FYI: I am not fluent in English, I’m trying to be at least. Sorry for the potentials mistakes. Feel free to correct me in the comment section.
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Ophelia lived in a downtown L.A. Her dreams place to live in.
Since very young, she wanted to become something. Someone different than her mother and father. All the kids got dreams, and a lot of them wish to become a star, a singer, an actor. Being worshipped, being rich, living in a huge mansion. Then they grow up and reality strikes their little beliefs and put them back into reality.
For some, the dream still holds firmly in their mind. They don’t want to give up, not now, not while they are still young and have time to progress, learn and work for them. It often take an early calling, a long-time practice to become successful.
You also have to make connection, travel to the place where the important peoples lives and hang out.
That’s what Ophelia had planned. She could sing, dance and act. She was an attractive young, white girl, blonde hair and blue eyes. She had success in that little conservative town of her in Minnesota. She discovered at this small town how powerful the power of beauty is, especially on men.
She took advantage of few of them, but this was for a good cause. She would not forget them once at the top of Hollywood.
The young women borrowed money to pay for acting class, acting turned out to be more complicated and subtle that Ophelia first thought. She kept working hard, but never had the feeling of self-satisfaction. From her own perspective, her progress in acting wasn’t satisfying. She still had her look for herself, the thing that will gave her Hollywood on a plate. At least that what’s Ophelia believed. Hollywood was the sanctuary of body-worshipping wasn’t it ?
She took up singing class too. She was decent at it, her hope for fame raised even more. Why not become a pop star ? Their’s singers that aren’t that good but still make a career for themselves because they have the good the look and an attitude.
Continuing on her quest to find her real calling, Ophelia borrowed even more money for dancing lessons. She knew she would not become a dancer, and nobody really considered a dancer a star. It was just to better herself, give herself more tools to succeed.
She had boyfriends. More or less, she used them for money, and they used her for her body.
Once she gathered enough money to go conquer the West. Ophelia drove to Hollywood, ready to own the entertainment industry.
Her beauty gave her access to powerful men. Powerful men that gave her a flat in that downtown L.A. where she’s still living in as you reading this.
After false promises by those men, the young women decided to hunt for fame by herself. Going from casting to casting to never having a call back.
Until her good star intervened.
One day, some men in the street asked her for her contact information. He needed someone like her for his project.
Arriving in the studio of that mysterious artist (or businessman) the aspiring actress had to undress in front of the camera and have sex with him.
And she did. That’s how Hollywood worked right ? Nothing new in having sex in exchange for a part in a movie. Plus, she came out of there with a good amount of cash ! This was probably the start, finally, of her career !
Execpted that this sex session ended up on internet. Without her consent.
And the businessman contacted her again. The returns where insanely positive ! The public wanted more of her. More of her nakedness having sex in front of a camera.
She took the opportunity.
Ophelia became a star, a pornstar.
Her family cut ties with her, she was alone. Alone but making money. Not rich thought.
She was famous. Kind of.
Was she disappointed ? Yes.
Did she felt trapped ? Not really. Porn stars have become regular actresses and singers after finding stardom in the porn industry. She will use pornography as her springboard to stardom, the real one.
But people only saw in her the pornographic actress.
She was in fact trapped.
Ophelia still live, hoping for a miracle that will probably never happen. But she’s got hope and nobody can take this out from her. Not you, not even me.
Nous étions deux dans l’appartement. J’avais cette colocataire plutôt gentille, qui payait son dû, faisait sa partie de corvée en temps voulu. Ce n’était pas une amie, juste une connaissance.
Un jeune homme et une jeune femme partageant un appartement, ça donnait à jaser dans notre entourage. Je n’étais en aucun cas attiré par elle, et et elle pas plus attirée par ma petite personne. Nous ne partagions pas grand chose en commun.
Heureusement, l’appartement était assez grand, une partie a moi, une partie à elle. Nos chambres étaient à l’opposées l’une de l’autre.
Ma coloc’ était une gentille fille comme je l’ai écris au début. La seule règle qu’elle m’imposait, c’était de ne jamais couché avec l’une de ses amies et que, si je ramenais une fille, de faire en sorte que ce soit discret et qu’elle ne l’a croise pas dans l’appartement. En aucun cas cette fille n’avait le droit de rester plus d’une nuit, de déjeuner ou de rester plus longtemps dans l’appartement.
Ça peut sembler extrême, mais je n’étais pas un Don Juan, amener une fille à l’appartement était chose rare, à par si c’était pour les études.
J’avouerais en avoir reçus une dans la journée pendant que ma colocataire travaillait. Elle n’en a jamais rien sut et de toute façon, j’avais respecté les règles, elle n’était pas restée une plombe et était repartie tout de suite après que nous ayons « révisés ».
Un jour où j’étais sur mon ordinateur portable dans la salle à manger, installé confortablement dans mon fauteuil, fauteuil qui était en faite une chaise de jardin, ma colocataire m’avertit au dernier moment qu’une amie et un copain à elle allaient venir passer le week-end à l’appartement.
Deux poids, deux mesures. Impossible pour moi d’inviter un groupe de pote pour un week-end. Mais je n’ai jamais été quelqu’un qui cherche la confrontation au moindre problème. J’acquiesçait.
« Et puis de toute façon, H. a un mec. »
Ma coloc’ m’avertissait donc que je ne devais en aucun cas tenter quoique ce soit avec son amie H.. Honnêtement, l’idée ne m’avait pas traversée la tête, je m’en fichais plus qu’autre chose. Je lui dit donc que cela ne devait pas l’inquiétait. Évidemment, il ne faut jamais dire « fontaine je ne boirai pas de ton eau ». Évidemment, cette maxime se cristallisa en un supplice de Tantale.
Ma curiosité eut le dessus sur ma timidité maladive, je restais donc sur ma chaise, l’ordinateur portable sur les genoux, je voulais voir cette fille. Ma coloc’ n’invitait presque jamais ses amies et quand elle le faisait, je n’étais pas à l’appartement. Je me suis souvent demandé si elle avait honte de moi.
Elle s’apprêta, s’habilla et se maquilla comme si elle allait sortir en boîte de nuit. Je me suis demandé si elle n’était pas amoureuse du garçon qui allait venir avec sa copine, ou si elle était lesbienne. L’un ou l’autre m’était égal, j’étais juste curieux de découvrir ses amis et ma curiosité malsaine, alimentée d’un certain talent pour remarquer quand quelqu’un avait le béguin pour un autre, me réconforta dans ma position.
Malgré les regards curieux et inquisiteurs qu’elle me lançait, j’étais décidé à rester.
«- Ils vont bientôt arrivés
Cool. Vous sortez ?
Non on passe juste une soirée entre nous. »
Elle avait appuyé sur le « nous ». J’ai compris le message mais je ne bougeais pas. Pour une fois que je me sentais de rencontrer de nouvelles personnes, je n’allais pas me priver. Même si ce n’était que pour un bonjour de politesse. J’avais d’ailleurs prévus de retourner dans ma chambre après leur venue.
J’entendis le bruit caractéristique de l’ascenseur, les portes coulissantes qui s’ouvrent et la sonnette de la porte.
Ma coloc’ leur ouvrit. Bien sûr, il y eut moult câlins et compliments.
« – Trop belle ! Le parfum c’est du « Chloé » j’en suis sûr !
Oui ! »
Je passerai les détails des compliments qui sont maintenants flous dans ma mémoire. Je me rappelle effectivement que ce parfum sentait bon.
« – Et lui c’est ton coloc c’est ça ?
Oui, c’est S.
Enchanté S. on m’a pas mal parlé de toi !
Ah ! Hey bien tout est faux !
Non, J. (ma coloc’) nous dit que du bien de toi !
C’est vrai ce mensonge ?
Tu serais surpris !
Ah ! »
Je fis la bise à cette jeune femme que je rencontrais pour la première fois. Autant vous dire que les paroles qui sont sorties de ma bouche n’était pas habituelles, je suis de tendance plutôt… renfermé. Je m’étonnais moi-même de ma capacité à pouvoir parler avec des inconnus sans être alcoolisé ! Et surtout, parler à une fille qui était attirante.
« – Sinon J., tu pourrais faire le présentation quand même !
Bah H. je te présente S.. Et lui s’est A., copain d’enfance.
Enchanté !
Tu passes la soirée avec nous ?
Non non, j’ai pas le droit !
Comment ça ?
Demandes ça à ma colloc’ !
T’es sérieuse J. ?
Bah je pensais qu’on passerait la soirée entre nous. S. passe la plupart de son temps dans sa chambre…
T’es sa colloc ou sa mère ?
Parfois elle me punit ! Fessées et tout !
Ah ! Mais quelle cachotière cette J. ! »
Je ne savais plus où j’étais vraiment, même vraiment qui j’étais. Cette H. était une très belle fille. De tailler moyenne, des yeux gris, les cheveux châtains tirant sur le sombre, des lèvres pulpeuses comme je n’en avais jamais vu. À croire qu’elles étaient fausses, pas dans le sens mauvais du terme, vraiment, j’avais envie de l’embrasser.
Je serrais d’une bonne poignée de main A., le garçon qui avait accompagné H.. Une tête de premier de la classe, grand, fin, pâle, cheveux gras mi-long et habillé avec des habits qui n’étaient pas assortis. En aucun cas ce type pouvait être le Jules de H.. Je ne me trompais pas, ils étaient colocataire et lui était gay. Je l’appris directement par H., qui n’avait pas sa langue dans sa poche.
J’avais analysé H. rapidement. Je présumais qu’elle était du genre entreprenante, avec les hommes et dans la vie en générale. Hyper sociable, amicale, un peu exubérante, juste assez pour qu’un homme l’a trouve attirante. Enfin pour moi en tout cas.
« – Bon, je pose les bouteille où J. ?
Dans ma chambre on va laisser S. tranquille.
Sérieux ?
Je vais vous laisser entre vous, si y’a besoin je suis sur mon « fauteuil ».
Quand même J. on va pas le laisser seul !
Ça me dérange pas ! C’était cool de vous avoir rencontrez, amusez vous bien. Et J., si l’un de vous vomit, tu nettoies ! »
Après que H. eut plaidé en ma faveur, voulant que l’on passe la soirée ensemble dans la salle, ce que je désirais vraiment car H. m’attirait comme un aimant, elle finit par céder à J. La Terrible.
« – Bon d’accord, de toute façon S. tu as dis que tu resté là ce soir ?
Ici, sur mon ordi, comme un clanpin ! »
En rentrant dans la chambre de ma colocataire, H. continuait à plaider en ma faveur et elle me jeta un regard plein de malice avant que la porte de la chambre ne se referme sur elle.
Encore abasourdie par mon propre comportement, qui était d’habitude de ne pas faire de vague et de limiter mes interactions sociales au maximum quand je suis sobre, je restais les yeux braqué sur mon ordinateur. Je n’avais qu’une envie, être avec H..
J’entendis la musique de J., quelques rires, des cris. Je pensais que j’allais passer ma soirée à me morfondre.
Je m’installa sur le canapé, alluma la télé et ma console de jeux. Il fallait impérativement m’occuper l’esprit et oublier H..
Je ne me rappelle plus vraiment combien de temps j’étais resté sur la console, faisant des pauses après chaque parties de mon jeux pour penser à H.. Au fond de moi, j’étais persuadé qu’elle allait venir me voir, me parler. C’était ce genre de fille qui faisait le premier pas. Le genre de fille dont je peux facilement tomber amoureux. Nous sommes dans une autre époque, je ne comprends pas les gens qui ont cette vieille croyance que les hommes doivent faire impérativement le premier pas. Je trouve que beaucoup de relation, d’histoire d’amour d’un jour ou de toujours ont été gâchées par cette croyance digne du moyen-âge.
Une fille qui fait le premier pas, c’est sexy, c’est courageux et je peux vous dire qu’avec moi cela a marché chaque fois, ou presque. Et mes amis mâles vous direz la même chose si ils le pouvaient.
Mais j’étais sur le canapé, pensif, quand la porte de chambre de ma coloc’ s’ouvrît. Je sentais la fumée de shit monter à mon nez, la musique électronique, et le rire gras de ma coloc.
Je me demandais qui était sortie, quand des mains recouvrirent mon visage.
« – Essaie de jouer sans voir !
H. tu va te faire gronder ! »
Je sentis à ce moment-là cette sensation dans le bas du ventre. Je le savais, qu’elle allait venir. Elle était là !
« – Elle va me mettre la fessé ?
Sûrement ! Et j’regarderais !
Tu me défendrais même pas !
Je suis un mauvais garçon !
Je préférais que ce soit toi qui me l’as mettes, cette fessé. »
C’est dans ces moments-là je pense, où une femme différencie l’homme du garçon. Le puceau du… pas puceau ?
« – J’ai beaucoup d’expérience en matière de fessé, je suis un mauvais garçon comme je t’ai dis.
Je vais vite ramener le jus d’orange à ta mégère et je reviens.
La soirée vient à peine de commencer et vous vous êtes déjà enfilée une brique de jus d’orange ?
C’est J. !
Genre !
J’te promet, elle boit comme un trou !
On dirait pas pourtant !
C’est parfois les plus calmes qui sont les plus fous !
Ouai j’ai entendus ça.
Et toi t’es calme ?
J’étais calme avant que t’arrives.
Comment ça ? Je te gêne ?
Non mais j’me demandais quand est-ce que H. viendra me libérer de ma solitude forcée.
Laisse moi soûler ta gardienne.
Et pour A. ?
Oh, il vit sa meilleure vie quand il est avec J..
Il a une bonne tête de collabo, il va te dénoncer si tu passes trop de temps avec moi.
Il est cool t’inquiète. »
Elle prit mon nez entre ses mains, qui elles aussi sentaient bons, je ne saurais dire l’odeur. Je sentis ses lèvres se poser sur mon front, c’était quelque chose. Son baiser raisonna dans la pièce et elle repartit, sa brique de jus d’orange à la main. J’entendis ma coloc gueuler « Ah bah enfin ! ». Et la porte se referma.
J’éteignis la télé et la console, pris un verre d’eau, alluma une cigarette. Mes mains tremblaient. H. allait revenir, j’étais sobre, j’avais envie de lui plaire, qu’elle me trouve cool.
Je dégustais cette cigarette comme un soldat doit déguster la sienne avant de partir en guerre. H allait revenir, je ne voulais pas la décevoir. Il allait falloir tenir une conversation avec une femme, une vraie, et j’étais sobre. Chose nouvelle pour moi.
La porte se rouvrit, mon cerveau passa en mode pilote automatique. La faire rire, apprendre à la connaître, la faire rire, encore.
Ces mains me recouvrirent le visage et elle s’installa à califourchon sur moi. Ses lèvres aux contacts des miennes me firent l’effet d’une bombe dans le bas ventre. Et je me laissa faire.
C’était notre habitude, après une nuit d’amour, de nous lever et de déjeuner sur sa terrasse.
C’était un moment suspendu, enfin où j’étais suspendu. À ses lèvres. J’aimai l’entendre parler, de ses théories loufoques sur qui a tué telle célébrité ou qui a fait quoi à son travail. Je connaissais ses collègues, leurs histoires et leurs coucheries sans les avoir jamais vus. Ils auraient été surpris de savoir à quel point je connaissais autant de leurs intimes secrets. Elle ne savait pas les garder, ces secrets. Mais pour être honnête envers elle, jamais elle ne faisait de promesse qu’elle savait ne pas pouvoir tenir.
Elle était leur confidente. Et puis aussi leur amante.
C’est pendant une de ses matinées douces où je l’a regardé parler, car parfois l’homme n’écoute qu’avec ses yeux, que j’ai réalisé que j’étais tombé amoureux.
C’était ce piège dans lequel il ne fallait surtout pas tomber. On s’aimait au lit mais nous n’étions que des amis. Rien, rien de plus. C’était une règle que nous avions évoquée à demi-mot après notre première nuit ensemble. Nous ne cherchions pas une relation de couple, nous voulions nous aimer physiquement sans les entraves d’une vie de couple. Et elle ne partageait pas son lit qu’avec moi. D’autres femmes et hommes glissaient dans ce lit pour une nuit. Souvent après des fêtes.
Nous passions nos nuits en pleine semaine. Nos ébats ne se déroulaient pas alcoolisés. Je pensais qu’à cause de cette raison, j’avais obtenu sa préférence, son amour. Peut-être était par ce petit signe, ce petit code à déchiffrer qu’elle voulait me faire passer un message : Peut-être que nous deux, ça pouvait être plus que du sexe.
Je sentais, cette sensation d’être à la fois dans un grand-huit et sur un nuage à chaque fois que nous discutions sur cette terrasse, qui était, je me rappelle, tout le temps légèrement ensoleillée et sur laquelle nous recevions une douce brise matinale. C’était un moment suspendu où j’aimai la regarder parler.
Je regardai ma montre, discrètement. Je n’avais cure de rater le travail ou d’arriver en retard. Je voulais juste faire traîner ces moments. Jusqu’à l’heure de manger ou j’aurais proposé de nous manger un fast-food où une pizza. Je faisais traîner ce moment en relançant la discutions, tout le temps. J’écoutai ces dernières paroles et forçai mon cerveau à sortir une question ou une remarque pour relancer la discussion, engranger du temps. Pour la regarder encore.
Ses expressions, son immense sourire, ses yeux plissés, m’émerveillaient mais la plus belle chose c’était quand elle cherchait une approbation de ma part, avec un petit signe du menton. J’étais tenté d’être tous le temps d’accord avec elle mais je désirais me montrer… fort ? Beaucoup d’hommes et de femmes n’auraient pas hésité à dire amen à tout ses propos. Je ne voulais pas être dans ce moule, je voulais qu’elle me voit différemment. Bien qu’un peu plus âgé que moi, je partageais mes opinions sur des sujets qui parfois me dépassaient. Il me fallait me montrer mature tout en gardant un côté immature, garder ce côté amusant, naïf, qui était, je crois, ce qu’elle cherchait en moi. Avec le sexe, je voulais apporter bien d’autres choses. Trop peut-être.
Un autre jour, une matinée sur la terrasse, pendant que nous buvions notre café, regardant le saule pleureur de la voisine d’en face s’agiter doucement, comme si des petites créatures des bois menaient un rite magique sous ses branches, observant la rosée se dissiper qui faisait luire l’herbe, je décidai de me lancer.
« – Tu sais, c’est bien tout les deux.
Oui, on est tranquille comme ça. Ça fais du bien.
Ces petits moments suspendus comme ça…
Ouais…
Toi et moi et puis rien d’autre.
T’es triste ?
Non au contraire !
Ces bizarres, on dirait que t’es mélancolique.
Mélancolique ? Nan pas du tous ! Au contraire !
T’as l’air… pensif.
Je me dis que bientôt, il va falloir que je parte et qu’on reprenne chacun notre vie…
Tu veux en venir où ?
C’est juste… j’aimerai vivre ça tous les jours. Je me sens bien, j’ai l’impression d’être… combler…
Je vois où ça va mener.
Je pouvais pas garder ça en moi encore un jour de plus. Je suis bien ici. Avec toi. Tu sais, la vie, les emmerdes. Si je ne t’avais pas… il y a que c’est grâce à toi que… je tiens.
C’est mignon. Mais j’ai un peu peur que… tu vois. Tu t’attaches trop.
C’est quelque chose de mal ? Que je m’attache ?
Tu sais que… c’est pas comme ça que ça marche entre nous.
Est-ce que toi aussi, tu aimes être avec moi, j’veux dire, quand tu sais qu’on va être ensembles. Tu vois… parler, rigoler, le lit…
C’est pas la même chose. Enfin un peu, mais on sais tous les deux que… tu parles de ce mettre en couple non ?
Je veux rien brusquer, je voulais juste voir si un jour, nous deux ça pouvait aller un peu plus loin. On se connaît.
Justement, je comprend ce que tu veux dire. On se connaît, on sait bien que tous les deux, on ne veut pas de ces relations sérieuses… on est que des amis… tu vois…
Oui exactement. Mais c’est que je me sens tellement en symbiose. Tout à l’air tellement simple quand je sais que tu es là.
On peut continuer comme ça, tu as peur que ça s’arrête ?
Oui j’ai peur mais je parle que j’aimerai que ces moments… qu’on puisse les avoir plus souvent.
C’est compliqué…
Je comprends, j’comprends. C’est juste que… voilà. Je veux rien forcer, rien gâcher entre nous deux. C’est comme ça. C’est juste que je te vois et je me dis… ça ressemble au bonheur. Tu vois… ces histoires que je raconterai peut-être un jour, quand on me demandera le moment où j’ai été le plus heureux, je dirais que c’était ce genre de moment.
Ça…
Te gêne oui j’ai compris. J’aurais dû me taire, profiter de ces moments jusqu’à ce que tu en ai assez et me laisse.
C’est pas ce que je voulais dire.
Un petit peu, sois honnête, tu ressens pas la même chose.
Je ressens la même chose !
Non arrête, ça va j’ai compris.
Tu sais que ce n’est pas possible.
Oui, oui j’le savais mais il fallait que je te le dise. Qu’est-ce que j’attendais en guise de réponse ? Pas moins que ça. J’ai compris.
Le couple, c’est pas pour moi. Par pour l’instant du moins.
J’ose là question ?
Non…
Je la pose quand même… »
Elle resta muette. Je n’osai pas la regarder, je posai mes yeux sur le saule pleureur, j’aime cet arbre depuis, son nom, son allure de coupe de cheveux de fan de hard rock. Sous cette tignasses de branches et de feuilles affaissés, il reste fier. « Regardez, oui je ressemble à un Homme dans la défaite, tête basse, mais je suis beau, vous me contemplez. Je fleuris comme n’importe qu’elle autre arbre sauf que ma posture est différente, et c’est cette différence qui fait mon charme, qui fait qu’actuellement, j’attire votre attention. »
Mes yeux braqués sur l’arbre, j’essayais de ne pas me laisser submerger par mes pensées et mes sentiments. Je gardai une oreille tendue, à l’affût du moindre mouvement, je pense que j’aurai pu entendre les battements de ses paupières si je me concentrais suffisamment. Tout mon corps était tendu.
J’attendais quelque chose d’elle, une réponse, un mouvement, quelque chose à décoder. Puis j’ai compris, c’était exactement cela que l’on ne voulait pas entre nous deux. Exiger de l’autre des réponses, des comptes, des engagements. Ce n’était pas plaisant, nous étions deux êtres pour qui la liberté était la chose la plus importante dans notre vie. Pourtant, j’étais prêt à faire un sacrifice conséquent envers ma liberté, tout en pensant que selon ce critère, notre relation serait spéciale, tenant en compte notre besoin d’espace et d’indépendance. C’était un peu ce que nous avions déjà mais pas assez à mon goût.
« – Au final, je veux juste te voir plus. C’est tout.
Pour le sexe ?
Non, enfin ça compte mais c’est ce que nous faisons avant et après qui compte aussi.
Tu es trop jeune.
Notre différence d’âge n’est vraiment pas grande.
Oui, mais on sent cette naïveté.
Naïveté ? Que de vouloir être avec une personne que l’on aime plus souvent ?
Non, c’est de croire que quelque chose de sérieux est possible entre nous. »
J’ai senti cette douleur au cœur, cette mauvaise chaleur, l’impression que vous tombez, sans perdre conscience, d’une falaise. L’esprit prend un coup et le corps suit.
« – Bon. Je crois que je vais y aller.
Ouai… ouai.
Une dernière chose vite fais. J’essaie pas de te convaincre. »
Je l’ai regardé, elle était pensive. Au moins, pensais-je, si elle ne me voulait que pour le sexe, elle ne serait pas si pensive.
« – Tu sais je pense que parfois le bonheur on l’a devant nous mais on ne le réalise pas.
Sûrement, sûrement. C’est beau comme phrase. Mais je ne cherche pas le bonheur, du moins j’ai pas besoin de quelqu’un pour être heureuse. »
La messe était dite. J’ai ramassé ce qu’il me restait, pris mes clés de voiture et lui fis une bise, qu’elle me rendit doucement. Je savais que je l’avais perdu, mais qu’aussi, ma proposition et mes mots étaient rentrés dans sa tête.
Je sortis, et je me suis promis de ne pas la contacter le premier, ce serait à elle de le faire. J’ai dévoilé mon jeux, à elle de décider de la suite.
Avant ce jour, il ne se passait pas un jour sans un petit message. Elle sort du boulot, je sort du miens, tomber sur un message d’elle et ma journée n’était plus merdique. C’était comme ouvrir un livre ou continuer une bonne série télé, on reprend là où on s’était arrêtés et on oublies le monde extérieur pour rentrer dans le nôtres.
C’était un samedi matin que tout ceci s’était passés. J’étais nerveux, je pouvais craquer à tout moment et lui envoyer un sms qui ne ferait qu’empirer les choses. Il ne fallait surtout pas que je sois le premier à la contacter, je craignais de passer pour cette personne collante, cet homme qui refuse de lâcher prise.
Ce soir-là, comme presque tout les samedis soirs de cette époque, je m’apprêtais à sortir en boîte de nuit avec ma bande d’amis habituelle. Nous avions rendez-vous pour boire avant notre soirée dans le bistrot de notre village.
J’avais une furieuse envie de me détruire. Je me rappelle être rentré dans le bistrot et d’avoir crié que je payais une tournée générale.
C’était vraiment loin de ma personnalité habituelle et surtout je n’avais pas l’argent pour payer une tournée générale de 30 personnes. Et aucun d’eux n’allaient choisir de l’eau.
Mes amis accueillirent mon entrée avec inquiétude, ils étaient heureux évidemment d’avoir un verre gratuit mais je n’étais pas le genre de personne qui, sobre, rentre dans un bar pour payer une tournée générale.
Je me rappelle avoir dis que ce soir là, je me mettrai la tête a l’envers.
Je me souviens avoir bu beaucoup, beaucoup de Vodka. Et puis ma tête a tournée, j’ai crié que si je faisais un coma éthylique, de ne pas me ranimer.
Ensuite, je me suis réveillé le lendemain matin avec un terrible mal aux cheveux, un étau m’enserrant les tempes, mal aux yeux, l’estomac en vrac. J’ai vomis tous mon soûl à côté de mon lit. Et j’ai dormis, ou essayé, on ne dort pas vraiment pendant qu’on cuve, on transpire et cauchemarde.
Je n’ai jamais reçus de message d’elle, je ne lui ai rien envoyé non plus. Elle a maintenant un enfant, qu’elle élève seule. Est-elle heureuse ? Je n’en sais rien. L’enfant n’est pas de moi, Dieu merci. Je l’ai peut-être perdu, mais j’ai ma liberté, moi.
Au final, j’étais beaucoup trop mal en point pour sortir mon portefeuille et payer ma tournée, mes amis l’ont fait à ma place. Autant piètre ami qu’amant.
Des histoires qui se sont passées en boîte de nuit, j’en ai plein ma besace.
J’ai un jour essayé d’avoir une place assise (ou une table comme on dit dans le jargon) dans une boîte de nuit bondée à M.
On était 5, moi et un pote de beuverie et 3 filles, deux célibataires et une en couple. Cette dernière était plutôt prompte à s’amuser avec d’autres filles plutôt que d’être fidèle au père de son enfant mais, ne jugeons pas, elle avait 22 ans. Pas simple de tenir en place à cet âge.
Donc nous étions dans cette boîte de nuit, plutôt petite en fin de compte. Un miroir immense placé derrière le DJ donnait une impression de grandeur mais il n’en était rien.
Les places assises dans une boîte de nuit sont un Graal, une vraie lutte, car après avoir dansé et surtout, après avoir bu tout son soûl, on a grandement besoin d’une banquette pour se reposer. Certain vomiront dessus, ça arrive.
Une table, c’est aussi important pour poser verres et bouteilles et allez danser sur la piste tranquillement.
Nous avions « réservé » une table à l’avance, mais quelle ne fut pas notre surprise de découvrir que, étant arrivé un peu en « retard », nous nous vîmes refuser notre table.
Déjà, nous ne savions pas que nous avions une heure à laquelle nous devions être à notre table et que, si on arrivait en retard, la table était donnée aux premiers venues.
Étant déjà grandement dévergondé par l’alcool bu durant le before (before : avant d’aller en boîte de nuit, se réunir pour boire) et ayant dépensé 20 € pour juste rentrer, je fus déterminé à embobiner la serveuse, très belle, une brune avec des tatouages au bras, des habits en cuir moulant un corps très avantageux, pour essayer de reprendre possession de notre table.
Pour cela, je ne fis pas preuve de subtilité.
« -Excusez-moi, on avait une table mais on vient de nous dire qu’on ne nous la donnerait pas car nous étions en retard.
Oui et ?
Bah franchement, je trouve ça abusé. On voudrait prendre deux bouteilles en plus.
Vous voulez quoi ?
Une table !
Non ! Mais comme bouteille.
Ah ! Bah je sais pas si on va en prendre car nous n’avons aucune table !
Ce n’est pas moi qui fais les règles malheureusement. »
Bon, là, j’étais dans une impasse. Je ne faisais pas ça pour gagner les bonnes grâces d’une des deux demoiselles célibataires qui nous accompagnaient. Peut-être un petit peu. Si en faite, un petit peu.
J’allais jouer la carte du séducteur. Voyez-vous, certains hommes ont cette carte et la jouent très bien. Moi, je ne l’a joue pas vraiment, je me contente de rester « mystérieux » mais là, il allait falloir essayer de « séduire » une serveuse qui était déjà surmenée de travail et qui n’avait sûrement rien à foutre d’un jeune de 20 ans imberbe et loin d’être un Play-boy.
« -S’il vous plaît, regardez, on est 5, vous n’allez pas nous laisser debout toute la soirée ?
Je suis désolé, quand vous arrivez en retard on ne donne pas la table.
Mais on ne savait pas, regardez, je vais pas laisser ces demoiselles debout avec leurs talons toute la soirée !
Je ne peux rien y faire.
Un petit geste de votre part. Pour moi au moins.
J’aimerai vraiment mais je ne m’occupe pas de ça désolé. »
En faite, en guise de séduction, comme vous avez pu le lire, j’ai utilisé la pitié. Et cela n’a pas fais flancher la dame du tout.
Essayons la colère, une colère douce, enfin calme, je ne veux pas avoir de problème avec les videurs.
« -Sérieusement, pour quelques minutes de retard, on nous prends notre table ? On a téléphoné avant et nous allions même prendre deux bouteilles, c’est injuste !
Écoutez, je ne peux rien y faire, c’est comme ça !
Mettez-vous à notre place, avouez que c’est injuste !
Peut-être mais encore une fois, je ne peux rien faire pour vous à part vous servir. »
Donc là, il ne me reste que le bluff. Le bluff, ça passe ou ça casse. Et quand on est saoul, ça casse plus souvent que ça passe car nous manquons cruellement de crédibilité. Voyez ce que je produisis en guise de bluff :
« -Bon, je connais le patron, vous pouvez allez me le chercher ?
Comment ?
J’ai dis : je connais votre patron, allez le chercher et il me trouvera une table !
Ah ! Et c’est quoi son prénom ? »
Là, elle m’a eu avec une telle facilité que deux options s’offrent à moi. Abandonner ou tenter. Bien sûr je ne connais pas le patron, je ne sais même pas vraiment dans quelle boîte de nuit nous sommes, n’ayant fais que suivre les filles.
« -Merde, il est pote avec mon père, il collectionne les voitures anciennes comme votre boss… »
Là, j’ai utilisé mon expérience de fêtard, qui m’a appris que beaucoup de gérants de boîtes de nuit possèdent des voitures très coûteuses. Mon père ne collectionnait pas les voitures anciennes.
« -Et vous l’avez vu où ?
J’me rappel plus. Honnêtement je suis saoul mais on parlait voiture et il m’a dis un jour de passer dans sa boîte et que si j’avais besoin j’avais qu’à le demander.
Ah. C’est marrant car le patron ici est une patronne.
Son mari p’tetre !
M’étonnerai beaucoup car c’est une lesbienne. »
Tada ! Du bon bluff de merde !
Alcoolisé comme j’étais et énervé, je lui ai dis qu’elle faisait chier, on nous avait volé notre table, on n’allait pas dépenser d’argent pour une seule bouteille. J’allais continuer à insulter cette pauvre femme qui faisait juste son job si une des fille avec qui j’étais venus ne s’était pas interposée et me demanda de lâcher l’affaire. Ce que je fis.
En fin de compte, nous ne prîmes qu’une seule bouteille, que nous avons bu debout, comme des glands. J’ai essayé toute la soirée d’interpeller la serveuse pour m’excuser mais elle dédaigna ne serait-ce que me regarder.
En guise de consolation, un couple d’échangiste, un homme dans la quarantaine avec sa jeune copine de 20 ans tout au plus avec une pair de faux sein, me proposèrent un « plan à trois », que je refusais. Deux hommes pour une femme, ce n’était pas du tout mon truc. Et encore moins quand j’avais deux femmes que j’essayais de draguer à ma porté. Sur ce point aussi d’ailleurs j’ai échoué, mon jeu du « brun ténébreux » n’a pas tout le temps fonctionné.
Si vous avez lu jusqu’ici, je me demande bien ce que vous avez pu trouver d’intéressant dans cette histoire. Mais en tous cas, merci de m’avoir lu !
Vous revoilà ! Tant mieux parce que c’est la fin ! Fini après plus de moi, Telemaque tête a claque !
Je vous dis, mes parents m’ont appelé comme ça, et tu peux être sûr que si je suis fou, c’est aussi à cause d’eux. En faite je crois qu’on devient fou à notre enfance et que nos parents sont à blâmer. C’est pour ça que je ne veux pas de gamin, je ne veux pas qu’ils deviennent fous, ou qu’ils naissent fou à cause de moi. Et en plus c’est beaucoup trop de boulot et de responsabilité.
Putain des responsabilités ? Je rejette déjà tous sur ma copine comme on jette notre linge sale sur une chaise. On a plus d’ami(e)s car je ne supporte plus les conversations sans fond. Ils m’énervaient tellement. En faite elle a encore ses amies à elle. Je l’encourage à sortir aller les voir.
Je sais qu’elle a honte de moi, qu’on doit lui dire que je l’entraîne vers le fond, qu’elle devrait me lâcher. Elles n’auraient pas tout à fait tords ses connasses de copines. Peut-être la seule fois de leurs misérable vie où elles auront eux raisons.
Chère lectrice je m’adresse à vous. Sachez que votre homme ne cherche pas à vous tromper, non. Il VA VOUS TROMPER ! C’est dans nos gène de sauter sur tous ce qui écarte les cuisses. Les mecs quand on est en couple on a plus de succès et je peux vous dire que chacun de mes potes trompaient leurs copines. Pas une seule exception. Et toutes disaient qu’ils étaient « le bon ». Si elles savaient… Et vous pensez sûrement comme elle de votre Jules. Mais je vous le dis, dès qu’il le peut, il vous trompera, par la je veux dire qu’il couchera avec une amie à vous sans vergogne aucune et qu’il s’en ventera à ses potes, à moi par exemple. C’est dans nos gènes je pense. Se reproduire autant qu’on peut avec différente femelle pour perpétrer la race immonde des humains. Mais vous n’êtes pas obligées de me croire hein, après tous je suis fous. Mais combien de fous voient en faite la réalité quand les gens normaux se mettent des ornières pour justement ne pas devenir fous.
J’avance vers mon canapé et je suis en colère. Je suis colère. J’ai envie qu’elle me déteste. J’ai envie qu’elle me déteste mais qu’elle s’allonge à côté de moi dans le lit ce soir comme si de rien n’était.
Je lui demande si ce soir elle sort, elle me dit non. Je lui dis qu’elle devrait, elle me dit non. Je lui dis qu’elle va pas rester toute la soirée avec moi, c’est pas une vie pour elle. Elle sait très bien que dans ces moments-là, je cherche à la pousser à la faute, au reproche, au mot de trop pour qu’on s’engueule et que je puisse allègrement l’insulter, la blesser, me défouler verbalement. Je n’ai jamais été violent physiquement, la violence physique, c’est pour les derniers des porcs et encore, c’est irrespectueux pour les porcs. J’emmerde ces types. Mais verbalement, je suis d’une violence extrême, ça me ronge de l’intérieur et il faut que j’évacue cette rage. Malheureusement il n’y a qu’elle pour la recevoir.
Je vous l’avez dit chers lecteurs et lectrice que j’étais un connard finit ! Je manipule parce que ma vie n’a plus de sens.
Je l’a presse de sortir, l’a fais culpabiliser, sort putain ! Casse toi ! Va ! Va te plaindre de moi à tes pouffiasses de copines avec leurs mecs qui trempent leurs queues partout où ils le peuvent. Vas-y j’te dis. Et je te dirai même les noms des meufs avec qui ils niquent ! Et toi tu me trompe avec l’un d’eux j’en suis sûr !
Je veux qu’elle parte en pleurant allez voir une de ces potes. Je veux la tension, l’énervement. Je veux que son dernier souvenir de moi soit une engueulade car comme ça elle sera rongée par les remords.
« Salope ! Pute ! Dégage. Va voir ton mec ! Et tes connasses ! Barre-toi ! Et revient quand tu aura fini de te faire tirer ! Sale putain ! »
Et elle pleure, elle n’y comprends rien. Elle me dit que je ne suis qu’un fou et que je devrai être interné, mais oui bien sûr mais pour l’instant casse toi ! Grognasse !
Elle pleure, elle part.
Je lui lâche un dernier salope pour la route. Et j’entends le bruit de la portière de la voiture et son moteur et elle se casse.
Je ferme la porte à clé, double tour.
Je prends la bouteille de whisky bon marché qu’il nous reste en bas du réfrigérateur. Campbell machin chose. Je déballe ma réserve de xanax, enfin son dérivé, le Norset et la venlafaxine sans oublier de vieux somnifères. J’écrase et je mélange les médicaments, je fais ma mixture, je bois mon whisky pur comme les cowboys américains.
Et je mets la poudre de mon mélange médicamenteux dans la bouche, et je bois et je manque de m’étouffer, je prends des comprimés, ceux qui me tombe sous la mains. Et j’ai notre couteau de cuisine, je l’enfonce comme je peux dans mon bras, ça fais mal je sais pas comment les gens font. Moi je peux le faire aussi je suis pas pire qu’un autre non ?
J’espère juste ne pas vomir, je ne veux pas me réveiller et finir en psychiatrie. Et mon bras saigne, tentons le coup avec un coup de lame dans le bide. N’importe où. Et ma tête tourne et tout se dédouble et j’ai l’impression d’entendre l’oxygene dans l’air.
Mes oreilles bourdonnent ma vie tangue.
Ma vie bascule. J’emmerde l’être humain, vous me dégouttez cher lecteur et lectrice et je me dégoutte. Et s’en est enfin fini, de ma vie. La vie.
Là, on est en voiture, sur le chemin du retour. Déjà j’anticipe la petite engueulade pour savoir qui de nous deux va monter les courses. Ces petites choses de merde de la vie quotidienne m’énervent. Ma grand mère avait coutume de dire que la vie était comme une tartine de merde, on en mange un peu tous les jours. Joël Robuchon (qu’il repose en paix) l’a bien garnis ma tartine, parfois je pense que s’est plutôt Maïté qui me l’a tartiné. Avec autant de classe et de délicatesse que quand elle assommait des anguilles…
Mon traitement, le California Rocket Fuel, l’essence de fusée californienne, est une foutue blague de merde. Censé être un remède contre les insomnies sévères et tenaces ainsi que la dépression aiguë et ses névroses, n’est en faite en rien un truc qui vous fait décollez votre gros cul du canapé. C’est tous l’contraire en faite. Vous dormez d’un sommeil chimique, vous vous réveillez la nuit, le matin, c’est comme une petite gueule de bois. En faite toute la journée est une sorte de gueule de bois où vous avez faim, tout le temps, vous avez la bouche sèche, tout le temps, vous avez la tête lourde, tout le temps, vous êtes fatigué, tous le temps. Les psychiatres sont de sacrés comiques parfois. « Il faut que vous sortiez monsieur Telemaque ». Mais quand t’as l’impression que tu vas tourner de l’œil n’importe quand, t’as pas envie non. T’as pas envie de tomber dans la rue, de rameuter des gens, de finir dans l’ambulance du SAMU ou des pompiers et devoir tout leur expliquer. Non, j’suis mieux chez moi.
Un jour j’ai entendu dire, et là honnêtement je ne me rappel plus où et par qui j’avais entendu ça, que les psychiatres étaient aussi fous que leurs patients. Enfin y’a un truc bizarre avec les psy. D’entre nous tous, ce sont ceux qui devraient être les plus heureux car ils savent quoi faire quand il ne vont pas bien psychologiquement et s’autosoignent ou un truc dans le genre mais je suis sûr que ce n’est pas le cas. On fonctionne bizarrement nous les humains. J’pense que c’est le libre arbitre le problème. On réfléchit beaucoup trop. En faite on réfléchit plus que nécessaire et on se fout un bordel monstre dans le cerveau. Comment dit l’adage déjà, « les cordonniers sont les plus mal chaussés » ?
Toujours est-il que le trajet se fait sans parole. Musique en sourdine. On ne se parle pas, on anticipe l’engueulade. Moi j’ai pas envie de me défoncer le dos à monter les courses mais en même temps je ne veux pas tout laisser à la demoiselle. Mais j’ai payé moi. Ouai c’est ça que j’lui dirais. C’est batard mais je ne sais plus communiquer comme il faut. Ou c’est dans ma nature et on peux rien y changer. Et en ce moment, j’aime blesser verbalement.
Comment elle peut rester avec moi, ça s’est un mystère. Je pense qu’elle doit avoir un autre gentlemen et je ne serai même pas en colère de l’apprendre. J’aurai sûrement fais la même chose. Elle ne reste pas avec moi pour l’argent, ça s’est sur, pour ma beauté, encore moins car je grossis à vu d’œil, pour ma personnalité ? Ah la bonne blague ! Si je pouvais me dédoubler je me mettrai une raclée à moi-même ! Et pour ce qui est du sexe, z’avez sûrement pas couché avec un type sous traitement anti dépressif, parce que c’est une tragi-comédie qui fini souvent par une gêne, tellement gênante que dormir est la seule activité au lit. Sa craint n’est-ce pas ? Enfin je vous en avez déjà parlé au premier chapitre. Je me répète, le traitement donne des trous de mémoires. 30 piges et déjà des symptômes de vieux.
Elle mérite une médaille ma copine comme on dit par ici.
Et nous prenons le dernier virage pour arriver à l’appartement. Des regards de biais. Qui va dire quoi ?
Je me dévoue, je lui propose de partager. Elle répond oui sans sourciller. Et une fois dans l’appart’, il va falloir tout déballer et ranger. Et j’ai pas envie. Je poserai les sacs et j’irai me vautrer sur le canapé, fidèle ami du dépressif. Et je foutrai ma tronche dans les coussins. Et si je me fais engueuler, et bien j’ai l’habitude. Je le mériterai dans un sens. Je me morfondrai mais ne m’excuserai pas. Jusqu’aux soir, l’heure de bouffer où une autre engueulade risque de s’imposer pour savoir qui fait à bouffer et quoi. Le mieux en début de mois et qu’on a de la thune, c’est qu’on se commande un uber-eat, on se fait livrer par des jeunes gens exploités et on graille comme des morfales.
La race humaine est une sale race. On bouffe pendant que les autres triment et meurent de faim pour nous amener notre manger.
On descend de la voiture. Ça caille. Je jette un œil sur le voisin voyeur mais il est pas là, peut-être a-t-il découvert le porno gratuit sur internet. Et les autres mégères derrières leurs rideaux, on ne peut que supposer qu’elles sont là. Mais je sens des yeux qui me m’observent de partout.
Je demande à la dame de se dépêcher, elle fait se qu’elle peut. Je le sais mais c’est plus fort que moi. Vite, mon petit confort d’occidental privilégié !
J’ouvre l’énorme porte de notre immeuble.
Je vais regarder le courrier, je dis. Comme si c’était un incroyable acte de bravoure. C’en est un pour moi. Limite une preuve d’amour. On donne à l’être aimé ce que l’on peut. C’est-à-dire par grand chose personnellement.
Bien sûr, un tas de pubs que je ne regarderai pas, mademoiselle non plus. Je lui dis qu’il faut vraiment qu’on pense à mettre un stop pub ou un truc comme ça. Ça nous donnera un air « écolo » respectable devant les voisins.
Elle acquiesce et on grimpe l’étage. Devant la porte j’ai un sentiment, pas de sécurité, mais que je retourne où je suis censé être. A l’intérieur chez moi à ne rien foutre, à me morfondre et à comater. C’est ma vie, c’est comme ça. Une fatalité ? À vous de voir, mais honnêtement, votre opinion je m’en fous. Enfin peut-être que non. Je m’en fous un peu. Mais j’vous aime bien quand même hein ?
On se retrouve au prochain chapitre, le dernier, vous avez lu jusqu’ici, vous n’allez pas rater la fin quand même si ? Finissez ce que vous avez commencé ! Et faites ce que je dis, pas ce que je fais !
Te revoilà cher(e)s lecteur ou lectrice ou n’importe. Ici, tu peux être illuminati et profiter de mes divagations, moi Télémaque, viens, viens on est bien. Viens, mets toi à l’aise, enlève ton sous-tif’ si tu veux. Nan j’deconne, c’est une ligne de Scary Movie 1, j’adore les Scary Movie, j’adore les frères Wayans, j’adore l’humour subtile. J’adooooore, regarder danser les gens…
Donc on est parti pour le Super U avec ma dame et c’est silencieux, on oublie d’mettre la musique maintenant, on est vieux, la trentaine à tout casser. Ça évite les engueulades aussi, chacun a ses goûts et on déteste les goûts de l’autre.
Je regarde les gens déambuler dans la rue et j’me demande où il vont, à quoi ils pensent, si ce matin ils ont fait l’amour mais vu leurs gueules non. Si y’avait pas les masques ce serait plus simple.
J’suis mentaliste vois-tu, Simon Baker, Red John, tu vois l’truc, tu connais. J’aime m’imaginer la vie des gens. Comme j’aime m’imaginer m’approcher d’une personne lentement et lui susurrer : je suis de la police. Et c’est tous. Juste voir leurs réactions tu vois. Comme imagines tu rentres dans un ascenseur et une fois dedans tu restes en face du mur, tu ne te retourne pas pour faire face aux portes automatiques comme tous le monde fait. Juste tu rentre et tu fixe le mur pendant que l’ascenseur monte (ou descend). Apparemment ça mets les gens très mal a l’aise, j’le sais car j’ai regardé MindHunter sur Netflix.
« Ils nous faut quoi pour les courses ?
Je sais pas. »
Je laisse tout à faire à ma copine parce que je ne suis plus bon à rien et que je ne veux pas faire d’effort. Elle répond pas, la pauvre. A sa place je me quitterai et fissa. Mais elle reste. Elle serait moche je comprendrai, mais elle est belle. Elle reste avec moi car sinon elle serait toute seule mais elle est belle et elle reste. Je crois qu’elle m’aime vraiment et que c’est son seul défaut. Tu vois, Dieu a crée l’Homme à son image et l’Homme, lui, a crée l’a connerie et la dépendance affective. Y’a des choses qui s’expliquent et d’autres pas. Comme quand une femme t’aime vraiment. Toi tu comprends pas.
« Bah il me reste un peu de galette ?
Non et puis c’est passé la période y’en aura plus. »
J’aime la galette, oui comme dans la chanson. J’en boufferai matin, midi, soir et la nuit. La vraie galette, à la frangipane ! Si tu prends de la galette à la pomme, je suis désolé mais tu devrais consulter cher(e) lecteur et lectrice. C’est pas normal. Parfois j’enlève la patte de ma part et je sens la frangipane t’vois ? Je renifle l’odeur du nectar des Dieux t’vois ? L’Ambroisie j’crois qu’on appel ça, bah c’est ça.
« C’est à ton tour de payer » qu’elle me dis. J’aime pas payer. C’est comme ça. Elle, elle paie et ne se plaint pas, mais quand c’est à moi, je questionne tout ce qu’elle fourre dans le cadis. J’ai peur d’être endetté, ça va tellement vite. Le pire avec les cartes bleus c’est que tu vois pas l’argent sortir et moi, ça me donne l’impression d’être dans un jeu vidéo, je vois mon argent que sur un écran. Et je m’angoisse car c’est pas un jeu et y’a pas de code de triche pour remédier à un découvert.
Le parking est plein, on est en milieu de semaine il est à peine 11h et bien sûr, on attends qu’une mamie sorte pour lui prendre sa place de parking. Le temps, elle le prends la vieille mais j’aimerai lui dire que le temps qu’elle passe sur ce parking et débité de son temps de vie qui commence sûrement à arriver au bout. T’imagine, mourir sur le parking de Super U ?
« Mesdames, messieurs, nous recueillons aujourd’hui pour honorer la mémoire de Thérèse, morte sur le parking de Super U.
Ah putain Super U avec leurs foutus parking !
Ta gueule Jackie merde !
Bah t’façon elle est morte ça doit pas la déranger. »
Donc on prends la place, il y a le débat du chariot. Tout dépend de ce qu’on va prendre et vu que mon cocktail médicamenteux me donne faim H24 on peux être sûr que y’aura au moins quelques gâteaux. Et j’ai toujours la chance de prendre le cadis avec la roue de travers tu vois c’que je veux dire ?
Donc on prends pas de chariot en faite car il n’y en a plus.
On rentre dans le magasin et comme vous sûrement, j’ai cette foutue sensation quand je passe les portiques de sécurités, même en entrant. Ces trucs ont déjà sonné sur un type qui rentrait juste j’en suis sûr. T’imagine l’angoisse ?
Le pire c’est ceux des caisses, t’a rien fais d’mal mais tu passe ces portiques avec parfois un p’tit pas chaloupé parce qu’on sait jamais. Là si ça sonne c’est la sueur ! Tous le monde te regarde, et la caissière te gratifie automatiquement d’un : « Monsieur ? » et là bah tu fais quoi ? Immédiatement tu penses à baisser ton froc devant elle, te déshabiller façon Magic Mike sauf que, cher lecteur, t’es sûrement pas Channing Tatum.
Mais on vient juste d’entrer dans le Super U là. On se retrouve à l’intérieur ?! Allons-y !