He Did It Because Of The Sun -(short story)

The light is reflecting on the hand gun still smocking from the bullet that just exited the barrel.

A dead body, a hole on the left side of the bare chest of a young man laying on the white beach sands. The blood, slowly coming out off the cadaver, is turning black at the contact of the air.

The sun beams gave the killer a headache. He never like the beach, never hated it either, he was just on it because it’s what people seems to do when they have nothing to do.

He hears screams in the distance, movements, but the shooter doesn’t move. He took a life, and it didn’t bother him that much. Maybe a little bit. The sun is still bothering him.

He doesn’t understand the screams. Why are they screaming when every day, thousands of innocents peoples die every day from gun wounds, caught in the middle of a war they never wanted. If he had an uniform, they would’ve probably praised him a hero, he would have received a medal, street would have been named after him. They should worries about the sun, it’s giving him headaches.

The insults that he start to hear are getting more and more distinct. Peoples are angry. Again, for something this common. Did they know the sun gives headaches?!

Lost in his own head, he let two men tackling him down. His face pushed in the sand by a hand. His arms were tied behind his back. Soon, a knee is pressing against his back. A cold metal feeling around his wrist, probably the police, he couldn’t know, his ears are full of sands. He couldn’t care less, sands in his eardrums or not. At least he doesn’t see the sun anymore.

Soon, a firm hand grab him by the shirt to put him on his feet.

There are the heroes of the day, two police officers. Overweight, sweating profusely, with the stereotypical serious, yet proud, smirks on their sun burned faces.

Civilians are running around the dead men, screaming. Because it is common knowledge that screaming and crying next to a dead body will bring it back to life. The other who aren’t busy crying over the dead body of an unknown person are shooting insult at the killer. Some are throwing sands at him, other try to punch him or grab him, but the police officers do their best to protect the killer. Not that they didn’t want their catch to be beat down, but because once you catch a big fish, you have to bring it home so you could show to the inhabitants that you are a useful individual to society.

Slowly, the trio is making their way throughout the angry crowds. It’s strange how peoples work, they seems to be ready to kill him. To kill a killer, therefore making them killers. By just killing one man, dozens are ready to kill him. And some of those peoples are considered good samaritans among theirs peers, some of them are even religious peoples, which make sens because their gods would forgive them if they beg him enough.

The young killer didn’t really know what will happens next, that’s the first time he’s being arrested.

In fact, he is happy, he will be able to continue is analyzing of human behavior under very peculiar circumstances.

And in jail, there’s no sun.

This short story was inspired by Albert Camu’s novel The Stranger.

Jaskiers

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Tout perdre – Chapitre Final

Peu importe leurs armes, leurs équipements de protection, tout ce que nous pouvions trouver à notre portée finissait dans leur tronche. Je me rappelle avoir ramassé une grenade lacrymogène à main nue et l’avoir glissé sous le masque de protection d’un cochon. Le flic était immobilisé par d’autres manifestants, et pressant le gaz sur son visage, les soubresauts de ses membres entravés, les cris d’encouragement des autres Sans-Riens, les vibrations, les sensations que je sentais dans ma main droite qui tenait la grenade, le ressentit de la souffrance du flic, son agoni, ça c’était, et ça reste, une expérience incroyable pour moi. Je sentais l’extrême chaleur qui se dégageait de la grenade, cette chaleur se dissipait en pleins dans le visage du cochon, la chaleur et le gaz asphyxiant, j’étais en train de tuer une personne qui en avait tué d’autres, tué des personnes comme moi. Je jubilais, je l’avoue. Ôter la vie d’un homme sous les encouragements d’autres hommes, la vengeance, le sentiment de contrôle, de pouvoir, de force, de haine qui se traduisait par mon action, ça, le meurtre d’un porc, c’est peut-être la meilleure sensation que j’ai eu de toute ma vie. Être amoureux, être aimé, faire l’amour, c’est jouissif, les endorphines envahissent votre cerveau, il l’irrigue, c’est ça le bonheur, de la chimie. Mais tuer cet autre être humain qui, de mon point de vue, le méritait, c’était encore plus plaisant que ça.

Éventuellement, le cochon arrêta de gesticuler. Sa poitrine fit un soubresaut, puis deux et plus rien.

Les bruits de la bataille s’estompaient tout autour de nous, pas un flic n’était venu à la rescousse de leur collègue. Je ne sais pas si c’était par lâcheté ou par le simple fait que la foule avait réduit à néant les forces d’intervention.

Je pensais que c’était le fait d’avoir tué un homme, l’état de choc potentiel dans lequel j’étais qui me faisait l’impression que tout, autour de moi, était silencieux. Mais non, simplement le calme après la tempête. Des corps gisaient, la plupart casqués, avec leurs armures fracassées, à nos pieds.

Il y avait évidemment les corps de Sans-Riens qui avaient perdus la vie, mais beaucoup moins que les flics.

C’était peut-être une première dans l’histoire du monde super-moderne et civilisé. Une foule de démunies avait anéanti des troupes de choc anti-émeutes.

Le silence régna pendant un court instant, puis, ayant réalisé notre victoire, nous éclatâmes de joie, le bonheur, enfin, d’avoir vengé les nôtres. Et cette victoire, elle fit le tour du monde. Notre monde super-connecté n’avait pas perdu de temps pour partager les images de notre triomphe.

C’étaient surtout les bons petits citoyens, terrorisés, effrayés et outrés qui avaient filmé et prit en photo l’événement. C’étaient eux, nos frères et sœurs ennemis, qui, sans le vouloir, sans le savoir, avaient été nos messagers.

Ceux d’entre-nous qui avaient des smartphones nous montraient comment l’Internet mondial réagissait. Au-delà des gentils citoyens respectueux et utiles, nous avions redonné espoir à tous les Sans-Riens du monde entier.

Rien de tout cela n’avait été prémédité, la Providence, ou quelque chose s’y appareillant, nous avait offert les conditions idéales pour déclencher une révolte mondiale.

À partir de ce moment, le monde civilisé, trop civilisé, ou pas assez, à vous de choisir, réalisa qu’une partie de l’humanité refusait cette nouvelle société.

Les citoyens modèles, enfin, réalisaient combien nous étions nombreux, combien nous n’avions pas peur d’affronter quiconque voulait nous priver de notre liberté. Mais, au lieu d’ouvrir une discussion sur la situation, notre situation précaire, au lieu de nous laisser la parole, de nous donner une voix, une place dans le Gouvernement Uni, les gens bien décidèrent de se barricader, de nous éviter. Réactions normales, après tout, nous avions massacré, sous les yeux du monde entier, des flics censés être l’ultime rempart contre la modernité, l’avancée technologique à outrance.

Mais ce n’est pas en nous claquant, encore une fois, la porte de la société au nez qui nous aura fait changer de comportement. Au contraire. Nous redoublâmes d’efforts, de violence, de protestations, de saccages, de pillages. Le monde était à nous.

Mais le Gouvernement Uni ne nous lâcha pas pour autant. La police, qui s’était rapidement transformée en une armée, s’opposa à nous, une guérilla s’ensuivit.

Tout le monde en eut pour son grade, qu’importe qui vous pouviez être, personne n’était à l’abri de notre hubris.

Nous pourrions parler de guerre civile, oui, c’en était une, et s’en est encore une à l’heure où j’écris ces derniers mots.

Je m’apprête à me faire exploser à côté d’un des représentants du Gouvernement Uni. Je vais partir en martyr.

Je laisserai le soin à mes camarades de vous parler de cette guerre fratricide que nous avons déclenchée sans vraiment le vouloir.

Que je tue ce représentant ou non, le monde verra que nous ne reculerons pas, qu’absolument personne n’est à l’abri.

Si des honnêtes citoyens meurent dans l’explosion, peu m’importe, on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs. Qu’ils redoublent de violence contre nous, ou continuent à nous marginaliser, mon acte de sacrifice résonnera dans le monde entier.

Nous ne lâcherons rien. Une place à une table de négociation n’est pas, n’est plus ce que nous voulons. Nous voulons le chaos, l’anarchie. La fin.

Adieu.

FIN

Jaskiers

Tout perdre – Chapitre 11

Nous avons tout de suite compris la situation, le Gouvernement nous avait bel et bien berné. Comment avions-nous pu être si naïfs ? Nous savions que ces gens franchiraient un jour les limites de l’acceptable. Les belles promesses d’union, de symbiose qu’avait fait naître cette nouvelle ère pour l’humanité n’avait été que pure désillusion. Nous savions, au fond de nous, qu’une poignée de personnes allait recommencer à vouloir dominer la majorité. C’est dans notre nature. Nous avons besoin de leader, et soit nous en faisons partie, soit nous somme ceux qui les serve. Et même si vous êtes en dehors de leur système, d’une manière ou d’une autre, vous contribuez à nourrir leur pouvoir sur la masse. On n’échappe pas à notre vraie nature.

La colère est la première réaction que nous avons eut. Fini les gangs, fini les dissensions, en l’espace d’une nuit, l’Uni nous avait… uni. Elle avait unifié ses ennemis. Voici l’erreur qu’ils ont faite.

Diviser pour mieux régner, une des bases pour gouverner, et doctrine qu’ils avaient su utiliser à leur avantage jusqu’ici, était tombé à l’eau.

Notre colère était doublée de peur. Qu’était-il advenu de nos amis ? Et en filigrane, nous nous identifions tous aux disparues. Et si ça avait été nous ?

Notre rage éclata, partout dans le pays. Dans les rues des grandes villes comme dans les campagnes et trous perdus.

Nous brisions tout ce qui pouvait nous passer sous la main. Voiture, vitrine de magasin, lampadaire, bennes à ordure, monuments, mairie et tout ce qui appartenait au Gouvernement. Les braves gens, les gens-utiles, qui avaient la malchance de nous croiser finissaient en sang, à terre. Nous en avons tué, je ne le démentirai pas. Je ne pourrai pas dire qui, parce que notre folie meurtrière ne nous a pas laissé de souvenirs précis.

Une foule en colère, quand on la voit de l’extérieur, ça doit faire peur, ça doit aussi être un peu pathétique. Mais quand vous êtes à l’intérieur de cette foule, quand vous faites partie de cette foule, quand vous êtes en symbiose avec elle, c’est une expérience puissante. Vous avez l’impression d’être en symbiose avec tous ceux qui vous entourent, vos corps ne font plus qu’un. Vous êtes une sorte de monstre lovecraftien, vous suivez mais aussi créez le mouvement. Votre cerveau est connecté aux autres, c’est quelque chose de très troublant quand on y repense plus tard, mais sur le moment, la foule, c’est vous.

J’ai frappé, cassé, brisé, crié, pleuré, insulté et cogné encore et encore avec des centaines, voir des milliers de personnes.

Ce n’est pas quelque chose que les honnêtes citoyens connaîtront. Pour avoir cette expérience, il faut avoir souffert, avoir perdu quelqu’un et, ou, quelque chose. Il faut avoir l’impression que vous n’avez plus rien à perdre, que vous êtes dos au mur et que vos opposants ne pourront vous arrêtez que s’ils vous passent sur le corps.

Les cochons sont arrivés après une bonne demie heure de carnage de notre part. Ils nous ont ordonné de nous disperser, cet ordre a été reçu par des lancés de pierre et d’objet en tout genre, la riposte a été rapide et douloureuse. Une charge de flic ressemblant, et agissant, comme des robots et quelque chose qui doit être fascinant et morbide à voir de l’extérieur. Mais dans la foule en colère, nous n’attendions que ça. Nous n’attendions que ce contact brutal, ancestral et sauvage de l’ennemi.

Jaskiers

Tout perdre – Chapitre 9

Un beau jour, à la place des bancs que vous pouviez trouver dans les squares, les parcs, les rues, à tous les endroits où un banc avait été placé, une sorte de caisson, long d’environ deux mètres cinquante et large de deux mètres les avaient remplacés.

Nous avons été surpris. Notre premier réflexe a été de voir ce que ces caissons étaient.

Ils s’ouvraient sur le côté, sur la longueur, d’un seul côté. À l’intérieur, tout était matelassé. Des systèmes de ventilation étaient installés sur les côtés. Un gros oreiller dans un coin, des couvertures bleues, un petit caisson de rangement du côté opposé de l’oreiller, un Thermos, des gourdes, des gobelets et un tout petit réfrigérateur encastré à l’intérieur de la grande portière.

Incroyable, le Gouvernement avait peut-être enfin réalisé que nous étions des êtres humains, et que c’était en nous tendant la main de ce genre de façon que nous pourrions re-basculer dans une vie bien rangée.

Sauf que…

Je suis persuadé que nos leaders avaient pensé que ces caissons pour Sans-Rien n’étaient pas ici pour nous aider, mais pour créer des tensions et dissensions entre nous.

En effet, nous étions des milliers, voir quelques centaines de milliers et même un bon million, à travers le monde, à vivre dans la rue. Et il n’y avait qu’une poignée de caissons par rapport à nos effectifs.

En premier lieux, les bancs étaient déjà occupés par des personnes s’étant battues, au sens littéral du terme, pour pouvoir occuper et garder un banc. Certains bancs appartenaient même à des gangs, qui les louaient pour de l’argent, de la nourriture, de la drogue ou du sexe.

Maintenant, les gangs et autres propriétaires d’un banc se retrouvaient avec un caisson.

Toute la hiérarchie des démunies était chamboulée.

Si vous étiez propriétaire d’un banc, deveniez-vous de facto propriétaire d’un caisson ? Fallait-il procéder à un vote ? Se battre à nouveau pour savoir qui serait le nouveau prophète ? Était-ce juste ou injuste de considérer le caisson comme votre, posséder un luxe que n’était pas le vulgaire objet de ferraille et de bois ? N’était-il pas légitime que ce changement drastique soit suivi d’une nouvelle lutte de pouvoir ?

Qu’importe votre avis, vos réponses, pour nous, la réponse s’imposait d’elle-même ; personne n’était plus propriétaire de rien, il allait falloir se battre, parfois en formant des clans, jouer de la diplomatie, de coup bas, pour devenir propriétaire d’un caisson.

Je n’ai pas participé à ces combats fratricides. Je n’avais jamais dormi sur un banc. Pourquoi ? Parce que je n’avais pas la volonté, ni nécessairement l’envie, de me retrouver mêlé dans une baston à coup de tessons de bouteille, de battes de baseball, de canifs, pour pouvoir dormir dans ce qui semblait être une bénédiction, un luxe, dont je n’avais pas besoin.

Les squats, les cartons empilés, les immeubles et magasins désaffectés, à même le sol, j’étais habitué à vivre sans rien. Je me serai senti mal à l’aise dans ces tubes, ce n’était pas naturel pour moi. Et mon instinct, que j’ai réappris à écouter, me disait que ce petit havre de confort était dangereux. Pas seulement à cause de la nouvelle guerre qu’ils avaient engendrée, mais parce qu’ils venaient du Gouvernement Unis.

Rien n’était gratuit, il fallait apporter quelque chose à la société pour pouvoir bénéficier de la moindre chose vitale. Et ces caissons n’avaient rien d’anodin, ni de charitables, ce n’était pas un acte de compassion envers nous, mais quelque chose de sombre, de sinistre.

Jaskiers

Tout perdre – Chapitre 8

L’impact est violent, les flics et les Sans-Riens se mélangent dans une bataille au corps-à-corps, c’est une bataille homérique qui fait rage.

Vous prenez quelques coups, dans la tête, les côtes, les bras et parfois les jambes. Mais vous ne vous arrêtez pas, la fuite, c’est votre but. Savoir qui vous a frappé et rendre les coups signerait votre arrêt de mort.

Vous sentez l’air du dehors, il est frais, ça change de l’air vicié que vous avez respiré jusqu’ici dans le camion-cellule et le hangar.

Il fait nuit, mais les grandes lumières donnent l’impression qu’il fait encore jour. Vous continuez à avancer dans la mêlée. Votre équipe gagne du terrain, certains ont eu la même idée que vous. Ils vous dépassent, une bonne chose, car les flics se concentreront sur eux en premier et cela vous donnera plus de temps et d’opportunités pour trouver le moyen de vous enfuir.

Ça pétarade encore, des corps tombent, vous trébuchez pour vous relever immédiatement. Les yeux aux aguets. Des tours de guets, des explosions, un grillage surmonté de barbelé électrifié, ceux qui vous ont dépassé se jettent dessus, leur corps tressautent avant qu’une fumée et que les flammes les consument. Certains cochons sont projetés dessus, cochons grillés.

Puis, une explosion plus forte que les autres, la foule belligérantes vous entraîne inévitablement vers le grillage. Vous serrez les dents quand vous le touchez. Rien ne se passe. La pression de la foule pleine de rages est tellement forte que vous êtes plaqué contre cette barrière qui cède.

Vous tombez, des gens tombent sur vous, trébuchent, vous piétinent. Utilisant la force du désespoir, la liberté étant toute proche, vous forcez sur vos bras, réussissez à vous dégager et vous courrez. Encore et encore. Des corps tombent raide mort devant et à côté de vous, vous slalomez, et utilisez votre adrénaline pour la dernière ligne droite. Une forêt, cette nature qui brûlait il y a quelques années est maintenant votre refuge.

Après vous êtes profondément enfoncé dedans, vous vous arrêtez, épuisé. D’autres survivants apparaissent, certains décident de se regrouper pour continuer leur fuite, l’union fait la force. D’autres repartent seuls. Des cochons sont à vos trousses mais ils ne connaissent pas la nature comme un Sans-Rien la connaît. Vous profitez du terrain pour vous camoufler, grimper dans un arbre, sous des racines, dans des buissons. Puis, après avoir attendu la nuit, vous avancez jusqu’à retrouver un bon paquet de survivants avec la même connaissance de la survie que vous.

Et vous voici libre.

Si vous avez besoin, ou envie, je ne sais pas quel est le terme approprié, des ami(e)s qui n’ont malheureusement pas pu s’échapper et qui ont survécus vous écriront leurs histoires. Ma connaissance de l’univers carcéral du Gouvernement Unie s’arrête à cette évasion. J’ai eu la chance de réussir à m’enfuir, et je m’apprête à venger mes amis, mais je vous expliquerai cela plus tard.

Revenons à la vie dans la jungle urbaine.

Le Gouvernement Unie, qui semblait nous délaisser, envoyé parfois quelques missionnaires pour essayer de nous remettre sur le droit chemin.

Ce n’était pas un travail facile pour eux, beaucoup avaient l’audace de rentrer dans des squats ou des repères de Sans-Riens. Et ils repartaient avec un nez cassé, des ecchymoses partout sur le corps, des dents en moins, un œil au beurre noir et, s’ils avaient eu l’excellente idée de venir avec des objets de valeurs, voir des objets pour nous appâter, ils ressortaient culs nus.

Je ne sais comment ces gens ont été recrutés, et encore moins comment ils ont été convaincus de faire ce sale boulot.

À ma connaissance, jamais de Sans-Riens n’ont accepté de revenir dans les rangs grâce à ces pauvres agents.

Toujours est-il que le Gouvernement Uni n’a jamais baissé les bras et a décidé d’utiliser la technologie pour nous ramener dans ses filets.

Jaskiers

Tout perdre – Chapitre 7

Vous vous recroquevillez, les lamentations, les bruits de bagarres, vous en avez eu votre dose.

Puis, d’énormes néons bleus s’allument, vos yeux, encore agressés, mettent du temps à s’habituer. Plus personne ne bouge, tous ont le regard rivé vers ces lumières.

Puis, c’est une voix, qui vous annonce de rester calme, que des agents vont venir sélectionner des personnes pour une visite médicale, les cas les plus graves passeront en premier, et de restez patient. Au moindre geste hostile, les policiers utiliseront la force létale, il ne tenait qu’à nous de choisir comment les choses allaient procéder.

Les hauts-parleurs s’éteignent, les gens se regardent. On chuchote, on débat.

Ils vont nous tuer, pourquoi se soucieraient-ils de notre santé après nous avoir traités ainsi ? C’est un leurre, il faudra se jeter sur le premier cochon venu, le nombre fait la force.

C’est faux, ils nous ont traités comme cela car nous étions nombreux. Maintenant, ils allaient nous soigner, et essayer de nous faire rentrer dans le droit chemin.

Ou nous serons emprisonnés. Dans ces prisons insalubres, gardées par des flics en fin de carrière, qui n’en auront rien à foutre de nous. À l’intérieur, c’est la loi du plus fort.

Ou dans une sorte de camp d’endoctrinement. Des rumeurs circulent sur l’existence de pareils camps, mais rien de concret. Lavage de cerveau et retour à une vie bien rangée.

Ou recevoir une puce RFID, qui traquera nos moindres mouvements, nous sera implantée. On veut contrôler les troublions, et peut-être que les Sans-Riens implantés par des RFID sont la raison des raids comme ceux que l’on a vécu.

Tout le monde est confus, la visite médicale est peut-être un prétexte pour quelque chose d’autre, ou une vraie visite. Mais c’est sûr qu’aucun de nous ne ressortira totalement libre d’ici.

Les esprits s’échauffent. Personne n’a été fouillé avant d’être introduit ici. Certains sortent des canifs, d’autres des flingues, d’autres des armes de fortune qu’ils transportaient avec eux pour protection avant d’être attrapés.

Vous n’avez rien. Vous savez qu’ils ont raison. Peut-être que les agents savent pertinemment qu’il y aura résistance, ce n’est pas la première fois qu’ils font ce genre de coup de filet, ils s’apprêtent à massacrer tout le monde.

Votre seule option, vous faire petit, trouver une brèche, une faille, une opportunité pour vous enfuir. Ou faire le mort.

Des bruits mécaniques, les lumières artificielles puissantes de dehors s’infiltrent. De grandes portes rectangulaires, s’ouvrent doucement.

Vous ne voyez que les bottes des flics, puis la ceinture, la chemise bleu foncé avec « Police Unie » floquée en blanc sur la poitrine. Puis le casque, et le fusil-mitrailleur déjà en joug dans votre direction. Ils sont une bonne centaine, ce sera une bataille qui se jouera à environ trois contre un, en faveur de votre camp.

Les portes n’ont pas fini de s’ouvrir que déjà, votre camp prend l’initiative.

Le premier coup de feu est à peine parti que la mitraille commence. Les balles sifflent, vous entendez le bruit qu’ils font quand ils pénètrent un corps, perforant la chaire, brisant les os. Des cris, des explosions, de la fumée. Les yeux qui piquent, la gorge qui brûle à chaque inspiration. Penché en avant, vous avancez en poussant, en attrapant le premier venu pour vous en servir de bouclier humain. C’est horrible de faire cela, mais ceux qui survivent à ceux genre de situation ont plus ou moins, consciemment ou pas, profité du malheur de l’autre pour survivre.

Vous approchez d’une des sorties, la masse de flic avance sur vous, vous reculez pour ne pas prendre de balle. Votre clan réalise qu’il n’y a pas d’échappatoire et les plus courageux d’entre eux chargent. Vous les suivez, non pas pour quitter cette vie dans un dernier acte d’insoumission, mais parce que c’est la seule opportunité que vous aurez de pouvoir vous échapper.

Jaskiers

Tout perdre – Chapitre 6

Il faut que je vous dise ce que l’on risquait et subissait si, durant un de ces raids des Cochons, nous nous faisions attraper.

Paralysé, le corps entier qui ne répond plus avec une douleur sourde vous traversant chaque muscle, c’est comme ça que vous finissiez une fois touché par un flashball électrique.

Si aucun de vos ami(e)s n’avaient pu vous aider à vous emmener en sûreté, vous étiez maintenant à la merci des policiers.

L’un d’entre eux vous ramassez comme un sac à patates puis vous balancez dans le fourgon de détention. Vous retombiez, encore raide, sur d’autres pauvres hères comme vous.

Si vous étiez ramassé parmi les derniers, vous aviez la chance de ne pas être en bas de la pile de corps entassées, donc de ne pas mourir étouffé.

Puis le camion de détention démarrait et tournait, et retournait. Vous étiez secoué dans tous les sens, impossibles de vous accrocher à quoi que ce soit. Vous preniez un coup de genoux dans la tête ou finissiez encastré dans un amas de corps, vos membres se tordaient, certains se cassaient. Des cris de douleur, d’agonies. Pour les moins paralysés, des appels à l’aide ou à la pitié. Vous sentiez la personne à côté de vous suffoquer, hoqueter et puis mourir. La mort a un son. Une odeur, celle de la transpiration, du sang et du métal recouvrant la camionnette de détention.

Vous surviviez, comme la plupart des personnes présentes, mais vous aviez mal. Vous pouviez bouger un peu plus, l’effet restrictif de la balle en caoutchouc électrifié qui vous avait percutée s’estompait doucement.

Un arrêt brutal, dernier soubresaut dans la cage.

Les portes du camion s’ouvrent, on crie, supplie. On beugle des ordres, vous ne compreniez pas tout. Des coups, des bruits de glissements, les soldats tirent chacun un prisonnier, par les pieds ou la tête, ils attrapent le premier corps qui leur tombe sous la main.

Ça va vite, très vite, vous voyez enfin la lumière du jour, ou plutôt, des grands projecteurs braqués sur vous qui vous éblouissent.

On attrape votre pied, vous glisser et percutez le béton brutalement. Votre front a méchamment percuté l’asphalte, mais pas le temps de gémir, on vous traîne, d’autre prisonnier sont traînés autour de vous. La friction entre votre peau et le bitume vous brûle. Vous avez récupéré un peu de mobilité, vous tentez donc de faire lâcher prise le cochon qui vous traîne. Mais vous êtes encore trop faible. Le cochon, en pleine forme, s’énerve. Vous prenez un coup de tonfa dans les reins et vous continuez d’être traîné.

Le sol change d’aspect, vous êtes maintenant sur du carrelage blanc immaculé et glacé. Vous ne sentez plus l’air frais de dehors, vous savez que vous êtes entré dans un environnement clôt.

Le policier vous attrape par les cheveux, vous plaque violemment contre un mur, vous assène un coup-de-poing dans le ventre. Votre souffle coupé, vous tombez à genoux en essayant d’aspirer de l’air.

Vous venez à peine de reprendre tant bien que mal vos esprits, vous réalisez que vous êtes dans une sorte de grand hangar. Le plafond haut et voûté, la dimension de la pièce vous le confirme.

D’autres prisonniers sont amenés et reçoivent le même traitement que vous. Vous êtes des centaines, peut-être moins, vous n’avez pas le temps de bien vous faire une idée, une immense porte se referme, bloquant les faisceaux lumineux. Vos yeux brûlent, ils viennent de voir disparaître une forte lumière blanche et se retrouvent dans le noir complet.

Puis, c’est une nouvelle litanie de plaintes ponctuée de cris de rage. Dans le noir, on s’agrippe à quelqu’un, on frappe, on touche, on vole, les plus bas instincts mêlés à la détresse se font jour.

Jaskiers

Tout perdre – Chapitre 4

Pourquoi n’ai-je donc pas cherché un autre travail ? J’ai tout simplement compris comment fonctionnait cette nouvelle société. Il n’est pas difficile de voir que nous sommes retombés dans nos vieux démons. Il faut à l’être humain, à une société, quelqu’un à détester, quelqu’un qui est tout le contraire du bon citoyen, qui n’a pas sa place. L’Utopie n’est qu’un mensonge, personne ne peut être totalement heureux dans une société ou, en-tout-cas, pas tout le monde. Pour l’être collectivement, il nous faudrait ne plus avoir de conscience, pas de libre-arbitre, être des robots. Et c’est bien par là que cette se société dirige, car un robot a pris mon travail, et personne ne me plaint.

Je ne cherche pas à être plaint, j’ai choisi de m’écarter de cette société. Je n’avais pas la force de lutter. De lutter pour revenir dans les rangs, comme un bon soldat, un citoyen model. Ce n’était pas le genre de vie que je souhaitais quand l’humanité a osé se regarder en face et décide qu’il fallait un changement radical pour continuer à vivre.

Le problème vient peut-être de moi, nous ne sommes pas forcément faits pour être dans le moule que la société veut nous imposer.

Et j’ai réalisé que beaucoup de personnes s’étaient retrouvées sans rien, comme moi.

J’ai vécu jusqu’ici dans la rue. J’ai vécu avec ceux que je haïssais, comme les gens me haïssaient maintenant. J’étais une bouche de trop à nourrir. Enfin, pas totalement sans ressources, non, une association du Gouvernement Mondial nous venait, très sporadiquement, en aide. Nous pouvions voir que ces gens voulaient nous aider, faire beaucoup plus. Mais ils étaient limités car surveillés de près. Trop nous donner d’attention, de nourriture, de refuge, d’aides en tout genre pouvait se retourner contre eux. Gâcher du temps à aider ceux qui n’ont rien au lieu de travailler pour le projet spatial commun était mal vu. Ces bons samaritains risquaient beaucoup, leurs vies confortables en fait, juste par le fait de nous donner une bouchée de pain.

Il fallait s’entendre avec les autres démunis, apprendre la débrouille. Et surtout, une chose que je n’aurai jamais imaginé faire de toute ma vie, mener une vie de truand.

Voler, agresser, intimider les honnêtes gens étaient essentiels à notre survie. Vous ne pouviez pas faire la manche sur le trottoir, illégal. Et ceux qui donnaient étaient accusés de dépenser de l’argent qui devait servir à alimenter le projet spatial. Nous n’étions pas les bienvenus, plus vraiment humains, donc pas étonnant que nous devenions des chiens galeux prêts à tuer pour quelques centimes.

J’abhorrais faire ça, je n’étais pas bon à la violence, j’ai dû me faire une raison, me fabriquer une carapace, un nouveau moi, un monstre.

Mais c’était le seul moyen de vivre. J’ai pensé au suicide, mais au fond de moi, j’avais cette petite voix qui me disait qu’un miracle pouvait advenir si je survivais jusqu’à demain. C’est l’espoir, vraiment, qui m’a fait vivre.

Jaskiers

Jim et Pam, rue Beautrellis, 1971

Un homme, grand, avec des longs cheveux brun aux reflets châtains, comme sa longue barbe, arborant un léger embonpoint, fait le funambule au bord d’une fenêtre.

Tous ses voisins, sont habitués. Il n’est pas suicidaire, quoique… mais il ne va pas sauter. Il fait cela car il aime peut-être flirter avec la grande faucheuse et surtout, se faire remarquer jusqu’à à provoquer des réactions chez les passants. Mais à Paris, on ne regarde pas en l’air, on regarde devant soi ou ses chaussures. Aucun passant ne daigne regarder, ni s’inquiéter du funambule chevelu. Même dans le cas contraire, ils n’ont pas le temps d’être inquiets. Car à Paris, tout le monde est pressé.

Cette nuit, ses voisins ont entendu une énième dispute éclater entre lui et sa concubine, ou plutôt sa régulière, Pam. Une petite rousse très belle, très charmante à l’air fragile et mutine.

L’un des deux était saoul, voir carrément les deux. Ça gueulait en anglais. Les « fuck », « bitch », « asshole », « son of a bitch » et autres joyeusetés de la langue anglaise avaient raisonné dans tout l’immeuble.

Un voisin de palier regrette Zozo, la mannequin qui habite cet appartement et qui l’a prêté au couple d’américain. On dit qu’elle le leur a loué mais que ses locataires oublient souvent de payer.

L’homme serait un poète, à ce que la rumeur dit. Il doit être connu outre-Manche voir outre-Atlantique pour se permettre un train de vie si spécial. Qu’il paît son appartement ou non, les bitures qu’il se met avec ses ami(e)s sont régulières. On ne parle pas que d’alcool, ça sent parfois l’herbe dans le hall de l’immeuble. On voit parfois un jeune homme, dans la vingtaine, plutôt beau garçon, bien habillé, rentrer et sortir de l’immeuble. On dit qu’il est un comte, il a un nom en « de », un garçon d’une famille bourgeoise pour sûr. Certains voisins ont mené leur petite enquête. Ce jeune homme deal de la drogue dure, de l’héroïne venue de Chine, fournit par les truands marseillais.

Les voisins sont des voyeurs, tout le monde l’est un peu quand on vit si proche les uns des autres. Et certains ont remarqué que le jeune comte venait souvent quand le grand barbu n’était pas là.

Après tout, on sait que lui aussi la trompe. On l’a vue amener des filles, parfois plusieurs en même temps, dans l’appartement. C’est donc de bonne guerre que Pam se tape leur jeune dealer.

Le grand brun est descendu de son perchoir étroit et fume une cigarette, puis une autre. Une n’est presque pas finie qu’il en allume une autre. Il a le regard dans le vide, il semble perdu. On peut même voir une lueur de désespoir, quelque chose de spirituel, comme un appel à l’aide à un Dieu quelconque au fond de ses yeux bleus fatigués.

Pas de cris ce matin, la dispute s’est arrêtée au milieu de la nuit. On a entendu des bruits sourds, des coups, sûrement. Les deux se battent comme des chiffonniers et ne se cachent pas pour s’échanger quelques baffes dans le hall d’escalier quand ils rentrent tard, ensemble, souvent le soir, complètement défoncés.

Personne n’appelle jamais les flics, on se mêle de ses affaires. Et se grand type, qui ne semble faire de mal à personne excepté à lui même et à sa régulière, n’est pas quelqu’un qui cherche la bagarre avec les voisins. Mais mieux vaux ne pas attiser la colère d’un alcoolique.

En parlant de colère, l’homme reparaît à sa fenêtre et crie :

« Have you ever broken throught ? Through the other side ? »

Le silence parisien lui répond. Une réponse qui ne semble pas le satisfaire. Il rétorque donc :

« If the doors of perception were cleansed every thing would appear to man as it is, infinite ! »

Pas de réponse là encore. Quelque seconde plus tard, après s’être allumé une nouvelle cigarette, il se penche dangereusement sur la rambarde. Ceux qui l’aperçoivent prient intérieurement pour que la rambarde soit solidement fixé au mur mais restent muets.

« William Blake anyone ? »

Silence.

« Huxley ? Aldous ? »

Quelques coups de klaxon résonnent au loin pour toute réponse.

« Andale ! Andale ! Français ! »

Retour du silence.

« I did broke broke through the other side, not as easy as it appeared. And man, I wish I didn’t see the infinite. Fuck no. Please god, help me. »

Il jette sa cigarette à moitié consumée par la fenêtre. Habituel, là aussi. Heureusement, le hasard fait qu’il n’y a jamais personne qui passe sous sa fenêtre au même moment. Et, surtout, quand quelqu’un gueule de sa fenêtre, on change de trottoir.

« Do not pick up hitchhiker ! Their’s a killer on the road ! »

Et la litanie recommence.

« Father ? Father ? Père ? »

Silence.

« I want to kill you !… MOTHER ? Mama ? »

Silence.

« I want to… fu… fuck you ! »

Quelques pigeons roucoulent.

« The whisky-à-gogo, the original one, you know it’s just in the area ? Well, try to kick me out again ! »

Silence.

« Guess the French are okays with their oedipus complexes. Alright. »

Une voiture de police passe dans la rue, elle ralentit au niveau de Jim, on peut voir les deux policiers penchés sur le tableau de bord, le regard rivé sur Jim.

Jim leur fait un salut amical.

« Bonjour police ! Eat my ass yes ! »

Les deux gendarmes se regardent, échange de regard confus entre eux, puis redémarrent et s’en vont.

« Au revoir ! Au revoir ! Révolution ! Au revoir. »

Un cri derrière Jim, il est difficile de distinguer les mots, mais le ton, lui, est autoritaire.

Pamela tire son régulier, l’écarte dès la fenêtre et la ferme.

Silence.

C’est un spectacle étrange dont les voisins du poète sont témoins presque chaque jour depuis l’arrivée du couple tumultueux.

Certains, inconsciemment, ont parfois l’impression d’être comme happé par les discours de l’homme barbu à sa fenêtre. Comme le prêche d’un gourou. D’ailleurs, ils ressemblent à ce type américain qui avait une « famille ». Famille qu’il a poussé à tuer Sharon Tate, enceinte.

L’Amérique, on ne sait plus quoi en penser. La France non plus à vrai dire. Mai 68 est finie depuis 3 ans, mais est-ce que quelque chose a vraiment changé ? Les jeunes ont-ils forcé les vieux à les écouter ou a encore plus les haïr ?

Les temps ont changé. Beaucoup, depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. D’ailleurs, des jeunes Américains, pauvres pour la plupart, dont beaucoup de Noirs, qui vivent dans des ghettos, partent tuer et se faire tuer à des milliers de kilomètres de chez eux dans une guerre qu’ils ne comprennent pas vraiment et qu’ils trouvent inutile et injuste ; le Vietnam. Comment ils chantaient déjà ces quatre types avec leurs cheveux longs ? Mais si, ces Américains… « Four dead in Ohio/ how many more ? »

Parce que oui, en Amérique, le Summer Of Love, les hippies, c’est presque du passé. Mais la National Guard tire sur des étudiants pacifique.

En fait, tout change… mais tout se répète.

Voici Agnès Varda qui s’apprête à rentrer dans le bâtiment de Jim et Pam. Tout est calme quand elle leur rend visite. Peut-être est-ce le bon moment pour quitter cette rue et continuer notre vie.

Jaskiers

Just Another Haunted Hotel Room Story – FINAL

FYI: I am not fluent in English, I’m trying to be at least. Sorry for the potentials mistakes. Feel free to correct me in the comment section.

The pack of cigarettes is still here, untouched.

«- Is this a fucking nightmare once again?!»

He tense up, waiting for something to happen. A couple of minutes passed without something happening excepted for a dull silent.

Jack look at the ceiling, the smoke stain looked like a rabbit, like the first time he entered the room.

«- That’s… the fucking sign!»

He waited another five minutes. Nothing.

With a little bit of anxiety, he looked back again at the ceiling, still the same rabbit form.

The author fell asleep without noticing it. The fire alarm woke him up.

«- This is a nightmare! You’ll not foul me this time!»

A knock on the door and the voice of the young hotel clerk rose along the horrible alarm noise:

«- Mister, you have to exit the room, we have a fire here!

  • Ah! You stupid motherfucker!
  • Sir please! This is not a drill! Come out quickly!
  • Yeah! And the giant snake is as long as my cock!
  • What… this is not a joke! Yes, ladies and gentleman, leave through those stairs and gather to the front desk!
  • Is my fucking bitch of a wife here by any chance?
  • No! Sir, come on quick!
  • Of course, that’s definitely what’s a liar would say!
  • I can open the door for you and then, you’ll have to make a run for it!»

Jack was smelling the fire and started feeling the heat.

«- Very elaborate nightmares! You fucking… I don’t have words for this shit! And I’m a writer! »

The door opened and the young man passed his head through the doorway:

«- Ok, now I will leave, you better get the hell out of here! Because it’s gonna be… well, hell ! Come on sire, I’m leaving. If you stay well… God have mercy on your soul!

  • Fuck off! Let me alone Sonia! Where are you dumb bitch! Come on! Make this nightmare end already! Or make it more original! Jesus! A fire? How creative!»

The only answer was the fire swallowing the wall in front of him, making the same noise as the wind during a storm with cracking sounds added to it.

Jack took his notebook to write about the aesthetics of the fire when he noticed the pack of cigarettes untouched. He looked at the ceiling to see the smoke mark looking like a rabbit being devoured by flames.

This was real.

«- Fuck me! Jack you stupid fool!»

He took his notebook, let his trousers and grabbed his laptop, that was about to be destroyed, not without burning is hand.

As he ran outside, the roof started falling and he would have been a dead man if the hotel clerk didn’t grabbed him and pushed him toward the stairs.

After joining the other clients gathered in choc in front of the desk, Jack coughed, his lungs were suffocating him.

Red and blue lights flashed on the tired and anxious faces.

«- Sorry kid, had a weird nightmare and thought that… y’know.

  • Well, it’s probably more than a nightmare that you had. You probably sleepwalked, you are the one who started the fire!
  • What are you on about!
  • I saw you using a deodorant and a lighter and running around yelling non-sens words!
  • What? No!
  • I saw you too you crazy asshole! Said an old lady.
  • I… no! It’s a dream! You are my bitchy wife aren’t you! »

Jack punched the aged women in the face. The patrons restrained him until police arrive and took him to the nearest mental hospital.

Today, Jack still thinks that he is stuck in a nightmare. His goal is to go back to that hotel room to wake up.

The only problem, the hotel doesn’t exist anymore. In fact, it was an abandoned motel.

Jack was found by the police half-naked, screaming and yelling, alone in front of the burning abandoned building.

Jaskiers

P.S. : JOYEUX NOËL À VOUS TOUS !