Une opportunité rêvée – Chapitre 7

« – Très bien… ça sera comme ça à chaque fois ?

  • Ah ! On a changé d’avis ! Hum… je vous laisse la surprise cobaye ! Vous n’avez pas le droit de savoir à l’avance cela pourrait fausser les résultats !
  • Bien… évidemment. Puis-je rentrer chez moi ?
  • Vous sentez vous bien ? Enfin je veux dire… mieux ?
  • Ça ne pourrait pas être pire que durant l’expérience honnêtement mais oui. Quelle heure est-il ?
  • 23h45. Votre journée de cobaye finie à minuit. Je vous conseille de rester encore 10 minutes avec la perfusion et vous serrez complètement remis d’aplomb !
  • Évidement… remis d’aplomb… j’enlève ma perfusion seul et je sors seul aussi ?
  • Voulez-vous que j’appelle John pour vous enlever cette petite aiguille dans votre bras et vous portez jusqu’à la sortie ?
  • Très drôle ! Je me débrouillerai…
  • Bien ! Voyez comme nous nous entendons bien ! À la semaine prochaine cobaye ! Frais et dispos, même jour même heure pour encore marquer l’histoire avec un grand « H » ! L’histoire de la médecine ! Vous serez peut-être un jour dans les livres d’histoires qui sait ? Ah ! Sacré veinard ! Sayonara !
  • C’est ça ouai à plus.
  • Ah j’oubliais… vous les jeunes et vos téléphones ! »

Il me balança mon smartphone et claqua la porte derrière lui.

J’attendis jusqu’à 11h55 comme conseillé par le charmant docteur. J’enlevais la seringue de mon bras d’un coup sec comme j’avais vu faire dans les films d’horreur. Je ne sentis aucune douleur, le liquide était sûrement un anti-douleur puissant.

Je me précipitai vers la sortie, mes muscles, mes poumons ne me faisaient plus souffrir, je me sentais léger, l’impression d’être sur un nuage.

Les portes s’ouvrirent automatiquement à mon passage. Dans le grand hall d’entrée, toujours personne, une fois dehors, dans la nuit, je réalisais que j’allais devoir rentrer chez moi à pied car plus aucun bus ne passait. J’aurais pu prendre le métro mais à cette heure, les rames étaient un repère de gens pas vraiment fréquentables et pas du tout amicaux.

Je me sentais dans une forme olympique. Je me mis à courir, sans m’arrêter je fis une bonne quinzaine de kilomètres, je n’étais pas essoufflé, pas fatigué et à ma grande surprise, ma course se faisait à une vitesse dont je ne me croyais pas capable. J’étais étudiant, et pas dans une filière sportive loin de là. J’étudiais pour vivre confortablement derrière un bureau pas pour enchaîner les marathons. Je n’avais aucune condition physique, et aucune envie de l’améliorer, cette condition.

Je repris ma foulée, les rues étaient vides à l’exception des banlieusards, des chats et des chiens errants. Aucun ne m’importuna pendant ma course.

J’arrivai chez moi en moins d’une demi-heure, surprenant, car l’aller, où j’avais pris les transports en commun, m’avait pris plus d’une heure.

Je me jetai dans mon lit sans me déshabiller et je fermais les yeux, je pensais m’endormir comme une masse mais non, je n’étais pas fatigué. J’aurais voulu dormir sur le coup pour vite oublier cette terrible journée, me réfugier dans le sommeil mais il me fuyait. Après quelque minute de réflexion, je pris une douche, ouvrit mon ordinateur et décida de rattraper mes cours. J’y passai toute la nuit.

Il me fallait aller en cours, sans avoir dormi de la nuit et après avoir été torturé la veille. Aucune fatigue, même après cette nuit blanche a travaillé. Je commençais à me poser des questions. Était-ce l’effet du mystérieux liquide de la perfusion ou était-ce dû à la terrible expérience, à cette piqûre qui m’avait enflammée les poumons ? Étais-je tout simplement en état de choc ? Encore sous l’influence de l’adrénaline après tout ce temps ?

J’allais à mes cours, à pied. Mes quelques amis me trouvèrent « radieux », « changé mais en bien hein ! », « énergique », « sous l’effet d’un rail de coke » ou encore « t’as l’air éveillé tu vois, comme si t’avait bien dormi toute la nuit et tout tu vois ».

Les changements n’étaient pas que dans ma tête, ils étaient physiques et mes amis l’avaient remarqué.

Encore une surprise quand en cours, j’assimila tout ce que disait les professeurs. Aucunement besoin de prendre de note, tout me semblait si simple. À midi, je décidais de rentrer à l’appartement. J’avais peur de ce nouveau moi, j’avais déjà dû faire face aux questions de mes amis, comment avais-je pu changer autant en une journée ? Est-ce que tout cela n’était que temporaire ?

Est-ce que je redeviendrai comme avant, normal ? Et si la douleur revenait ?

La réponse à cette question, c’était le temps. Attendre et voir. J’estimais que si au bout de deux jours, j’étais encore dans cet état, cela signifierait que j’étais bel et bien une nouvelle personne, j’avais quelque chose d’incroyable, je deviendrai un superhéros comme on le voit dans les films.

Est-ce que cela m’enchantait ? Oui et non. Même si c’était une galère, ma vie d’étudiant fauchée était une vie que j’avais choisie et appris à apprécier. C’était difficile mais l’être humain peut s’habituer à tout, nous avons une capacité d’adaptation qui a fait de nous l’espèce en haut de la chaîne alimentaire. Je n’avais par contre pas prévu de devenir une sorte de « super » homme après avoir servi de cobaye. Je m’attendais à être malade, voir à mettre ma santé future en danger et tout ça pour un bon paquet de fric. Mais tout le contraire s’était produit, j’étais comme invulnérable. Pas soumis au sommeil, ni à la faim, ni la soif. Car depuis que j’étais revenu, je n’avais rien avalé, ni nourriture, ni boisson, je n’en ressentais pas le besoin ni l’envie.

Chez moi, je fis quelques expériences, c’était à mon tour de d’expérimenter.

Jaskiers

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La fin est un nouveau commencement

Artwork : Pinterest

Nous y voilà !

Cela fait longtemps que je repoussais cet article. J’espère bien m’exprimer, me faire comprendre. L’article marquera la fin d’une époque sur le blog. Bon, j’utilise les grands mots « fin d’une époque » c’est un peu too-much !

La raison de cet article est simple : je n’écrirai plus de Review de livre. Ou presque…

Pourquoi ?

Je n’y prends plus plaisir. J’avais déjà écris un article sur la difficulté de gérer pour moi mes lectures, l’écriture des articles et ma vie personnelle en milieu d’année. Sauf que j’ai continué dans cette voie.

Il en va qu’une certaine anxiété m’est venue lors de mes lectures. L’article que je devais écrire sur le livre devait être le plus précis, intéressant et travaillé possible, du mieux de mes compétences. Cela me procurait une gêne durant la lecture, c’est devenu presque une obsession. Choisir les extraits adéquates pour l’écriture de l’article, la mise en page (même si elle n’est pas folle, je blogue via mon smartphone), les photographies, les recherches supplémentaires…

J’ai une pile de livres à lire tellement haute qu’elle peut toucher le plafond de mon appartement. J’ai envie de les lire, mais je regarde ces livres et je me dis : plus d’article. Ce ne pourra pas être possible. Trop fatiguant et comme rédigé plus haut, je ne peux plus prendre cette foutue angoisse. Si le plaisir n’y est plus, autant arrêter non ?

Mais j’aimes le partage, j’aimes les gens que je suis sur WordPress, ces personnes sont devenus des ami(e)s, des personnes à laquelle je tiens. Malheureusement, beaucoup d’entre-eux sont partis, ou ne passe plus souvent par ici. Il y a comme un sentiment de solitude qui s’est installé récemment. Parce que je crois que l’Homme est un paradoxe, je m’attaches vite aux gens mais ne les approches pas en premier, dans la vraie vie, j’aimes la solitude, mais ce blog m’a ouvert un peu au autres. Enfin, c’est difficile à expliquer. Mais merde, ce n’est plus comme avant par ici.

Je n’ai pas envie de quitter ce petit microcosme que je me suis créé. J’aimes passer du temps à lire les articles des autres. D’ailleurs je passes peut-être trop de temps ici…

Bien que je n’ai plus envie de poster sur mes lectures, du moins en détail, j’ai quand même envie d’écrire. Et à la base, j’avais créé ce blog dans le but de faire de l’écriture creative, d’écrire, de progresser. J’ai commencé à partager mes lectures et découvertes et ceci ont pris le dessus sur mon projet d’écriture. Certes j’ai pris beaucoup de plaisir à partager avec vous les ouvrages que j’avais lu et échanger avec vous sur divers sujets. J’ai appris tellement de vous !

Je l’avais déjà mentionné il y a longtemps, j’ai perdu de vue mon projet initial. Écrire pour moi. Donc passons au futur du blog.

J’ai des idées de nouvelles, du moins j’ai envie d’en écrire. De même pour la poésie. Des articles sur ma vie personnelle. Des très petites histoires…

Je pense que je posterai peut-être quelques unes de mes réflexions sur mes lectures, peut-être en parlerai-je au passage d’un article divers. Certaines lectures marquent et le besoin de partager est encore là.

Le changement décevra sûrement les habitués du blog (si il y en as !). J’en suis désolé. J’essaie de passer à quelque chose de nouveau. De plus personnel, de plus créatif. Quelque chose qui vienne de moi. J’aurai, bien sûr, besoin de vos avis sur mes créations. La critique est toujours bienvenue. Je vais sûrement me casser la gueule, avoir des ratés, mais il faut essayer, il n’y a pas d’autre moyen.

Le changement m’angoisse, mais j’ai maintenant besoin d’exposer mes écrits après avoir parler de ceux des autres tout en apprenant et en lisant encore et encore. Le but est de prendre du plaisir et de travailler sur des choses qui me passionnent et me fascinent. C’est un pari. Peut-être n’ai-je pas l’étoffe pour écrire mais essayer ne coûte rien… À part peut-être certains d’entres vous qui perdront de l’intérêt. Désolé. Mais il faut essayer. Merci d’être passé !

Il faut que j’améliore mon écriture, que je crée. Que je fasse fonctionner ma machine à écrire cérébrale. Je ne pense pas qu’écrire sur les œuvres d’autres artistes puissent (ou ai) amélioré mon écriture… Enfin si, quand même, au moins un peu. Maintenant, j’écrirai pour moi, sur moi, sur des personnages, sur d’autres personnes, des histoires et des mots venants de moi. Il me faut pratiquer, écrire et écrire. Et lire tout autant. Chose que je ne fais pas suffisamment. Et le temps prend son dû.

Je prendrai aussi mon temps, les articles seront sûrement espacés dans le temps…

Une fin est aussi un commencement. Je l’espère !

Rust Cohle (Matthew McConaughey) dans True Detective saison 1 (ma série préférée avec The OA). Traduction : La vie n’est même pas assez longue pour être bon à une seule chose.

Jaskiers