Qu’elle soit nécessaire, ou même justifiée, ne croyait jamais que la guerre n’est pas un crime.
—
La première panacée pour une nation mal dirigée est l’inflation monétaire, la seconde est la guerre. Les deux apportent prospérité temporaire et destruction indélébile. Les deux sont le refuge des opportunistes économiques et politiques.
—
Dans la guerre moderne, vous mourrez comme un chien et sans raison.
—
Les yeux qui ont vu Auschwitz et Hiroshima ne peuvent jamais voir Dieu.
—
Le monde est un endroit magnifique pour lequel il vaut la peine de se battre.
—
Un homme, ça peut être vaincu mais pas détruit.
—
Chacun de mes contacts avec la politique m’a donné l’impression d’avoir bu dans un crachoir.
—
Lorsqu’un homme est encore en révolte contre la mort, il a du plaisir à emprunter lui-même l’un des attributs divins : celui de la donner.
—
Nous devons nous y habituer : aux plus importantes croisées des chemins de notre vie, il n’y a pas de signalisation.
—
– C’est pas le moment de penser à ce qui te manque. Pense plutôt à ce que tu peux faire avec ce qu’il y a.
—
La guerre c’est l’enfer, avait déclaré Sherman […]
—
« D’ailleurs, pensa-t-il, tout le monde tue d’une manière ou d’une autre. […] »
—
« Je t’aime autant que tout ce pour quoi nous nous sommes battus. Je t’aime comme j’aime la liberté et la dignité et le droit de tous les hommes à travailler de n’avoir pas faim. […] comme j’aime tous mes camarades qui sont morts. […] »
—
« – Non. Je suis contre la tuerie des hommes.
– Pourtant tu as tué.
– Oui et je le ferai encore. Mais si je vis après ça, j’essayerai de vivre de telle façon, ne faisant de mal à personne, que je serai pardonné […] »
—
Les personnes les plus cruelles sont toujours les plus sentimentales.
These mist covered mountains Are a home now for me But my home is the lowlands And always will be Someday you’ll return to Your valleys and your farms And you’ll no longer burn to be Brothers in arms
Through these fields of destruction Baptisms of fire I’ve witnessed your suffering As the battle raged high And though they did hurt me so bad In the fear and alarm You did not desert me My brothers in arms
There’s so many different worlds So many different suns And we have just one world But we live in different ones
Now the sun’s gone to hell and The moon’s riding high Let me bid you farewell Every man has to die But it’s written in the starlight And every line in your palm We’re fools to make war On our brothers in arms
How many roads must a man walk down Before you call him a man? How many seas must a white dove sail Before she sleeps in the sand? Yes, and how many times must the cannonballs fly Before they’re forever banned?
The answer, my friend, is blowin’ in the wind The answer is blowin’ in the wind
Yes, and how many years must a mountain exist Before it is washed to the sea? And how many years can some people exist Before they’re allowed to be free? Yes, and how many times can a man turn his head And pretend that he just doesn’t see?
The answer, my friend, is blowin’ in the wind The answer is blowin’ in the wind
Yes, and how many times must a man look up Before he can see the sky? And how many ears must one man have Before he can hear people cry? Yes, and how many deaths will it take ’til he knows That too many people have died?
The answer, my friend, is blowin’ in the wind The answer is blowin’ in the wind
Les Carnets de guerre 1914-1918 constituent la face cachée d’Orage d’acier, qui pour André Gide, était « incontestablement le plus beau livre de guerre » qu’il ait jamais lu. Écrits directement dans le feu de l’action, ces quinze petits carnets d’écolier nous révèlent la matière brute sur laquelle Jünger se livra, une fois la paix revenue, à un savant travail de réécriture.
Fort peu de témoins sont restés autant d’années que lui en première ligne des combats, sans jamais cesser de prendre des notes d’une acuité stupéfiante. Sept fois blessé, Jünger a pu relater avec une objectivité volontaire glaciale les souffrances du fantassin.
Ce témoignage sans fard d’un engagé volontaire de dix-neuf ans ne cache rien des horreurs de la guerre. Mais il ne dissimule pas non plus l’enthousiasme de départ, la joie de se battre et le délire meurtrier qui s’empare des hommes au moment de l’assaut. D’où l’incontestable intérêt historique et documentaire de ces carnets qui révèlent également des aspects inconnus de la personnalité complexe d’Ernst Jünger.
—
J’ai lu Orage d’acier il y a de ça longtemps, j’avoue ne pas me rappeler de ce livre, enfin, il ne me rest en tête que de courtes bribes de l’ouvrage. Je me suis donc lancé dans la lecture de ce journal de guerre plus pour lire l’expérience d’un soldat allemand dans les tranchées en 14-18 que pour l’ouvrage que Jünger en sortira pour écrire Orage d’acier.
De tous les journaux personnels de guerre que j’ai eu la chance de lire, celui-ci est le plus brutal, le plus effrayant et réaliste que j’ai lu.
Ernst Jünger veut de l’aventure, il s’engage à 17 ans seulement dans la légion étrangère française. Son père le ramènera au bercail grâce à un avocat. L’entrée en guerre de l’Allemagne est pour lui l’opportunité de partir à « l’aventure ». Il voudrait même être un héros. Il s’engage dans l’armée allemande, paré à rentrer couronner de médaille et adulé.
Il écrira son journal dans les tranchées même, dans des cratères d’obus à 20 mètres des anglais. Au milieu des cadavres et de leurs restes, sous les balles et sous les innombrables types d’obus qui pleuvent autour de lui.
Soldat courageux et volontaire, il gagne en grade mais aussi en blessures. Et les amis disparaissent.
Il mène ses soldats à l’attaque, tue et voit ses hommes et amis se faire tuer. Le carnage et la terreur des bombardements de jour et de nuit. La folie de certains camarades dont les nerfs lâchent.
Plus surprenant, quelques conquêtes amoureuses avec les maladies vénériennes qui vont avec. Une honte, à cette époque, surtout quand on veut être un héros.
Ce qui est fascinant dans ce journal, c’est qu’il est écrit au jour le jour, comme noté plus haut, dans la boue, le sang, les balles et les bombes. Et du côté allemand, ce qui est intéressant pour moi, français, qui n’ai lu des récits de la guerre 14-18 que du côté de nos chers Poilus. En omettant Jünger et Erich Maria Remarque.
Certains passages sont surprenants, voir émouvants, comme ce jour ou les soldats allemands et anglais décident de sortir de leurs tranchées et de discuter, de boire, de plaisanter et d’échanger. Ils fraternisent ! La reprise du combat sera difficile car ils réaliseront qu’en face, les soldats sont des êtres humains comme eux et non des monstres.
L’ouvrage contient des extraits extrêmement violents et glauques. Jünger fera toute la guerre en première ligne (en omettant les nombreux séjours à l’hôpital et les permissions), témoignage extrêmement rare et de qualité.
Son corp, meurtri de cicatrices, c’est la guerre qui a marqué son passage comme lui l’a marqué et écrit sur ses petits carnets de notes. Survivre en première ligne durant toute cette guerre tient du miracle, son témoignage en est encore plus important.
Je vous ai choisi quelques extraits, certains montre la violence dont il est témoin et acteur :
–
L’indifférence envers les morts est massive, à peine les infirmiers en ont-ils traîné un derrière le parapet suivant qu’on recommence à plaisanter et à rire.
–
Les interpellations réciproques avec les tranchées adverses ne sont pas rares et souvent d’un certain comique. Par exemple : « Wilhlelm, est-ce que t’es encore là ? » « Oui ! » « Alors planque ta tête, j’vais tirer. » BOUMS ! « Ouais, trop haut ! » « Pas si vite, faut d’abord que je recharge! »
–
Disparus ! Disparus, et peut-être à jamais. Sur le front, les villages détruits, les arbres déchiquetés, les puits effondrés, les champs tout retournés par les obus […]
–
Lorsque j’ai quitté l’abri ce matin, un étonnant spectacle s’est offert dehors à mes yeux. Nos hommes avaient grimpés sur les parapets et parlaient avec les Anglais par-dessus les barbelés.
–
Il y a ici toute une jeunesse déjà vouée à la mort, aujourd’hui ou demain.
–
Dans les jardins, j’ai trouvé un os du bassin auquel étaient encore collés des lambeaux d’étoffe rouge française. Peu à peu, on acquiert ici des connaissances anatomiques.
–
En y mettant la meilleure volonté du monde, nous ne pouvions pas creuser un trou sans tomber sur des monceaux de cadavres. Une tête émerge ici, là un postérieur, plus loin un bras sort de la terre, là-bas gît une tête de mort.
–
Le lieutenant Pape me raconta qu’il avait trouvé dans une maison une toute petite fille morte. Certains civils devaient être encore couchés dans leur lit.
–
Chaque millimètre du sol a été retourné encore et encore, les arbres sont attachés, déchiquetés et pulvérisés comme sciure. Les maisons rasées par les obus, les pierres broyées en poussière. Les rails du chemin de fer tordus en spirales, les collines déplacées, bref, tout a été transformé en désert.
–
L’un des deux avait eu la tête arrachée, et le cou surmontait le tronc comme une grosse éponge sanguinolente. Le deuxième avait un bras fracassé d’où sortait des esquilles d’os, et une grande blessure à la poitrine. Le troisième avait été éventré, ses intestins et des organes internes s’étaient répandus sur le sol.
–
Au final, si vous avez lu Orage d’acier, je ne pense pas que ce livre vous apporte énormément car les faits relatés dans le journal sont présent dans le roman. A part si le roman vous a tellement happé que vous voulez en savoir plus. Ou vous pouvez choisir de lire ce journal à la place du roman. Qu’importe, les deux ouvrages sont puissants et importants pour la mémoire collective.
Une vraie et terrible expérience de la guerre, la lire et la ressentir dans vos tripes. Grâce à l’écriture.
Nous sommes en 1971, quelque part au Vietnam du Sud.
De retour d’une patrouille en pleine jungle qui a tourné au vinaigre, vous avez gagné le droit à un peu de repos à l’arrière.
Vous n’êtes sûrement pas loin de Saigon, certains frères d’armes y sont partis pour s’amuser, filles de joies, opium, herbe et LCD, les boys l’ont bien mérités comme l’a dis votre vieux commandant.
Vous ? Vous avez besoin d’un peu de repos, allongé sur la première chose qui vous semblez confortable. Ou plutôt affalé. La nuit ne vous a pas apaisé. Toutes ces foutues scènes d’horreurs vous reviennent en mémoire. Et les fameux « et si ». Ça vous détruit un homme autant qu’une balle en pleine tête. Ou presque.
Un gars dans la tente allume sa radio. Un type y gueule « Goooooood mooorning Vietnam ! ». Il a l’air sympa se type à la radio. Vous ne savez pas ce qu’il fume pour être d’aussi bonne humeur le matin. Ou peut-être est-ce comme ça pour ceux qui ne cauchemardent pas, qui n’ont pas cette fièvre qui s’allonge sur vous à la fin d’une méchante escarmouche et vous tiens compagnie jusqu’aux petit matin comme une fidèle amante.
Il lance une chanson. La mélodie est entraînante. Presque douce. La voix du chanteur est nasillarde, il semble la pousser aussi fort qu’il peut, c’est à dire pas beaucoup. Vous l’avez déjà entendu se type, se groupe, chanter à propos d’un fils malchanceux ou un truc comme ça.
Là, il vous demande si vous avez déjà vue la pluie tomber un jour ensoleillé.
« Oh que oui » vous avez envie de lui dire. De la pluie orange même. Même une pluie de feu. Vous aimerez bien lui dire de venir voir par lui même, mais qui voudrai venir ici ? À par les couillons « draftés » comme toi et ces têtes brûlées avec leurs appareils photos qui s’embarquent avec vous aussi tranquillement qu’une mouche se pose sur la merde.
La vraie pluie ici au Vietnam, vous avez envie de lui dire, quand elle tombe, elle ne fait pas semblant la garce ! On appelle ça la mousson. Enfin elle rafraîchie. Comme une gaze, imbibée d’onguent qui pue, qui se pose sur votre chair rougeâtre, parfois noircie et brûlante. Tellement froide cette gaze que quant elle se pose au contact de votre moignon, vous pourriez penser y voir de la fumée sortir. Et puis elle disparaît sous le bandage.
Ah oui, vous avez perdu une jambe.
Ça sera bientôt le retour au pays.
Ça gronde sévère là-bas aussi, à la maison. Comme la tempête dans la musique qui passe dans vos oreille tel un mirage. Elle est trop courte cette musique. Trop longue cette guerre.
Vous n’avez rien demandé vous. Les Vietnamiens ne vous ont jamais rien fais de mal. Mais c’était la loi. De retour au pays, vous savez que deux clans vous attends, ceux qui pensent que vous avez fais votre devoir et ceux qui pensent que vous êtes un bourreau de plus.
Pour être franc vous n’en savez rien. Vous voulez juste la paix. Vous êtes fatigué.
Il fait chier cet animateur radio… Pourquoi il a pas mis se Hendrix avec sa guitare bourrée de LSD ?
Votre pied commence à vous faire mal, même si se dernier est quelque part dans la jungle, à des centaines de kilomètres de votre jambe. Vous ressentez une douleur… une douleur fantôme.
Vous avez envie d’entendre la pluie, la fraîcheur oui, la pluie vous berce, son rythme vous hypnotise. Se concentrer sur autre chose que la douleur lancinante, qui vous élance à chaque battements de votre cœur. Finalement, cette musique n’était pas si mal…
I want to know, Have you ever seen the rain I want to know, Have you ever seen the rain Comin’ down on a sunny day ?
Rouen – Avril 2021Rouen mi-mai 2021L’Amérique, la littérature et le polar.Never enoughMoutons, cotons. Mère nature plus grande artiste.Roméo prends la pose. Il essaie du moins.La Normandie, toujours marquée par la culture militaire du dernier conflit mondial.Buchy – fin mai 2021Buchy BuchyBuchyBuchyBuchyErnest Noury – Naturaliste (1877-1968)Ernest Noury – Naturaliste (1877-1968)BuchyBuchyBuchyMadame Bovary quelqu’un ? -Buchy-BuchyBuchyBuchyBuchyMerci aux cousins canadiens ! – Buchy-Buchy « – Excusez moi humain, un peu d’intimité, est-ce trop demander ? » -Buchy-Vous le voyez ? Il roucoulait juste au dessus de ma tête. Cachotier ! – Buchy-BuchyBuchyBuchy
Quelques photographies qui trainaient dans mon téléphone. Je n’est pas la prétention d’être un grand photographe, j’avais juste envie de partager quelques unes de mes photos prises lors de mes balades.
Je découvre la Normandie, petit à petit. Pleine de beautés, d’histoires, de mystères et de talents.
J’espère du moins que ces quelques clichés vous plairont.
Les cheveux sont longs, on combat la guerre par l’amour. La douleur par drogue. La société par la musique.
Le trio Crosby, Stills et Nash est rejoint par un jeune virtuose de la poésie et de la guitare, un certain Neil Young, grand, maigre, cheveux long. Ils sortiront de leur collaboration un magnifique album.
Cette chanson, dans laquelle vous vous plongez, nécessite que vous fermiez les yeux et écoutiez leurs harmonies accompagné de leurs guitares et leurs paroles.
Tout va bien, vous êtes avec l’être que vous aimez, dans une maison parfaite pour vous et vos deux chats qui se prélassent dans le jardin. Vous avez allumé le feu dans la cheminé, des fleurs sont posées par votre âme sœur dans un vase, tout neuf. Après tant de déboire, vous êtes heureux, donc vous chantez.
J’espère que vous apprécierez. Je vous conseil vivement de découvrir Crosby, Still, Nash qui formaient un groupe appelé… Crosby Still and Nash !
Pendant quelques temps, un jeune musicien surnommé The Loner, le solitaire en français, Neil Young, les rejoindra pour ajouter sa voix à la leur. Magie de la musique.
D’une époque où la jeunesse proclamait l’amour contre la haine.
Malheureusement, cette jeunesse a vite retournée sa veste, laissant les futures générations dans la confusion. Encore aujourd’hui…
Our house is a very, very, very fine house
With two cats in the yard
Life used to be so hard
Now everything is easy ’cause of you
Petite anecdote : Neil Young a dit que Kurt Cobain n’était pas juste le meilleur, mais le meilleur de tous les temps.
Quatrième de couverture : Lendemain de guerre n’est pas une nouvelle analyse géopolitique de la situation « post-11 septembre » en Afghanistan et en Irak. Ce n’est pas non plus un pamphlet anti-américain. Ce livre est un long « grand reportage » dans le style qui n’a cessé d’être le mien depuis que je me suis intéressée au journalisme. J’ai interrogé des centaines de gens qui vivent sur place, aiment leur terre, tâchent de continuer à y vivre malgré le chaos régnant depuis les interventions militaires. J’ai vécu parmi eux, me suis habillée comme eux, ai partagé leurs logis et leurs repas. J’ai avant tout voulu donner la parole à celle et à ceux qui ne l’ont jamais. Anne Nivat
J’ai commencé ce livre et ai tout de suite réalisé qu’il était un peu daté, de 2004. Et des choses ont changer en Irak et en Afghanistan depuis tous ce temps. Mais il n’en reste pas moins un livre utile mais, je l’avoue, difficile à comprendre. Entre les différentes ethnies, religions, croyances, conflits, il m’as été difficile de tous comprendre. La mort de Saddam Hussein, les attentats du 11 septembre, la guerre, les talibans, les djihadistes, peshmergas, civiles Irakiens et Afghans, la démocratie, les religions et croyances, l’armée Américaine et son omniprésence…Voilà ce qui est dans ce livre qui date de 2004 et où l’ont réalise, aujourd’hui encore, que les problèmes du Moyens Orient ne sont toujours pas terminés, qu’ils ont parfois empirés… Malheureusement. Voici donc encore un livre de Anne Nivat, grande journaliste et grand écrivaine. J’ai pour elle un grand respect pour son intellect, son courage et son immense talent. Une femme qui a réussis à s’imposer dans un monde et dans certains territoires extrêmement dangereux, encore plus si vous êtes une femmes. Mais Anne Nivat est un exemple, au moins pour moi, de courage journalistique. Jaskiers