Qu’elle soit nécessaire, ou même justifiée, ne croyait jamais que la guerre n’est pas un crime.
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La première panacée pour une nation mal dirigée est l’inflation monétaire, la seconde est la guerre. Les deux apportent prospérité temporaire et destruction indélébile. Les deux sont le refuge des opportunistes économiques et politiques.
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Dans la guerre moderne, vous mourrez comme un chien et sans raison.
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Les yeux qui ont vu Auschwitz et Hiroshima ne peuvent jamais voir Dieu.
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Le monde est un endroit magnifique pour lequel il vaut la peine de se battre.
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Un homme, ça peut être vaincu mais pas détruit.
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Chacun de mes contacts avec la politique m’a donné l’impression d’avoir bu dans un crachoir.
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Lorsqu’un homme est encore en révolte contre la mort, il a du plaisir à emprunter lui-même l’un des attributs divins : celui de la donner.
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Nous devons nous y habituer : aux plus importantes croisées des chemins de notre vie, il n’y a pas de signalisation.
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– C’est pas le moment de penser à ce qui te manque. Pense plutôt à ce que tu peux faire avec ce qu’il y a.
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La guerre c’est l’enfer, avait déclaré Sherman […]
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« D’ailleurs, pensa-t-il, tout le monde tue d’une manière ou d’une autre. […] »
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« Je t’aime autant que tout ce pour quoi nous nous sommes battus. Je t’aime comme j’aime la liberté et la dignité et le droit de tous les hommes à travailler de n’avoir pas faim. […] comme j’aime tous mes camarades qui sont morts. […] »
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« – Non. Je suis contre la tuerie des hommes.
– Pourtant tu as tué.
– Oui et je le ferai encore. Mais si je vis après ça, j’essayerai de vivre de telle façon, ne faisant de mal à personne, que je serai pardonné […] »
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Les personnes les plus cruelles sont toujours les plus sentimentales.
Interviewer : Tu mentionne la lecture. Appartiens-tu à cette nouvelle génération de groupes hardcore intellos qui s’inspirent de bouquin ?
Kurt Cobain : Je lisais beaucoup plus que maintenant. Certains livres m’ont marqué, mais je me base sur mes propres expériences, sur des histoires qui me sont arrivés ou que j’invente. Je me considère plutôt comme un écrivain – à ma manière et à mon échelle – au service de la musique.
-Interview par Renaud Montfourny fin 1991-
Source : Les Inrockuptibles : special Neverminds – Juin 2021 –
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William Burroughs et Kurt Cobain
Est-si Kurt Cobain avait arrêté le rock pour l’écriture ?
D’un point de vue purement personnel, j’aurai pu le voir devenir un écrivain.
Il tenait un journal depuis très jeune, écrivait les paroles de ses chansons, idolâtrait le monument de la Beat Generation William Burroughs et était un avide lecteur.
Son journal intime, du moins une petite partie publiée, montre un certain talent et surtout beaucoup de chose à exprimer. Krist Novoselic dit dans le documentaire dédié à Kurt, Montage of Heck, que Cobain avait un incessant besoin de s’exprimer par l’art. L’écriture aurait pu être un excellent moyen pour Kurt de s’exprimer et de marquer encore plus de son empreinte sa génération sans s’exposer à la vie frénétique et usante de rockstar.
Dans sa lettre de suicide, il mentionne que performer sur scène ne lui procurait plus la sensation qu’il aimait tant. La musique, du moins performer sur scène, semblait avoir quitter son horizon artistique et ne plus contenter son besoin de s’exprimer.
Je ne peux m’empêcher de faire le parallèle avec Jim Morrison. Morrison est mort à Paris, mais que faisait-il dans la ville lumière , allait-il continuer la musique ?
Dans une de ses dernières interview, Jim mentionnait que faire du rock à 27 ans, c’était déjà trop vieux. Il semblait vouloir passer à autre chose. Il était un grand poète, son projet était, selon certains et aux vues des preuves réunies, qu’il voulait devenir écrivain.
Dans la ville lumière, ce n’était pas gagné. D’autant que les Doors n’était pas encore vraiment connus à cette époque en Europe. Ce n’était point la même époque qu’aujourd’hui où grâce à Internet, l’information circule à une vitesse ahurissante. Sa notoriété était à construire.
Accompagné de sa grande amie et cinéaste française Agnès Varda, l’objectif du frontman de The Doors était d’écrire, des poèmes et des romans. Entamer (ou continuer ?) un projet artistique qui semblait lui convenir parfaitement.
Jim Morrison et Agnès Varda
Malheureusement, nous savons comment la jeune vie de Jim a terminé.
Je trouve, comme écrit plus haut, des similitudes entre ces deux monstres de la musique américaine. Leurs vies, leurs démons, leurs arts, leurs personnalités semblent converger.
J’ai trouvé ce petit bout d’interview très intéressant dans Les Inrockuptibles spécial Nevermind. J’ai eu envie de le partagez et d’en parler un peu.
Kurt et son journal
Le lien est fait, deux poètes, deux amoureux de littérature (la chambre de Jim Morrison à Los Angeles était remplie de livres à tel point qu’on ne pouvait y circuler convenablement.)
Je suis persuadé que Kurt et Jim auraient pu produire des livres intéressants. Donnant aux lecteurs une dose de génie créatif, chacun à leurs manières. Apporter une nouveauté dans le monde littéraire américain voir mondial. Ils auraient apporté leur propre style et marquer de leur talent le monde littéraire américain. Du moins l’auraient-ils secoué !
Photo-montage trouvé sur Pinterest.
N’oublions pas qu’un certain Bob Dylan a remporté le prix Nobel de littérature !
Dylan, musicien et poète s’est avéré être un excellent écrivain, voir son autobiographie ChroniqueVolume I.
On ne peut que supposé les talents d’écrivain potentiel d’un Cobain. Je n’en doute pas personnellement.
Malheureusement, il n’y aura aucune réponse à cette question. Ou comme le chante Bob Dylan :