Dante’s Dusty Roads – Chapitre 16

Une fois dans sa voiture, il but le premier café aussi vite que possible. Il lui brûla la langue. L’autre café sera pour dans une heure ou deux. Il avait encore frôlé la catastrophe avec la barista.

En sortant du parking, il se demanda comment il pouvait arriver à destination, sans avoir un seul contact avec un autre être humain. Il réalisa que la chose était quasiment impossible, on dépend tous de l’autre, d’une manière ou d’une autre. L’angoisse l’envahit quand il réalisa qu’il lui faudra faire le même chemin au retour. Prendre l’avion ? C’était laisser sa berline toute neuve à la merci de l’Oklahoma.

Dante réalisa que ses mains tremblaient. Une première, même son corps commençait à le lâcher. Il faut dire que depuis trois jours, il lui en demandait beaucoup, et la fatigue physique et morale augmentaient à chaque mile avalé.

Buffalo était la prochaine ville, la dernière étape avant Forgan, et ce n’était pas la porte à côté. Il lui fallait remettre de l’essence. Puis il pensa qu’il lui faudrait aussi acheter des outils pour changer de pneu et peut-être une autre roue en cas de crevaison. Alva était la dernière ville qui pouvait lui fournir tout ça avant Buffalo.

L’auteur trouva une station service juste à la sortie de la petite ville et s’y dirigea.

Il allait devoir affronter l’être humain, encore une fois. Il vida son deuxième café, sans vraiment s’en rendre compte. S’alluma une cigarette, qu’il éteignit directement, quand il réalisa que la station essence risquait de lui exploser à la figure.

Il prit une grande respiration, et s’engagea à côté d’une pompe à essence. Cette fois-ci, il mettrait lui-même son essence.

L’écrivain n’avait plus l’habitude de mettre son essence lui-même. Il tâtonna, jusqu’à comprendre, tant bien que mal, le fonctionnement de la pompe.

Une femme sortit du magasin de la station essence, une cigarette à la bouche. Rand n’était même plus surpris à ce stade.

« – Besoin d’aide monsieur ?

– Non, merci beaucoup.

– Vous êtes sûr ? Car j’aurais pu le faire vous savez.

– Oui, je suis sûr, fumez votre cigarette tranquillement.

– Parfait, si jamais vous avez besoin, je suis à la caisse.

– Entendu ! »

Dante mit un plein, mais en sortant la pompe du réservoir de la voiture, il s’aspergea d’essence. Le pistolet déversait de l’essence à la moindre petite pression sur la manette. Ses chaussures et le bas de son pantalon avaient été rincés par le sans-plombs 95.

Comment vais-je pouvoir fumer ? Je vais me transformer en torche humaine si je ne fais pas attention. Et j’vais traîner cette odeur d’essence dans la voiture…

Il regarda en direction du magasin. La femme le regardait. Il allait falloir voir si elle n’avait pas une paire de chaussures et un jean bons marchés pour remplacer les siens, imbibés de liquide hautement inflammable. Et avec la chance qu’il avait dernièrement, mieux valait ne pas tenter le diable, et finir sa vie dans les flammes de l’Enfer avant de passer l’arme à gauche.

Dante rentra dans le magasin.

Jaskiers

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Cauchemar d’enfance

Était-ce le milieu de la nuit ? Au début ? À l’aube ?

Je ne me rappelle plus, seulement, je sais que la chambre était plongée dans la pénombre.

Pourquoi étais-je réveillé ? Je ne me rappelle plus.

Pourquoi je fixais la porte de ma chambre ? Vous avez deviné, je ne me souviens plus.

Est-ce que j’étais éveillé ou encore dans les bras de Morphée ? Encore une question sans réponse.

Ce dont je me rappelle, ce sont ces mannequins de boutiques, ceux que je voyais quand je passais devant cette boutique de prêt-à-porter, boutique qui dans mes souvenirs n’était jamais ouverte. Les mannequins n’étaient jamais habillés, il semblait y avoir de la poussière sur eux, de la crasse. Ces mannequins n’étaient pas ceux que l’on trouve habituellement dans les boutiques. Ils étaient plats, grands, aucunes formes, asexuelles. On distinguait évidemment la tête, les bras, peut-être un peu de hanche, les jambes et c’est tout. Mais ils étaient plats et chacun avaient sa couleur, bleu, rouge, gris, blanc, noir, vert.

Je passais devant souvent. La boutique était dans une galerie marchande où ma mère m’emmenait pour faire les courses et je jetai toujours un coup d’œil à ces mannequins, abandonnés au regard de tout le monde.

La nuit dont je parle, ces mannequins ont ouvert la porte de ma chambre, ils étaient toujours aussi plats, leur bras et jambes bougeaient et c’était tout. Qu’ils étaient maigres ces bras et ces jambes ! Mais ils étaient sûrs de leur mouvement. Celui (ou celle…) qui avait ouvert la porte était le mannequin de couleur jaune, j’ai vu sa main et son avant-bras lentement redescendre à ses flancs après avoir ouvert la porte pour lui et ses camarades.

Ils rentrèrent tous, toutes les couleurs et s’installèrent debout, devant mon lit et ne bougèrent plus.

Attendaient-ils de moi quelque chose ? Voulaient-ils que je les habille ? Que je leur parle ?

Je n’en sais rien car j’ai crié et me suis caché sous ma couette. Le temps que ma mère arrive pour demander ce qu’il se passait et me rassurer, ils avaient disparus.

Cauchemar… Cauchemar ? J’avais environ 6 ans, je me rappelle distinctement les voir rentrer doucement, et même si leur visage n’était qu’un vulgaire ovale sans traits aucuns, j’étais persuadé qu’ils me regardaient. Maintenant encore, quand il m’arrive de repenser à cette horreur onirique, je ne m’en rappelle pas comme d’un cauchemar mais comme un vrai souvenir, comme si j’étais éveillé et que ces mannequins étaient vraiment entrées dans ma chambre. Qu’ils étaient vivants, avec une conscience. Si je me concentre, j’ai presque l’impression qu’ils m’ont parlé, pas physiquement, ils n’avaient pas de bouches mais communiquaient par télépathie.

Pourquoi étaient-ils venus ME voir, moi un enfant et pas un autre ? Que me voulaient-ils ? Que me serait-il arrivé si ma mère n’était pas venues à mon secours ?

Peut-être qu’en fin de compte, tout ceci était un rêve, enfin un cauchemar. Même si ma mère ne s’en souvient pas du tout, et pourtant, je n’étais pas le genre d’enfant à crier et à appeler à l’aide après un mauvais voyage onirique.

Après tout, pourquoi, après cette nuit, les mannequins avaient disparu de la boutique ?

Tant de questions, dans un monde qui est obsédé par les réponses. Je ne cherche pas plus loin, les choses sont parfois mieux laissées sans réponses.

Jaskiers

California Rocket Fuel – Chapitre 3

Index : Chapitre 1Chapitre 2

Rappel : California Rocket Fuel est une fiction

Vous êtes encore là chers lecteurs et lectrices ? Z’avez pas mieux à faire ? Fermer cette page et soyez un membre productif de la société, allez travailler et surtout payer vos impôts car c’est à ça qu’on sert au final, les employés de l’état, qu’importe votre métier. Si vous êtes malade, on veut vous soignez le plus vite possible non par bonté mais parce qu’il vous faut retourner travailler pour payer vos impôts. Et ceux qui gagnent des milliards et payent moins d’impôt que l’infirmière ? Ou mieux qui ne paie rien du tout (coucou Amazon) ? On s’en fiche, si t’es riche, tu peux faire ce que tu veux dans ce monde.

Pour ceux qui restent, et bien je ne vous juge pas. Merci d’avoir arrêter votre vidéo porno pour me lire.

Enfin on rentre dans le Super U, les trucs de sécurité n’ont pas sonné. Y’a le gel hydroalcoolique à l’entrée, ma demoiselle de dire :

« Ils vont finir par nous le faire boire ce gel !

Trump voulait nous mettre des lampes UV dans le derches donc je serais pas étonné qu’on nous le propose. D’ailleurs je fais pas la troisième dose c’est mort, on parle déjà de la quatrième. J’sais bien que l’acupuncture c’est une bonne thérapie mais on va se calmer. Et puis ça va bien se calmer un jour hein ?!»

Directe à l’entrée, y’a des galettes, j’m’y précipite mais y’a déjà une vielle sur mes talons, j’vois frangipane, j’en prends trois, j’laisse rien à mamie après tout elle va peut-être nous faire un arrêt cardiaque et personne les bouffera ces galettes donc je suis légitime. Jeune, con et insolent en plus de ça !

Bref on continue, rayons gâteaux. Je jette un œil sur mes galettes et je vois que c’est marqué sur l’emballage ‘frangipane aux amandes grises´. Amandes grises ? Jamais entendu parler de ça et j’ai ce mauvais pressentiment tu vois, que c’est pas la bonne frangipane foutrement putain de normale ! Qu’est-ce qui s’est passé avec les galettes cette année ? Sérieusement ! On peux pas avoir une foutue galette à la frangipane NORMALE !

Merde, le virus, mon cerveau en bouillit, ma copine au bout du rouleau qui veut pas me le montrer et en plus pas foutu de trouver une galette des rois digne de ce nom !

J’pose la question à ma dame au cas ou, mais non, jamais entendue parler non plus d’amande grise… faute de mieux, je garde. En plus j’ai pas envie que mamie se réjouisse de ma déconvenue donc.

Rayons bouffe, je prends des brioches aux pépites de chocolat, deux marques différentes, des PIMs framboises, ça s’est bon ! Jamais déçus. Quoi ? Qui a dis que c’était des gâteaux de vieux ?! Madame prends des céréales Trésor avec du chocolat dedans. Ça me fais bien envie aussi mais je digère plus le lait.

I’M LACTOSE INTOLERENT HAAAAAAAANN I’M A VALLEY GIRL YAH HAN HAN TINDER PREGNANT HAAANNN FUCK BOY MOI J’ÉCOUTE BILLIE EILISH TU VOIS QUOI J’SUIS DEPRESSED À MORT QUOI !

J’aime Billie Eillish au passage, et l’article n’est pas sponsorisé par kellogs, ok ? Bon continuons.

Le norset donne faim 24h sur 24. Ce n’est pas une plaisanterie. Je n’ai jamais eu si faim de toute ma vie. Non seulement ça donne faim, mais ça vous donne la gorge sèche. Et ça vous endors comme un somnifère, voir pire. Du coup vous mangez et vous dormez. Les kilos s’agglutinent à vitesse grand V. Ça ne vous rappelle pas une certaines drogue ? Cannabis ? C’est exactement la même chose. Parfois, j’espère que la France comprendra les effets thérapeutiques du cannabis. Mais on peut encore rêvé, par contre l’alcool, vrai poison, continue à détruire des vies et personnes ne dit rien. Enfin où on en était déjà ?!

Mademoiselle, prends aussi des gaufres nappées de chocolat. Et puis un autre truc mais j’regarde pas. J’ai des moments de déconnexion voyez vous, on peux me parler, j’écoute, mais je comprends pas. C’est comme si l’interlocuteur (interlocutrice aussi je vous oublie pas mesdames) parlait un langage barbare, un charabia. Donc je souri niaisement j’dis « Ah ouai… oui » et j’espère que c’était une réponse adéquate parce que sinon la personne va répéter ce qu’elle a dis et se demander ce qui va pas chez moi. C’est naturel on juge, on est tous de sacré connard quand même !

On va à la caisse, bien sûr, des articles seuls sur le tapis en face de nous. La caissière nous dit que la femme devant nous est partie à sa voiture mais nous fait passer quand même. Cool.

Je paie finalement, le sans-contact marche pas, ça m’aurait étonné. J’enfonce ma carte dans le lecteur, ça mets carte muette, pas étonnant non plus. J’attends que la caissière appuie sur un bouton pour que le lecteur se remette à la normale. J’essuie ma carte avec ma veste en espérant que ça passe.

Oui !

J’tape mon code et j’attends de voir si mon paiement passe. Toujours cette crainte d’être à sec sans le savoir bien que je sache que je ne le suis pas.

Ça passe ! Et non madame vous pouvez garder le ticket. Merci au revoir, à vous aussi, bonne journée, au revoir. Merci.

On sort, j’ai même pas stressé à cause des portiques antivols.

On fourre tout dans le coffre, madame, prévoyante avait mis des sacs au cas ou et elle a bien fais. Que ferais-je sans elle ?

Et ça repart comme en 14. Direction la maison.

On se revoit au prochain chapitre n’est-ce pas ? Merci !

Jaskiers