Tout perdre – Chapitre 10

Ça a bataillé sec pour ces tubes. Les premiers jours ont été violents, il y a eu des morts, des estropiés. Mais cela ne dura pas longtemps. Non pas que les Sans-Riens soient revenus à la raison et décidèrent que chacun pourrait passer une nuit pour laisser sa place à quelqu’un d’autre la nuit d’après. Non, mon instinct avait raison, le Gouvernement avait bel et bien un plan, et il avait décidé de jeter l’éthique, le respect de l’être humain une bonne fois pour toutes.

C’est pour cela que vous lisez ces lignes, je m’apprête à venger les miens, à me venger moi-même. Je n’aurai pas le temps de vous dire si la vengeance est cathartique ou inutile, mais, je vous expliquerai cela plus tard, à la fin, sûrement.

Mais qu’est-ce que ces caissons nous ont-ils fait à la fin ?

Les premiers jours où les Sans-Riens avaient passé leurs nuits dans ces tubes, rien de spécial, excepté, évidemment les batailles sanglantes, ne s’était passé. Ceux qui avaient eu l’opportunité de passer quelques nuits à l’intérieur étaient heureux, et encore plus déterminés à garder ce privilège pour leur petite personne.

Ce n’est qu’au bout de deux semaines que les choses prirent une tournure que je qualifierais de crime contre l’humanité.

Les privilégiés disparurent. Tout le monde savait qui dormait dans un caisson, ces personnes étaient devenus des chef(fe)s, des leaders, des personnes que certains admirés, à qui beaucoup léché les bottes pour, peut-être un jour, avoir la chance de passer ne serait-ce que quelques minutes dans ces engins. C’était aussi dangereux d’en être propriétaire, les démunies suivaient ces privilégiés, tentant parfois de leur trancher la carotide, de les piéger, pour prendre leur place.

Et une nuit, les caissons s’ouvrirent d’eux-mêmes sans aucune âme à l’intérieur.

Vous pourriez penser que ce n’était qu’un événement anodin, mais laissez moi vous expliquer pourquoi ça ne l’était pas.

Tout d’abord, un Sans-Rien quittant cet abri de luxe, en plein milieux de la nuit, sans que personne ne le voit, été impossible. Comme je vous l’ai expliqué, les caissons attiraient la convoitise de tout le monde. Plusieurs personnes étaient autour, quelqu’un aurait vu l’occupant sortir. Une information qui paraît anodine mais dont vous vous êtes sûrement fait la réflexion à l’instant, il y avait possibilité de faire ses besoins naturels dans le tube. Le caisson, rappelez-vous, a une hauteur de près de deux mètres et quarante centimètres. Même s’il fallait une certaine souplesse, il suffisait d’ouvrir un hublot qui cachait un bidet et faire vos besoins. Donc non, personne n’avait à sortir du tube pour quoi que ce soit.

Mais ce n’est pas là le meilleur argument pour prouver que cette situation était étrange, la meilleure, c’était que toutes les personnes qui avaient dormi cette nuit-là, dans le caisson avaient disparu.

Aucune trace de leur présence. Les propriétaires avaient aménagé à leur grès l’intérieur de leur havre. Certains, surtout les leaders de gang, avaient gravé ou tagué leurs initiales ou les symboles de leur clan à l’extérieur et à l’intérieur de leur possession.

Mais en une nuit, c’était comme si le caisson, à l’intérieur, n’avait jamais accueilli quelqu’un. Tout était propre, sans gravure ni graffiti, pas d’effets personnels. Ils s’étaient évaporés.

Jaskiers

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Tout perdre – Chapitre 3

Comme beaucoup, j’ai fait plusieurs jobs. Il y avait une place pour tout monde. On ne travaillait plus pour l’argent, mais pour notre futur et, surtout, celui de nos enfants.

Après avoir été responsable de service qualité d’une usine de robotique, emploi où je n’étais pas qualifié du tout, j’ai fait d’autres boulots, dans la même veine. Jusqu’à ce que je découvre cette position d’agent de liaison avec l’Appolo 100.

L’Appolo 100 a été, et reste pour l’instant, la plus grande prouesse de l’humanité.

L’ancien ISS a été la base de l’immense structure orbitale qu’est devenu le 100. Tout y est pour explorer, aussi loin que humainement et techniquement possible, l’Espace, les systèmes solaires, la Voie Lactée, Andromeda, les trous noirs, les potentielles planètes habitables et j’en passe.

Ces 100 astronautes qui font ce travail au-dessus de nos têtes ont besoin d’assistances, comme je l’ai mentionné précédemment.

L’Organisation Spatiale Internationale, l’OSI, a donc décidé de proposer des places d’assistant pour astronaute. Il y avait deux catégories, la catégorie des assistants basée sur les besoins technique, scientifique, technologique et des assistants dédié au bien-être des astronautes, c’est-à-dire, une assistance pour les liaisons familiales (les liaisons directs entre astronaute et famille pouvant s’avérer dangereux, pour le moral et la sécurité des astronautes), les besoins personnel (nourritures, produit d’hygiène ect…), médical (mettre en liaison l’astronaute avec un thérapeute ou un médecin si besoin).

Les deux catégories étaient donc aussi en charge de remplir des rapports pour les navettes approvisionnant le 100. Tout devait être catalogué, ne rien oublier d’important ni de vital, expliquer les raisons et calculer, grosso modo, le poids et le coût de ces ravitaillements.

Mais la technologie a, et continue, de faire des progrès impressionnants. De mon point de vue, je trouve que nous devrions freiner et planifier plus prudemment le chemin que prend l’innovation à outrance.

J’ai donc perdu mon travail à cause d’une intelligence artificielle qui communique maintenant avec les astronautes… cette perte en amène d’autres. Du jour au lendemain, j’ai presque tout perdu. Comment est-il possible de tout perdre en un instant ?

À notre époque, tout est lié. Vous êtes, comme tout le monde, un pion dans la révolution spatial. La technologie, ceux qui les construisent et surtout qui les contrôlent, savent tout de vous. Tout est enregistré sur les Clouds, rien n’est laissé de côté. Et votre métier vous permets de garder vos possessions, si vous le perdez, vous devenez inutile, le personnel du Gouvernement Mondial vous coupe tout, jusqu’à ce que vous trouviez un métier, un moyen de contribuer au grand projet.

Donc, j’ai tout perdu. Ma maison ne répondait plus à ma clef magnétique. Ma femme travaillant comme infirmière était la seule personne pouvant m’ouvrir la porte. D’ailleurs, elle avait gardé tout contrôle sur ce que moi j’avais perdu.

Nos relations se sont détériorées, elles sont toujours mauvaises. Je suis persuadé qu’elle a subi des pressions à son travail et dans sa vie de tous les jours. Côtoyer un chômeur ? Être marié avec un Inutile ? Non, ce n’était pas acceptable, surtout pour une infirmière dont le travail est d’une importance vitale pour notre société.

J’ai accepté la rupture, j’ai souffert de voir de la honte dans le regard de mes enfants, je devais partir, je l’ai fait.

Jaskiers

Tout perdre – Chapitre 2

Une dernière lueur d’espoir est apparue quand l’Afrique est devenue le continent le plus sûr. Pas de catastrophes écologiques notables, faune et flore intactes. Ainsi la population mondiale s’est dirigé vers ce continent, là où l’Homme est née, un exode. Assez important pour réaliser, un peu tard, que l’humanité avait laissé l’Afrique de côté depuis tout ce temps, et maintenant, des gens de tout pays y affluaient pour avoir une place dans le dernier Eden de la planète Terre.

Cela bouscula le continent Africain, des tensions amenèrent à des conflits armées, les africains, délaissés depuis des siècles, se voyaient maintenant envahir par toute la planète.

L’économie s’effondra également. L’Afrique eut à subir le choc, le sursaut de désespoir de l’humanité.

Mais, chose improbable, il fallait y être pour le croire, nous nous sommes arrêté de nous entretuer, quelque chose de fort était apparue en nous, comme une sorte d’instinct. Ce dernier a surgit pour éviter notre autodestruction. Si nous continuions à nous entretuer, aucune chance de vivre, de survivre, était en perspective. La planète était déjà en révolution, pas besoin d’amener le grain de sel humain pour réduire à néant nos espoirs.

Nous étions tous dans le même bateau. Et ce fut cette prise de conscience qui changea tout. Peut-être est-elle arrivée tard, mais elle est arrivée à un moment charnière de l’humanité. La chose était simple : soit on s’unissait malgré nos différences, soit on continuait sur la voie de la dissonance qui nous mènerait à une extinction pure et simple.

Nos regards se sont posés sur les étoiles, avec un, voir des, espoirs que nous pourrions recommencer à zéro sur une autre planète.

Mais pour cela, pour mener à bien un projet spatial solide, il nous fallait déjà regarder à nos pieds, essayer de réparer, de rattraper les dommages faits à notre planète.

Il a fallu de l’abnégation, des leaders, pour essayer de limiter les dégâts et réparer ce qui pouvait l’être.

Il serait trop long d’expliquer chaque changement, chaque petite révolution, positive et non-violente, qui nous a permis de pouvoir rester sur Terre. Nous avons apaisé notre terre.

Certaines catastrophes se reproduisaient, beaucoup de mal avait été déjà fait, il nous a fallu nous adapter. Notre espèce a une capacité incroyable d’adaptation, nous avons des ressources en nous qui ressortent aux moments les plus cruciaux. Et bien sûr, nous avions l’espoir.

Les changements, prit d’un commun accord avec chaque pays, chaque gouvernement, ont permis à notre espèce de survivre, et de renaître rapidement de ses cendres.

Et puis, nous avons mis les bouchées doubles en matière de technologie. Tout le monde travaillait dans ce domaine. Nous en avions besoin. Nous sommes des créateurs géniaux. Et quand nous nous concentrons sur une tâche, collectivement, des choses incroyables arrivent. C’en est presque magique tellement le changement peut-être rapide quand nous sommes tous sur la même longueur d’onde.

La robotique a fait une avancée incroyable. C’est simple, les robots ont été utilisés pour les tâches les plus difficiles, rébarbatives, épuisantes, donnant ainsi plus de mains d’œuvre pour notre projet : soigner du mieux possible la planète Terre et conquérir l’Espace.

Avant que la Terre ne se rebelle contre nous, j’étais simple commercial pour une société produisant des applications pour smartphone. Je gagnais très bien ma vie. San Francisco, la Silicon Valley, était l’endroit idéal pour ma carrière. Mais c’était aussi, et reste encore, l’endroit où la fameuse faille de San Andreas pouvait réduire en miettes la côte Ouest. De terribles tremblements de terre nous ont touchés.

Ce n’est que par un concours de circonstances que ma famille et moi avons trouvé refuge dans un de ces bunkers spécialisés « doomsday » appartenant à un milliardaire ayant fait fortune en Californie durant le grand déluge.

L’ami d’un ami de travail connaissait quelqu’un qui pouvait nous trouver une place dans ces bunkers sous-terrains ultra sophistiqués.

Quand l’humanité a décidé de s’unir, nous appelons cette époque La Grande Union, il me fallait trouver ma place dans ce nouveau monde. Que faire quand on est un simple commercial dans un monde où les ingénieurs de tout bord, les scientifiques, les programmateurs, les physiciens et astrophysiciens étaient les piliers indispensables à notre redemption ?

Jaskiers

Tout perdre – Chapitre 1

J’ai tout perdu, tout, en quelques minutes, il y a de cela une dizaine de mois.

Mon travail, simple agent de liaison avec l’Appolo 100, travail sur lequel ma vie était basée, m’a été retiré.

Il n’a fallu que quelques secondes après l’annonce de mon licenciement pour que tout me lâche.

Ma banque, mon propriétaire, mes enfants, ma femme, ma famille… plus rien.

Évincé car mon rôle était devenu obsolète; selon mes supérieurs, un agent de liaison humain n’était plus utile. Une Intelligence Artificiel, sortie de je ne sais où, a simplement prit ma place. Pas besoin de bureau, d’espace, ni de salaire pour cette intelligence immatériel.

L’Appolo 100 est la la nouvelle structure de l’ISS, l’Internal Space Station, ou Station Spacial International. Le 100, comme on le surnomme, est une extension très importante de l’ISS, de par sa dimension, plus de 2 km de long et 1,5 de large, de sa technologie de pointe. Imaginer une sonde Hubble pouvant être propulsée à des milliers d’années-lumières, construite directement et manipulé à distance par les plus de 100 astronautes vivants sur l’ISS. Voici l’importance de l’Appolo 100 en quelques exemples. Il y a beaucoup plus que cela, mais c’était pour donner un ordre d’idée à qui lira ceci.

Les communications avec le 100, d’ici, la Terre, jusqu’à la station Appolo s’est avéré un aspect encore plus important qu’à l’époque du petit ISS.

Plus que communiquer, il fallait aider, conseiller, planifier et organiser le travail de ces 100 hommes et femmes en orbite autour de notre planète.

Le Conseil Spatial International, une fusion de la NASA, du CERN, de Space X (même si cette dernière société restait privée, bien qu’ayant des astronautes et du matériel sur l’Appolo) et d’autre organisation spatiale de tout pays (Tous pays, Russie, Chine, Corée Unifié, État Arabes Unies ect…) ce sont entendues pour donner un but à l’espèce humaine. C’était une époque, et ça le reste toujours, heureusement, où l’humanité, confronté à de graves problèmes environnementaux irréversibles, tremblement de terre multiplié par deux dans certains secteurs, notamment l’Ouest de l’Amérique, chaleur extrême dans toute l’Europe entraînant des sécheresses terribles provoquant des pénuries importantes d’eau potable, ruinant les récoltes, des feux de forêts devenues incontrôlable, l’Amazonie étant détruite à 80 %, les inondations devenues incontrôlables, la Nouvelle-Orleans, Cuba et la Floride ont été balayée par des tempêtes intempestives et violentes, la fonte des des grands glaciers et des Pôles a entraînée une montée des hauts spectaculaires, engloutissant avec une rapidité terrifiante des kilomètres entiers de pays, comme la Bretagne, dans l’Ouest de la France, l’Island, et la cote Est américaine faisant face à des catastrophes qui ont provoqué des dégâts irréversibles, tous ces événements ont mis le monde au bord de l’implosion.

Des émeutes ont éclaté partout. Le manque d’eau, l’insalubrité, maladies, virus, la famine ont poussé des peuples à l’anarchie la plus totale. Des scènes de guérilla urbaine ont éclaté entre civils et militaire, dans le sud-est de l’Amérique, par exemple, et tout ce que l’humanité peut faire de pire quand elle a un pied dans le vide s’est produit. Ou presque.

Jaskiers

Merci pour votre service ! – Partie 2/3

« – Au fait, vous êtes gradé ? Sous-off’ ou trou fion ?

  • Sergent.
  • Pas mal le petit gars ! Vous êtes jeune et déjà une huile !
  • Quand vous sortez de l’école avec le bac, vous pouvez entrer comme officier.
  • Ah oui mais vous avez dû faire pas mal de terrain !
  • J’ai été sur le terrain évidemment. Autant que mes camarades.
  • Et on nous parle jamais de l’armée aux infos, à part le 14 juillet. On oublie qu’on a des jeunots qui se battent !
  • Le manque d’information, c’est normal. La population n’a pas besoin d’être au courant des guerres en cours. Question d’image et avec ça, plus de latitudes grâce au silence. Les reporters de guerre au plus près des soldats, ça s’est arrêté au Vietnam. Le peuple ne doit surtout pas voir des soldats français se battre tous les jours à la télé.
  • C’est vrai qu’on sait pas vraiment où nos gars se battent ! Oui, c’est curieux.
  • Il y a aussi des femmes vous savez.
  • Ça doit amener son lot de désagrément.
  • Pas du tout. Elles se battent comme les hommes, s’entraînent pareil.
  • Non mais ça d’accord. J’voulais dire par là… des jeunes gens en pleine forme avec des jeunes femmes, bah forcément, il doit y avoir des histoires de coucheries !
  • Non.
  • Étonnant.
  • Il y a beaucoup de gradés femmes qui commandent des hommes.
  • Et ça ne pose pas de problème ?
  • Non.
  • Hey bien mon garçon, c’est sacrément étonnant de voir à quel point l’armée a changé ! »

Je pensais avoir évité la discussion sur les sujets délicats, sujets que je n’ai pas forcément envie de parler. Mais non.

« – Vous avez été où ? Afghanistan truc comme ça ?

  • Oui, entre autres.
  • Y’a quoi d’autre… vous n’avez pas que fait l’Afghanistan ?
  • Non.
  • Je vois pas d’autre conflit auquel la force participe.
  • Il y a l’opération Barkhane au Mali.
  • Qu’est-ce qu’ils foutent là-bas ? Une guerre civile ?
  • Terroristes. Et ça peut tourner à la guerre civile.
  • Évidemment maintenant… c’est le terroriste. À notre époque, on nous disait que l’ennemi c’étaient les Russes.
  • C’était encore l’époque du mur de Berlin, du rideau de fer.
  • C’était une autre époque.
  • Mais les problèmes avec les Russes ne sont jamais trop loin. Voyez l’élection de Trump.
  • Ah ! Un sacré moustique celui-là ! »

Je me demandais s’il allait encore rester là longtemps. Il était chirurgien, il avait sûrement d’autres chats à fouetter. Ou à opérer. Non, ça c’est les vétos.

« – Bon, je vous laisse ! Mesdames, pas d’inquiétude, tout va bien se passer demain matin. Il n’y a aucune raison pour que les choses tournent mal. Et vous soldat, merci pour votre service ! 

  • Merci docteur, tu verras ma chérie demain ça se passera comme prévu.
  • Au revoir docteur. »

C’étaient mes dernières paroles, un au revoir courtois, mais j’avais envie de lui dire que je me fichais pas mal de ses remerciements pour mon service.

Car j’allai quitter l’armée. Il ne me restait plus que quelques mois à finir. Je ne pouvais plus supporter la vie de soldat. Mais je savais que ce qui m’attendait, la vie civile, qui serait une nouvelle épreuve. Une qui réserve ses lots de souffrances. Mais les vétérans, en France, tout le monde s’en fichent…

Jaskiers

Qui de l’Homme ou de l’animal… | Zombie

https://youtube.com/watch?v=6Ejga4kJUts

Another head hangs lowly
Child is slowly taken
And the violence, caused such silence
Who are we mistaken?

But you see, it’s not me
It’s not my family
In your head, in your head, they are fighting
With their tanks, and their bombs
And their bombs, and their guns
In your head, in your head they are crying

In your head, in your head
Zombie, zombie, zombie-ie-ie
What’s in your head, in your head
Zombie, zombie, zombie-ie-ie, oh

Do, do, do, do
Do, do, do, do
Do, do, do, do
Do, do, do, do

Another mother’s breaking
Heart is taking over
When the violence causes silence
We must be mistaken

It’s the same old theme
Since nineteen-sixteen
In your head, in your head, they’re still fighting
With their tanks, and their bombs
And their bombs, and their guns
In your head, in your head, they are dying

In your head, in your head
Zombie, zombie, zombie-ie-ie
What’s in your head, in your head
Zombie, zombie, zombie-ie-ie
Oh oh oh oh oh oh oh, ay, oh, ya ya

Source:slate.fr

Jaskiers

Les Femmes de Lettres de ma vie.

La journée de la femme est passée depuis longtemps. Je trouve se jour triste. Il semble que c’est le seul jour ou l’ont se soucie des femmes. Et ces « soucis » sont nombreux, et une journée pour en parler, pour célébrer leurs courages et leurs abnégations est une honte. Il semble que cette journée, à mon humble avis, est un leurre. Une fois cette journée passée, les médias semblent oublier. Vous me direz peut-être que c’est mieux que rien. Mais une seule journée ne changera rien pour les victimes déjà oubliées.

Oublier les feminicides, oublier les victimes d’harcèlements, d’attouchements, de viols, d’agressions, d’inégalités, d’humiliations, de sexismes, de misogynies et j’en passe.

Je dédie cet article aux femmes qui m’ont amené à écrire, lire et qui ont influencé ma vie positivement.

J’aimerai revoir ma professeur de français de 6eme qui lisait mes rédactions devant la classe. Je repense souvent à ce moment. Ce moment où j’ai réalisé que je pouvais écrire le monde, mon monde, un autre univers, mon univers. Et que ces mondes ai été appréciés par une adulte, qui plus est, une figure d’autorité, une professeurs de français, m’a marqué à vie. Je me rappel plus de son nom. J’étais secrètement amoureux d’elle. Blonde aux yeux bleus, des lunettes, je rougissais quand elle répondait à mes sourires. Durant les autres années, je l’ai croisé dans les couloirs, j’avais le droit à un bonjour et à un grand sourire. J’aime à penser qu’elle me lit. Et qu’elle est fière de moi.

Ma prof de CE2 madame R. (Son nom de famille est identique à celui d’un célèbre écrivain français) qui m’avait donné un 20/20 pour une rédaction, une lettre que l’on devait écrire à quelqu’un. J’avais prétendu écrire à ma grand-mère. Cette prof nous avait fait lire un livre qui me marque encore, et qui avait marqué mon frère aussi car nous avions eux la même prof. Se livre s’appelait Lili et le crayon magique.

Cette autre professeure de français de 5ème, Lyonnaise et passionnée, jeune, brune, dont les cours étaient passionnant. La lettera amorosa ! Se magnifique livre d’amour qu’elle nous avait fait lire se passant après l’explosion d’une bombe atomique quelque part au Japon (Nagasaki ? Hiroshima ?). Pardonnez moi chère lectrice, je ne me rappel plus du titre. Pourtant j’aimerai.

Cette professeur de 3ème, une dame, toujours habillé avec classe, elle dégageait un charme incroyable. Elle devait avoir pas loin des 50 ans. La beauté n’a vraiment pas d’âge. Tout est affaire de point de vue, de s’assumer, de se trouver sois-mème beau/belle. Elle était énigmatique, elle avait l’accent du sud, petite femme qui sans JAMAIS élever la voix, savait maintenir une classe d’élèves agitées, pleines d’hormones en délires juste avec sa présence, sa prestance. Je me souviendrai de ses mots, destinés à moi, et que je garde précieusement dans mes moments de doutes. Elle m’a fait découvrir Victor Hugo et ChateauBriand.

Ma grand-mère qui avait une bibliothèque, qui me donnait les nombreux albums d’Asterix et Obelix, une collection de document de guerre rangée par ordre chronologique, richement illustrée qui appartenait à mon défunt grand-père. Une femme qui ne faisait jamais de faute de français, contrairement à moi. Une grande lectrice qui a du abandonner la lecture car sa vue était trop détériorée. Une femme qui me faisait lire à haute voix. Et qui soutenait ma soif de lecture. Elle a offert à tous ses petits enfants rentrant en 6eme un dictionnaire. Que j’ai encore.

Ma mère, avec qui j’ai appris à écrire des lettres, des lettres sérieuses. J’ai appris comment m’exprimer par écris à des gens importants. Tel que des avocats ou des juges. Ou maintenant des patrons. Ma mère est une lectrice, doublée d’une battante. Aucun homme que j’ai connu ne pourrait se battre contre les terribles et inévitables aléas de la vie comme elle. J’espère qu’elle est fière de moi, même si il n’y a pas grand chose pour laquelle elle peut être fière. Elle est une lectrice de livre tirés d’histoires vraies. Passionnée de culture américaine, j’ai grandi avec Marylin Monroe, Elvis Presley, DiCaprio, Stallone, Stephen King ect… Culture américaine qui maintenant me colle à la peau. Grandi aussi avec les livres d’histoires vraies et effrayantes du regretté Pierre Bellemare, et aussi les redoutables magazines de faits divers appelés Détectives.

Quand est-il des hommes de lettres dans ma vie ? J’en ai connu peu. Mon père était un grand amateur de roman de science-fiction dans sa vingtaine, puis il a arrêté de lire. Je ne l’ai jamais vu lire de livre. Je tiens cette information de ma mère et de ma grand-mère. Je lui ai posé la question un jour, il m’a répondu d’un bref « oui ». C’est tout. J’ai bien retrouvé de vieux livres mais il y a très longtemps. Je ne me rappel plus des auteurs, ni des titres. Peu probable que je les retrouve un jour.

J’ai bien sur eu des prof de français masculins, mais ils ne m’ont jamais transcendé. Pourtant je suis quelqu’un qui s’attache vite aux autres, qui laisse le temps et plusieurs chances, mais je ne tiens pas forcément ces « autres » dans mon cœur. C’est paradoxal, mais je pense que l’être humain est plein de paradox. Si nous ne l’étions pas, nous serions des robots. Il faut un certain Je ne sais quoi pour que je m’attache. Il semble que les femmes, dans l’énorme majorité, soient celles qui m’aident à traverser de durs moments, tandis que les hommes eux, restent muets, passifs. On ne montre pas de faiblesse… Tu seras un homme, mon fils. Et c’est là que réside le problème. C’est quoi être un homme ? Je pense d’abords que c’est respecter la femme, de la considérer d’égal à égal, d’humain à humain. Mais en faite, je pense que les femmes sont bien plus supérieures que les hommes. Vous pouvez ne pas être d’accord, ceci est mon avis.

Les femmes sont bien plus fortes et courageuses que les mâles. Une intelligence qui dépasse l’homme car elles doivent malheureusement grandirent plus vite que leurs homologues masculins, le monde est dangereux pour elles. C’est injuste. Et c’est à cause des hommes. Hommes dont les pères semblent avoir oublié une chose essentiel dans leurs éducations. Quant ils n’ont pas désertés le domaine familiale. L’homme est lâche, du moins avec les femmes, car au plus profond de lui il sait qu’il n’est rien sans elles. Je ne serai pas là sans elles.

Si vous êtes une habituée du blog, vous avez pu lire que j’avais quelques problèmes avec l’école, et certains professeurs. Cet article est aussi dédié à ces femmes qui m’ont tant appris et que je n’ai pas cité. Je ne pourrai jamais redonner ce qu’elles m’ont transmis.

Et je dédie cet article (oui encore !) à toute les femmes qui le liront. Et à toutes les femmes qui me lisent et me soutiennent ici régulièrement, elles se reconnaîtront. Merci pour tout !

Jaskiers

Héroïne : Gerda Taro, photographe et reporter de guerre, épouse de Robert Capa, morte en Espagne à 26 ans.

Le double de Robert Capa, elle aurait convaincu Capa d’américaniser son nom pour avoir plus de succès. Et ce conseil s’avéra important pour la carrière de Robert Capa.

Contemporaine des femmes (et même des hommes) reporters de guerre, son courage et son talent, surtout son humanité, prouveront aux publics du monde entiers que les photographes de guerres sont indispensables pour pouvoir se représenter les horreurs de la guerre, et d’imposer la place des femmes dans le journalisme.

Bien sur, comme trop souvent, Gerda a été oubliée par l’Histoire, souvent cantonnée à être la femme du grand Robert Capa. Mais sa vie et sa mort prouve que son travail a autant de portée que son célèbre mari, qu’elle a grandement aidé à atteindre la célébrité. Elle est décédé sur le front durant la guerre civile espagnole.

Bien sur, je ne parle que des informations et photographies que j’ai pu glaner sur internet et dans quelque livres. Et comme souvent je l’écris, il sera de mon devoir de me procurer ses œuvres, de les lires et les étudier pour ensuite les partager avec vous sur le blog.

J’espère encore découvrir de nombreuses femmes qui ont bravées les interdits et affrontées l’horreur et s’imposer, ou non, dans se monde machiste et patriarcal.

Garda Taro avec son mari Robert Capa.

J’espère vous revoir sur le blog le jour où j’aurais mené mon projet de découvrir ces femmes à bien !

Photographie récemment retrouvée du corps sans vie de Gerda Taro

Jaskiers