La panthère des neiges par Sylvain Tesson [Prix Renaudot 2019]

Quatrième de couverture :

– Tesson ! Je poursuis une bête depuis six ans, dit Munier. Elle se cache sur le plateau du Tibet. J’y retourne cet hiver, je t’emmène.

– Qui est-ce ?

– La panthère des neiges. Une ombre magique !

– Je pensais qu’elle avait disparu, dis-je.

– C’est ce qu’elle fait croire.

Sylvain Tesson a notamment publié aux Éditions Gallimard Dans les forêts de Sibérie (prix Médicis essais 2011), Une vie à coucher dehors (Goncourt de la nouvelle 2009) et Sur les chemins noirs.

Quel voyage que d’ouvrir ce livre et quel supplice que de devoir le refermer. Fini ! Plus une seule page, plus un seul paragraphe, plus une seule phrase, plus un seul mot à se mettre sous la dent.

C’est comme un retour de vacance, on est tristes, déprimés mais il nous reste les souvenirs, au moins, avant nous eut la chance de partir. Du moins, grâce aux livres, et pour moi, grâce à Sylvain Tesson.

Écrire un article sur un livre de Tesson n’est pas chose aisée quand on a un vocabulaire qui reste à désirer, un intellect plutôt brouillé.

Je parlerai d’une quête dont Sylvain Tesson n’était pas préparé mentalement. Ce n’est pas tant l’aventure, l’action qui a bousculé Tesson mais l’inactivité, la patience, l’observation et prendre le temps d’apprécier le spectacle de la nature sauvage.

Et bien sûr, cette panthère des neiges qui prends la forme d’une déesse, d’un spectre antique, d’une femme disparue, d’une statue païenne à l’allure hautaine, d’une créature de mythologie que l’Homme ne mériterait pas de regarder en face tant son esprit n’est pas préparé à être bousculé par l’immensité d’un regard, d’une attitude exposant un monde qui garde encore ses mystères. Nous, les Hommes, qui pensons tout connaître.

Saupoudré par des messages écologiques, de critiques sur l’être humain et son comportement, sur la société actuelle et bien sûr, quelque coups de plumes en direction des « meilleurs amis » de Tesson, les chasseurs.

Certains lecteurs ne pourraient pas apprécier ce genre de réflexion, ce n’est pas mon cas bien au contraire. Prêcher un converti !

Je me suis permis de partager quelques extraits que j’ai trouvé importants, j’aurai pu carrément réécrire le livre ici tant l’ouvrage a été plaisant à lire. J’ai choisis ces extraits en essayant de ne pas vous gâcher votre lecture.

Extraits :

Les fidèles [d’un temple bouddhiste] tournaient, attendant que passe cette vie. Parfois s’avancer dans la ronde un groupe de cavaliers du haut-plateau, avec des gueules de Kurt Cobain – surplis de fourrure, Ray-Ban et chapeau de cow-boys -, chevaliers du grand manège morbide.

Un renard s’offrît au soleil, découpé sur l’arête, loin de nous. Revenait-il de la chasse ? À peine mon œil le quitta qu’il s’évanouit. Je ne le revis jamais. Première leçon : les bêtes surgissent sans prémices puis s’évanouissent sans espoir qu’on les retrouve. Il faut bénir leur vision éphémère, la vénérer comme une offrande.

Je rêvais d’une presse quotidienne dévolue aux bêtes. Au lieu de : « Attaque meurtrière pendant le carnaval », on lirait dans les journaux : « Des chèvres bleues gagnent les Kunlun ». On y perdrait en angoisse, on y gagnerait en poésie.

La préhistoire pleurait et chacune de ses larmes était un yack. Leurs ombres disaient : « Nous sommes de la nature, nous ne varions pas, nous sommes d’ici et de toujours. Vous êtes de la culture, plastiques et instables, vous innovez sans cesse, où vous dirigiez-vous ? »

Ainsi, les bêtes surveillent-elles le monde, comme les gargouilles contrôlent la ville, en haut des beffrois. Nous passons à leur pied, ignorants.

L’intelligence de la nature féconde certains êtres sans qu’ils aient accompli d’études. Ce sont des voyants, ils percent les énigmes de l’agencement des choses là où les savants étudient une seule pièce de l’édifice.

Un vrai souverain se contente d’être. Il s’épargne d’agir et se dispense d’apparaître. Son existence fonde son autorité. Le président d’une démocratie, lui, doit se montrer sans cesse, animateur du rond-point.

Rencontrer un animal est une jouvence. L’œil capte un scintillement. La bête est une clef, elle ouvre une porte. Derrière, l’incommunicable.

Au « tout, tout de suite » de l’épilepsie moderne, s’opposait le « sans doute rien, jamais » de l’affût. Ce luxe de passer une journée entière à attendre l’improbable !

En espérant que cet article vous ai plus, difficile comme je l’ai écris plus haut de parler d’un Tesson. Un jour j’avalerai un Beschrelle, pour faire justice à ce genre d’ouvrage.

Quel ironie de lire ce livre dans mon appartement, accompagné des sirènes de pompiers, de SAMU, de polices, de Klaxons et d’alarmes de voitures.

Le silence est un luxe et la patience : une qualité mise à mal par la technologie.

Jaskiers

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Random access photography #2

Another brick in the… door ?

Voici quelques clichés prit durant mes pérégrinations et mon quotidien. Pour changer un peu des livres !

Basilique
Le Calvaire
Roméo, mon fidèle partenaire de lecture, et moi, nous apprêtant à lire une nouvelle inédite d’Ernest Hemingway – La poursuite comme bonheur dans le dernier numéro d’America. Pour la petite histoire, ou la grande, cette nouvelle a été retrouvé par le petit fils d’Hemingway, Sean, l’année dernière !
J’ai profité des soldes ! Je rêvais, vraiment, d’une paire de Timberland, et j’en suis devenu foutrement amoureux ! À moi l’aventure ! (En arrière plan, la boîte du dessus contient tous les livres que je n’ai pas encore lu…)
Jeanne d’Arc et le Soleil qui se prépare à céder sa place à la Lune
Jeanne d’Arc #2
Jeanne d’Arc #3
Quelqu’un sait quel est le nom de cet arbre ?
La basilique avec l’ombre de Jeanne d’Arc projetée.
Une partie de Rouen s’apprête à se coucher.
Roméo en pleine course !
Roméo au milieu de ses fleurs favorites, les Pâquerettes. Il les aiment tellement qu’il les mangent !
Roméo adore les bouchons. Clown ou cochon ?
New-York ? Non Barentin !
Mesdames/Messieurs, permettez moi de vous présenter le Pussy Van. Ce n’est pas le Pussy Wagon de Kill Bill ! Honnêtement, je ne sais pas à quoi il sert. J’ai bien une petite idée mais je la garde pour moi. Sacré Normandie !
Le calme avant…
La tempête !
C’est un débarquement ! On est en Normandie donc ne soyez pas surpris !
Pourquoi les canards aiment montrer leur arrière-train ? Encore une question pour vous !
Et bon appétit bien sûr !
Petit canard tout mignon deviendra fort !
Roméo a couru après quelques canards plus gros que lui ! Et il faisait chaud comme nous pouvons le remarquer !
Couleurs d’été
Je sais qu’il y a des experts en fleurs par ici, une poignée de photos pour vous. Si vous avez le temps, partagez avec nous leurs noms !
La Lune était déjà de sortie !
Des amis d’Edgar Allan Poe nous surveillent. Ils guettent le port du masque et bientôt ils nous demanderont notre pass sanitaire !
Palais des expositions ?
La cathédrale de Rouen. Super original Jaskier ! Ce n’est pas comme si 20 personnes par minutes la photographient aussi !
Bon dimanche à vous les ami(e)s ! Roméo s’endort pendant la lecture, sauf quand je lui lis Croc-Blanc ou L’appel de la forêt de Jack London.

Jaskiers