How many roads must a man walk down Before you call him a man? How many seas must a white dove sail Before she sleeps in the sand? Yes, and how many times must the cannonballs fly Before they’re forever banned?
The answer, my friend, is blowin’ in the wind The answer is blowin’ in the wind
Yes, and how many years must a mountain exist Before it is washed to the sea? And how many years can some people exist Before they’re allowed to be free? Yes, and how many times can a man turn his head And pretend that he just doesn’t see?
The answer, my friend, is blowin’ in the wind The answer is blowin’ in the wind
Yes, and how many times must a man look up Before he can see the sky? And how many ears must one man have Before he can hear people cry? Yes, and how many deaths will it take ’til he knows That too many people have died?
The answer, my friend, is blowin’ in the wind The answer is blowin’ in the wind
Achille traine le cadavre d’Hector par son casque. Le corps sans vie laisse un sillon sanglant derrière lui. La foule qui, à l’instant était emplie d’une violence terrible, s’est arrêtée de combattre. Silencieux, troyens comme grecs regardent Achille ramener Hector en direction du camp achéen. Personne ne bouge, personne ne respire.
« – Que les aèdes ouvrent grand leurs oreilles ! Vous poètes, tous des menteurs ! Chantez ma gloire si cela plait aux dieux, moi je n’en ai cure. Mais ne chantez pas la beauté de ce drame, ne chantez pas mon histoire, si vous le faites, dites la vérité !
Non, mon visage n’est pas beau à voir. Regardé ma barbe qui goutte de sang et de sueur !
Regarder mon casque, mon bouclier, il étincelle parce qu’il m’a été donné par Ephaïstos le Boiteux, par un de ces dieux, lâches, belliqueux et manipulateurs ! Ils m’ont donné des outils pour mener à bien mon projet, qui était aussi le leur, détruire, anéantir !
Oui je sais que vous m’entendez. Zeus Fils de Cronos, ma mère, la Néréide, sale chien, tu l’as trahis. Et tu as eu peur de moi ! Je le sais, je suis plus fort que toi, je devais être plus fort que toi mais tu as été un lâche ! Qu’une vie éternelle doit être épuisante ! J’attends que la mort me libère, et toi, je te le dis, jamais tu ne vivras en paix avec toi même. Une éternité de tourments ! Si je ne peux pas te battre dans ce monde, je ferai en sorte de hanter tes songes ! Je serai aussi terribles dans tes pensées que je ne le suis sur le champ de bataille, pire même !
Aèdes, ne chantez pas mon nom, je ne suis qu’un tueur. Je n’ai aucune pitié, aucune peine à ôter la vie ! Aucun remord ! Regarder mon visage ! »
Le Péléide enlève son casque, un éclair tombe sur Troie.
« -Voyez ! Ma jeunesse, dans ces rides sur mon front, la voyez-vous ? Et mes cernes, mes yeux verts cernés de rouge, est-ce cela que vous chanterez ? Et c’est bouts de cervelles dans ma barbe ? Et mes mains ? Regardez mes mains ! Calleuses, usées, elles ont massacrée ! Des fils, des frères, des maris, des oncles, des pères, des amants, des jeunes, des vieux, des princes et des rois ! Regardez ! Voilà ce que voulez les dieux ! »
Il prend le cadavre du fils aîné de Priam dans ses bras.
« – Et lui, tout pareil que moi. Etait-il comme je l’étais durant mon enfance ? Oh Chiron, comme j’aurai aimé rester près de toi avec mon Patrocle. Dans cette grotte, à apprendre de ta sagesse, à écouter tes histoires avec notre Patrocle ! Philtatos ! Comme nous étions innocents et beaux ! Il a fallu qu’un des divins olympiens éveillent en moi l’hubris. Cet hubris est la lie de notre âme, mortels !
Non aèdes, si notre destiné est guidée par les Parques, cette vie ici, n’a aucun sens ! Je ne suis pas un jouet ! J’aimerai oh Seigneur Porteur du tonnerre et de la foudre, que vous m’ameniez Apollon le Flamboyant, l’un des plus cruel, plus qu’Arés qui lui au moins revendique sa soif de sang humain ! Apollon l’Archer céleste, ce lâche, manipulateur, qu’il vienne, tout immortel qu’il est, je veux blesser son égo, qu’il me tue, mais pas avant qu’Aristos Achaion ne fracasse à jamais sa gloire !
Chantez aèdes, la cruauté des dieux, leurs folies car elle est la notre aussi!
Pâris le lâche devait mourrir des mains de Ménélas, mais ce bellâtre, l’élu d’Appolon le Miséricordieux (car maintenant il est le sauveur des lâches), s’est enfuit. Encore ! Par qui a-t-il été sauvé ? Vous le savez autant que moi. Et combien de morts inutiles depuis ?
Hector, tu ne m’avais rien fais. Rien ! Jusqu’à ce que ta maudite main m’êtes fin à la vie de ma moitié. Si j’ai évité la confrontation avec toi, c’était car tu ne m’avais fais aucun mal ! Parce qu’une prophétie clamait que je perdrai ma vie si j’ôtai la tienne. Maintenant voici chose faite ! Nous savons maintenant qui est le plus fort sur ce sol, dans ce monde. Le plus fort ici-bas. Mais dites moi, à quoi cela nous avance-t-il ? Peut-on ramener les morts à la vie ? Non ! Il n’y a que ces lâches en haut de la montagne sacrée pour s’autoriser cela ! »
Il relâche la dépouille d’Hector, lui perce les chevilles. Aucun sang, ou presque, ne s’échappe du cadavre, son cœur a arrêté de battre depuis quelques temps maintenant. Achille passe à travers les plaies nouvellement infligées au fils aîné de Priam, une corde épaisse. Il l’a noue sur l’attelage de son char et monte sur ce dernier. Il arrache les rênes des mains d’Automedon et d’un crie bref et rauque, Xhante et Balios se mirent au galop, leurs sabots semblent ne jamais toucher le sol d’Ilion tellement sont prompts les chevaux divins de son père Pélée.
Le cadavre d’Hector le dernier brave Troyen traîne derrière le char, sa tête percute les gravats, les pierres et les vestiges laissés par près de dix années de guerre. Le sang s’arrache doucement de sa peau, laissant des traînées disparates et noires dans le sillon de la course folle d’Achille. À la surprise de tous, il fait demi-tour et fonce tout droit vers la cité de Priam. Personne ne bouge, tétanisés par l’extrême cruauté du prince de Phtie.
Arrivé devant les immenses portes Scées protégeant la cité troyenne, il crie :
«- Priam, voici ton fils, Andromaque, ton mari ! Voyez ce qu’il va subir ! Si l’un de vos aèdes survit, car nous détruirons votre cité, qu’il chante quel a été le sort cruel du grand Hector défenseur de Troie que lui a infligé Achille le Tueur d’homme. »
À ces mots, Achille fait le tour de la cité, lâchant des cris inhumains et terrifiants. Des cris et des pleurs retentissent depuis les hauteurs des remparts de la ville fondée par Dardanos.
Après trois tour de la cité, il s’arrête à nouveau devant les imposantes portes et crie :
« – Voyez votre Hector, il en sera ainsi jusqu’à ce que son corps perde sa peau, et j’accrocherai ses os et son crâne sur mon char. Chantez le cruel Achille qui naquit paisiblement à Larissa, élevé à l’art de la musique, la médecine, le chasse et la guerre dans la grotte du sage Chiron, avec son Patrocle. Son sang, ses os, sa chair et son agonie, sont vengés par le terrible sort qu’il inflige au grand Hector ! Astyanax, regarde ton père, dans la défaite ! Tu es son sang, et je me ferai un plaisir de t’égorger sous les yeux de ta mère ! »
Il repart en direction du champ de bataille, toujours calme. Les membres sont las, les esprits confus et terrorisés par le comportement cruel et brutal du péléide.
Achille traverse cette foule qui ne manque pas de s’écarter promptement sur son passage.
Il passe le mur affaissé des achéen, se dirige vers sa tente, l’ouvre et crit à Briséis de sortir.
Elle lâche le corps sans vie de Patrocle qui reposait sous des couvertures, passe devant Achille en soutenant son regard. Il sent sa douleur, mais sent-elle la sienne ?
« – Chienne ! Dégages ! Dégages avant que je ne t’égorge. Ceci, la mort de mon Patrocle, c’est ta faute, et non la mienne !
– Regardes toi Achille, tu me blâme aujourd’hui car ton esprit est embrumé par la fureur, tu réalisera que c’est ton ego qui l’a mené à sa chute. »
Achille lève son menton et frappe la jeune captive troyenne du revers de sa main droite.
Elle redresse la tête, l’œil droit tuméfié. Puis sort.
« – Patrocle, regardes ce que je t’amène ! »
Achille sort de la tente, défait le noeud de son char et traîne Hector jusqu’à l’intérieur.
« – Regarde ! Ton… notre honneur est sauf ! Regarde, celui qui tue par derrière n’est plus rien. »
Il sentit une présence, puis une voix :
« – Regarde toi Achille !
– Chiron c’est toi ? Regarde ce qu’ils ont fais à mon Patrocle. Je me devais de sauver notre honneur !
– Honneur ? Quel honneur ? Regardes toi plutôt, tu parle à deux cadavres dans ta tente. Ta vengeance est misérable, indigne de mon enseignement. J’ai honte de toi, tu es fou. Je savais que tu partais pour ne plus jamais revenir, tu as choisis la gloire en échange d’une courte vie mais je pensais que tu mourrais dignement, mais ce que je vois en face de moi n’est plus humain, ce n’est plus qu’une enveloppe charnelle vidée de son âme. Tu es déjà mort à mes yeux Achille. Ton corps périra peut-être sur le champ de bataille, mais ton âme, ton humanité t’ont déjà quittées à jamais. Si Patrocle pouvait te parler, il te dirait qu’il aurait honte de toi Achille. Mais va, torture le vieux Priam. Finis ce que tu as commencé, mais le Tartare t’attends. Ta déesse de mère ne peut plus rien faire pour toi. Je serai toi, je me jetterai sur ma propre lame pour garder un peu d’honneur. Honte à toi !
– La ferme sale bête ! Tu n’es qu’un vieux ! Tu n’es plus rien toi ! Regardes mes richesses, regardes ma gloire, regardes comment tous les autres m’admirent ou me craignent ! Je suis Aristos Achaion !
– Les autres ? Tu t’enquiert des autres ? Et que penserait Patrocle ? Tu ne pense déjà plus à lui, il te manque car c’était la seule âme qui puisse t’apaiser, tu avait besoin de lui. Mais son regard à lui ? Qu’est-ce qu’il penserait si il te voyait ? Tu as scellé ta mort aujourd’hui, et ta légende est brutale, mais elle n’apporte rien d’autre. Les hommes te verront comme un chien enragé plutôt que comme un lion digne jusque dans la mort. C’était Patrocle le lion !
– La ferme ! »
Achille éructe et les yeux emplis de rages lance sa javeline sur la silouhette du centaure, qui s’évapore quand la lance le traverse. La brutalité du jet de la lance fait s’écrouler la tente.
Affolé, les larmes coulant sur ses joues, le valeureux Achille fouille et arrache les tissus à la recherche du corps enseveli de Patrocle.
« – Fils, regarde toi, tu n’est plus rien. Les aèdes ne chanteront pas tes exploits, il chanteront ta démise et ta folie. Achille, le terrible tueur de troyen pleurant et se débattant comme un enfant au milieu d’un tas de tissus. Même ton adolescent de fils a plus de dignité que toi ! Je te renie sache le ! »
Ainsi s’exprime Thétis avant de retourner dans la mer.
Achille se relève, balance son glaive dans la mer salé, espérant blesser sa déesse de mère. L’arme d’airain coule à pique dans les flots calmes.
Agenouillé, il prend le poignard qu’il avait donné à Patrocle pour partir sur le champ de bataille, le pointe sur sa gorge et d’un geste précis et rapide l’enfonce. Son immense ossature s’affale en avant tel un platane scié par les mains expertes d’un bûcheron. Le sang jaillit de sa gorge à chaque battement de son cœur. La mer, autour de son corps, rougie, des soubresauts agitent ses muscles, comme un poisson échoué sur un rivage, comme si au dernier moment, il essayait de se relever pour partir à la guerre. Puis il s’immobilise. Atropos l’Inflexible coupe le fil.
Bouclier d’airain dans ma main gauche, javelot de bronze dans ma main droite.
Au milieu de la mêlée je danse, je tournoie. Le sang a remplacé l’huile qui m’a oins.
Les membres se défassent sous mes coups, sous ma pointe. Les crânes craquent, les muscles se déchirent, les casques d’aciers brisés jonchent mon passage. Les ténèbres recouvrent les yeux des grecs.
Je suis le dernier de Troie. Je combat pour toi et lui.
Andromaque, trop vite je suis parti, pour toi, de sang est recouverte la glèbe, la terre qui accueille et nourrie.
Astyanax, sa peur, mon casque.
À terre la peste qu’a amené mon frère. Que Pâris périsse pour ses péripéties.
À nous de payer, le regard d’Helene. La Haine a amené ici la Terreur, terre fertile devant nos remparts.
De tes doux baiser, ces murs, nous sommes séparés.
Tes bras pâles plus jamais autour de ma taille.
Curieux, le regard d’Astyanax sera maintenant hanté par la Peur. Même si jamais plus il ne verra ma coiffe.
Les Dieux sont et ne sont plus, avec nous, gagnons puis perdons, gagnons encore puis perdons. Acculés souvent, dos au rempart de Père, le Roi, Priam.
Pour personne je ne voulais plus mourrir que vous. Mon char, mon attelage ne se pressent que pour vous. Ma lance percute, blesse et tue. Arès le Sanglant semble me guider. Mais je me perdrai bientôt.
Qu’on l’amène ce guerrier aimé de Zeus ! D’un face-à-face, que nous en terminons. Qu’Agamemnon, Menélas l’Usurpé, que Ajax l’empenné, que Ulysse aux milles ruses se ruent sur leurs vaisseaux. Et qu’on ne chante aucunes louanges aèdes ! Rien n’était beau dans cette bataille, c’était la folie des Hommes, entraînée et provoquée par les immortels, qui s’exerçait.
Et notre Xanthe empourpré, remplit de cadavres éviscérés, sera bouché après le carnage d’Achille, élu de Zeus.
Et le Simoï avec nous, toujours se battra mais sera dressé par le tueur d’Hommes.
Protésilas ma première victime n’était qu’un amuse bouche, il y a déjà de ça dix ans. Je tue les Danaëns depuis comme l’ours massacre et mange l’agneau blessé abandonné par son berger.
A jamais Tydée, Glaucus, Médon, Thersiloque les trois fils d’Anténor, Polybetes, Idéus. Un autre honorable troyen vous verra en Enfer, ce ne sera pas moi, chère femme, mon sang, mais le meilleur guerrier après moi dans notre camp. Énée fils du vénérable Anchise et d’Aphrodite, beauté souriante.
Ces grecs ont peur de moi. Mes cris de fureur leurs glacent le sang, je rentre dans la mêlé, mes chers, mes puissants équidés leurs broient les membres de leurs sabots.
La Laconienne, sont regard dément, je la vois. Elle nous ment ! Tous ça pour elle, et Pâris, mon frère.
Dardanus le Fondateur, ta cité, cher ancêtre, brulera. Et moi je me bats, pour toi, pour Elle, pour eux, pour elle, pour lui.
Si tu es la, guide mon bras, aide moi et tue. Le poids sur mes épaules ne tiendra pas. Ilion nous perdra. Troie nous perdons.
Que ces Grecs repartent dans leur nefs, qu’ils rapportent avec eux cette folie, avec Hélène, qu’elle parte. Pâris, quelle folie s’est emparée de toi ! Regarde frères, nos chers héros ne font plus qu’un avec la terre qui nourrie.
Et voici que vient Patrocle, ce faux Achille. Les armes ne font pas le bon guerrier. Nu, à mes pieds, ces armes je me parerai !
Qu’Achille le Tueur d’homme vienne, je l’attends ! Je sais que ma mort viendra de sa main, Prémonition m’a montré les Aédes, chantant ma mort et le supplice de mon corps sans vie.
Père ne pleure pas, j’attendrai Charon au bord des noirs eaux du Styx. Je n’ai rien à me reprocher, ton fils est mort les armes à la mains, il a tué l’envahisseur ! Tu périra toi aussi, sur l’autel du Dieu des dieux, tu verra un de tes fils mourrir devant toi avant de passer toi aussi de vie à trépas. Père tu sera courageux ! Aésacos vole papa ! Jamais il ne nous a quitté sache le !
Astyanax, mon petit enfant, quelle mort t’attends, mais courageux toi aussi tu sera malgré ton jeune âge. Et Andromaque, tendresse, reste courageuse. Troie ne sera plus mais tu vivra.
Agamemnon ne jouira pas longtemps de sa gloire, lui et ses alliés. Errants perdus aux portes de l’Enfer, ils pleureront comme vous me pleureraient ! Et quelle lamentations ! Rien ne leurs viendra en aide, même pas les mots du Rusé Ulysse.
Et le Terrible Achille, Pâris de tous nos hommes héroïque le tuera d’un trait ! Mais il mourra aussi. Mon frère. Malheurs, c’est juste rétribution pour avoir voler la femme du voisin.
Les dieux se jouent de nous. Leurs peines sont les nôtres, leur joies ? Il n’en auront pas, nous non plus. Bien qu’immortels ils ont soifs, une soif que nous qui mourront ne comprenons pas !
Le fer, l’épée, l’airain étincelant remplissent notre Troade. Mon regard fait fuir les Pélasges, ils n’attendent que la venue de l’Haémonien. Ils n’ont pas de guerrier plus fort à m’opposer. Mais il tarde ce lâche ! Est-il Achille le Peureux ?!
Une fois Patrocle mort, que j’aurai revêtu son armure et ces airains brillant, j’affronterai et mourrai contre le fils de la Néréide. Fier, je resterai courageux quand Atropos coupera le fil de ma vie.
Il en est ainsi, cessez de vous lamentez. Vous récupérez mon corps inviolé car un dieu aura protégé et veillé sur ma dépouilles. Père paiera cher pour la récupérer et vous me pleurerez pendant de longs jours.
Puis Troie tombera, je ne sais comment. Attention aux ruses de ces perfides grecs, le seigneur d’Ithaque est dans leurs rangs, cet habile manipulateur !
Dites à Énée mon second sur le champ de bataille, le plus brave des braves, fils d’Anchise, qu’un futur s’annonce pour lui, une mission, faire vivre Troie pour des siècles et des siècles après un voyage et des épreuves terribles. Sur une autre terre notre race prospéra après bien des malheurs. De cruelles morts, de cruelles épreuves et de cruelles batailles t’attendent pieu Énée, les Olympiens ne sont pas rassasiés !
Qu’on n’oublie pas Astyanax, mon rejeton, car innocent il mourra. Qu’Énée ne l’oublie pas et qu’il te rende visite, Andromaque.
Mon étoile, tu aura un autre homme dans ton lit, je ne t’en veux pas, car dans un autre pays tu vivra, une petite Troie, et finira ta triste vie.
Nous faisons honneur aux nôtres quand nous trépassons le glaive à la main.
Pardonne moi.
Je t’aime.
–
Inspiré par L’Iliade et l’Odyssey d’Homère et L’Énéide de Virgile.
Cette année s’annonce spéciale pour moi, car c’est, je l’espère, l’année où je progresserai dans mon écriture.
Il me faudra lire encore plus que je ne le fais. Mais plus important encore, écrire. Instituer un temps précis dans la journée pour « travailler ». Une discipline. Entre 500 et 1 000 mots par jours minimum. Articles, nouvelles, stream of consciousness, séries… tout ne sera sûrement pas posté sur le blog.
Il faut que je me bouge pour écrire. Le plus dur pour moi, c’est toujours le commencement.
Me décider à écrire est une panacée mais quand je commence je ne m’arrête plus. C’est paradoxal mais ma théorie se confirme : l’Homme est paradoxal. Si ça se trouve cette théorie n’est pas nouvelle mais je l’ai découverte moi-même !
Je veux rentrer en plein dans le lard de l’écriture. (Très poétique comme phrase n’est-ce pas ?)
Les ratés, les fautes, l’incompréhension, la frustration arriveront avec mais c’est cela aussi l’apprentissage. L’échec. Vous pensez, peut-être, que je suis pessimiste mais je prends plaisir à écrire de la fiction, c’est que je n’oublie pas la difficulté qu’est d’écrire.
Je voudrais m’adresser à ceux qui me lisent et me liront ; merci d’être là, juste de prendre le temps de me lire est déjà quelque chose d’important à mes yeux. Ce qui va arriver va sûrement vous surprendre, vous choquez et autres joyeusetés. Je n’ai de haine contre personne, ce que j’écris et écrirai dans mes fictions ne sont que fictions. Il me faudra faire avec vos questionnements, vos critiques et/ou vos ressentis tout en gardant mon style et mon « originalité » personnelle. Bien sur les commentaires sont importants mais, comme je l’ai dis, je vais rentrer en plein dans l’écriture créatrive. Ça risque de partir en queue de poisson. Certains penseront que c’est une mauvaise idée, ils ont raisons mais je suis une tête de cochon. Si il y a une connerie à faire, je l’a fais, j’apprend et j’avance.
Combien de temps vais-je tenir ? Est-ce que je l’ai vraiment en moi, ce truc de l’écriture ? Prenez les paris !
Ma plus grande peur, c’est de vous choquez. Retenez bien en tête que j’écrirai de la fiction, rien d’autre. Il y aura dans ces récits des passages politiques, religieux, sociétal, sexuelles et autres sujets dangereux. Par pitié, gardez en tête que ce ne sont que des récits de fictions. Que rien ne représente ma pensée sur ces sujets, ils seront là car il le faut. Mes propres pensées et convictions ne regardent que moi, je suis juste là pour écrire, essayer de vous divertir, progresser. Mais j’écris de prime abord pour moi et rien que pour moi.
Mais pourquoi je partage mes écrits ?
Parce que j’ai envie et besoin de partage. D’être lu. De savoir qu’au moins une seule personne lira ma création en entier me rempli de joie. Car bien que j’écrive pour moi d’abord, savoir que mon « travail » est lu est un honneur. Aussi, comme noté plus haut, je ne posterai sûrement pas tous.
Ces craintes sont maintenant gravées dans cette article. J’ai prévenu, maintenant place à l’écriture. Cette dernière s’avère parfois violente chez moi. Il y a une sorte de terreur que j’aime écrire, un besoin d’extérioriser une certaines colère sûrement. Peut-être est-ce dû au faite que mon premier « vrai » livre que j’ai lu étant gamin était un Stephen King (Les Tommyknockers pour les plus curieux !).
Bonne année à vous, que l’argent tombe du ciel mais plus que tous, ayez la santé et continuez, ou faites, ce que vous aimez le plus. Pratiquez, apprenez, créez, avancez et que cela vous apporte du bonheur, à vous, avant tout !
D’un point de vue plus global, j’espère que ce foutu virus va arrêter de faire tant de dégâts, qu’il nous lâche un peu (beaucoup !) la grappe, que l’on retrouve notre liberté surtout. Une pensée aux étudiants pour qui tout ça a été terrible et aux petites entreprises qui ont payé le prix de cette catastrophe de plein fouet.
Merci de m’avoir lu et j’espère vous voir cette année, vous risquez de vous divertir de ma médiocrité mais autant en rire !
Merci à ceux qui sont là depuis longtemps, ils et elles se reconnaîtront. Vous êtes important pour moi et j’espère vous avoir encore à mes côtés pour faire un bout de chemins ensemble !
Il y a maintenant pas mal d’années que j’ai lu Une saison en enfer et Illumination. La jeunesse faisant, je n’avais pas encore encaissé proprement Rimbaud. Je me rappel l’école et mes lectures personnelles de Rimbaud. Lectures personnelles dû aux faits qu’Arthur Rimbaud était (et reste) une des plus grandes influences de Bob Dylan.
C’est en achetant le livre de Tesson que j’ai réalisé qu’il me fallait peut-être relire Rimbaud avant. Pour cette fois le lire avec un état d’esprit différent.
Relire Rimbaud n’est sûrement pas une panacée durant un été qui a été pluvieux.
—
Les cahiers de Douai
Quatrième de couverture :
« Je ne parlerai pas, je ne penserai rien : Mais l’amour infini me montera dans l’âme […] »
À 16 ans, il rêve d’horizons lointains et de cieux infinis ; admire la nature et les jeunes filles dans la rue ; se révolte contre la guerre et s’émerveille devant la sensualité du monde. Son âme est vagabonde, son cœur, passionné ou indigné, son esprit, lyrique et toujours curieux. Lui, c’est le jeune Arthur Rimbaud, dont les premiers poèmes, déjà impressionnent, interpellent et rendent palpable l’exaltation de la jeunesse.
Les Cahiers de Douai est un ensemble de vingt-deux poèmes d’une étonnante intensité. S’y déploie une langue nouvelle qui s’émancipe de la poésie classique et, de fulgurances en ruptures, ouvre la voie à la modernité.
—
Rêvé pour l’hiver
A*** Elle
L’hiver nous irons dans un petit wagon rose
Avec des coussins bleus.
Nous serons bien. Un nid de baisers fou repose
Dans chaque coin moelleux.
Tu fermeras l’œil, pour ne point voir, par la glace,
Grimacer les ombres des soirs,
Ces monstruosités hargneuses, populace
De démons noirs et de loups noirs.
Puis tu sentira la joue égratignée…
Un petit baiser, comme une folle araignée,
Te courra par le coup…
Et tu me diras : « Cherche ! » en inclinant la tête,
— Et nous prendrons du temps à trouver cette bête
— Qui voyage beaucoup…
En wagon, le 7 octobre [18]70
Poème d’Arthur Rimbaud du recueil Les Cahiers de Douai.
Une saison en enfer | Illuminations
Quatrième de couverture :
Le désordre somptueux d’une passion exotique, éclat d’un météore, selon Mallarmé ; un ange en exil aux yeux d’un bleu pâle inquiétant, pour Verlaine. Un « éveil génial », et c’est Le bateau ivre, une « puberté perverse et superbe », puis un jeune brièvement « ravagé par la littérature », le maître d’une « expression intense » aux sujets inouïs – tout cela dans un mince volume, dû au poète touché, puis déserté, par le génie, « aventure unique dans l’histoire de l’art ».
—
Petite précision utile pour un potentiel achat de votre part, ce recueil contient en fait un grand nombre de poème écrit par Rimbaud avant Une saison en enfer et Illuminations.
–
Oh ! la science ! On a tout repris. Pour le corp et pour l’âme, – le viatique,- on a la médecine et la philosophie, – les remèdes de bonnes femmes et les chansons populaires arrangés. Et les divertissements des princes et les jeux qu’ils interdisaient ! Géographie, cosmographie, mécanique, chimie !…
La science, la nouvelle noblesse ! Le progrès. Le monde marche ! Pourquoi ne tournerait-il pas ?
C’est la vision des nombres. Nous allons à l’Esprit. C’est très-certain, c’est oracle, ce que je dis. Je comprends, et ne sachant m’expliquer sans paroles païennes, je voudrais me taire.
Extrait de Une saison en enfer d’Arthur Rimbaud
–
Promontoire
L’aube d’or et la soirée frissonnante trouvent notre brick en large en face de cette Villa et de ses dépendances, qui forment un promontoire aussi étendu que l’Épire et le Péloponnèse, ou que la grande île du Japon, ou que l’Arabie ! Des fanums qu’éclaire la rentrée des théories, d’immenses vues de la défense des côtes modernes ; des dunes illustrées de chaudes fleurs et de bacchanales ; de grands canaux de Carthage et des Embankments d’une Venise louche, de molles éruptions d’Etnas et des crevasses de fleurs et d’eau des glaciers, des lavoirs entourés de peupliers d’Allemagne ; des talus de parcs singuliers penchant des têtes d’arbres du Japon ; et les façades circulaires des « Royal » ou des « Grand » de Scarbro’ ou de Brooklyn ; et leurs railways flanquent, creusent, surplombent les dispositions dans cet Hôtel, choisies dans l’histoire des plus élégantes et des plus colossales constructions de l’Italie, de l’Amérique et de l’Asie, dont les fenêtres et les terrasses de présent pleines d’éclairages, de boissons et de brises riches, sont ouverts à l’esprit des voyageurs et des nobles – qui permettent, aux heures du jour, à toutes les tarentelles des côtes, – et même aux ritournelles des vallées illustres de l’art, de décorer merveilleusement les façades du Palais. Promontoire.
Poème en prose issue de Illuminations d’Arthur Rimbaud.
–
À ce stade de l’article, ayant relu ces deux ouvrages, ma « compréhension » ( oui entre parenthèse, interprétation serait peut-être le mot plus adéquate ) n’est pas la même que je m’étais faite il y a pas mal d’années.
J’ai beaucoup plus compris le besoin de liberté, de mouvement (coucou les « Assis »), de rébellion sans réel cause vraiment (à mon avis), la violence, la moquerie, l’humour, pas de folie (pour moi encore) mais une sorte de trance poétique pleine de force, juste l’envie et l’ambition d’écrire.
Ce côté où le poète se veut plus proche des désenchantés, des laissés pour compte, des affranchis, des « voyous ».
C’est aussi un amour de la nature, sans tomber dans le pathos romantique nian-nian qui colle à la peau de la poésie (quelque coups aux parnassiens ?). Un anti-cléricalisme plutôt violent pour l’époque donc, courageux. D’ailleurs certains poèmes sont violents, pas au point d’être gore ou sanglants, mais j’ai senti une rage, contenu grâce à son talent.
Dieux, déesses, nymphes, fées, anges. C’est la mythologie gréco-romaine autant que Nordique qu’il place dans des tableaux tantôt apocalyptique tantôt romantique, disons même, sensuel.
Le sexe. Sujet que j’ai trouvé souvent présent. Normal pour un jeune homme qui découvre la vie, Rimbaud a eu une vie mouvementée, choisie d’ailleurs. Et la sexualité souvent présente, dévoile aux lecteurs que oui, le sexe a fais parti de sa vie et avait une place importante. Rien de choquant aujourd’hui (je l’espère du moins) mais pour l’époque, peut-être était-ce un semblant de rébellion contre les dogmes religieux et politiques. Courageux là encore.
Aussi, Rimbaud, c’est la modernité, revendiquée ! Mélanger de l’anglais et du français, c’est risqué, osé, original. Les voyages, l’Orient et ses secrets.
Faisons une petite parenthèse américaine :
Je remarque que Bob Dylan a beaucoup copié la légende qui entoure Rimbaud.Bob Dylan avoue avoir menti aux médias, leur disant qu’il avait fuit son patelin perdu pour New-York en sautant dans un train de marchandise bien qu’en en faite, son père l’ai emmené. L’Original Vagabond n’est pas Robert Zimmerman chère Joan Baez, mais ce meteor enflammé qu’était Arthur Rimbaud.
Pour continuer un peu dans la culture américaine, la Beat Generation, Kerouac, Ginsberg, Burroughs se sont énormément inspirés (sans vraiment l’admettre) de Rimbaud et de son écriture du mouvement. Écriture du mouvement qui est la base de la Beat Generation. Après tout, Kerouac avait des origines françaises, bretonne plus précisément.
Un peu moins d’un siècle après la mort de Rimbaud, la Beat Generation émerge, inspiré du jeune français, puis les hippies. Une influence puissante qui a traversé les âges et l’Atlantique.
Une partie du mythe Rimbaud semble venir des très très nombreuses interprétations venant de tout bord. Des personnes qui cherchent impérativement à savoir ce que voulait dire tel ou tel vers, tel mot, tel nom. Certaines de ces interprétations n’ont aucun sens. L’impression que tout le monde a la réponse à ce que Rimbaud écrivait. Le pire, reste ceux qui imposent leurs vues. C’est un imbroglio incroyable, une toile de théories aussi folles et colorées que peut l’être un poème de Rimbaud. Au final, c’est de l’art, c’est subjectif. Restons-en à notre propre ressenti. Cherchez plus loin ne mènera nul part. Les mots de Rimbaud ne sont pas Le code de Vinci, les seuls secrets qui s’y cachent sont sûrement les nôtres. Magie de Rimbaud ?
Je pense que la poésie, c’est comme la peinture, chacun à ses interprétations, ses sensations, ses ressentis. C’est personnel, ça vient de vous, de quelque chose d’intime. Pas besoin, je pense, de replacer ses poèmes sur sa biographie. Un contexte aide peut-être, mais, de mon point de vue, l’essence même de la poésie est de toucher et de créer quelque chose en nous, pas de se demander dans quelles conditions et états ont été écris les vers, ce qu’ils signifient.
Laisser sa poésie vous donner ce qu’il vous donne sans trop vous êtres influencé par l’interprétation souvent prétentieuse et/ou poussives des autres.
J’ai seul la clef de cette parade sauvage – Arthur Rimbaud
Un été avec Rimbaud de Sylvain Tesson
Quatrième de couverture :
« Esclaves, ne maudissons pas la vie. »
Lire Arthur Rimbaud vous condamne un jour à partir sur les chemins.
Chez le poète des Illuminations et d’Une saison en enfer, la vie s’organisedans le mouvement.
Il s’échappe hors de l’Ardenne, cavale dans la nuit parisienne, court après l’amour en Belgique, se promène à Londres, puis s’aventure à mort sur les pistes d’Afrique.
La poésie est le mouvement des choses. Rimbaud se déplace sans répit, changeant de point de vue. Son projet : transformer le monde par des mots.
Ses poèmes sont des projectiles, des bouquets de feu : cent cinquante ans plus tard, ils nous atteignent encore.
Au temps où le monde est paralysé par un virus chinois, Sylvain Tesson s’est échappé une saison avec Arthur Rimbaud.
La littérature, meilleur antidote à l’ennui.
Un été avec Rimbaud est à l’origine une série d’émissions diffusées pendant l’été 2020 sur France Inter.
« J’ai créé toutes les fêtes, tous les triomphes, tous les drames. »
« Je suis maître en fantasmagories. »
« Je suis un inventeur bien plus méritant que tous ceux qui m’ont précédé ; un musicien même, qui ai trouvé quelque chose comme la clef de l’amour. »
« Je vais acheter un cheval, et m’en aller. »
« Mais, à présent, je suis condamné à errer. »
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Tesson est moderne, tournant les poèmes de Rimbaud à notre époque actuelle.
Laissez moi vous parler un peu d’une chose différente inspirée du livre de Tesson : – Dans True Détective saison 1, le très névrosé détective Rust Cohle dine avec une potentiel futur petite amie, il lui parle de la synesthésie. Une théorie qui veut que chaque sensation ressenti par nos sens (touché, odorat…) sois « décuplée » et que ces sensations amènent des sortes de « visions ». Tesson émet l’hypothèse que le jeune Voyant « souffrait », peut-être, de cette mystérieuse condition. Encore une petite allusion à True Detective, si vous êtes encore là bien sûr :
Extrait : Malheur du soleil : il éclaire tous les hommes. Chacun se pense alors le récipiendaire privilégié de la lumière : « Le soleil s’adresse à moi ! La preuve : mon ombre tourne autour de moi seul ! »
Les amateurs de True Detective saison 1 comprendrons sûrement.
De Rimbaud, en passant par Tesson à True Detective. Suis-je fou ? Qui ne l’est pas, même un peu ? Si vous le pensez, lisez la suite, vous découvrirez que je suis aussi stupide. Mais « Je » est un autre, et je ne le contrôle pas… enfin pas tou le temps !
Maintenant encore un domaine surprenant que les réflexions Tesson et la prose de Rimbaud m’ont apporté, accrochez-vous pour les plus vieux (je déconne !) : Dans un jeu vidéo appelé Metal Gear Solid, un mystérieux virus (aïe…) attaque les personnes parlant une certaine langue. Cela mène à une réflexion importante sur le language. Selon Tesson (ou en faite est-ce une théorie acceptée depuis longtemps et prouvée) Rimbaud avait l’ambition de réinventer la langue, le Verbe. « Au commencement était le Verbe » ainsi commence la Bible non ? Pour Burroughs de la BeatGeneration, le Verbe est un virus. Rien n’existe sans le verbe, le mot. Nous sommes de verbes et de mots (maux ?), nous existons non ? Si « je » est un autre comme l’a écris Rimbaud et que Socrate nous dit : « Connais-toi toi-même » nous sommes donc loin de savoir qui nous sommes vraiment, un mot, un inconnu habite en notre esprit. Et qui vous dis que cet inconnu est seul ? Notre esprit, une poupée russe, une mise en abîme peut-être perpétuelle, un monde dans un monde dans un monde… Inception ? Je tire mon argument par des cheveux mais autant assumer et le poser là.
Et si on parlait de Kurt Cobain ? Vous êtes sur mon blog après tout, si je peux le placer, je le fais !
Lui qui disait que ses paroles n’avaient pas forcément de sens, est-ce que les vers de Rimbaud en avaient ?
Extrait : Les mots peuvent-ils se passer de contenter de produire leur musique propre ? Est-ce un crime de ne pas assigner au verbe le soin d’énoncer une pensée ? Une cacophonie est-elle un language ?
On ne peut parler de Tesson ni de Rimbaud sans parler du mouvement. J’ai toujours cette très importante citation de Martin Luther King qui m’accompagne : Volez ! Si vous ne pouvez pas voler, courrez ! Si vous ne pouvez pas courir, marchez ! Si vous ne pouvez pas marcher, rampez ! Il faut toujours être en mouvement !
Et cet extrait du livre maintenant :Un homme qui s’arrête risque la pire des choses : le face-à-face avec lui même ! Marcher, c’est se tourner le dos.
Il est impressionnant de voir à de quelle manière Tesson a remis en question l’œuvre de Rimbaud, qui m’amène à trouver la présence d’un gamin poète dans la nouvelle culture populaire de notre temps dont ma génération et celle plus jeunes qui arrivent baignent.
En conclusion, le livre est plus une biographie succincte sur Rimbaud, Tesson y expose sa vision à lui du poète et essaie de « vulgariser » un l’œuvre de Rimbaud, de la démystifier un tantinet car même un Tesson ne peut résoudre l’énigme Rimbaud. Mais que de réflexions et d’inspiration que Tesson écrivant sur Rimbaud. Ajouter à cela l’actualité (la Covid-19) et Sylvain Tesson étale son immense talent à coup de plume aussi lumineuse et puissante que peut l’être un vers de Rimbaud.
Le livre est excellent. Vraiment.
Extraits :
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Les lieux sculptent les hommes […]
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Tout va vite, le génie est une traînée de poudre.
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Les vers de Rimbaud sont rares mais ont électrocuté le Verbe. Pour les lettres, ils marquent un moment entre « le monde d’avant » et « le monde d’après », comme on dit aujourd’hui dans le grand hospice occidental. Rimbaud est le virus du Verbe.
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La présence de Rimbaud est dans ses poèmes. Si on veut le rencontrer, il vaut mieux ouvrir Une saison en enfer que prendre un billet d’avion à destination d’Aden.
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Le génie monstrueux de Rimbaud est une monstruosité de précocité.
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Pourquoi un garçon [Rimbaud] de seize ans qui n’a jamais navigué décrit-il mieux la mer qu’un Tabarly des quarantièmes rugissants ?
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La vie de Rimbaud est l’histoire d’un manquement. Il y avait une voix, elle a raté son oreille, comprendre les lecteurs.
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Arthur n’est pas une machine Enigma, messieurs les casseurs de code !
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Les poètes ne sont pas des militants, ni les rayonnages des librairies des trottoirs de racolage.
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Rimbaud est un barbare. Son but : détruire l’ordre classique et, sur les ruines du temple, bâtir du nouveau. « Je tiens le système », écrit-il.
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L’homme, c’est le Verbe. Changer la langue, c’est le repenser. Les derniers a s’être souvenus de ce secret sont les laborantins de la Silicon Valley. En créant leur infra-language binaire et globalo-mercantile, ils préparent, conditionnent et domestiquent le nouvel homme connecté, c’est-à-dire corvéable.
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Le monde demeurera inerte si le poète ne le féconde pas de son regard.
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Et si les choses n’existaient qu’en vertu du fait d’avoir été nommées ? Le Verbe ne se contente pas de désigner le monde. Il en est le créateur.
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Le mouvement procure l’idée et pourvoit aux images.
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C’est donc la fin d’une semaine (pour moi) dans l’univers rimbauldien. J’ai voyagé dans des univers accessibles à personne grâce aux poèmes du jeune Voyant. J’ai appris des choses que je ne pensais pas emmagasiner. C’était une aventure au-delà de moi-même, mais si « Je » est vraiment un autre, j’ai d’autres aventures qui m’attendent à chaque fois que je lirai un poème d’Arthur Rimbaud.
P.S. : cet article a été écrit durant l’été, j’espère ne pas vous avoir porter à confusion en ne mentionnant ce fait qu’à la fin.
Mon Moleskine ne me servant que 5 minutes par jours pour mon Daily Journaling (je préfère le terme anglais plutôt que français de : journal intime), il me fallait trouver une excuse un autre Notebook pour y écrire des choses ayant plus attraient à l’exercice de l’écriture, à des reflections, à des idées etc…La vérité c’est que je suis tombé sur se carnet et que j’ai craqué.
En cherchant un peu sur internet pour des notebooks qui changeaient un peu de l’ordinaire, je suis tombé sur celui là.
Si vous me suivez depuis longtemps, (merci d’ailleurs), vous savez l’influence qu’a eu Kurt Cobain sur ma vie et sur mon écriture. Je n’ai pas perdu de temps et l’ai commandé.
Je me retrouve donc avec ce Notebook, sans lignes, pages blanches et vierge de toute encre. Comme souvent, je vais avoir du remord à commencer à écrire dedans, puis ça passera, comme un paire de nouvelle chaussure, au début on y fait attention puis inconsciemment, on oublie qu’ils sont à nos pieds.
J’aime les carnets de notes, les notebooks, les journaux intimes depuis que j’ai lu celui de Cobain (qu’il me pardonne si il lit ces lignes). J’écris 5 minutes par jours dans mon Moleskine à propos de la veille. C’est personnel et c’est un exercice plus difficile que ça en a l’air ! Bien sur, j’aimerai que personne ne puisse le lire.
Je pense que j’utiliserai celui si comme je l’ai écris plus haut, pour ces idées qui passent dans votre tête, ces phrases, ces mots, ces rimes qui ne demandent qu’à être posés sur du papier avant de s’envoler dans le néant de nos cerveaux.
Je suis heureux de ma trouvaille, et si vous aussi, vous avez un carnet, un journal, j’aimerai savoir quel type, comment l’utilisez vous, à quelle fréquence etc… Et si comme moi, vous avez tendance à acheter de manière compulsive ces carnets, car ils vous attirent et que vous besoin de les sentir dans vos mains, de voir ces pages et de vous imaginer vider tout l’encre de votre stylo dedans.
Je ne sais pas vous, mais j’ai bien envie de siroter un petit Pennyroyal Tea dans ce Diner.
Un petit pensée pour Lubomír Tomik AKA Midian Poet, AKA Poet, et à une certaine Pandora B.
Vous vous rappelez quand je vous ai dis que j’avais sûrement tout lu sur Hemingway, hey bien non !
Avec Hemingway, je suis comme un(e) ex qui ne veut pas admettre que la relation est terminée. Je suis en chasse, tous les jours, pour voir si je n’ai pas un peu d’Hemingway à me mettre sous les yeux ! Et j’ai trouvé se livre, d’occasion, pas excessivement cher. Je l’ai reçus aujourd’hui bien que je l’attendais, selon les informations de livraison, courant fin mai. Mon étonnement était énorme. Encore plus quand j’ai vu se mastodonte de livre. Je l’ai juste feuilleté, et j’ai été, pendant un bref instant dans se monde difficile, le plus heureux des Hommes.
Des photographies et des lettres d’enfances d’Ernest.Page prise au hasard dans le livre, juste pour montrer un peu se qu’il a dans le ventre.
J’ai lu, je crois, 3 biographies d’Hemingway. Je ne pense pas apprendre pleins de nouvelles choses sur le bonhomme, je pense par contre apprendre des petits bouts de vies et découvrir des photographies que je n’ai jamais vu.
Le livre est est présenté par une certaine Mariel Hemingway ! Une des petites filles d’Ernest ! (Voyez la photo plus bas pour plus d’infos.)
D’ailleurs, j’avais prévu de parler d’une autre petite-fille d’Hemingway, Margaux Hemingway, elle aussi actrice, elle était aussi mannequin. « Était » car elle n’est plus de se monde. Le problème est : comment vais-je bien pouvoir parler de cette femme ? Je procrastine sur cet article. Et sur un autre, concernant la Malédictions des Hemingway. Terme que je déteste et sujet au combien délicat car il traite des suicides dans la famille Hemingway. Je n’ai aucune idée de quand ou si j’écrirai ces articles. Je voudrai être juste, prudent et respectueux envers les personnes sur lesquelles je veux écrire. C’est un « exercice » que je dois faire, c’est personnel.
Margaux Hemingway, petite fille d’Ernest Hemingway, actrice et mannequin. (Photo : Wikipedia)
Vous êtes ici, si vous êtes nouveau/nouvelle sur le blog, dans le domaine d’un aficionados d’Hemingway.
L’article n’est d’ailleurs pas terminé.
J’ai revendiqué avoir presque tout lu d’Hemingway et sur Hemingway. Cet article prouve que c’est faux. Et comme je suis loin de vouloir passer à autre chose, j’ai décidé de (re)lire ses livres en anglais. Je ne suis pas fou, ça se tient !
Le style Hemingway, est d’abord un style anglais. Bien que le monsieur parlait français, italien, espagnol et même un peu d’allemand, Hemingway écrivait en anglais.
J’attends donc une autre cargaison d’Hemingway, cette fois dans la langue de Shakespeare. J’ai déjà trouvé un ouvrage sur ses poésies, certaines inédites. Le voici :
La folie Hemingway ne semble pas me quitter d’aussi tôt. Et j’en suis heureux.
Je pense avoir tout dis… en faite non ! Bientôt arrivera un article sur Hemingway et son meilleur ennemi, Faulkner. Celui la est déjà écrit, mais en cour de révision.