[Inspired by Red Dead Redemption 2 – Warning: Spoiler]
As I watch some wild boars devastating the grass at the far end of the forest, I stay here, wondering if smallpox do the same kind of mayhem in my lungs than those wild animals makes in the forest. It probably looks like that in there, like a tornado just have passed.
Coughing blood after every intense activity, seeing myself, my body, weakened, this is probably the end, or at least, this is very close to it.
What’s left of me? A child that die after three hours of being born. And a wife, well, a «should have been wife» that do everything to forget me, friends that I will leave in need, a father figure going mad and a country that is changing way, way too much and way too fast.
Everyone keep telling me that I am a good man, that there is a side of me that is kind but it’s being overshadowed by the evil side, the one that keep thinking and hanging on a lifestyle that doesn’t belong in this new era we are entering in.
What a life, I had a good run. What happen to me is payback for all the ill I’ve done. There is a justice after all. At least, It’s look like it. This is at the very moment that death is around the corner that I finally realise that I have spent my time chasing ghost. And I have left a pile of dreadful things along the way.
What matter to me was nature, the Wild West, the anarchy and the poison of every god damn man in this world, money!
Damn! Money can’t buy me new lungs!
I wish I could have spent more time with that old Native American, riding next to him to the top of the mountain where is used to meditate and think.
Thinking! I have forgotten how to think! Like a raging bull, I’ve been going through life without planning what was waiting for me at the end. And the crash is my illness.
It’s all about love life isn’t it? What’s make us truly happy, for real? Have you noticed how falling in love was the most incredible and powerful things you could experience? It’s… rejuvenating! It’s something that bound us all, human beings. Everything seems pale next to being in love.
We don’t necessarily do great things when we are in love either, but at least, we do it for the most beautiful reason.
I had the chance to love and to be loved. That was a short period of my life, but the happiest one.
Years have gone by so fast! So fast! I always knew I will die young or, at least, not old. I was afraid to be old. And now, I wish I had this opportunity to grow old. Even alone, you don’t need someone to be happy, really.
If I could choose, I would have been a rancher. For once in my life, being stable. Here comes the time when the body can’t travel or being on the run, he can’t handle it anymore.
I would have had horses, cattle, a dog and a cat.
I would smoke a cigar on my porch, drinking whisky as I watch the sun set. Until I die.
But this kind of death isn’t for me, sadly.
The boars are now gone.
And I’m going on my last ride.
I’ll miss nature.
Maybe the other side, if there is one, is ready to welcome me. I hope so at least. I hope whatever decide our faith over here will see the good side of me, if there is one.
Can’t even take one good last breath, I guess I’m punished now to rest peacefully later.
I hope. Some people say faith is more important than anything. If think not. Love is.
Hope keep us going and love give us a purpose and a meaning.
Cinq cents fichus mots par jour. Qu’est-ce que j’ai essayé de me prouver ?
Pourquoi cinq cents mots ? Car je pense avoir lu quelque part que Neil Gaiman a écrit un de ses romans en n’écrivant que cinq cents mots par jour. Je n’ai jamais lu Neil Gaiman, mais je connais, en gros, ce qu’il a créé. Il est un écrivain respecté, il a eu un certain succès qui continue à faire son bonhomme de chemin.
Est-ce que je veux devenir un écrivain ? Ce serait mentir que de dire non, et un peu trop prétentieux et ambitieux de dire oui.
Je suis loin de maîtriser l’art de l’écriture. Je suis à la recherche de quelque chose en rapport avec l’art, en accord avec moi-même : écrire, simplement écrire sans penser au futur.
Mes sessions dépassées souvent les cinq cents mots. En y portant un regard critique, je pense à ces récits que j’ai écrit, je pense que les trois-quarts ne sont pas bons. Le dernier quart sont ces récits qui ont découlé simplement, qui s’enchaînaient avec une certaine logique, un sens, un message, parfois inattendu. Ce quart m’apportait le bonheur d’une écriture où j’étais complètement déconnecté du monde. Ce quart est celui que j’aspire à pouvoir écrire à chaque fois.
Vais-je publier tous ces textes ici ? Je me tâte. Je poste ici les textes les plus anciens, je publie actuellement ceux de la moitié de l’année dernière. Cela permet de reprendre un récit qui a reposé pendant quelques mois et ce temps me permet de poser un œil neuf sur eux. (Méthode prise à Stephen King.)
J’ai écrit un très long récit de science-fiction en anglais. Mais je sais qu’il est loin d’être bien écrit, si j’entreprends de le publier, le travail de correction sera important et éprouvant.
J’ai écrit une suite pour « Bienvenue à la Cure de Rien », et j’en suis déçu, je trouve que mon histoire se répète, tourne en rond pour finir sur une fin qui appelle à une autre suite.
Et écrire sur un foutu smartphone… écrire n’est pas le plus difficile, mais c’est la mise en page qui pose problème, surtout pour le blog, pour vous. Je blâme certaines fautes sur mon outil de travail, et un mauvais ouvrier blâme ses outils n’est-ce pas ? Mais c’est vraiment pas l’idéal.
Je n’ai aucune idée de quel genre de défi ou d’épreuve, m’imposer pour cette année. Mais pour être franc, j’ai envie et surtout besoin d’une pause. Et en même temps, j’ai l’impression que m’arrêter après une année à écrire, à travers vents et marais, et Dieu sait que cette fin d’année m’a apporté une belle tempête, pourrait arrêter un élan qui ne devrait pas s’arrêter.
Je dois penser à ma santé aussi, mais écrire influence ma santé. En bien et en mal. Mais il faut que je prenne une pause.
Au fond de moi, je sais aussi, je sens qu’il me faut passer à un autre niveau. Quelque chose de plus sérieux. Le temps presse, j’ai faim, faim d’apprendre et de vivre.
Je ne vis que grâce à mes bouquins et mes écrits. Je me serai fait sauter la cervelle il y a longtemps sans eux. J’ai vécu une vie avant la maladie, une vie que je ne regrette pas. J’ai profité de ma prime jeunesse à fond, ou presque, sans m’en rendre compte. La maladie était là, tapie dans l’ombre. Elle s’était montrée en pleine adolescence, s’est fait dompter par l’alcool. Et a éclaté avec force à partir de mes vingt ans. Le combat continue. Seul, mais pas vraiment, j’ai la littérature avec moi.
Je me taraude l’esprit. Est-ce que je claque mes quelques économies sur un ordinateur portable juste pour écrire ? Mon téléphone me permet d’écrire, il fait le travail. Le problème c’est la mise en page, et le clavier. Celui de mon smartphone est beaucoup trop petit pour mes gros pouces.
Mais j’ai une immense liste de livres que j’aimerais me procurer…
« Ahhh si j’étais riche ! »
Ne me dites pas que l’argent ne fait pas le bonheur. Il tient une partie importante dans notre société. Après tout, nous devons « gagner notre vie », travailler, trimer, pour l’argent, notre dieu, notre Veau d’or.
Et si cette année, je demandais à ma bonne étoile, ou à je ne sais quoi, qui, peut-être, nous influence et nous offre faveur et malheur, un simple coup de pouce ? Et si j’osais demander à l’Univers ? À cette (ou ces ?) dimension que nous ne voyons pas ? Car l’année dernière (je parle bien de 2022) a été une année où la spiritualité a commencé à me tarauder. Mais je pars sûrement un peu loin pour vous.
Cette année, j’aurai faim. Et j’attendrai une opportunité qui ne se présentera sûrement jamais. Les gens comme moi n’en ont pas le droit. La plupart en fait. Seule une poignée bénéficie de cette chance. Et je ne la mérite peut-être pas. Mais j’ai faim. J’ai grandi après cette épreuve, souffert. Mais qui ne souffre pas à notre époque ? Et je sais qu’au fond de moi, ma plume peut être acérée… cela ne tient qu’à moi de la passer sur la pierre d’affûtage et ne pas hésiter à présenter ce dont elle est capable ici.
Sinon, je vous souhaite une bonne année, pour ce que ça vaut. La santé, surtout, surtout ! Je tiens beaucoup à vous, je vous souhaite sincèrement le meilleur, montrez les dents pour obtenir ce que vous voulez. Si vous ne le faites pas pour vous, faites-le pour moi. Merci d’être là !
Orné d’un masque grotesque de bouc, le maître de cérémonie lève le Calice. Tout les autres disciples se prosternent. Ils entonnent un bourdonnement collectif, à l’unisson, le son réverbère entre les murs et résonne dans les corps.
« Jusqu’à la lie ! » proclame le maître de cérémonie.
Chaque disciple se redresse, à genoux, ils crient.
« Nous boirons le Calice jusqu’à la lie ! » Les paroles du maître tonne.
« Debout ! »
Tous se redressent. Droit, immobile. Certains tremblent légèrement, le moment est venu.
Le maître de cérémonie avec son masque de bouc s’approche doucement du premier disciple. Il porte le Calice aux lèvres de son adepte, ce dernier bois une gorgée puis le maître retire la coupe, il se déplace pour faire la même chose avec un autre adepte.
Il administre à chacun de ses vingt tenants le même traitement.
« Donne-nous ta lumière, Étoile-du-matin ! »
Et les disciples restent droits, stoïques.
« Tes fidèles ont fait l’Ultime Sacrifice, sommes-nous dignes de Ta présence ? Héritiers sur Terre de L’Étoile-Du-Matin, vous sentez-vous dignes ?! »
Tous émettent un « oui » à l’unisson.
« Attendons-nous ton signe ? Est-ce le jour de ta venue ? »
Après une minute de silence, le maître s’agenouille, ce geste est suivi immédiatement par les disciples.
Agenouillés, le visage enfoui dans leur robe, la flamme des deux braseros de la pièce forment de sinistres ombres dansantes sur les murs.
« Sentez-vous la libération, panégyristes de L’Étoile-Du-Matin ? »
Encore une fois, les sectateurs se relèvent, mais aucune parole ne sort de leur bouche.
« Avez-vous peur zélateur de L’Étoile-Du-Matin ? »
Silence dans la pièce.
« Nous n’avons pas bu le Calice jusqu’à la lie ! Adorateurs, buvons encore ! »
L’initiateur à la tête de bouc s’avance une nouvelle fois vers les adorateurs et répète les mêmes gestes que la première fois, chaque disciple boivent une gorgée.
Revenant cérémonieusement à sa place légèrement surélevé, le maître de cérémonie méphistophélique lève le Calice, le retourne, rien n’en sort.
« Voici, la preuve, l’ultime, de notre dévouement à toi, L’Étoile-Du-Matin ! Fais maintenant ton arrivée. Nous sommes prêts, sois le bienvenu ! »
Les tenants s’agenouillent encore une fois, dans un silence total et à l’unisson.
« Voici, nous t’attendons. »
Cinq minutes passent et tout reste silencieux, seul les braseros crépitent.
« Bien chers amis ! Levons-nous ! Savez-vous à quel point je suis fier de vous ? »
Chaque disciple se découvrent, et se regardent, incrédules.
« Ce n’était évidemment qu’un test, une épreuve, pour voir jusqu’où vous seriez prêt à aller pour servir notre Seigneur ! Et vous étiez prêt à aller jusqu’à l’ultime sacrifice ! Ah que je suis fier ! »
Tous se regardent, ébahis, certains rigolent, les nerfs se détendent, certains pleurent.
« Je suis fier de vous et… Il est f… »
Le maître de cérémonie n’a pas le temps de finir sa phrase qu’une forme sombre, immense, sort du sol, en plein milieu des disciples encore en rang.
« – Vous pouvez me dire qu’est-ce que c’était que ce putain de bordel ?
Seigneur !
Quoi ? Sérieusement ? Mais c’est pas mardi gras, qu’est-ce que tu as sur la tronche ?
Ho seigneur… je…
Mais enlève ce masque, c’est… vraiment les gars, vous étiez prêt à mourir pour moi ?! »
Les disciples et le maître se prosternent.
« – Mais c’est quoi votre problème ? Sérieusement ?! Arrêter vos séances de magie à la mords-moi le nœud, vous êtes pire que des enfants !
Pardonnez-nous Seigneur !
Mais arrête de m’appeler seigneur merde ! Écouter, tous les samedis soir j’entends vos foutues incantations, j’avoue que j’me fous bien de votre gueule, car vous n’avez pas besoin d’un tel accoutrement ni d’une telle cérémonie, mais ce soir, c’est le pompon sur la Garonne ! Vous êtes prêt à boire ce que votre maître, qui est en faite un prof de math, ce qui en fait un être démoniaque je vous l’accorde… j’en étais où… ah oui, arrêter ça d’accord ? Vous avez d’autres choses à faire pour un samedi soir non ? Mais le pire, c’est quand le Christ descend me voir, il vient avec un masque pété de bouc, comme le tiens, et il se fout de ma gueule avec ses apôtres. Tout les samedi, c’est la même chose ! Je peux même plus regarder les célébrités se mettre des baffes dans la gueule tranquille derrière ma télé. Maintenant, arrêtez. Et sans rancunes surtout. »
La masse ténébreuse disparaît.
Les disciples regardent le maître de cérémonie avec effarement.
« – Bon… je vais vous avouer que je me sens un peu con…
En même temps… Se faire rembarrer par le Diable en personne, compréhensible…
Du coup, la semaine prochaine ?
Bah je crois qu’on va arrêter là hein, on a nos réponses… on n’aura qu’à se faire un resto ?
Oui. Mais tu payes ! »
Les ampoules s’allument. La pièce est ornée d’idoles et de symboles sataniques.
« – N’empêche que ça craint d’avoir dépensé autant d’argent pour se faire rembarrer par le Prince des Ténèbres.
C’est le Karma, après tout, t’es prof de maths ! »
Tous rigolent et prennent l’escalier pour remonter au rez-de-chaussée de la maison de l’ancien maître de cérémonie.
« – Évidemment, on garde ça pour nous !
Je crois que si l’un de nous parle de ce qu’il s’est passé, il finira par adorer L’Étoile-Du-Matin en camisole dans une chambre capitonnée ! »
Les invités du maître déchu rentrent chez eux. Le professeur s’assoit à son bureau, sort les copies du dernier contrôle de math de ses élèves, décapuchonne son stylo rouge et après un long soupire de désespoir, commence la correction des devoirs.
En une file longue d’une dizaine de personnes, vous vous retrouvez la dernière.
La première personne passe par une porte qui, quand elle s’ouvre, laisse passer une lumière blanche très vive.
Personne ne réagit, tout semble normal. Vous vous tenez donc dans cette file, vous attendez votre tour pour franchir cette porte.
Pourquoi ? Comment vous êtes-vous retrouvé ici ? Pourquoi tout est blanc, sauf cette porte, qui est dorée ? Vous ne vous posez pas la question, c’est comme si cette scène était normale, comme si vous l’aviez attendu toute votre vie. Comme si vous saviez le sens, la signification de votre présence dans cet endroit. Mais vous ne savez rien, vous avez juste ce sentiment mystérieux d’être à votre place.
Une deuxième personne passe dans la lumière, la porte doré et sculptée de fioritures se referme derrière elle. Elle ne fait aucun bruit, ni à l’ouverture ou à la fermeture.
Les gens avancent d’un pas, vous aussi. Personne ne parle, personne ne pose de question, personne ne se retourne. Vous attendez, comme eux, de passer la porte.
L’idée de ce qu’il pourrait y avoir derrière cette porte ne vous traverse l’esprit qu’une petite seconde. Au final, tout le monde y passe, et personne ne semble s’en plaindre. Pourquoi vous plaindriez-vous ?
Personne ne pose de questions, pourquoi en poseriez-vous ?
Personne ne parle, pourquoi parleriez-vous ?
La porte s’ouvre, une autre personne s’engage dans la lumière vive, son ombre s’enfonce dedans et la porte se referme. Vous avancez encore d’un pas.
Vous entendez une voix, vous la connaissez, une voix familière, on vous appelle ! Vous tendez l’oreille, vous ne comprenez pas ce que la voix dit mais son ton est pressant, elle semble dire quelque chose d’urgent, elle essaie de vous prévenir de quelque chose.
La porte s’ouvre, une nouvelle personne est engloutie.
Cette voix, vous êtes sur que vous la connaissez, « n’y vas pas ! » semble-t-elle dire.
Une nouvelle personne est engloutie.
La voix se fait pressente, elle vous dit que vous n’êtes pas à votre place ici.
Vous avancez encore d’un pas. La porte dorée s’ouvre encore, elle émet un bourdonnement maintenant que vous êtes proche d’elle, une vibration, que vous ressentez dans tout votre corps. Ce n’est pas douloureux, ni effrayant mais curieux. En faite, cette lumière vous attire, vous avez envie de passer à travers cette porte comme toute les personnes avant vous.
Mais cette voix familière retentit, elle semble vous avertir encore, elle vous demande de ne pas suivre ces gens, que vous n’avez rien à faire ici, que ce n’est pas le moment. Vous ne savez pas à qui appartient cette voix mais vous l’entendez.
Les personnes s’engouffrent dans la lumière, trois personnes à passer puis ce sera votre tour. À chaque fois que la porte s’ouvre, vous ressentez une douceur bienveillante, accueillante mais la voix vous dit de ne pas franchir la porte, de s’écarter.
La porte s’ouvre, vrombissement, doux ressentis, légère chaleur. C’est bientôt votre moment.
Une force terrible vous pousse hors de la file, les gens qui la composent vous regarde, ébahis, choqués.
Vous communiquez votre désarroi par un hochement d’épaule.
Tout s’effondre autour de vous, et doucement vous ouvrez les yeux, allongé dans votre lit.
Les sons des guitares saturées du Velvet Underground me vrillent les oreilles. C’est un séisme d’images démoniaques dans ma tête, de femmes nues faisant l’amour à des pieuvres.
Et la voix de Lou Reed, qu’il repose en paix, me berce.
Héééééééééroïne ! That’s my wife and that’s my life ahaha !
Putain tu aurais dû sentir ça, quand j’ai injecté le smack !
And when the smack begin to flow, iiiiii really don’t care anymore !
Je suis sûr que Debbie Harris a un jour déambulé dans cette ruelle, laisse moi lécher le sol et sentir son passage ici !
Shiny shiny ! Shiny boots of leather !
Merde c’est pas la bonne chanson, changes !
J’ai la trique rien que d’y penser. Je suis mon ami le rat messager du passé, il connaît le passé. Ça sert à rien mais connaître le futur ça serait déprimant donc je le suis ! Au galop.
And bleeeeeeeeed for me !
Toujours pas la bonne musique hey changes, échanges enfin !
Et la tête, de Médusa, la putain de ma rue, je suis sur que je vais la trouvé dans cette benne à ordure, car une pute, ça vie pas bien longtemps !
And you can’t help me now, you guys, And all you sweet girls with all your sweet talk,
Et elle sucerai la banane de Andy Wharol. Des bastos dans le buffet, son repas sera complet. Pauvre femme, pauvre homme en manque d’amour. Les hommes, l’amour, ils pensent avec leurs bites, il faut lui couper la queue !
And all the politicians makin’ busy sounds, And everybody puttin’ everybody else down,
Tu crois que je suis fou, mais en faite je vois beaucoup plus de chose que vous pourriez jamais en voir, enfilez-vous une dose de black tharp, faite passer l’aiguille, de toute façon, on meurt plus du sida non ? Tu l’as sûrement attrapé avec Médusa, ça et là chaude-pisse et la Chlamydia.
Because a mainer to my vein Leads to a center in my head, And then I’m better off than dead
Causes sale rat ! Quoi ? La benne à ordure m’appelle maintenant, j’arrive ma belle, tu sens meilleur que mes orteils. Pas solide comme phrase d’approche mais tu ouvre grande ta bouche avale moi !
I wish that I was born a thousand years ago
Un millier d’année c’est quoi quand tu connais le passé hein le rat ? Un millier d’années c’est une goutte d’eau dans l’Ocean de la connerie humaine qui croit que le temps c’est palpable et c’est aussi de l’argent oui maintenant le rat est une baleine, que dis tu Moby Dick ?
I wish that I’d sail the darkened seas, On a great big clipper ship, Going from this land here to that
On est tous des Achab sauf que notre noirceur on n’ose pas la montrer. NOON surtout pas hey on est civilisés connasse ! Et la baleine, c’est cette petite voix dans ta tête qui te dit de sauter sur les rails du métro. Cours, voles, navigues la vie et meurs comme tu en as envie hey connasse nages !
Then thank God that I’m as good as dead, Then thank your God that I’m not aware, And thank God that I just don’t care,
Oui en faite on aime les gens parce qu’on attends d’eux quelque chose et quand nous l’avons on les jettent, tant qu’à faire, on est des milliards, pas besoin d’être ami-ami avec tout le monde tu sais ! En plus c’est plein de germes leurs peaux et leurs pieds qui sentent le parmesans. Tu sais pourquoi les pieds puent ? Parce qu’ils sont près du sol. Si ça t’excite t’as un plus gros problème que moi mon gars, j’suis p’tetre un camé mais des types comme toi faudrait les enfermer et les castrer. Mettre ta bite à l’air et la coincer dans une porte et appuyer dessus jusqu’à ce que ça coupe !
And all the dead bodies piled up in mounds
Toute ces merdes que les gens jettent ! Tu cherches dans les poubelles d’une famille parfaite, tu apprends tout d’eux et tu les accostes et tu te fais passer pour un prophète à leur yeux. Écoutes, l’humain a appelé un animal « paresseux » t’rends compte ? Le toupet ! Je suis sur qu’eux ils nous appellent les gros connards !
I don’t know just where I’m going, But I’m gonna try for the kingdom if I can
On va nul part car notre monde est vide, le vrai sens moi j’te le dis si tu veux c’est la mort. Des ténèbres rien après. Vas-y prends place tête de prostitué, laisse moi faire le garrot car oui y’avais bien ta ganache là dedans, entre une capote et une peau de clémentine que j’ai d’ailleurs consommé, la clémentine hein. Personne ne te cherchera pute, qui s’en soucis des putes ? Moi, moi regardes je t’accompagne dans cette benne, je pourrais utiliser ta tête comme un bang ! Si je meurs faite ça de ma tête plutôt que de fumer mes cendres.
When I put a spike into my vein, And I’ll tell ‘ya, things aren’t quite the same, When I’m rushin’ on my run, And I feel just like Jesus’ son
Ah oui ! Donc y’a pas de vie après la mort non non ! Attend, tu crois que t’es important ? Tu crois vraiment qu’il y a un paradis et que tout ira bien là haut ? Mais bien sûr, le paradis pour chacun tu vois Moby, c’est subjectif donc impossible que le paradis puisse exister, ou bien il est personnel dans ce cas, on est seul aussi, mieux vaut les ténèbres ! Tu sais ce que ce serait le paradis pour un mâle ? Du sexe ! Pas très religieux enfin ça dépend laquelle je crois. Une existence éternelle passée entre les nichons brûlés à la cigarette de Médusa. Je te le dis, les aliens nous observent comme si on regardait une série télé, et connard, baisses le son !
Sunday morning, brings the dawn in
Ah c’est déjà le matin ? Mais où suis-je ? Mars et le Groenland en même temps. Laisse moi sortir poser un pied sur cette boue.
Watch out, the world’s behind you There’s always someone around you who will call
Par derrière, par devant, peu importe. Mais qui frappe à la porte ! Tiens mais c’est le soleil, viens darder tes rayons sur les tétons ! Le soleil est bleu ici, tu rends compte Beethoven ? Putain. Hey la pute, regardes, Dick s’est transformée en Saint Bernard, drôle de non surtout qu’il est pas castré le clebs ! Hey le soleil, t’es marié avec la lune ?
I’ve got a feeling I don’t want to know
Réponds moi pas surtout. Hey ! Pourquoi mon corps se secoue. C’est électrique, je suis pas sadomasochiste mais je respire maintenant mieux ! Jamais d’asthme, l’héroïne tient bien son nom, ton corps, bam, c’est comme un rayon de soleil bleu !
It’s nothing at all
T’a changé de musique disque jockey ! Tu galopes c’est pour ça mes soubresauts. Et des humains se penchent sur moi, c’est flou, ça braille, ça pose des questions, c’est en uniforme ! Des intergalactiques, sûre que la NASA cache bien son jeu. La femelle me demande si je peux lui serrer la main, je le fais tant qu’à faire, si tu pouvais me serrer autre chose si vous voyez c’que j’veux dire ! Rassurez vous qu’elle me dit, vous êtes entre de bonnes mains ! Caressez-moi ! Merci femme, on va où, direction l’hôpital ! Blouse blanche comme la poudre, j’vais sniffer comme un toutou.
Bye bye Reed, apparement, l’enfer ne veut pas de moi tout de suite, on se dirige vers des gens qui sauvent d’autres gens pour devenirs riches. L’assurance va pas payer pour une overdose, je n’ai même pas le droit de crever en paix ! Je te le jure, demain j’arrête d’essayer de vivre droit, si l’on peut choisir de vivre comme on veut, hey bien on doit aussi pouvoir choisir de mourir comme nous le souhaitons. Un smack, un rail, une belle paire de fesses à déguster jusqu’à finir devant Saint-Michel. Alléluia que les peuples vivent en paix !
Ce texte a, évidemment, été inspiré par la musique de The Velvet Underground et le travail de William S. Burroughs.
Bouclier d’airain dans ma main gauche, javelot de bronze dans ma main droite.
Au milieu de la mêlée je danse, je tournoie. Le sang a remplacé l’huile qui m’a oins.
Les membres se défassent sous mes coups, sous ma pointe. Les crânes craquent, les muscles se déchirent, les casques d’aciers brisés jonchent mon passage. Les ténèbres recouvrent les yeux des grecs.
Je suis le dernier de Troie. Je combat pour toi et lui.
Andromaque, trop vite je suis parti, pour toi, de sang est recouverte la glèbe, la terre qui accueille et nourrie.
Astyanax, sa peur, mon casque.
À terre la peste qu’a amené mon frère. Que Pâris périsse pour ses péripéties.
À nous de payer, le regard d’Helene. La Haine a amené ici la Terreur, terre fertile devant nos remparts.
De tes doux baiser, ces murs, nous sommes séparés.
Tes bras pâles plus jamais autour de ma taille.
Curieux, le regard d’Astyanax sera maintenant hanté par la Peur. Même si jamais plus il ne verra ma coiffe.
Les Dieux sont et ne sont plus, avec nous, gagnons puis perdons, gagnons encore puis perdons. Acculés souvent, dos au rempart de Père, le Roi, Priam.
Pour personne je ne voulais plus mourrir que vous. Mon char, mon attelage ne se pressent que pour vous. Ma lance percute, blesse et tue. Arès le Sanglant semble me guider. Mais je me perdrai bientôt.
Qu’on l’amène ce guerrier aimé de Zeus ! D’un face-à-face, que nous en terminons. Qu’Agamemnon, Menélas l’Usurpé, que Ajax l’empenné, que Ulysse aux milles ruses se ruent sur leurs vaisseaux. Et qu’on ne chante aucunes louanges aèdes ! Rien n’était beau dans cette bataille, c’était la folie des Hommes, entraînée et provoquée par les immortels, qui s’exerçait.
Et notre Xanthe empourpré, remplit de cadavres éviscérés, sera bouché après le carnage d’Achille, élu de Zeus.
Et le Simoï avec nous, toujours se battra mais sera dressé par le tueur d’Hommes.
Protésilas ma première victime n’était qu’un amuse bouche, il y a déjà de ça dix ans. Je tue les Danaëns depuis comme l’ours massacre et mange l’agneau blessé abandonné par son berger.
A jamais Tydée, Glaucus, Médon, Thersiloque les trois fils d’Anténor, Polybetes, Idéus. Un autre honorable troyen vous verra en Enfer, ce ne sera pas moi, chère femme, mon sang, mais le meilleur guerrier après moi dans notre camp. Énée fils du vénérable Anchise et d’Aphrodite, beauté souriante.
Ces grecs ont peur de moi. Mes cris de fureur leurs glacent le sang, je rentre dans la mêlé, mes chers, mes puissants équidés leurs broient les membres de leurs sabots.
La Laconienne, sont regard dément, je la vois. Elle nous ment ! Tous ça pour elle, et Pâris, mon frère.
Dardanus le Fondateur, ta cité, cher ancêtre, brulera. Et moi je me bats, pour toi, pour Elle, pour eux, pour elle, pour lui.
Si tu es la, guide mon bras, aide moi et tue. Le poids sur mes épaules ne tiendra pas. Ilion nous perdra. Troie nous perdons.
Que ces Grecs repartent dans leur nefs, qu’ils rapportent avec eux cette folie, avec Hélène, qu’elle parte. Pâris, quelle folie s’est emparée de toi ! Regarde frères, nos chers héros ne font plus qu’un avec la terre qui nourrie.
Et voici que vient Patrocle, ce faux Achille. Les armes ne font pas le bon guerrier. Nu, à mes pieds, ces armes je me parerai !
Qu’Achille le Tueur d’homme vienne, je l’attends ! Je sais que ma mort viendra de sa main, Prémonition m’a montré les Aédes, chantant ma mort et le supplice de mon corps sans vie.
Père ne pleure pas, j’attendrai Charon au bord des noirs eaux du Styx. Je n’ai rien à me reprocher, ton fils est mort les armes à la mains, il a tué l’envahisseur ! Tu périra toi aussi, sur l’autel du Dieu des dieux, tu verra un de tes fils mourrir devant toi avant de passer toi aussi de vie à trépas. Père tu sera courageux ! Aésacos vole papa ! Jamais il ne nous a quitté sache le !
Astyanax, mon petit enfant, quelle mort t’attends, mais courageux toi aussi tu sera malgré ton jeune âge. Et Andromaque, tendresse, reste courageuse. Troie ne sera plus mais tu vivra.
Agamemnon ne jouira pas longtemps de sa gloire, lui et ses alliés. Errants perdus aux portes de l’Enfer, ils pleureront comme vous me pleureraient ! Et quelle lamentations ! Rien ne leurs viendra en aide, même pas les mots du Rusé Ulysse.
Et le Terrible Achille, Pâris de tous nos hommes héroïque le tuera d’un trait ! Mais il mourra aussi. Mon frère. Malheurs, c’est juste rétribution pour avoir voler la femme du voisin.
Les dieux se jouent de nous. Leurs peines sont les nôtres, leur joies ? Il n’en auront pas, nous non plus. Bien qu’immortels ils ont soifs, une soif que nous qui mourront ne comprenons pas !
Le fer, l’épée, l’airain étincelant remplissent notre Troade. Mon regard fait fuir les Pélasges, ils n’attendent que la venue de l’Haémonien. Ils n’ont pas de guerrier plus fort à m’opposer. Mais il tarde ce lâche ! Est-il Achille le Peureux ?!
Une fois Patrocle mort, que j’aurai revêtu son armure et ces airains brillant, j’affronterai et mourrai contre le fils de la Néréide. Fier, je resterai courageux quand Atropos coupera le fil de ma vie.
Il en est ainsi, cessez de vous lamentez. Vous récupérez mon corps inviolé car un dieu aura protégé et veillé sur ma dépouilles. Père paiera cher pour la récupérer et vous me pleurerez pendant de longs jours.
Puis Troie tombera, je ne sais comment. Attention aux ruses de ces perfides grecs, le seigneur d’Ithaque est dans leurs rangs, cet habile manipulateur !
Dites à Énée mon second sur le champ de bataille, le plus brave des braves, fils d’Anchise, qu’un futur s’annonce pour lui, une mission, faire vivre Troie pour des siècles et des siècles après un voyage et des épreuves terribles. Sur une autre terre notre race prospéra après bien des malheurs. De cruelles morts, de cruelles épreuves et de cruelles batailles t’attendent pieu Énée, les Olympiens ne sont pas rassasiés !
Qu’on n’oublie pas Astyanax, mon rejeton, car innocent il mourra. Qu’Énée ne l’oublie pas et qu’il te rende visite, Andromaque.
Mon étoile, tu aura un autre homme dans ton lit, je ne t’en veux pas, car dans un autre pays tu vivra, une petite Troie, et finira ta triste vie.
Nous faisons honneur aux nôtres quand nous trépassons le glaive à la main.
Pardonne moi.
Je t’aime.
–
Inspiré par L’Iliade et l’Odyssey d’Homère et L’Énéide de Virgile.
Accoudés au bars, les trois joyeux lurons étaient déjà bougrement pintés bien que l’horloge a cou-cou n’indiquait que 22h.
« – Hey O’culer ton tour de payer ta tournée plait-il hein !
La blonde va gueuler. Dommage qu’elle n’aiment pas se mettre une pété de temps en temps, dit O’cullaigh.
C’moi qui lui met la fessé à ta donze ! Dit Dedlumrgh.
Hey Bloom, on refais un tour. C’moi qui passe à la caisse.
Prendrez quoi m’ssieurs ?
Guinnes, répondit Dedlumrgh
Patriote le Catho ! Remarqua Kolvalsk. J’prends un baby !
Moi pareil. Répondit O’Cullaigh. »
O’cullaigh piocha tant bien que mal dans sa poche, approcha les shillings à quelques centimètres de ses yeux, ses deux yeux verts louchants.
« – Hey p’tain les gars j’suis riche !
Tu vois double surtout !
Tu veux j’t’aide à compter ?
Ah surtout pas toi Dedlumrgh !
Bah demerde toi alors !
Hey Bloom, tiens. Il tendit ses pièces et les fit tomber sur la table. Avec ça y’a sûrement assez vas-y donne.
Vas y Bloom on commence a rouiller t’es vraiment pas fais pour servir, donne moi l’pub tu va voir c’mment je vais l’gerer ton café ! Proposa Kolvalsk.
Autant le donner aux Anglais !
Ah ! Breton de l’Ouest de mes couilles j’savais bien que t’était un des leur ! Cria Kolvalsk.
Moi j’dis, hoquetât O’Cullaigh, qu’un bon Albion, c’est un Albion mort !
Putain ouai mon con ! »
Bloom déposa les verres, ramassa les pièces éparpillées sur le comptoir, fit un rapide compte puis déposa les shillings et pièces en trop.
« – Fortune les gars ! C’est le barman qui me paie pour boire ! »
Tous trois rigolaient quand Antoine entra.
« – Manquait plus que le petit français ! Cria le dockers Kolvalsk
Un français ! Sacre Bleu ! Hey prépare la prochaine tournée Bloom c’est La Marianne qui paît !
Toi tu perd rien pour attendre sale radin !
Voyez vous ça messieurs, hurla Kolvalsk debout, les bras écartés ! Le français qui dit au Catho qu’il est radin !
Si c’est pas du foutage de gueule ça mon con !
Toujours à s’plaindre ces maudits français ! Aller ‘monsieur Cock’ corico ! vient donc boire un godet ! »
Le français s’avança, serra les fortes mains calleuses du dockers Kolvalsk, les mains douces du botaniste O’Cullaigh et celle bien manucurées du comptable Dedlumrgh.
« – C’est quoi s’t’histoire de catho ? Demanda Antoine.
J’en sais rien c’est Kolvalsk qui sort sa d’nul part !
C’est qu’mon père s’est un converti, l’était Juifs avant !
Ah bah d’accord.
C’tais pour rester ici !
C’est pas plutôt un protestant ?
Ah nous les français on sait protester nous ! Dreyfus oui laisser-le tranquille !
C’est triste quand même moi j’dis, hoqueta O’Cullaigh, la religion la vraie, c’est la boisson ! Plus d’bois t’vois bah plus t’es heureux !
On s’en fou du type au Calvaire on préfère le Calva ! Éructa le dockers.
Moi j’dis, la religion c’est pour éviter de dormir avec la femme du voisin c’tout. Et pour nous casser les couilles avec la boisson ! Dit le français.
Bien dit Antoine ! Mais Sacre bleu ça m’empêche pas de baiser la tienne de femme ! Dis le comptable.
J’en ai pas donc comme ça t’es bien avancé.
Ta mère alors.
Pas les mères ça c’est pas Irlandais ! Hurla Kolvalsk, les yeux révulsés ouvrant grand la bouche à chaque syllabe. On accueille bien les étrangers NOUS !
L’a pas inventé l’eau chaude le français ! Dit O’cullaigh.
C’est qui d’ailleurs qu’la inventé, demanda Dedlumrgh.
C’est Prométhée ! Répondit Antoine.
Ephaïstos ! Beugla Kolvalsk.
Mais non ! C’est…
À cet instant résonna un bruit régulier, les quatre poivreaux se retournèrent pour jeter leurs yeux sur la porte d’entrée du pub.
Y rentra Félix, l’aveugle, qui devait changer de canne plusieurs fois par an à force de la frapper avec force sur sols et obstacles pour tâter son chemin.
« – Hey salut bigleu !
Hey j’suis peut-être aveugle mais pas con ! Bloom, y’a une lettre pour moi ?
C’est pas la poste ici Félix. Non t’a rien.
Bah j’reviendrai demain p’tetre y’aura.
Nan je te dis ici c’est un pub ! Pas de lettre, jamais, nada !
Attend c’est qui croit que c’est la poste ici ? Demanda O’Cullaigh.
Vient tous les jours. Répondit Bloom
Fel’ ! T’es con en plus d’être aveugle.
Le con de ta mère, répliqua Félix.
L’est aveugle depuis qu’il a vu le minou de la reine Victoria, dit Dedlumrgh. Acide sa minette !
Broute minou ! Cria Kolvalsk.
Dis t’utilise t’a canne pour aut’ chose que marcher pour la casser si souvent ! Pour ça que tu t’assois jamais ! Hurla Dedlumrgh, rouge comme une pivoine. L’était bonne celle-là hein mes cons !
Aussi bonne que ta femme à la cuisine, rétorqua l’aveugle.
Broute minou t’va brouter le gazon dans pas long !
T’es comptable et t’sais meme pas compter !
Heureusement que t’a pas à voir ta tronche dans un miroir t’ferai des cauchemars !
Enculé !
Ordure !
Escroc !
Poivreau !
Pignouf ! »
Dedlumrgh s’avança brusquement, portant difficilement une chaise sur l’épaule, les yeux injecté de sang.
« –Arretez vos connerie, commanda Bloom. Pose cette chaise – tu casse tu paie – et tu va me faire avoir des emmerdes ! Et Félix y’a pas de lettre taille ta route maintenant ! »
Kolvalsk, de loin le plus costaud des alcoolos ramenait le comptable, éructant d’un rire gras. « – Faut être sacrément siphonné pour vouloir frapper un aveugle » dit le français à O’Cullaigh. Ce dernier était affalé la tête posée dans ses bras. Le français dit triomphant :
« –C’est une première Bloom ! Un français qui couche un irlandais à la beuverie ! T’as jamais vu ça dans ton pub j’paris !
Il a commencé avant toi faut dire ! Et j’en vois pas beaucoup des froggies par ici.
Ta ta ta pas d’excuses ! Sert m’en don’ une peinte t’va voir c’que le français il taquine du gosier !
Les français hein ? Monsieur Antoine ! Brailla le comptablequisavaitpascompter, bon à rien à part baiser !
Mais tu sais ce qu’ils te disent les François ?
M’en fou, bon a rien ! On vous donnes tout pour casser de l’anglois et vous arrivez à perdre ! Et Dreyfus hein ?! Z’etes que des mauvais italiens !
Mais qu’est-ce que j’ai à voir dans tous ça moi merde j’suis marchant !
Va bouffer tes cuisses de grenouilles !
Trop occuper à manger celles de ta donzelle ! »
Puis, c’est à ce moment on ne peut plus poétique que le garde civile se pointa.
« – Messieurs !
Oui c’est ceux là oui j’les reconnais !
Mais vous êtes aveugle cher monsieur !
J’suis p’tetre aveugle mais pô’ sourd !
Silence ! Tonna la voix de stentor du garde.
Désolé monsieur, ils sont agités se soir. Dit Bloom
Comme tous les soirs dans votre gargotes on en ramasse toujours quelque pingres !
C’pas nous m’sieur, c’est l’aveugle qu’a commencé, plaida O’Cullaigh.
Ouai c’est lui, il pense que c’est un guichet de poste ici ! Comment vous pouvez le croire après ça ?! Dit le français.
Dans tous les cas, messieurs, vous nous offrez un magnifique tintamarre. Je crois que vous avez le droit à une loge en cellule !
• Hey il peut dire des choses intelligentes parfois lui ! Dit Dedlumrgh, se laissant trainé par le garde.
• Je proteste en Protestant ! Cria Antoine.
• Par Saint-Barthélémy ! » Cria O’cullaigh
Les trois mousquetaires de la Guiness furent jetés dans la berline. Cette dernière démarrât àfonddetrainlesgrelôts, les chevaux frigorifiés ne se faisaient pas prier pour galoper et la berline de faire des bonds stratosphériques à chaque mauvais tronçon de route, c’est à dire tout les 10 secondeshorlogeenmain. Cou-cou. Oiseau de malheur, plus tu l’entend, moins longtemps que tu as à vivre.
Des Icares ennivrés sarcophagés, carambolages encagés, ces têtes bosselées n’apprendront donc jamais. Ils s’envolent ces artistes de l’ivrogne Bacchus. Peut-être un Pan au tournant. Et ce manger un pin.
Il était exquis d’entendre les passagers gémirent et pour certains, vomirent, pour Félix qui annonça à Bloomlefacteurquestpasvraimentfacteur qu’il reviendrai bah… demain !
« – On va en entendre parler dans tous L’village demain à la première heure… C’est foutrement petit Dublin. Hey James, grattepapier, j’paie ma tournée, tous va bien j’espère ? Pas taché ton beau papier ? Dit Bloom.
• Tutto è perfetto ! » Répondit Joyce.
– Cette nouvelle est inspirée de mes lectures de Ulysse et Dubliners de James Joyce. Je me suis inspiré de son style, j’ai pioché ces mots et son style parfois atypique principalement dans son Ulysse.
L’envie de voyager à New York m’a pris par surprise.
Il y a presque 1 an de ça, je voulais l’Alaska, la tranquillité, la nature, la beauté, le sauvage, l’animal, l’indomptable et rien d’autre.
Et voici que maintenant, c’est au tour de la Grosse Pomme de m’obséder.
Ce que je connais de New-York ? Malheureusement, mon premier souvenir est le 11 septembre. Il fallait que je le mentionne dans cet article. J’avais 7 ans et j’étais devant ma télévision, comme sûrement beaucoup d’entre-vous.
Puis-je parler de ma génération comme la génération des attentats sur les Tours Jumelles ?
J’ai vu en direct cette horreur, je pense que ma mémoire me fait défaut, et je ne veux pas vérifier sur internet, mais je crois me rappeler avoir vu le deuxième avion de ligne percuter la deuxième tour. En live.
Je me rappel avoir été confus. C’était à la télévision, ça avait quelques choses de… cinématique ? Je sais que ces propos peuvent choquer, mais je n’ai pas compris de suite ce qu’il s’est passé. Il a fallu l’intervention d’un proche, mon frère en l’occurrence, pour m’expliquer que c’était réel, que des gens étaient en train de mourrir, sous nos yeux.
Et comme n’importe quel gamin, j’ai demandé pourquoi ? Les morts, la mort, dans ma petite tête d’idiot, ça n’avait pas encore de sens, ou du moins peu.
Le terrorisme ? Encore moins. Aller expliquer à un gamin que des adultes tuent d’autres gens « juste » pour nous faire peur. Les enfants comprennent bien des choses, mais pas ça. Ce qui fait peur, c’est les monstres et les monstres ne ressemblent pas à des humains quand nous sommes enfants.
Le jour d’école qui a suivis, tous le monde parlaient des attentats. Nous confondions l’Amérique et l’Irak et l’Afghanistan, les méchants et les gentils.
Je me rappel qu’en classe, on nous avait distribué « Le Petit Quotidien » expliquant, du moins essayant d’expliquer ce qui s’était passé.
Le Petit Quotidien était un petit magazine en papier destiné aux enfants et qui était parfois distribué en classe, en tous cas dans mon école (publique je précise). C’était toujours un petit moment de joie de recevoir ce petit journal, c’était vraiment intéressant. Je ne me souviens plus par contre si, après l’avoir lu, j’avais mieux compris les « raisons » et les conséquences. Enfin si, les conséquences, à mon niveau, c’était l’arrivé de nouveaux mots dans mon vocabulaire : « Terrorisme », « U.S.A. », « Irak », « Armes de destructions massives », « détournement »,« plan vigipirate » ect…
Le plan vigipirate était quelque chose de concret pour moi. La première fois que je l’ai entendu, j’ai bien sûr, dans mon innocence, pensé aux pirates, aux corsaires, aux types barbus aux visages scarifié avec un perroquet sur l’épaule, un crochet à la place d’une main, une jambe de bois, sur leurs vaisseaux fait de bric et de brac avec un drapeau avec une tête de mort blanc sur fond noir (maintenant, un autre drapeau avec les mêmes couleurs et bien plus terrifiant qu’il existe vraiment essaie de faire régner la terreur…) flottant au sommet du mât, prêt à aborder n’importe quel autres bateaux.
Ma mère m’a expliqué, tant bien que mal ce que signifiait ce terme. J’ai vite compris, d’autant qu’il était plus facile de l’expliquer, et pour ma petite personne, de comprendre, quand il était devenu interdit de se garer devant l’école, des grilles venaient d’être placées devant mon école primaire avec sur chacune d’elles un triangle rouge marqué « plan Vigipirate ».
Et puis, nous pourrions en venir aussi à 2015. Là le choc a été terrible.
Ne nous méprenons pas, je n’ai perdu aucun proche, je n’ai pas été blessé, personne que je connais n’y était, ce soir là.
Quand j’ai vu l’âge des victimes, les lieux du massacres, je me suis dis que c’était ma génération que l’on attaquait. Certain(e)s victimes avaient mon âge. J’aurais très bien pu, si j’avais vécus à Paris, être avec eux.
J’allais dans des bars, des boites de nuits, avec mes ami(e)s dans ma petite bourgade de province. On c’était attaqué à mon identité et à ma liberté. Paris était certes loin mais le choc a résonné et a terriblement secoué la jeunesse française.
J’étais tellement en colère et triste à la fois. Même aujourd’hui. Je me sens pitoyable car je n’ai pas était une victime de ces attentats, comme je l’ai dis je n’ai perdu personne. Je n’ai pas été meurtri dans ma chair. Ma colère et ma douleur n’était (n’est ?) rien en comparaison des victimes de ces horreurs.
C’était une jeunesse insouciante qu’ils avaient massacrées. Une jeunesse qui veut changer le monde mais qui avait aussi besoin de s’amuser, de danser, d’aimer, d’être encore insouciante avant que le futur l’attrape et lui impose des responsabilités.
Ils ont souillé notre jeunesse dès le 11 septembre 2001.
Blâmez autant que vous voulez cette jeunesse, mais nous avons grandis dans, ou plutôt, à travers, cette terreur et maintenant, nous et les générations encore plus jeunes faisons les frais d’une pandémie qui fait de notre futur un futur plus sombre qu’il ne l’était avant l’arrivé du virus.
Ma génération a déjà vécu plusieurs temps, l’après et l’avant 11 septembre, après et avant les attaques sur Paris, l’après (y’en aura-t-il un ?) et l’avant coronavirus.
Ce qui devait être un article sur New-York c’est retrouvé être un article tout autre. Plus sombre. Je reviendrai parler de la ville qui ne dort jamais, de ce que je voulais vraiment écrire à propos de cette ville, c’est-à-dire voyager à New-York avec les livres.
Je voulais finir cet article en disant que je fais la différence entre religieux et terroristes. J’ai eu la chance de grandir avec des musulmans, des juifs, des chrétiens, des athées ect… J’en suis heureux car je me rappel de cette époque, enfant, ou la religion, ou la couleur de peau n’avait aucune valeurs à nos yeux. On jouait au foot, on s’amusait sans jamais, jamais, faire de différence. Il n’y a que les adultes pour faire de ces choses une excuse pour justifier leur propre mal-être. Il faut être un adulte pour se concentrer sur ces choses, il faut être névrosé, rester hermétique à tout changement et aux opinions des autres pour inculquer la haine.
L’adulte est un enfant qui croit que sa vie est dure à cause des autres. L’enfer, c’est les autres comme nous le disait Sartre. Freud nous dirait que c’est à cause de notre mère. Mais au final, moi, je dis que c’est l’ignorance, le fait de se croire supérieur, le fait d’avoir oublié que quand vous étiez gamin, la religion des autres vous importez peu, même pas du tout. Que le principal, c’était de chasser des dragons dans un donjon ou d’être une princesse parlant aux animaux. Ça vous l’avez oublié. Pourtant, relisez L’Iliade et l’Odyssey d’Homère, vous verrez que même adulte, vous serez transporter, retour aux sources de l’imagination, celle qui vous fait réaliser que le dragon que vous chevauchiez, que la princesse parlant avec les dauphins sont encore là. Laissez cette imagination, cette innocence reprendre du terrain sur la morbidité qu’est la vie d’adulte.
Pour finir, le terroriste n’est pas un religieux. Il viole la religion et l’utilise comme bouclier pour « justifier » ses agissements. Il ment et manipule, au nom d’une religion qui, elle, ne prône pas l’assassinat, la torture ni les massacres.
Restons solidaires et fraternels. Qu’importe la religion, restons ferme contre ceux qui pensent pouvoir nous diviser, nous monter les uns contre les autres, nous dires d’avoir peur de l’autre car il est différent. La différence n’est pas un mal mais un atout, c’est cliché mais nous pourrions au moins essayer.
La tolérance, ce que nous avons besoin pour rester unis.
Divideet impera disait Machiavel.
Ne nous laissons pas berner par la haine et la terreur. Nous avançons beaucoup plus, plus loin, ensemble.
À bientôt, j’espère, pour mon article sur New-York, ses écrivains et ses livres.
Un jeune homme veut se tuer ; il a vingt ans ; il est Juif. Le vieillard qu’il rencontre l’après-midi de ce qu’il croit devoir être son dernier jour, est juif ; il a quatre fois vingt ans ; il est le seul survivant de Kolvillàg.
Cette petite ville d’Europe centrale ne figure sur aucune carte, dans aucun manuel d’histoire. Elle n’existe plus que dans la mémoire du vieillard ; et dans un livre dont il est dépositaire. Lié par un serment, il assure ne pouvoir en parler. Pourtant il en parlera : « Si je te racontais Kolvillàg ?… Il y a là une leçon dont tu pourrais tirer profit. Kolvillàg : la haine contagieuse, le mal libéré. Les conséquences graves d’un épisode banal et insensé… Brisant les chaînes, l’Ange exterminateur a fait de tout les hommes ses victimes… »
C’est l’histoire d’un pogrom. Histoire absurde à l’origine ; angoissante dans la progression de l’inévitable ; hallucinante par l’Apocalypse finale qui n’épargne pas plus les massacreurs que les massacrés. C’est aussi la peinture d’une communauté juive, avec ses figures pittoresques ou émouvante dominées par celle du hassid Moshe, « le fou ».
C’est enfin l’illustration entre toutes pathétique d’un thème obsédant Elie Wiesel : la fidélité aux morts devenant raison de vivre : « Ayant reçu cette histoire, tu n’as plus le droit de mourrir », dit le vieillard au jeune homme.
—
C’est impossible, ou presque, de mettre des mots sur ce roman. J’essaye de tourner cette expérience de lecture en article mais je doute que cela soit possible tellement l’expérience était puissante.
Nous connaissons, sûrement, tous le livre La Nuit d’Elie Wiesel. Ouvrage qui avec celui de Primo Levi, Si c’est un homme, ont marqués la littérature concentrationnaire de manière indélébile.
Bien que Le serment de Kolvillàg ne soit pas sur l’univers concentrationnaire, du moins pas entièrement, il traite avec une force, une plume et une philosophie incroyable l’antisémitisme. Le martyre du peuple Juif, spécialement durant le XXe siècle. Il est, de mon point de vue, aussi important que les deux premier ouvrages cités dans ce paragraphe. Une plongée dans l’épouvante d’un pogrom dans un petit village de l’Est européen.
Le livre m’a touché, directement. Parlant de suicide dès la première page (Wiesel voulait-il exorciser le suicide de son ami Primo Levi avec se livre ?), avec une rencontre entre un jeune homme suicidaire et un vieillard, près à lui dévoiler son plus grand secret pour lui sauver la vie.
Le récit est rempli de passage sur la culture Juive, sur les traditions, la vie, des hommes et des femmes qui ont tous une personnalités marquantes et une histoire personnelle. On plonge dans le doute, l’enfer que vie cette communauté innocente tout en étant plongé dans l’immensité et la magnifique culture juive. L’horreur inconsciente opposée à l’immense histoire du peuple Juif.
Ce pogrome se déroule avant la Seconde Guerre Mondiale, avant la Shoah. Un terrifiant rappel du martyr que vivait le peuple Juif avant l’Holocauste.
Bien sur, j’avais sélectionné des passages à partager avec vous. Mais je ne pourrai pas faire justice au livre avec juste des passages. Il faut le lire en entier pour le comprendre. Un extrait ne serait pas assez.
Un livre qui étonnamment ne semble pas avoir marqué beaucoup d’esprits, dans le monde littéraire du moins. Pourtant je pense que sa lecture est importante, aussi importante que la lecture de La Nuit. Pour quelle raison ce livre est-il passé inaperçu ? Pourquoi personne n’en a parlé ? Ou bien est-ce moi qui manque de culture ce qui n’est pas impossible, loin de là.
Dans ces temps difficiles ou l’antisémitismes revient au premier plan, une œuvre comme celle-ci serait la bienvenue. La remettre sur les étagères des librairies et bibliothèques. Une force en émane. Celle de l’horreur, de l’horrible stupidité que l’être humain est capable de commettre et mettre en œuvre sans pitié aucune. Mais aussi de l’espoir, de la jeunesse, du combat contre l’oublie et pour la vie et pour la conservation d’une culture juive martyrisée mais millénaire. Ce livre est une preuve et une épreuve. Avec comme point d’orgue : témoigner peut sauver.
Lisez le et parlez en à votre entourage. Car cet ouvrage est important, beau, triste, même poétique, en lisant entre les lignes, pleins d’espoirs et de leçons pour les générations futurs.
Aller combattre le communisme pour sauver le monde : tel est le motif qui conduit un jeune homme de vingt ans à se retrouver au cœur de la jungle du Vietnam. Confronté à la mort, il ne peut se raccrocher qu’aux valeurs chrétiennes et occidentales auxquelles il croit. Mais survivre au crescendo des bombes et de napalm mène à accepter les pires atrocités. Et à oublier la « guerre juste », lorsque se répand, dans une vision d’apocalypse, le vin de la colère divine.
« Dans une narration à couper le souffle, l’écrivain australien Kenneth Cook fait acte de foi en la littérature, celle qui réveille les consciences. Le vin de la colère divine est un cataclysme. » – Télérama
Kenneth Cook, écrivain couronné de succès, journaliste et leader d’un parti politique opposé à la guerre du Vietnam, fut un personnage hors norme. Il est également l’auteur du Koala tueur, de La vengeancedu wombat et L’ivressedu kangourou, tous parus aux Éditions Autrement.
—
Ceci est un roman, l’histoire n’est pas tirée du vécu de l’auteur. C’est un changement, pour moi, amateur de récits de guerres écrient par des anciens soldats. Mais ce petit roman s’avère être au final un bon changement dans ma routine de lecture.
Ce jeune homme narre son histoire accoudé à un bar. C’est comme si vous étiez son ami de beuverie pour un soir, vous rencontrer ce jeune bidasse de 20 ans, qui a l’air d’en faire 10 de plus, et il vous narre son expérience.
Fervent catholique, il s’engage volontairement dans l’armée américaine pour combattre le communisme. Parce que, selon lui, les communistes sont les ennemis de Dieu. Il semblait presque parti pour une croisade, bien qu’il ne le mentionne pas tout au long de son récit, tout comme il ne mentionne pas les Vietnamiens, les Nord-Vietnamiens, les Viet-congs. Non, tous le long du récit, il les appelle « communistes ».
Jeune, croyant et bon soldat, l’expérience de la guerre du Vietnam va le plonger dans une grande confusion. Sa foie est ébranlée. N’est-il pas marqué dans les 10 Commandements : « Tu ne tuera point ? »
De plus en plus confus devant l’horreur, devant la mort, les valeurs qu’il a appris enfant auprès d’un père aimant et d’une mère française se désagrège. Il cherche à comprendre tout en ne cherchant pas. Il s’exprime par contradictions, sophismes, répond à ses propres questions pour les remettre en doute tout de suite après.
Sa rencontre avec Karl, venu remplacer un camarade de guerre du narrateur (ce dernier n’a d’ailleurs pas de nom, il n’est du moins pas mentionné dans le récit), qui s’autoproclame militariste-pacifiste n’arrange pas sa remise en question perpétuelle de sa foi, de sa place sur Terre, des Hommes, de leur natures, de la politique et de la guerre.
Durant une permission dans une ville de L’Asie de l’Est, qu’il ne nomme pas, il rencontrera Santi, un Vietnamien, avec qui il se saoul. Le narrateur notera avec quelle bienveillance, quel respect il est traité par cet homme. Il pourrait être un ennemi, ce qu’il a fait dans se bar, se lier avec un vietnamien est déconseillé par l’armée, mais Santi est bon, loin des stéréotypes racistes véhiculés par l’armée. La confusion qui s’exerce dans sa tête devient obsédante. Que penser de cette guerre ? S’est-il trompé d’ennemi ? S’est-il fait manipuler pour aller combattre si loin de chez lui des hommes qui, bien qu’ayant des croyances différentes, restent des hommes comme lui ?
Entre questionnement, au bord de la folie, de la confusion la plus extrême, le jeune homme plongera en plein enfer, le napalm, les bombes, les balles, les cadavres, les agonisants. Il ne sait même plus si il pleur. Le peut-il encore ? Sait-il encore ce qu’est se sentiment ? Les sentiments ?
La fin de son récit termine en apothéose. Un enfer sur Terre, une vision d’apocalypse.
Son récit terminé, le jeune homme ne vous dit ni au revoir ni à la prochaine. C’est nous qui partons, car il semble avoir déversé toute sa confusion et ses réflexions sur vous, jusqu’à ces derniers paroles.
Une réflexion sur la jeunesse, l’éducation, la religion et la guerre. Une dure expérience, qui remet en doute certaines de vos valeurs, sans les changer, peut-être, mais vous pousse à vous remettre en question comme le narrateur le fait. Sur vos croyances, votre éducation, l’autorité exercée sur vous et sur le monde en général.
Voici quelques extraits qui, je pense, montre la confusion et la peur du narrateur, qui le suivent tout au long de l’ouvrage :
–
Mais chaque fois que je pense, il m’apparaît qu’en ce bas monde, un homme sain d’esprit n’a d’autre choix que de devenir fou.
–
Nous ne pensions pas vraiment tuer. Nous ne pensions pas beaucoup, en réalité ; enfin, c’est ce qui m’apparaît maintenant. Il était impossible de penser. Qu’est-ce que veut dire « penser » de toute façon ?
–
En y repensant aujourd’hui, je dois reconnaître que j’étais le roi des cons. Ma seule consolation, c’est que nous étions tous les rois des cons.
–
Si ça se trouve, le monde foisonne de gens qui réalisent que leurs actions sont insensées mais qui craignent de passez pour des fous s’ils se comportaient raisonnablement. J’espère qu’il en est ainsi, mais je n’en suis pas si sûr.
–
Je m’étais attendu à quoi en partant à la guerre ? À ce que toutes les balles finissent dans les parties les plus charnues de la jambe et à ce que les ennemis soient les seules victimes ?
–
En général, l’idée qu’on enterre les gens, ou même qu’on les incinère, me dérange. Le principe même que les gens meurent me dérange. Je préférerai que ça n’existe pas.
–
La raison en était sans doute évidente. Mais je soupçonnais que le vraie raison n’était pas la raison évidente. Rien de ce qui est évident ne semble être vrai.
–
[…] Sans parler de cette bonne vielle maxime qui raconte plus ou moins qu’il faut prendre les armes pour faire taire les armes. Ils sont tous fous.
– Qui est fou ?
– Tout le monde. […]
–
Si tous les hommes qui en ont tué d’autres, depuis qu’il y a des hommes, étaient alignés les uns à côté des autres, combien de fois feraient-ils le tour de la Terre ? Et tous les morts ? Lesquels représentent le plus grand nombre, ceux qui ont tué ou ceux qui ont été tués ?
–
[…] il s’y inscrivait si il y avait une logique. S’il n’y en avait pas, eh bien, il n’y en avait pas. Mais il devait bien y en avoir une, car s’il n’y en avait pas, comment concevoir l’idée qu’il y en ait une ? Est-ce possible ?
–
[…] – Justement. Je trouve difficile d’imaginer un contexte permettant de justifier moralement une guerre moderne : on doit tuer trop de gens qui n’ont rien à voir avec la guerre.
–
L’armée vous aide à créer des illusions. Elle offre quelque chose de rassurant et convenable, avec le son du clairon, des tambours, et le rythme des soldats qui marchent au pas, sans compter qu’on vous tient occupé la plupart du temps, limitant tout loisir d’entretenir des pensées subversives. C’est sans doute la grande découverte qu’ont dû faire les généraux : le premier homme qui s’est dit « Je dois absolument occuper les lascars pour qu’ils n’aient pas le temps de penser. » a sans doute ouvert la voie à toutes les armées du monde.
–
[…] Mais ce qui m’inquiète – enfin, ça ne m’inquiète pas vraiment, pas trop en tous cas – bref ces actes que nous devons commettre… Les combats sont si atroces que je me demande s’ils sont justifiables.
–
Tous les bruits [dans la jungle] étaient ceux de chasseurs et de proies : les bruits de la violence. Aucun d’eux n’arrivait à la cheville de la violence que nous avion perpétrée […] L’idée de violence est d’ailleurs enracinée dans la nature […]
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Il y a peut-être une logique à tout. Je ne dis pas qu’il n’y en a pas – mais elle m’échappe. En fait, il y a forcément une logique ; la pure futilité, apparemment aveugle, de tous ça exige qu’il y ait une logique.
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Je crois que j’essayais d’organiser mes pensées de manière ordonnée et civilisée, comme j’avais appris à le faire, ce qui est en triste contradiction avec les faits. En réalité, mon esprit paniqué tournait en rond. Réaction typique de l’esprit…
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Un soldat doit se sacrifier pour la victoire. Savoir qui le tue n’est qu’une question théorique. Ça ne fait pas grande différence après coups, et si l’on accepte que la victoire représente le but ultime et que la mort est un mal nécessaire, ça ne fait pas une grande différence avant non plus. À moins d’avoir l’infortune d’être partis les soldats qui vont se faire tuer. Ça avait de l’importance à mes yeux.
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Affirmation, infirmation, dans la même phrase. La confusion est le maître mot de se roman, de l’esprit devenu torturé et fragmenté par la guerre et ses visions d’horreurs. Sa lucidité, son intelligence ont été ses pires ennemis. Il est dur d’imaginer le futur du narrateur tant sa vie est maintenant entachée, et sa foi, pilier de son psyché, ébranlé, ébréché, craquelé, d’une manière violente à cause de manipulations, de mensonges et de l’expérience de soldat. À nous lecteurs de nous faire notre propre histoire sur ce que serait devenu ce « jeune homme » après avoir entendu son histoire. Et de se poser la question de tout ces autres jeunes hommes qui ont vécut un enfer similaire. Et qui sont sûrement accoudés aux bars, un verre à la main, attendant un badaud pour lui conter une énième fois son histoire. Peut-être pensent-ils avoir encore 20 ans d’ailleurs. Car il semble que personne ne sort grandi de la guerre, elle semble plutôt vous traumatiser au point que plus rien ne puisse vous faire avancer. Rester coincé mentalement au moment ou l’horreur du conflit vous touche. Une frontière mentale. Vous n’avancerez plus.