historiques ect… Je vous conseil pour commencer « Si c’est un homme » de Primo Levi ; « La Nuit » d’Elie Wiesel et « Le grand voyage » de Georges Semprun. Si vous voulez d’autres conseils de lectures, contactez moi en commentaire.

Je crois qu’il est extrêmement important de lire ces témoignages, de ne pas oublier, de continuer à écouté les survivants encore présents, qui malheureusement ne sont plus nombreux. La vue de la jeune génération (dont je fais parti) qui ne connaît rien ou très peu des horreurs de l’Holocauste et surtout la montée en flèche de l’antisémitisme ces dernières années m’inquiète. Cette montée des actes antisémites devrait vous inquiétez aussi. Ce qui s’est passé aux USA récemment, la parole de certains « politiques » prouve que l’humanité et à l’aube de retourner dans ces horreurs.

Ghetto de Varsovie, enfants (1940 –1943). (Source Wikipedia)

La vie est un éternel recommencement. Mais nous pouvons évitez les violences, les horreurs que nous nous infligeons sans raisons. Juste parce que vous avez perdus le contrôle de votre vie, que tout n’est pas rose (elle n’est rose pour personne), ce n’est pas une excuse pour rejeter votre mal-être sur les autres. N’écoutez aucun homme ou femme de pouvoir qui rejette nos malheurs sur une « catégorie » de personne. Tous le monde souffre. Restez humain.

Jaskiers