Tout perdre – Chapitre 4

Pourquoi n’ai-je donc pas cherché un autre travail ? J’ai tout simplement compris comment fonctionnait cette nouvelle société. Il n’est pas difficile de voir que nous sommes retombés dans nos vieux démons. Il faut à l’être humain, à une société, quelqu’un à détester, quelqu’un qui est tout le contraire du bon citoyen, qui n’a pas sa place. L’Utopie n’est qu’un mensonge, personne ne peut être totalement heureux dans une société ou, en-tout-cas, pas tout le monde. Pour l’être collectivement, il nous faudrait ne plus avoir de conscience, pas de libre-arbitre, être des robots. Et c’est bien par là que cette se société dirige, car un robot a pris mon travail, et personne ne me plaint.

Je ne cherche pas à être plaint, j’ai choisi de m’écarter de cette société. Je n’avais pas la force de lutter. De lutter pour revenir dans les rangs, comme un bon soldat, un citoyen model. Ce n’était pas le genre de vie que je souhaitais quand l’humanité a osé se regarder en face et décide qu’il fallait un changement radical pour continuer à vivre.

Le problème vient peut-être de moi, nous ne sommes pas forcément faits pour être dans le moule que la société veut nous imposer.

Et j’ai réalisé que beaucoup de personnes s’étaient retrouvées sans rien, comme moi.

J’ai vécu jusqu’ici dans la rue. J’ai vécu avec ceux que je haïssais, comme les gens me haïssaient maintenant. J’étais une bouche de trop à nourrir. Enfin, pas totalement sans ressources, non, une association du Gouvernement Mondial nous venait, très sporadiquement, en aide. Nous pouvions voir que ces gens voulaient nous aider, faire beaucoup plus. Mais ils étaient limités car surveillés de près. Trop nous donner d’attention, de nourriture, de refuge, d’aides en tout genre pouvait se retourner contre eux. Gâcher du temps à aider ceux qui n’ont rien au lieu de travailler pour le projet spatial commun était mal vu. Ces bons samaritains risquaient beaucoup, leurs vies confortables en fait, juste par le fait de nous donner une bouchée de pain.

Il fallait s’entendre avec les autres démunis, apprendre la débrouille. Et surtout, une chose que je n’aurai jamais imaginé faire de toute ma vie, mener une vie de truand.

Voler, agresser, intimider les honnêtes gens étaient essentiels à notre survie. Vous ne pouviez pas faire la manche sur le trottoir, illégal. Et ceux qui donnaient étaient accusés de dépenser de l’argent qui devait servir à alimenter le projet spatial. Nous n’étions pas les bienvenus, plus vraiment humains, donc pas étonnant que nous devenions des chiens galeux prêts à tuer pour quelques centimes.

J’abhorrais faire ça, je n’étais pas bon à la violence, j’ai dû me faire une raison, me fabriquer une carapace, un nouveau moi, un monstre.

Mais c’était le seul moyen de vivre. J’ai pensé au suicide, mais au fond de moi, j’avais cette petite voix qui me disait qu’un miracle pouvait advenir si je survivais jusqu’à demain. C’est l’espoir, vraiment, qui m’a fait vivre.

Jaskiers

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Tout perdre – Chapitre 3

Comme beaucoup, j’ai fait plusieurs jobs. Il y avait une place pour tout monde. On ne travaillait plus pour l’argent, mais pour notre futur et, surtout, celui de nos enfants.

Après avoir été responsable de service qualité d’une usine de robotique, emploi où je n’étais pas qualifié du tout, j’ai fait d’autres boulots, dans la même veine. Jusqu’à ce que je découvre cette position d’agent de liaison avec l’Appolo 100.

L’Appolo 100 a été, et reste pour l’instant, la plus grande prouesse de l’humanité.

L’ancien ISS a été la base de l’immense structure orbitale qu’est devenu le 100. Tout y est pour explorer, aussi loin que humainement et techniquement possible, l’Espace, les systèmes solaires, la Voie Lactée, Andromeda, les trous noirs, les potentielles planètes habitables et j’en passe.

Ces 100 astronautes qui font ce travail au-dessus de nos têtes ont besoin d’assistances, comme je l’ai mentionné précédemment.

L’Organisation Spatiale Internationale, l’OSI, a donc décidé de proposer des places d’assistant pour astronaute. Il y avait deux catégories, la catégorie des assistants basée sur les besoins technique, scientifique, technologique et des assistants dédié au bien-être des astronautes, c’est-à-dire, une assistance pour les liaisons familiales (les liaisons directs entre astronaute et famille pouvant s’avérer dangereux, pour le moral et la sécurité des astronautes), les besoins personnel (nourritures, produit d’hygiène ect…), médical (mettre en liaison l’astronaute avec un thérapeute ou un médecin si besoin).

Les deux catégories étaient donc aussi en charge de remplir des rapports pour les navettes approvisionnant le 100. Tout devait être catalogué, ne rien oublier d’important ni de vital, expliquer les raisons et calculer, grosso modo, le poids et le coût de ces ravitaillements.

Mais la technologie a, et continue, de faire des progrès impressionnants. De mon point de vue, je trouve que nous devrions freiner et planifier plus prudemment le chemin que prend l’innovation à outrance.

J’ai donc perdu mon travail à cause d’une intelligence artificielle qui communique maintenant avec les astronautes… cette perte en amène d’autres. Du jour au lendemain, j’ai presque tout perdu. Comment est-il possible de tout perdre en un instant ?

À notre époque, tout est lié. Vous êtes, comme tout le monde, un pion dans la révolution spatial. La technologie, ceux qui les construisent et surtout qui les contrôlent, savent tout de vous. Tout est enregistré sur les Clouds, rien n’est laissé de côté. Et votre métier vous permets de garder vos possessions, si vous le perdez, vous devenez inutile, le personnel du Gouvernement Mondial vous coupe tout, jusqu’à ce que vous trouviez un métier, un moyen de contribuer au grand projet.

Donc, j’ai tout perdu. Ma maison ne répondait plus à ma clef magnétique. Ma femme travaillant comme infirmière était la seule personne pouvant m’ouvrir la porte. D’ailleurs, elle avait gardé tout contrôle sur ce que moi j’avais perdu.

Nos relations se sont détériorées, elles sont toujours mauvaises. Je suis persuadé qu’elle a subi des pressions à son travail et dans sa vie de tous les jours. Côtoyer un chômeur ? Être marié avec un Inutile ? Non, ce n’était pas acceptable, surtout pour une infirmière dont le travail est d’une importance vitale pour notre société.

J’ai accepté la rupture, j’ai souffert de voir de la honte dans le regard de mes enfants, je devais partir, je l’ai fait.

Jaskiers

Tout perdre – Chapitre 2

Une dernière lueur d’espoir est apparue quand l’Afrique est devenue le continent le plus sûr. Pas de catastrophes écologiques notables, faune et flore intactes. Ainsi la population mondiale s’est dirigé vers ce continent, là où l’Homme est née, un exode. Assez important pour réaliser, un peu tard, que l’humanité avait laissé l’Afrique de côté depuis tout ce temps, et maintenant, des gens de tout pays y affluaient pour avoir une place dans le dernier Eden de la planète Terre.

Cela bouscula le continent Africain, des tensions amenèrent à des conflits armées, les africains, délaissés depuis des siècles, se voyaient maintenant envahir par toute la planète.

L’économie s’effondra également. L’Afrique eut à subir le choc, le sursaut de désespoir de l’humanité.

Mais, chose improbable, il fallait y être pour le croire, nous nous sommes arrêté de nous entretuer, quelque chose de fort était apparue en nous, comme une sorte d’instinct. Ce dernier a surgit pour éviter notre autodestruction. Si nous continuions à nous entretuer, aucune chance de vivre, de survivre, était en perspective. La planète était déjà en révolution, pas besoin d’amener le grain de sel humain pour réduire à néant nos espoirs.

Nous étions tous dans le même bateau. Et ce fut cette prise de conscience qui changea tout. Peut-être est-elle arrivée tard, mais elle est arrivée à un moment charnière de l’humanité. La chose était simple : soit on s’unissait malgré nos différences, soit on continuait sur la voie de la dissonance qui nous mènerait à une extinction pure et simple.

Nos regards se sont posés sur les étoiles, avec un, voir des, espoirs que nous pourrions recommencer à zéro sur une autre planète.

Mais pour cela, pour mener à bien un projet spatial solide, il nous fallait déjà regarder à nos pieds, essayer de réparer, de rattraper les dommages faits à notre planète.

Il a fallu de l’abnégation, des leaders, pour essayer de limiter les dégâts et réparer ce qui pouvait l’être.

Il serait trop long d’expliquer chaque changement, chaque petite révolution, positive et non-violente, qui nous a permis de pouvoir rester sur Terre. Nous avons apaisé notre terre.

Certaines catastrophes se reproduisaient, beaucoup de mal avait été déjà fait, il nous a fallu nous adapter. Notre espèce a une capacité incroyable d’adaptation, nous avons des ressources en nous qui ressortent aux moments les plus cruciaux. Et bien sûr, nous avions l’espoir.

Les changements, prit d’un commun accord avec chaque pays, chaque gouvernement, ont permis à notre espèce de survivre, et de renaître rapidement de ses cendres.

Et puis, nous avons mis les bouchées doubles en matière de technologie. Tout le monde travaillait dans ce domaine. Nous en avions besoin. Nous sommes des créateurs géniaux. Et quand nous nous concentrons sur une tâche, collectivement, des choses incroyables arrivent. C’en est presque magique tellement le changement peut-être rapide quand nous sommes tous sur la même longueur d’onde.

La robotique a fait une avancée incroyable. C’est simple, les robots ont été utilisés pour les tâches les plus difficiles, rébarbatives, épuisantes, donnant ainsi plus de mains d’œuvre pour notre projet : soigner du mieux possible la planète Terre et conquérir l’Espace.

Avant que la Terre ne se rebelle contre nous, j’étais simple commercial pour une société produisant des applications pour smartphone. Je gagnais très bien ma vie. San Francisco, la Silicon Valley, était l’endroit idéal pour ma carrière. Mais c’était aussi, et reste encore, l’endroit où la fameuse faille de San Andreas pouvait réduire en miettes la côte Ouest. De terribles tremblements de terre nous ont touchés.

Ce n’est que par un concours de circonstances que ma famille et moi avons trouvé refuge dans un de ces bunkers spécialisés « doomsday » appartenant à un milliardaire ayant fait fortune en Californie durant le grand déluge.

L’ami d’un ami de travail connaissait quelqu’un qui pouvait nous trouver une place dans ces bunkers sous-terrains ultra sophistiqués.

Quand l’humanité a décidé de s’unir, nous appelons cette époque La Grande Union, il me fallait trouver ma place dans ce nouveau monde. Que faire quand on est un simple commercial dans un monde où les ingénieurs de tout bord, les scientifiques, les programmateurs, les physiciens et astrophysiciens étaient les piliers indispensables à notre redemption ?

Jaskiers

Tout perdre – Chapitre 1

J’ai tout perdu, tout, en quelques minutes, il y a de cela une dizaine de mois.

Mon travail, simple agent de liaison avec l’Appolo 100, travail sur lequel ma vie était basée, m’a été retiré.

Il n’a fallu que quelques secondes après l’annonce de mon licenciement pour que tout me lâche.

Ma banque, mon propriétaire, mes enfants, ma femme, ma famille… plus rien.

Évincé car mon rôle était devenu obsolète; selon mes supérieurs, un agent de liaison humain n’était plus utile. Une Intelligence Artificiel, sortie de je ne sais où, a simplement prit ma place. Pas besoin de bureau, d’espace, ni de salaire pour cette intelligence immatériel.

L’Appolo 100 est la la nouvelle structure de l’ISS, l’Internal Space Station, ou Station Spacial International. Le 100, comme on le surnomme, est une extension très importante de l’ISS, de par sa dimension, plus de 2 km de long et 1,5 de large, de sa technologie de pointe. Imaginer une sonde Hubble pouvant être propulsée à des milliers d’années-lumières, construite directement et manipulé à distance par les plus de 100 astronautes vivants sur l’ISS. Voici l’importance de l’Appolo 100 en quelques exemples. Il y a beaucoup plus que cela, mais c’était pour donner un ordre d’idée à qui lira ceci.

Les communications avec le 100, d’ici, la Terre, jusqu’à la station Appolo s’est avéré un aspect encore plus important qu’à l’époque du petit ISS.

Plus que communiquer, il fallait aider, conseiller, planifier et organiser le travail de ces 100 hommes et femmes en orbite autour de notre planète.

Le Conseil Spatial International, une fusion de la NASA, du CERN, de Space X (même si cette dernière société restait privée, bien qu’ayant des astronautes et du matériel sur l’Appolo) et d’autre organisation spatiale de tout pays (Tous pays, Russie, Chine, Corée Unifié, État Arabes Unies ect…) ce sont entendues pour donner un but à l’espèce humaine. C’était une époque, et ça le reste toujours, heureusement, où l’humanité, confronté à de graves problèmes environnementaux irréversibles, tremblement de terre multiplié par deux dans certains secteurs, notamment l’Ouest de l’Amérique, chaleur extrême dans toute l’Europe entraînant des sécheresses terribles provoquant des pénuries importantes d’eau potable, ruinant les récoltes, des feux de forêts devenues incontrôlable, l’Amazonie étant détruite à 80 %, les inondations devenues incontrôlables, la Nouvelle-Orleans, Cuba et la Floride ont été balayée par des tempêtes intempestives et violentes, la fonte des des grands glaciers et des Pôles a entraînée une montée des hauts spectaculaires, engloutissant avec une rapidité terrifiante des kilomètres entiers de pays, comme la Bretagne, dans l’Ouest de la France, l’Island, et la cote Est américaine faisant face à des catastrophes qui ont provoqué des dégâts irréversibles, tous ces événements ont mis le monde au bord de l’implosion.

Des émeutes ont éclaté partout. Le manque d’eau, l’insalubrité, maladies, virus, la famine ont poussé des peuples à l’anarchie la plus totale. Des scènes de guérilla urbaine ont éclaté entre civils et militaire, dans le sud-est de l’Amérique, par exemple, et tout ce que l’humanité peut faire de pire quand elle a un pied dans le vide s’est produit. Ou presque.

Jaskiers

If It’s The Last Time

[Inspired by Red Dead Redemption 2 – Warning: Spoiler]

As I watch some wild boars devastating the grass at the far end of the forest, I stay here, wondering if smallpox do the same kind of mayhem in my lungs than those wild animals makes in the forest. It probably looks like that in there, like a tornado just have passed.

Coughing blood after every intense activity, seeing myself, my body, weakened, this is probably the end, or at least, this is very close to it.

What’s left of me? A child that die after three hours of being born. And a wife, well, a «should have been wife» that do everything to forget me, friends that I will leave in need, a father figure going mad and a country that is changing way, way too much and way too fast.

Everyone keep telling me that I am a good man, that there is a side of me that is kind but it’s being overshadowed by the evil side, the one that keep thinking and hanging on a lifestyle that doesn’t belong in this new era we are entering in.

What a life, I had a good run. What happen to me is payback for all the ill I’ve done. There is a justice after all. At least, It’s look like it. This is at the very moment that death is around the corner that I finally realise that I have spent my time chasing ghost. And I have left a pile of dreadful things along the way.

What matter to me was nature, the Wild West, the anarchy and the poison of every god damn man in this world, money!

Damn! Money can’t buy me new lungs!

I wish I could have spent more time with that old Native American, riding next to him to the top of the mountain where is used to meditate and think.

Thinking! I have forgotten how to think! Like a raging bull, I’ve been going through life without planning what was waiting for me at the end. And the crash is my illness.

It’s all about love life isn’t it? What’s make us truly happy, for real? Have you noticed how falling in love was the most incredible and powerful things you could experience? It’s… rejuvenating! It’s something that bound us all, human beings. Everything seems pale next to being in love.

We don’t necessarily do great things when we are in love either, but at least, we do it for the most beautiful reason.

I had the chance to love and to be loved. That was a short period of my life, but the happiest one.

Years have gone by so fast! So fast! I always knew I will die young or, at least, not old. I was afraid to be old. And now, I wish I had this opportunity to grow old. Even alone, you don’t need someone to be happy, really.

If I could choose, I would have been a rancher. For once in my life, being stable. Here comes the time when the body can’t travel or being on the run, he can’t handle it anymore.

I would have had horses, cattle, a dog and a cat.

I would smoke a cigar on my porch, drinking whisky as I watch the sun set. Until I die.

But this kind of death isn’t for me, sadly.

The boars are now gone.

And I’m going on my last ride.

I’ll miss nature.

Maybe the other side, if there is one, is ready to welcome me. I hope so at least. I hope whatever decide our faith over here will see the good side of me, if there is one.

Can’t even take one good last breath, I guess I’m punished now to rest peacefully later.

I hope. Some people say faith is more important than anything. If think not. Love is.

Hope keep us going and love give us a purpose and a meaning.

Goodbye.

Jaskiers

Somewhere In The Middle Of Nowhere (A Short Story)

FYI: I am not fluent in English, I’m trying to be at least. Sorry for the potentials mistakes. Feel free to correct me in the comment section.

You know the saying : searching for a needle on a haystack?

Well, I am the needle, and the haystack is hundred and hundred of miles of snow, and I doubt someone will ever try to look for me, ever. They’re absolutely nothing except a gigantic blanket of thick white powder.

See, I’m an explorator, this isn’t my first time being all by myself, far, far away from civilisation.

But how the heck did I landed here you might ask.

Have you ever heard about the Dyatlov Pass mysterious incident?

If not, here the big lines for you : a bunch of experimented explorators take upon themselves to explore a deep, snowy and, of course, deserted area of the Oural in Russia in 1959.

Those guys never came back. When authorities finally decide to go search for them, they found a ripped tent, bloods, naked dead explorators, some badly injured, one near a tree with shredded feet, he probably tried to climb a pine tree, and the others are ether dead or missing.

They’ve investigated the area and they can’t explain what happened. A wild animal attack? No trace of bites nor lacerations. Lost? No! Like I said, those guys where experimented.

One of them going haywire? Probably.

Why naked? See, when you’re in serious hypothermia, something happens in your brain that make you loose your mind and confuse the coldness with hotness. And, in your tormented mind, you strip yourself from all of your clothes to try to cool yourself down. And you die. I’ve heard from survivors that hypothermia wasn’t the worse way to go. Once you lose your mind, the departing is painless. And, you know, the snow and the cold weather keep your body intact. So if you die in that way one day, your loved one will found your body preserved (if the snow hasn’t melted because wild animals and Mother Nature will feast on your body) and know that you departure was relatively peaceful.

Nah! Don’t thank me! I see the positive side of things whenever I can!

But wait, let’s go back to the dead explorators. What about this guy, found with atrocious injuries?

Well, this is not a normal thing. Did one of his comrade did this? Did he do that to himself ? Your guess is as good as mine.

During the investigation, some people living near the area said they saw a green light, a big one, flashing in the area where those poor dudes were supposed to be.

This wasn’t the first time they saw this flashing green light over there. And strange tales have been plaguing the area about what was behind this beam of light.

Military experiences? It’s Russia after all. they need to test their future death weapons somewhere! Every country as their own little testing ground for their weapons of mass destruction tries.

Those strange phenomena were occurring since a while back, from ways before the creation of weapons of mass destruction.

Those creepy tales where the reasons that this area was never explored.

What are those tales about? Strange creatures, strange noise… and like everything humanity can explain rationally, we blamed extraterrestrials beings.

And your truly narrator, respected mountain climber, explorator and all that jazz got caught in some stupid project.

Which was ; let’s try to understand once and for all the reasons of the death of these explorators.

We have gone, myself and five other adventurers, to fulfil this mission, sponsored by a big energy drink company, to solve these mystery.

At the beginning, all was fine. This isn’t mountain climbing. Just walking in deep snow for miles to a designated area, wich we reached.

While prepping for the night, we’ve heard this deep humming sound. It was resonating in our body.

And then the green light.

Screams. Of terror? Surprise? Excitment?

Well maybe, I remember swearing profusely until… I only remember being surrounded by green, a warm feeling and… nothing.

Until I woke up here, in the middle of nowhere. I have no clues about what happened to me or my pals nor where I am.

As I wrote those lines, I’m feeling very, very warm.

Too much warm !

I’ll take my cloths off, and go back to writing after cooling down.

I feel at peace.

Jaskiers

A Rider On The Storm (A Short Story)

FYI: I am not fluent in English, I’m trying to be at least. Sorry for the potentials mistakes. Feel free to correct me in the comment section.

As the wind blows threw my hair (yes, I’ve lost my hat in the firefight. Better this than my head !), I’m pushing Ernesto at full speed.

Brave horse, brave boy. Never scared of a gun shot nor roaming at full pace trough the dark night filled by a storm. Thunder, heavy rain and that brutal winds that push colds rain drops on my skins like thousand of needles prickling me.

It maybe sounds awful for you to imagine yourself in that situation but my friend, a storm is a dream gateway setting for running away from a bank heist.

The law can follow me, it’s impossible to see at 25 yards around. Can you really see what’s the thief even looks like in those conditions ? I can tell you, it’s like trying to find a shadow in the darkness. It’s dangerous for me to, but I trust myself and my horse, we make a great team, we complete each other.

The only things left to do for them ? Waiting !
Waiting ! The worse beginning for a law man trying to catch a thief.

I’m rich, yeah, of course from the money I’ve stoled, but I also have the luxury of time !

Every minute is a wasted one for the sheriff and his boys. I’m gaining more and more ground, they’re losing more and more opportunity to ever found me !

I bet ya’ that I could go back there one of these days, minding my own business, sip a whisky at the saloon and speaking with the local and they’ll never recognize my ass !

But I won’t do that, let’s not tempt the devil. He has been good to me so far, or maybe it was God.

Will God allow His sheep to be robbed of their money won honestly, through the hardship of a precarious life dedicated to provide for their families ? I don’t know. I’ve seen many poor bastards begging for His help before dying. He never got to help them with one of those miracles we hear He can do from those preachers everywhere.

Maybe God is on my side, after all ! He let me rob a bank to show His followers that money took too much place in their life, in their heart. And I’m just His pawn.

I’m not complaining about it ! Thanks God ! Help me whenever You want from now on ! I will gladly serve You if Your plans for me is: to rob more greedy cunts without any single regret. I won’t go to church thought. I have my limits too !

Heck, I can’t imagine everyone discovering that God will be on their side if they choose to rob from the rich and powerful.

Those rich cunts, never rich enough ! They seem to always want more ! Watch ‘em go to church to clear their guilty souls from the sins they commit on a daily basis.

Does God let us create gunpowder to watch us destroy one another, to judge the brave, the coward, the sinner, the poor and the (filthy) rich? To see where what kind of extremes we can go for one of our antic? Or maybe the devil gave us those tools of destruction. Like Prometheus who stole fire from the Gods to give it to the poor bastards that we were without it.

Of course, if you look at it closely, all religions kinda look the same.

But what am I boring you with?

Let’s conclude with those words : This is America, land of the free. This is God’s country, and I’m nobody to judge Him.

Now that I’m far away with that money, watch me wasting it on booze, alcool and gambling.

God, the hunt for money is not over for me, may I serve You well by stealing. I’ll dedicate from now on every stolen dime and dollars to You !

And for you dear friend don’t step on my toes, bank robbing is my thing, found your own way for your redemption !

God Bless America !

Jaskiers

Dante’s Dusty Roads – Chapitre 22

Une station essence se proposa à lui. Mettre son essence lui-même, demander au tenancier un coca, ou ce qui pouvait remplacer la caféine, un ou deux sandwichs et repartir. Il avait fait ses besoins sur le bord de la route, profitant d’y être seul sur cette dernière. Il fallait, avant tout, être efficient, faire vite pour arriver au ranch.

Il s’arrêta à la pompe, regretta de ne pas avoir fumé une cigarette avant, descendit et emboîta la pompe dans son véhicule. Personne ne sortait du magasin. Avec un bref coup d’œil, il pensait même qu’elle était fermée, rien ne filtrait de l’intérieur.

Tant mieux, je m’arrêterai à la première supérette du coin, je n’aurai qu’à passer devant un ou une caissière qui ne voudrait qu’une seule chose : que ma sale dégaine de Yankee aux yeux cernés déguerpisse. Ne pas faire de vague et tout ira bien.

Il faillit salir ses chaussures en retirant la pompe, il avait retenu la leçon de la dernière fois. Pas d’essence sur ses habits.

Il remonta dans sa voiture et partit en vadrouille à la recherche d’un Wallmart, d’un Target ou n’importe quel magasin pour faire ses emplettes et repartir aussitôt. La fatigue était là, mais s’il ne pouvait plus garder ses paupières ouvertes, il s’arrêterait au bord de la route pour un somme rapide. Dangereux oui, mais mieux valait risquer le danger d’un somme en solitaire sur le bord d’une route que de provoquer une rixe dans l’hôtel très bon marché de la ville.

Rien ne semblait vivant dans ce patelin, à par les bisons flânant dans les immenses champs qui entouraient la petite ville. Il semblait être rentré dans un décor de far-west moderne.

Il chercha une connexion à Internet avec son téléphone avec l’espoir de trouver une supérette pour se ravitailler avant la dernière ligne droite. Après Buffalo, direction Forgan s’en regarder en arrière. Son cerveau et son corps réclamait non seulement du repos, mais aussi, de l’écriture. Le besoin de catharsis, de poser des mots sur ce qu’il avait vécu jusqu’ici. s’imposait pour sa santé psychique. Et aussi, pour commencer son nouveau roman.

Il trouva un magasin, appelé Venture, de plain-pied, sans l’aide d’internet qu’il ne recevait toujours pas. Le magasin avait l’air d’un vieux et ancien motel. Le parking était vide.

Quand il rentra dans ce magasin, il découvrit que c’était en faite un restaurant plus qu’autre chose. L’écrivain espérait qu’il aurait la possibilité de prendre un plat à emporter, on était en Amérique après tout, aucun doute, pour de l’argent, l’Amérique vous offre tout ce que vous voulez.

Il attendit au comptoir, qui était vide, la seule présence des menus imprimés indiquait que le restaurant n’était pas abandonné. Il en prit un.

De la viande. Que de la viande. De la viande à la viande à la sauce viande avec un dessert à la viande. C’était le pays des bisons, le business principal de la ville. Après tout, la ville s’appelait Buffalo.

Une femme de quarante ans, la teinture blonde en fin de vie, des cernes et des rides marquées sur le visage et d’une maigreur inquiétante se présenta lui.

« -Vous désirez ?

– Je cherche quelque chose à emporter.

– D’accord, vous avez vu le menu ?

– Oui, mais je n’ai pas encore trouvé ce qu’il y a à emporter.

– La section sandwich se trouve à la fin. »

Rand fit défiler les pages du menu et découvrit les sandwichs, tout à la viande.

« -Vous avez besoin de conseil ? »

Il lâcha un petit rire. Il avait le choix entre sandwich à la viande de bison avec salade, tomate et moutarde, ou sandwich au bison avec de la mayonnaise.

« – Je vais prendre le sandwich complet.

– Salade, tomate et moutarde ?

– C’est ça.

– Et comme rafraîchissement ?

– Vous avez du café ?

– Oui mais malheureusement pas à emporter.

– Je vais vous prendre du coca.

– Nous n’avons que du Pepsi, cela vous va ?

– Oui merci. »

Elle se retourna pour partir dans la cuisine. Il vît par la porte entrouverte l’état lamentable des cuisines. Poussières, graisses, détritus, sangs, il ne manquait que la présence d’un rat pour combler le tableau.

Il va falloir faire fît de ces horreurs, se dit Rand à lui-même et à son estomac.

Dante pouvait entendre les bruits de couteau, celui d’un micro-onde et les voix de la serveuse et de la cuisinière.

Et si ce sang… non c’était trop, même s’il avait eu le droit à des hurluberlus, la probabilité d’ajouter à ses rencontres déstabilisantes, une meurtrière qui cuisinerait les morceaux de ses victimes humaines pour les vendre à ses clients était quasi-nul.

Quasi-nul ne veut pas dire nul, et plus rien ne me surprendrai. Je commence à perdre la tête. T’es parano Dante, arrête de penser à des conneries, si ça se trouve, c’est une déformation professionnelle, le risque quand t’es auteur de romans d’épouvantes.

La serveuse sortit de la cuisine, le gratifia d’un sourire et d’un « Ça arrive monsieur, merci de votre patience. »

Au moins était-elle polie pour une potentielle Serial-Killer cannibale… Allez Dante, arrête tes bêtises.

Il attendit encore cinq minutes. Le restaurant était désert, les menus et les couverts étaient recouverts d’une fine couche de poussière. L’air était lourd, pas extrêmement chaud, mais respirer commençait à être difficile.

Ou bien je suis en train de faire une crise d’angoisse ou bien le DustBowl a encore de l’influence sur le pays.

Les crises d’angoisses avaient été ses compagnons d’enfance et d’adolescence, jusqu’à ce que ses parents ait assez d’argent pour l’amener voir une thérapeute. Thérapeute et thérapie qui s’avérèrent être extrêmement efficaces et, à force d’exercices, réussirent à diminuer très fortement ses crises, jusqu’à ce qu’elles ne deviennent plus que des mauvais souvenirs. Il se rappelait qu’il ne fallait surtout pas oublier de bien respirer, mais l’air semblait empli de poussière. Il lui fallait aussi observer l’environnement autour de lui, mais il était tellement terne et misérable qu’il commença à paniquer.

Enfin, elle arriva, son sandwich placé dans un papier, son pepsi bien frais à la main. Il paya son dû, la carte bleue tremblante dans sa main. Il sentait les regards plein de jugement que devait poser sur lui la serveuse. Il transpirait à pleine gouttes. Tom pria intérieurement que sa carte passe, ce qu’elle fit. Il ramassa son dîner, et partit.

« – Bon appétit monsieur.
– Merci à vous aussi. »

À vous aussi ? Sérieusement ? Dante Thomas Rand ce que tu peux être idiot parfois.

En rentrant dans sa voiture, il s’imaginât la serveuse rigolant. C’était comme dire à quelqu’un « bonjour » et qu’il vous répondait « bonsoir ». Non seulement cela le faisait se sentir idiot, mais il se sentait humilié par la personne qui avait eu plus de présence d’esprit en lui indiquant que c’était le soir.

Les interactions humaines sont compliquées. Ou plutôt, je les rends compliquées.

Il sortit le sandwich de son papier, regarda la viande grossièrement apposée, respira un grand coup pour enlever la pensée qu’il mangeait peut-être de la viande humaine.

Non, c’est du bison…

Il regarda autour de lui. Tout près de lui, il y avait un champ immense avec un bison solitaire qui le regardait.

Putain, il sait. Les animaux ne sont pas idiots. Si ça se trouve, je suis en train de manger son frère. Merde.

Il reposa le sandwich, il n’avait plus faim. Il ouvrit sa cannette de soda qu’il but d’un trait.

Le soleil commençait à abandonner le ciel. L’écrivain reparti, direction Forgan. Il n’y avait pas de panneaux indiquant la ville mais il suivait ceux de Knowles.

Comme le nom de jeune fille de Beyoncé.

Cette pensée le fit sourire. Sourire qui ne resta longtemps sur le visage car la fatigue commençait déjà à fermer ses paupières. De plus, il n’avait pas mangé.

Après quelque miles, une dizaine peut-être, il s’arrêta sur le bas côté de la route, une petite place labourée par les pneus des paysans du coin, qui devaient passer par là pour rentrer dans leurs champs, s’occuper de leurs bêtes, de leurs bisons chéris.

Il fuma une cigarette, la nuit était tombée, les lumières du tableau de bord étaient éteintes. Silence. Il écrasa son mégot dans un étui en ferraille qu’il avait trouvé dans sa boîte à gant, étui qui semblait sortir de nulle part. Il abaissa son siège, vérifia si les portes étaient fermées et ferma les yeux.

Le dernier repos du juste avant l’arrivée.

Jaskiers

Dante’s Dusty Roads – Chapitre 2

Des idées pour son prochain roman lui venaient à l’esprit, sans effort. Il allait s’inspirer de son ranch situé au milieu de nulle part. Pourquoi pas l’histoire d’une famille qui s’installerait dans un ranch abandonné et qui, au fur et à mesure de sa rénovations, laissait paraître d’étranges phénomènes ? Et si leur fils commençait à avoir des crises d’épilepsie qui serait en faite une possession démoniaque ? Et s’il ajoutait à ça l’ancienne famille qui vivait dans le ranch autrefois, trouvant la misère et la mort à cause du dustbawl ?

Pleins d’idées se bousculaient dans sa tête. Le bonheur même irradiait son corps. Toute cette inspiration lui venait car, pensait-il, il était enfin Libre et heureux !

Bien qu’il soit en possession d’une immense propriété, et surtout d’un ordinateur portable dernier cri, il était excité d’essayer enfin cette machine à écrire, une vielle Remington Noiseless noire qu’il avait acheté dans une boutique d’antiquaire à New-York.

Il se rappelait son grand-père, journaliste, qui n’avait pas lâché sa machine à écrire Underwood de toute sa vie, même quand l’analogue et plus tard l’informatique s’étaient imposés.

Il s’imaginait déjà fumer sa cigarette tout en faisant claquer les touches de sa machine : tac tac tac tac tac DING ssschwwwwift tac tac tac tac tac.

Comment ne pouvait-il pas être heureux ? Son succès avait été insolent jusqu’ici. Mieux ne valait pas trop réfléchir à toute cette attention qui lui était tombée dessus avec le succès de son livre. Il devait garder la tête sur les épaules. Venant d’une famille de cols bleus, il devait considérer l’écriture comme de l’artisanat.

Jaskiers

Bienvenue à la cure de Rien – Partie 3

— > Partie 1 : https://jaskiers.wordpress.com/2022/06/05/bienvenue-a-la-cure-de-rien/

— > Partie 2 :

Avant de lire cette nouvelle partie, si vous appréciez la série, remerciez Ariane en visitant son blog ! Merci pour ton soutien !

Être embarqué, enfin accueilli, par des hommes en blouses blanches d’infirmiers, quel effet ça fait ?

J’ai été surpris. Et j’ai eu peur. Je me rappelais ce que m’avais dit ma compagne de voyage, Selena Brown, « c’est un piège. »

Un prit mon sac l’autre me prit par le bras comme si j’étais un vieillard.

« – Excusez-moi mais vous pouvez me dire ce qu’il se passe ?

  • Gaspard Dincy, c’est bien vous ?
  • Oui… non… enfin peut-être.
  • N’ayez pas peur, vous êtes bien venu dans le Vermont pour une cure de Rien ?
  • Peut-être… mais je commence à regretter mon choix…
  • Ne vous inquiétez pas ! Vous êtes entre de bonnes mains. »

Il m’amena à l’écart de la foule de voyageur qui emplissait l’aéroport et ses alentours.

« – Écoutez, je comprends que, là, maintenant, vous avez peur. Mais nous ne sommes pas là pour vous punir ou quoique ce soit.

  • Ce n’est pas très discret et un peu brusque de venir me récupérer à l’aéroport avec votre blouse d’infirmier !
  • Justement. Vous pensez que le gouvernement allait vous laissait partir sans rien faire ? Rien ne leur échappent à ceux-là. Venir vous chercher en blouse ajoute une dose de… réalisme à votre… fuite. Nous avons de l’expérience, vous n’êtes pas le premier divergent que nous accueillons.
  • Attendez… divergent ?
  • Oui, je vais vous faire un dessin si vous voulez !
  • Non ça va, donc, je suis un divergent, je me considérais plus comme un tire-au-flanc… car je refuse de travailler et d’être un robot docile et obéissant toute ma vie… mais disons que je suis un divergent, ça sonne… très… dystopique.
  • Exactement ! Mais vous avez aussi besoin de repos, de soin et une sorte de rééducation. Vivre avec des robots, comme un robot, comme vous le dites si bien, vous a fait oublier votre humanité. Il faut… le cerveau est malléable, la « plastique « du cerveau se modifie, durant notre vie et suivant les circonstances, les habitudes et tutti quanti. Il faut, en quelque sorte vous… reprogrammer.
  • D’accord… mais ils nous voient là… le gouvernement ?
  • Je ne peux pas vous les pointer du doigt, niveau discrétion, nous ne serions pas au niveau, mais oui. Maintenant, prenez mon bras, faites votre mine la plus abattue possible, pleurez même, si vous le pouvez. Offrons-leur un spectacle ! »

Je suivis les conseils de l’infirmier. J’avançais à ses côtés en regardant mes pieds et en faisant des moues pitoyables.

Nous arrivâmes devant une belle berline allemande, un chauffeur, celui qui s’était occupé de mon sac, nous y attendez. L’infirmier me fit entrer dans la voiture comme si j’étais un vieillard.

« – Mes affaires !

  • Ils sont dans l’coffre m’sieur, pas d’inquiétude ! Me dit le chauffeur.
  • Ah… dites, vous faites parties de la thérapie vous aussi ?
  • Tous ceux que vous verrez dorénavant font partie de la thérapie. Me répondit le premier infirmier, un jeune Noir avec les yeux rieur et un sourire rayonnant.
  • Donc, nous partons directement à la…
  • Clinique Proust !
  • Proust ! Ce nom dit quelque chose…
  • Sans doute. C’est le professeur Swanky qui l’a appelée ainsi.
  • Ce Swanky c’est…
  • La personne qui a tout organisé.
  • D’accord… et il a décidé, un jour, de devenir déviant et a utilisé sa réputation et ses diplômes pour nous venir en aide, je me trompe ?
  • Oui et non… c’est un peu plus compliqué. Vous verrez la différence après avoir passé une semaine à la clinique. Aujourd’hui, toutes ces questions, ces angoisses, cette peur, elle vient de l’endoctrinement que vous avez subis depuis tout petit. Vous paniquez, votre cerveau envoie des signaux d’alarmes, genre : ‘quelques choses ne va pas du tout’, c’est ce qu’il pense et, bousculé hors de sa zone de confort, il cherche des réponses, des moyens de compenser, de contourner le stress. Vous verrez. C’est étonnant de revivre !
  • Et effrayant !
  • Effectivement. Votre peur est légitime et nous la comprenons. Vous êtes sur la voie de la rédemption. Vous agirez contre la société, enfin, indirectement, en soignant votre âme aliénée. C’est pour cela que le Gouvernement lâche ses pions contre nous. Tout ira pour le mieux maintenant. Je m’appelle Micah Arthur et le chauffeur, Dave Grown.
  • S’lut m’sieur.
  • Enchanté monsieur Grown.
  • De même l’ami ! Vous inquiétez pas, et l’air de la montagne, ça va vous aérer l’esprit ! Rien de mieux ! »

Toujours aussi tendu, je laissais mes nombreuses autres questions de côtés et me laisser aller, bercer par le léger bruit du moteur de la voiture et des virages.

Je regardais à travers la vitre, j’avais oublié le monde. Depuis trop longtemps, je n’avais pas eu la présence d’esprit de regarder les environs, les bâtiments, le soleil, la nature, les oiseaux. J’étais hypnotisé par la routine et le travail depuis si longtemps. Ç’eût été un luxe et une hérésie que de me laisser aller à me promener autre part que dans le petit parc de ma ville le week-end. Instinctivement, j’ai réalisé que j’allais dans ce parc car mon corps et mon esprit avait besoin d’une connections avec le monde naturel.

Dans cette voiture, ma rééducation commença, par moi-même, je regardais le décor du Vermont, ses immenses forêts de pin, ces montagnes légèrement enneigées qui me donnèrent l’impression d’être des colosses, inamovibles, qui vivaient leur vie sans craindre de la perdre car bien trop immense pour l’Homme à dompter.

« – À votre arrivée, Mr. Grown ira mettre vos affaires dans votre chambre. Avant que je vous y amène, je vous ferai rencontrer le docteur, ou professeur, le patron se fiche de comment vous le nommerez. C’est la procédure habituelle. Juste un gage de bienvenue.

  • D’accord… et le fonctionnement de la clinique, les heures de repas et tout ça, quand est-ce que je saurai…
  • Ne vous inquiétez pas ! Nous ne sommes pas pressés ! Après votre entretien, soit vous décidez de vous reposer et nous vous informerons de tout cela à votre réveil, ou je pourrai vous faire visiter et vous informez des horaires directement après l’entretien. Comme vous le sentez.
  • Il y a quelque chose qui me chiffonne…
  • Dites !
  • Vous… travaillez… enfin je veux dire, vous êtes salarié, infirmier. Est-ce que… enfin vous comprenez. C’est bizarre, une clinique pour les déviants, qui sont juste des personnes ayant décidé de vivre sans être prisonnier du travail débilitant et vous… travaillez. Vous n’êtes pas déviant. Je présume que vous gagnez votre vie… N’est-ce pas un peu… ambiguë comme situation ?
  • Votre réflexion est pertinente, sauf que contrairement à vous, et à l’immense majorité de la population, j’ai eu le choix de choisir ce que je voulais faire de ma vie, comme travail, je veux dire. Je me suis engagé à aider les gens à revivre. J’ai eu la chance d’être né riche, disons-le clairement. Et avec l’argent viens le pouvoir. Je veux utiliser ce pouvoir pour libérer les gens de cette enclave.
  • Et monsieur Grown ? Vous aussi ?
  • Tout pareil ! Enfin presque, tous les gens qui travaillent à la clinique sont issus de familles aisées. Et dernièrement, d’anciens patients sont devenus des aides-soignants à la clinique !
  • Encore une question… si je ne vous ennuie pas.
  • Non ! Allez-y !
  • Quand je serai guéri, enfin, reprogrammé… ou déprogrammé…
  • Déprogrammé pour vous reprogrammer vous-même, mais le docteur vous en parlera peut-être durant l’entretien. Désolé de vous avoir coupé, continuez.
  • Donc quand je serai reprogrammé, qu’est-ce qui va m’arriver ? Vous allez me relâcher dans la nature, me trouver un autre job ?
  • Que souhaitez-vous réellement pouvoir ressortir de cette cure ?
  • Me soigner…
  • Pensez d’abord à vous soigner ! La suite viendra d’elle-même, nous sommes assez organisés et puissant pour vous aider dans votre nouvelle vie. »

Je me tus, inutile de m’inquiéter, j’étais entre de bonnes mains.

Nous prîmes des chemins tortueux à quelques kilomètres après avoir quitté la ville. Les routes étaient en terre, les sillons sur la terre et l’herbe prouvaient que ces routes étaient souvent empruntées, mais sans une connaissance parfaite du trajet, les routes se croisaient et s’entre croisaient, oscillants entre forêt de pins, champs et grandes prairies sauvages, il aurait été impossible pour un néophyte de trouver la bonne route. Je présumais, et le futur me donna raison, que les employés de la clinique Proust prenaient à chaque fois des routes différentes pour que l’une ne soit pas plus marquée que l’autre, ce qui aurait pu amener les autorités à trouver le chemin en suivant une route plus marquée.

Je redécouvris les grandes plaines, avec ses herbes hautes, ses grandes fleurs colorées dont je ne connaissais pas le nom, jamais depuis mon enfance, je n’eus l’opportunité de regarder des fleurs sauvages, d’en apprendre les senteurs et textures. Les montagnes étaient magiques, pour moi, elles semblaient si loin mais en même temps si proches ! Entre les arbres, je pouvais parfois voir un ou des lacs. Les champs de blés, des prés où des vaches broutaient paisiblement et d’immenses parterres de vignes me donnaient des rêves de vagabonds. Le vent projetant son souffle sur toutes cette nature et elle semblait les faire danser. Je n’avais jamais vu la mer, je pensais que j’avais un avant-goût de ce que je ressentirai le jour où je verrai la mer pour la première fois. De l’eau à perte de vue !

Et les arbres immenses et touffus qui se penchaient, comme si ils nous accueillaient dans leur demeure ancestrale.

L’odeur de pin s’était infiltré dans la voiture. Je ne sentais plus la pollution de la ville, les gaz d’échappements, les fumées des usines et autres joyeusetés odorantes des villes.

Et puis, ce calme ! Le léger bruit de moteur de la voiture, c’était tout ce que j’entendais. J’en fus même anxieux. Quand on est habitué au bruit, le silence semble ourdir de sinistres projets.

Mon entité physique et psychique entraient dans une sorte de nouvelle dimension. L’anxiété était la réponse à cette nouveauté. Depuis tout petit, j’avais été privé de cette vie, de ces expériences qui nous rendent humains sans que nous nous en rendions compte.

Grimper à un arbre, se faufiler dans les hautes herbes, cueillir des fleurs, entendre les oiseaux et les animaux ! La ville moderne était une jungle humaine, pas d’animaux. Les animaux de compagnies étaient interdits, car ils risquaient nous distraire dans notre travail.

Maintenant, j’avais rejoint la vraie vie, celle que l’on pouvait sentir, toucher, humer et admirer.

Mais cela, cette nouvelle expérience vers laquelle je me dirigeais avait gardé pour elle une dernière surprise. Une mauvaise.

Nous arrivions dans une route bordée des deux côtés par des pins plantés symétriquement des deux côtés de la route. Une grande barrière au milieu d’un très haut mur, peint en vert pâle, se dessinait à quelques mètres devant nous et barrait la route.

« – Nous voilà arrivé Gaspard ! Me dit Grown.

  • Enfin !
  • Nous avons des protocoles de sécurités, un consiste à prendre plusieurs détours sur ces routes pour semer de potentiels agents gouvernementaux trop curieux.
  • Il pourrait vous suivre mais peut-être pas revenir !
  • Aucun doute que ce soit déjà arrivé. Nous avons secouru quelque uns de ces agents perdus.
  • Secourus ?
  • Disons… internés de force !
  • Ou butés !
  • Monsieur Grown, n’importe quoi !
  • C’est vrai ?
  • Non ! Jamais le docteur Swanky n’accepterait de tuer impunément.
  • Impunément… ils sont quand même venus fouiner là où ils ne devaient pas. Je m’en serais bien occupé de ces cafards.
  • Assez Grown.
  • Et… vous les avez soignés ?
  • On a essayé, la grosse majorité, on parle d’une dizaine d’agents, ont été déprogrammé. Ils vivent et travaillent avec nous. Ils nous apportent des informations sur la manière de fonctionner du Gouvernement et ce qu’ils possèdent contre nous. Certains sont devenus des agents infiltrés.
  • Et les autres ?
  • Hey bien… ils restent dans leur chambre jusqu’à ce qu’ils daignent nous parler. Ils ont pour ordre de ne pas parler et, au mieux, de se suicider en cas de capture. »

Je restais coi au sort réservé à ces agents du gouvernement, et pour être franc, je n’avais rien à faire que certains d’entre eux ait, peut-être, été tué. J’avais une haine tenace de cette société dans laquelle ils nous forçaient à obéir.

Les policiers, agents du gouvernement les plus présents dans notre vie quotidienne, après nos supérieurs hiérarchiques au travail, n’hésitaient pas à tuer pour la moindre raison, et jamais leur meurtre n’étaient remit en cause. Ils avaient tous les droits. Si vous vous faisiez arrêter, le mieux était de lever les mains en l’air, de baisser la tête et de dire oui à chaque question que l’agent vous posez. Même si vous n’aviez rien fait. Mieux valait obéir et ne pas essayer de défendre sa cause ou crier à l’injustice.

Je pourrai vous parler des prisons, mais les choses qui se passaient là-bas n’étaient qu’une répétition de ce que le vingtième siècle a fait de pire en matière d’horreur.

La voiture s’arrêta, les portières s’ouvrirent, sauf la mienne. Mes compagnons avaient disparu. Paniqué, je regardais autour de moi, une des vitres à côté de moi éclata en morceau et je sentis des mains m’agripper violemment. Saisi à la gorge, me débattant, on força un sac en toile de jute noir sur mon visage. Je ne voyais plus rien. On m’extirpa violemment de la voiture. J’étais pris au piège.

Jaskiers